[L-30] Réponse de Christian à Muriel

Chers amis,

Je vous félicite pour le travail fait.

Je voulais vous dire ceci :
En 1989, lorsque la F.F.D., après avoir obtenu une délégation de pouvoir en danse de compétition, a eu pour mission de regrouper les associations de "danse sportive", son travail s’est étendu à toutes les formes de danses de société, c’était assez logique, Monsieur Bambuck étant plus intéressé par un nombre de participants (et de voix politiques…) des danses de bal (des dizaines de milliers), que par des sportifs qui étaient alors moins d’une centaine.

Dans le même mois (février 1990) où le tango "dit argentin" commençait à Toulouse dans mon studio (avec Henri Vidiela et Catherine de Rochas), je rencontrais à Paris le président de la F.F.D. : Edmond Linval. Ce dernier, sensible à ma passion et à mon courage au travail (et aussi très choqué par les interlocuteurs qu’il avait pu rencontrer autour des premières tables rondes, et qu’ils avaient assimilés alors à des « malfrats », sic) m’a alors demandé de créer une fédération, regroupant des associations de danses de bal de toutes sortes. Ce que j’ai fait dans les 4 mois qui ont suivi.

Cette fédération (F.N.S.D.S.) a signé un protocole d’accord avec la F.F.D., et on m’a alors demandé de fédérer, ce que j’ai fait, au point que l’agrément international pour la danse sportive (qui n’était donc qu’une petite fraction de l’ensemble des personnes concernées) a été retiré à la fédération (F.F.D.S.A.) qui ne voulait pas entrer, comme le ministère des sports le demandait, dans la F.F.D, pour être attribuée, par l’I.C.A.D. (International Council of Amateur Dancing) de l’époque, à cette même F.F.D, par l’intermédiaire de la F.N.S.D.S. Cet agrément était alors indispensable pour organiser le moindre championnat de France.

Tout cela pour dire que je peux vous faire parvenir copie des statuts de cette fédération (F.N.S.D.S.) si vous pensez que cela peut vous aider à aller plus vite. Mais pour dire aussi que vous vous confrontez là à des réflexions que d’autres ont déjà fait avancer par le passé, et qu’il me semble qu’il vous sera difficile de tout reprendre à zéro, ou peut-être un peu inutile, en tout cas beaucoup plus long.

Dernière remarque : dans votre texte que je viens de relire avec attention, il y a à nouveau, à mon humble avis, un glissement de sens et d’objet.

Tout votre texte qui reprend la mission décrite par le ministère de la culture respecte bien la demande large du ministère. Puis on y lit brutalement : « Codification du tango ». Ce qui est une restriction très sévère de l’idée de départ. Je pense qu’une personne extérieure ne réussirait même pas à comprendre ce que vous écrivez, ce qui me semble dommageable pour votre propre propos qui est pourtant important et passionnant. D’autant que je ne pense pas, comme je l’ai déjà écrit ici (mais personne n’a encore réagi),
que le souci du ministère soit de regrouper les pratiquants de TANGO ARGENTIN, mais tous les pratiquants de toutes les formes de danse « régionales et nationales, et étrangères sur le sol français ». Cela me parait pourtant très clair.

Pour dire donc que j’ai peur que vous ne fassiez un travail bien inutile en ne vous concentrant que sur une danse, le tango, et même sur un style à l’intérieur de cette danse, LE TANGO ARGENTIN, ce qui risque de mettre en échec tout votre travail, car je ne lis donc pas, dans les desiderata du ministère, une demande concernant LE TANGO ARGENTIN.

Je reste à votre disposition pour toute aide complémentaire si vous la jugez utile.

Bien amicalement.

Christian Dubar

N.B. : Rappel (car je l’ai déjà écrit ici, mais, à nouveau, personne n’a encore réagi), il y a 3 ans, Monsieur Jean-Christophe PARÉ, alors Inspecteur de la danse au ministère de la culture et en charge de la question professionnelle et du référencement du métier de Professeur de danse (classique, jazz et contemporains), m’a déjà personnellement demandé de fonder une fédération, ce que j’ai fait. Cette fédération existe donc déjà, elle s’appelle F.F.D.D.S (Fédération nationale des danses de société). J’ai posé la question par écrit, il y a trois semaines, à Monsieur Jean de Saint-Guilhem (signataire de l’ordre de mission cité), de l’utilité de demander une NOUVELLE fédération, ou de l’utilité du travail que beaucoup de gens en France ont fait ces trois dernières années dans le même créneau, et sur la demande de Monsieur Jean-Christophe PARÉ. Juste pour nous éviter, ou vous éviter, un immense travail de recensement et de fédération, qui pourrait devenir brutalement et totalement inutile, puisque refait par d’autres groupements. Je peux aussi vous faire parvenir les statuts de cette fédération déposée il y a près de trois ans, donc, sur la demande du ministère de la culture. Si cela vous intéresse. Amitiés, CD
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