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[L-79] RAPPEL REUNION LE 7 JUIN, par Claire

RAPPEL :

REUNION LE 7 JUIN A TOULOUSE :

Depuis l'envoi d'une enquête, commanditée par le ministère de la Culture, aux assos de tango et écoles de danse .... (dans le cadre d'un projet d'un diplome pour les enseignants des danses du monde dont LE TANGO ARGENTIN) certains se sont mobilisés pour s'opposer à l'idée d'un diplome dans le tango, pour des raisons de spécificités du tango argentin et d'autres raisons exprimées à travers le BLOG, outil d'expression mis en place pour cette occasion.
Pour passer à une étape supérieure, qui est de rédiger une CHARTE ou un LIVRE BLANC qui formulera les principes fondamentaux de la culture Tango (à partir du texte de la Charte de 1997) qui nommera les élèments spécifiques essentiels de cette danse, et qui servira de texte fondateur, approuvé par les associations de tango argentin, nous organisons une réunion à TOULOUSE,, à l'intention de tous ceux qui se sentent concernés par ce travail préalable et par cette démarche préventive en attendant les résultats de l'enquête (responsable associatifs, acteurs du tango, professeurs, passeurs, danseurs..)

ordre du jour :
Présentation du chemin parcouru (réunions, Blog, échanges..)
L'opposition à une certification : pourquoi ? examen des éléments spécifiques au tango, à son histoire, à son ancrage, à son développement.. (rappel des élèments retenus dans l'ensemble des contributions.. échanges..)
La Charte du Tango argentin : le texte existant et le travail de réécriture : préciser les points essentiels et fondamentaux qui caractérisent le Tango argentin, l'essence de cette danse, ses particularités et sa diffusion en France et définir ensemble un texte fédérateur minimaliste et une référence "éthique" pour la communauté tanguera associative.

LA REUNION SE DEROULERA de 14 h à 18 h 30 :
156 bis avenue de Lavaur
Métro Roseraie (parking sur place)

Venez avec vos arguments, relisez les contributions parues sur le Blog, ...
http://diplome.tango.free.fr

Confirmez votre participation : 06 31 14 64 26

Les initiateurs du Blog
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[L-78] Quatre propositions de travail pour le futur, par Cécilia

Quatre propositions de travail pour le futur

Vu que la date de fin du blog approche, je veux faire des propositions, même si les bases de ces propositions restent plutôt des questions.
Il faudrait en effet connaître les résultats de l’enquête de l’Oppic, ou pour ceux qui ne partagent pas la façon dont l’enquête est menée, réfléchir si on peut réaliser une enquête différente pour avoir de l’information solide.
Il reste aussi à définir dans quel cadre ces propositions seront menées à terme : le cadre informel de réunion des associations, une fédération, etc.

Je résume un peu rapidement et de façon incomplète tous les arguments qui ont été présentés dans ce blog. Vu que le tango argentin est une danse « jeune », en plein développement et expansion géographique, qui a des particularités que la dégagent d’autres danses, qui vit à travers le voyage ; vu qu’il n’existe pas de diplôme obligatoire en Argentine et que le tango a une faible implantation en France, avec peu de professeurs à temps plein. ( À ce moment, je m’avance aux résultats de l’enquête) Je propose aux associations et acteurs du tango argentin en général:

1) S’opposer à l’instauration de tout diplôme obligatoire ou dispense d’état.

2) Développer et promouvoir toutes sortes d’activités ou supports : études, stages, publications, cours, festivals, etc. en vue de former et améliorer le niveau pas seulement des amateurs mais aussi des enseignants. Sensibiliser le ministère à cette tâche, demander des subventions.

3) Mutualiser l’information et demander des aides pour fluidifier l’attribution des visas et l’embauche des artistes argentins. Étant donné la faible quantité d’argentins qui décident de s’installer en France, et connaissant le tournant de la politique actuelle du gouvernement ; on peut mettre l’accent sur l’embauche occasionnelle et de courte durée.

4) Faire l’analyse des rapports avec les écoles de danses de salon et proposer des actions concrètes pour améliorer les relations. Selon mon expérience, on trouve deux cas de figure : les professeurs que de façon plus ou moins discrète se forment pour remplir un créneau de tango argentin dans son école. Ceux-ci contribuent à la diffusion et
le développement du tango argentin tout comme les associations. Ensuite il y a les écoles qui voient le monde du tango argentin avec convoitise ou les associations comme des compétiteurs déloyaux (voir blog n˚ ). Le dernier exemple est l’association Querido tango, attaquée par troisième fois au tribunal d’Annecy par un syndicat d’écoles de danse.

Cecilia Pascual
00 33 6 21 70 22 57
¡Viva el Tango!
http://tango-argentin-cours-spectacles-greno.blogspot.com/
http://etoilepourastortangoargentin.blogspot.com/
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[L-75] réunion du 7 juin, par Sarine

Bonjour,

Nous sommes intéressés pour participer à la réunion du 7 juin à TOULOUSE

Sarina CASSARO-ROCHE
Pour l'association VERY NICE TANGO
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[L-74] Re: l'apport du blog, par Christian

Bonjour les amis du tango "argentin",

Un mot pour dire que j’ai finalement répondu ce jour au questionnaire de l’OPPIC, bien que je ne me sente que très partiellement concerné. Vous trouverez ci-dessous le texte que j’ai joint au questionnaire.

Je me suis déplacé cette semaine à Paris où j’ai rencontré les responsables de cette enquête, au ministère de la Culture, qui m’ont transmis le détail de l’ordre de mission de l’OPPIC. J’ai aussi rencontré la présidente de la FFD, en lien avec cette enquête.

En plus du fait que je suis étonné et quelque peu déçu par les querelles passionnées qui se déroulent à ce propos, surtout par les réactions fougueuses des professionnels en charge de cette enquête, je reste convaincu du fait que cette enquête est trop restrictive, sa restriction étant fondée sur des concepts mal définis, inventés pour la circonstance, sans réalité de terrain, ni technique, ni historique, ni pédagogique.

Et je pense que toute cette "littérature" sur le sujet des "danses du monde", risque, à terme, non pas d’amener à une clarification des métiers correspondants, mais à une confusion encore plus grande. Je le regrette vivement.

Je reste pourtant à disposition pour en discuter encore.

J’enseigne le tango (argentin par essence…), et le tango dit "argentin" depuis près de 20 ans… Et ma réflexion concerne, entre autre, l’éventuelle certification d’un diplôme… Donc, je pense que ce texte aura sa place sur votre blog (contrairement à d’autres).

Je vous remercie de me lire et de réagir à mes idées.

Christian Dubar, INSTITUT DE FORMATION EN DANSES DE SOCIÉTÉ (Toulouse)
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[L-73] L'apport du blog, par Marion

En tant qu'association de tango Argentin je n'ai pas hésité à répondre au premier questionnaire envoyé par le ministère de la culture à travers L'Oppic! Par contre j'ai de suite bloqué sur la deuxième vague de questionnaires sans comprendre immédiatement les raisons!

Depuis que le blog existe je me nourris de vos réfléxions, je me réjouis de voir que la passion l'emporte ,dans le sens où ceux qui ont écrit ,sont de vrais amoureux du tango argentin et ont une vraie réflexion pour le défendre , mais surtout je voudrais vous remercier pour m'avoir permis de pousser ma réflexion et comprendre mes hésitations!
la dernière lettre adressée au Blog Par *Pierre Vidal Naquet *,m'a permis de trouver les chaînons manquants dans le sens où, si jusqu'à présent je réagissais par des critères culturels , émotionnels ou poétiques , aujourd'hui j'ai acquis des arguments complémentaires !

malheureusement je constate que cette lettre a été retirée! *Dommage *car elle démontrait que la "particularité", la "spécificité" du tango argentin n'était pas prise en compte dans les questionnaires et proposait une ouverture de dialogue encore plus grande qui aurait permis de poser les questions d'un débat intéressant !

l'Absence de participation sur les divers forums ne vient pas d'un manque d'idée mais du bon sens populaire!Nous sentons tous confusément que ces questionnaires ne sont pas adaptés à l'art que nous défendons! Ils ne nous parlent pas de choses reconnaissables à nous passeurs, transmetteurs d'une culture que les argentins ont mis une vie à danser!

Oui ces questionnaires nous dérangent car ils ressemblent étrangement à ceux édités il y a quelques années pour les DE de classique jazz et danse contemporaine et ne sont pas adaptés au tango argentin, art tentaculaire et culture et je rejoins PVN quand il dit que nos réactions, ne sont pas une entrave au travail des chercheurs mais une
source positive de réflexion, comme pour dire, arrêtons avec ce travers typiquement français qui consiste à mettre des diplômes partout,, qui la plupart du temps dénaturent l'essence de l'art, que le ministère nous laisse encore un peu de cet îlot de liberté et d'humanité!

Marion Ouazana
academia del tango argentino Marseille
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[L-68] A propos de l'enquête en cours, par Pierre

[note du modérateur, 17 mai 2008: le texte ci-dessous a provoqué une discussion enflammée. Il convient de préciser ici que les appréciations ou jugements portés par l'auteur (Pierre) concernent uniquement l'application de l'enquête au tango argentin et non l'enquête dans sa globalité.]

Bonjour,

Suite au lancement d'une deuxième vague de questionnaire par les chercheurs de l'OPPIC, Christophe Apprill a adressé un courrier au blog Diplôme-tango destiné à calmer les inquiétudes soulevées par l'étude en cours. Or, il me semble que ce courrier n'atteint pas vraiment ses objectifs et je me demande si les chercheurs de l'OPPIC ne devraient pas renoncer à poursuivre leur enquête dans le milieu du tango argentin (ce qui ne nuirait en rien à l'enquête en cours qui concerne un grand nombre de danses) car je pense que, malgré les précisions apportées par Christophe, cette enquête reste peu utile, peu exploitable (concernant la question de la certification) et enfin préjudiciable au monde du tango. Je voudrais avancer quelques-uns des arguments à l'appui de cette thèse.

1. Une enquête peu utile (dans le monde du tango).

Christophe Apprill avance l'idée que les chercheurs ne peuvent se prononcer sur l'opportunité de la certification avant de connaître les résultats de l'enquête. Cette assertion qui peut sembler être évidente ne l'est pas toujours. Toutes les questions ne méritent pas qu'une enquête soit lancée pour se prononcer. Par exemple, on n'a pas besoin attendre les résultats d'une enquête pour savoir s'il faut réglementer l'accès des blonds (ou des bruns) au tango argentin. Une telle question est stupide et ne mérite même pas d'être posée. Or, si elle est loin d'être stupide, la question de la certification ne mérite pas d'être posée pour le tango argentin pour les raisons que je vais expliciter plus loin. (Je signale incidemment que, dans ces précédents ouvrages sur le tango, Christophe n'avait pas subordonné à une enquête sa prise de position contre toute idée de diplôme. Il avait pris une telle position en tant que pratiquant) .

A la lecture des questionnaires, on croît comprendre que l'opportunité de la certification dépend étroitement du nombre de professionnels qui travaillent dans le secteur de la danse (et pour nous, dans le secteur du tango argentin). Dans son courrier, Christophe précise qu'il a besoin de savoir "au juste" si on peut gagner sa vie en tant qu'enseignant de tango. Il est en effet évident que s'il n'y a pas de professionnels (ou s'il y en a très peu), la question de la certification ne se pose plus.

Or, il se trouve que nous avons d'ores et déjà des réponses très précises à cette question. Pour plusieurs raisons, nous savons qu'il n'est pas possible de gagner sa vie en donnant des cours de tango de façon réglementaire (en payant les charges sociales notamment). On sait que le "marché" du tango est très étroit, que là où il pourrait être important (dans les grandes villes) l'offre est importante. On sait aussi que le nombre d'élèves par cours est forcément limité (à 26 ou 30 au maximum alors que j'ai assisté à des cours de rock donnés à une centaine d'élèves). On sait aussi que le tango est une danse exigeante et que au fil des mois, les cours initialement très fréquentés peuvent se clairsemer. En bref, on sait qu'il est impossible de salarier un couples d'enseignants sur 12 mois, quand la saison n'en dure que 9.

S'il existe quelques professionnels en France, ce sont des gens qui font autre chose, notamment des spectacles (en France et à l'étranger). Ceux-là, et ceux-là seuls, peuvent bénéficier du statut d'intermittent, ce qui d'ailleurs n'est plus chose facile aujourd'hui (je serais probablement excessif en disant qu'en France, de tels danseurs-enseignants de tango se comptent sur les doigts de la main). La plupart des enseignants de tango argentin sont donc soit bénévoles, soit tirent de leurs cours de maigres ressources qui viennent compléter d'autres revenus. La question de la certification ne se pose donc ni pour ces bénévoles ou professionnels à temps partiel, ni pour les quelques enseignants "danseurs de spectacles" qui sont plutôt concernés par le statut d'intermittent.

Et s'il fallait en avoir vraiment le cour net, il suffirait de faire un sondage : prendre une grande ville (là où le "marché" est le plus large), et faire le compte...

2. Une enquête peu exploitable.

A la lecture des questionnaires, on comprend aussi que ce n'est pas seulement le nombre d'enseignants professionnels qui peut motiver la certification, mais l'opinion de ceux-ci (et ceux des associations). Deux questions relèvent en effet du sondage d'opinion :

- Etes vous favorable à la création d'une formation professionnelle diplômante ?
- Estimez vous que la pratique de votre danse comporte certains risques de blessure ? (Question posées uniquement aux professeurs).

Le problème de ce sondage d'opinion, c'est celui de l'interprétation des résultats. Pour les apprécier, il faut connaître la population de référence. Par exemple, dans une élection on connaît le nombre d'inscrits, le taux d'abstention, et selon l'importance de ce taux, on a une idée de la légitimité des résultats.

Or, les chercheurs de l'OPPIC ne peuvent pas connaître la population (des enseignants) à laquelle ils s'adressent. Le tango argentin se transmet en effet de multiples manières, par des enseignants réguliers (bénévoles ou non), par des bénévoles occasionnels. Mais surtout, l'une des spécificités du tango argentin, c'est que les cours sont (et continueront d'être) donnés dans des stages animés par des étrangers de passage(argentins pour la plupart) dont le nombre ne peut être connu. (Il faudrait en effet pouvoir compter à la fois ceux qui sont déjà venus en France et y ajouter tous ceux qui exercent ailleurs, à Buenos Aires notamment et qui sont des candidats potentiels). Enfin le tango se transmet réellement de façon informelle par les bals et les milongas où les musicalisateurs ainsi que le public qui est présent sur la piste jouent un rôle essentiel. C'est probablement là que s'apprend l'improvisation (et non pas dans les cours). Bref, cela fait beaucoup de "transmetteur
s" de tango sans que l'on puisse sérieusement les dénombrer.

Dans ces conditions, les chercheurs de l'OPPIC ne pourront en aucune manière apprécier les résultats qu'ils recevront. Ils ne pourront établir des taux que sur les répondants, sans savoir ce que ceux-ci représentent. Par exemple, si sur 50 réponses d'enseignants, ils reçoivent 80 % d'opinions favorables à la certification, ce taux tomberait à 4 % si la population de référence (professionnels, bénévoles, musicalisateurs, danseurs étrangers etc...) s'élevait à 1000. Bref, le résultat sera totalement inexploitable.

Quant à la question portant sur les risques de blessure, elle ne devrait pas relever d'un sondage d'opinion. (Notons d'ailleurs que n'importe qui peut répondre au questionnaire sans que les chercheurs puissent en aucun cas savoir si les répondants sont qualifié pour répondre). Si l'on voulait réellement s'intéresser à cette question, il faudrait mener une autre enquête, c'est-à-dire une enquête auprès des pratiquants pour savoir de quels maux ils souffrent éventuellement, comment ceux-ci sont apparus etc. . Mais là encore, dans le tango, une telle enquête serait inutile. On sait en effet que c'est dans la durée et à force de danser de façon intensive (avec des chaussures à talon pour les femmes) qu'apparaissent des douleurs aux pieds, aux genoux et plus rarement au dos.

3. Une enquête préjudiciable au monde du tango.

Pour mener leur enquête, les chercheurs de l'OPPIC ont du "catégoriser" la réalité, c'est-à-dire rassembler dans une même "classe" différentes pratiques dont ils jugent qu'elles ont quelque chose en commun. Or un tel classement qui a suscité un certain tollé dans le milieu du tango argentin me semble porter un grand préjudice au tango argentin.

On comprendra en effet que la façon dont on est classé n'est pas sans importance car le classement touche à l'image et l'identité de ceux qui sont placés dans une même catégorie. Ce classement n'est pas anodin non plus si, à l'issue de la démarche, se profile une réglementation. Ainsi, nous aurions entendu les mêmes protestations (auxquelles se seraient probablement jointes celles des chercheurs de l'OPPIC) si, par exemple, le tango avait été classé comme "danses sportives" ou bien encore s'il avait été retenu dans une étude portant sur les sectes...

Une fois le classement opéré, les chercheurs doivent pouvoir trouver des questions qui font sens à tous ceux qui sont placés dans la même catégorie. Ils ne vont retenir que certaines questions et éliminer celles qui ne concernent pas la grande majorité. Ainsi, ils ne poseront pas de questions sur le rôle de la milonga (bal) dans l'enseignement de la danse puisque seul le tango argentin est concerné par cette question. En rechanche, ils incluront dans le questionnaire une question qui fait sens pour la plupart, mais pas pour le tango argentin, comme celle qui concerne le risque de blessure. Et lorsque les danseurs tango contestent la pertinence d'une telle question (sur le risque de *blessure), on leur répond qu'il ne faut pas qu'ils oublient que le questionnaire est aussi destiné à d'autres danses. Cela ne poserait pas trop de problèmes si les résultats restaient séparées par type de danse. Mais comme le Ministère s'interroge sur l'ensemble des danses, les chercheurs (ou
le Ministère) devront agglomérer toutes les réponses, en sorte que la spécificité du tango disparaîtra. Et il faudra accepter l'alignement.

Du coup, c'est là que l'enquête est susceptible de porter préjudice au tango argentin. En ne posant que des questions communes à toutes les danses, les chercheurs de l'OPPIC vont obligatoirement présenter un tableau déformé de la façon dont se diffuse le tango en France. En se calant sur le mode de transmission des écoles de danse, ils vont "lisser" le tango argentin et accréditer l'idée que la diffusion du tango passe d'abord par un enseignement qui est donné dans les cours alors que les associations redoublent d'efforts depuis les années 80 pour multiplier les chemins qui mènent à ce qu'elles considèrent comme une culture.

Conclusion : disjoindre l'enquête de la question de la certification.

Lorsque le milieu tango a réagi défavorablement à l'enquête portant sur la certification, les chercheurs de l'OPPIC ont répondu qu'il n'était pas légitime de s'opposer ainsi au travail de connaissance. Je pense que ceux-ci n'ont pas saisi que personne ne s'opposait au travail de connaissance loin de là, et que ce qui était contesté c'était simplement le formatage de cette connaissance par la question de la certification. De plus, j'ai essayé de montrer ici à partir de quelques exemples, que le travail de connaissance ainsi formaté, loin de faire avancer celle-ci risquait au contraire de la faire reculer. Il ne suffit pas d'accumuler les chiffres, les savoirs, pour faire avancer la connaissance. Tout dépend de la façon dont on construit celle-ci. L'histoire des sciences nous montrent suffisamment que la simple évocation de la scientificité ne suffit pas à garantir contre les erreurs d'appréciation.

C'est pourquoi je pense que les chercheurs d'OPPIC devraient pouvoir poursuivre leur recherche, mais, pour ce qui est du tango, en déconnectant celle-ci de la question de la certification.

Du côté de la recherche, cela leur permettrait d'avancer plus facilement avec la collaboration de la plupart des associations. Christophe Apprill a déjà écrit deux ouvrages forts intéressants l'un sur le tango et l'autre sur les danses sociales. Il vient de publier un troisième ouvrage aux Editions Autrement. Il fait ainsi avancer la connaissance sur le développement du tango et à ce titre devrait être encouragé.

Du côté de la certification, il me semble que la meilleure des solutions (toujours pour le tango argentin) serait non pas de procéder pour l'instant à l'enquête, mais au contraire de poursuivre le débat tel que celui-ci a été initié par les blogs, les revues et les réunions de Paris (30 mars), Marseille (21 avril) et Lyon (26 avril). Une nouvelle réunion est prévue le 7 juin à Toulouse, et enfin le 11 octobre un colloque est programmé à Lyon, avec la participation de Christophe Apprill. Une position commune sur la certification devrait pouvoir ressortir de ces différents débats. (Notons ici, que si c'est le Ministère qui a imposé d'inclure le tango argentin dans l'enquête, ce serait un premier résultat pour les chercheurs de l'OPPIC que de montrer, en s'appuyant sur le débat en cours, que le tango argentin devrait être sorti de la question de la certification. La reformulation des questions posées par les commanditaires est une pratique très fréquente dans la recherche en
science sociale).

Il me semble qu'en séparant ainsi l'enquête de la question de la certification, un certain consensus devrait pouvoir être trouvé entre les chercheurs de l'OPPIC et le milieu du tango argentin. L'enjeu de ce consensus est important car nous connaissons tous la fragilité de cette culture qui dans l'histoire n'a cessé de connaître des périodes de gloire et des périodes de récession. Gageons que nous saurons rester le plus longtemps possible dans la période d'expansion que nous connaissons actuellement. Pour y parvenir nous avons besoin de dialogues et non pas de divisions.

Bien amicalement.

Pierre Vidal-Naquet (Tango de Soie)
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[L-67] Re: La Fédération Française de Tango Rioplatense, par Sarine

De mieux en mieux !!! Une fédération ! Mais sait-il ce qu'est une fédération ?
Il faudrait fédérer avec qui ? Qui est ce parfait inconnu ? N'importe quoi ! quand l'ambition monte à la tête voilà ce que cela donne.
RESTER MODESTE ! TOUT LE MONDE SE SENTIRA MIEUX.
Les fédérations sont à mon idée inutile, car lourdes administrativement et de plus les associations se sentiraient liées car tributaires d'une adhésion, sans compter les réunionites aigus qu’ils affligeront à leurs administrés pour leurs rendre-compte de leurs pouvoirs (d’ailleurs inutile). Nous avons déjà des convocations....
Ce qu’il faudrait faire à mon humble avis c’est de laisser les associations travailler tranquillement sans interférences extérieures.
Mais par contre pour la pédagogie du tango, qu’il y ait un fil conducteur, en somme une pédagogie écrite et reconnue. Que toutes les associations devraient suivre durant la première année de scolarité des étudiants (les bases fondamentales). Je ne donnerais aucun titre de livre,
Il me semble qu’il faut laisser la liberté aux associations qui, jusqu’à aujourd’hui ont fait un excellent travaille. La preuve en est, regarder les milongas les danseurs savent danser, (et je n’ajouterais aucune critique stupide). Le plus important dans la danse, quelle qu’elle soit, ainsi que sa finalité, c’est de savoir danser non ! Et comme Galilée disait : e pur troppo gira! (et pourtant elle tourne! ) Je dirais « et pourtant ils dansent » Et cela est le travaille des associations depuis des années.
Cordialement Sarine
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[L-66] Re: Prolongation du site diplôme tango, réunion du 7 juin, par Cécilia

Bonjour
Je suis interessée à participer aux groupes de travail, mais je ne serai pas à Toulouse pour le 7 juin
Bonne journée a tous et toutes!

Cecilia Pascual
¡Viva el Tango!
http://tango-argentin-cours-spectacles-greno.blogspot.com/
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[L-65] Re: Prolongation du site diplôme tango, réunion du 7 juin, par Christian

Bonjour,
La réunion du 7 juin à Toulouse m'intéresse. Merci de m'y compter.
Amicalement à tous.
Christian Dubar, Institut de formation en danses de société (Toulouse)
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[L-64] Création de la catégorie"témoignages" dans le blog par Benoît

Bonjour à tous,

Je viens de créer la catégorie "témoignages" dans le blog. Comme son nom l'indique, cette catégorie concerne les contributions apportant un témoignage de la part de leur auteur.

En effet, la grande majorité des messages sont des messages d'opinion et le risque de perdre de vue le monde réel est assez grand si on n'a pas de moyen de récupérer rapidement les témoignages et les expériences communiqués par leurs auteurs.

Une deuxième lecture des contributions du blog (150 pages à ce jour) conduira sans doute à ajouter d'autres messages à la liste définie aujourd'hui.

Benoit, modérateur du site
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[L-63] Prolongation du site diplôme tango, par Benoît

Bonjour à tous,

1/Le site diplôme tango et la liste de diffusion sont prolongées jusqu'au 31mai alors qu'ils devaient ête fermés au 30 avril.

Cette décision a été prise suite à la demande de plusieurs d'entre vous et également suite à 2 réunions qui se sont tenues à ce sujet à Marseille puis à Lyon, le 19 et le 26 avril.

Ces deux réunions ont permis de mettre autour d'une table toutes les personnes qui s'étaient manifestées en février et mars afin de savoir ce qu'on pouvaient faire ensemble et dépasser les différences d'approche, notamment en ce qui concerne le mode de représentation du tango argentin avec le débat pour ou contre une fédération.

2/ Suite des évènements
Tous les participants à ces réunions informelles sont d'accord pour organiser ensemble une action collective pendant l'été 2008 afin de traiter les principaux points révélés par les contributions sur le blog et les forums, en particulier la certification, le mode de représentation du tango argentin en France, le fonctionnement associatif, la transmission du tango etc...

Cette action vise à effectuer un travail en profondeur sur ces thèmes pendant l'été avec pour objectif une présentation au cours du "Colloque des Associations de Tango Argentin" le 11 octobre 2008 à Lyon.

3/ Une réunion est prévue le 7 juin à Toulouse à laquelle vous êtes tous invités, pour préciser les problématiques à traiter, le calendrier et la méthode de travail. La lettre d'invitation est disponible à l'adresse:



(en cas de problème avec le lien ci-dessus, vous pouvez la récupérer depuis la page d'accueil du site diplôme tango).

Si vous êtes intéressé pour participer à la réunion ou pour participer à l'organisation du travail de cet été, merci de le faire savoir en répondant à ce message sur la liste.

Bonne journée,

Benoit de Gentile
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[L-62] Re: La Fédération Française de Tango Rioplatense, par Peter

Extrait du JO:
"Déclaration à la préfecture de l’Hérault. FEDERATION FRANÇAISE TANGO RIOPLATENSE. Objet : proposer le groupement de toutes les structures et de tous les individus pratiquant le tango rioplatense et désireux de développer les méthodes et le programme de travail de flabio aguilera. Siège social : 145, rue du Labech, Carnon plage, 34130
Mauguio. Date de la déclaration : 10 décembre 2007.
"

Quelle prétention !

C'est un pas regrettable de choisir pour une activité d'une personne le nom que vous avez choisi, il poussera le nom d'une fédération ouverte et sérieuse vers FF "Tango argentin ", fort regrettable. En toute logique, votre association aurait dû s'appeler "FF des disciples de Flabio Aguilera ".

Le 2 mai 08 à 16:46, lafftr@i____ a écrit :

Bonjour,

Veuillez trouver ci-joint une lettre d'information concernant la Fédération Française de Tango Rioplatense.
Merci,
Le bureau de la FFTR


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94. Qu'est-ce que le tango et comment il se transmet ? par Matias

Qu'est-ce que le tango et comment il se transmet ?

- C'est une danse, pour laquelle, à partir du premier moment ou l'homme et la femme se prennent dans les bras, il s'agit pour eux de réussir à se rencontrer , non seulement d'un point de vue technique mais à travers le quotidien, l'émotionnel, c'est une danse dans laquelle chacun s'attache à résoudre cette incertitude anxieuse de la rencontre.. Cette danse est rendue possible par l'intégration totale par des deux danseurs d' un code d'écoute-proposition-acceptation-confiance . C'est une danse "sociale" (sociétale).

- Cela signifie que n'importe quelle personne, de n'importe quel âge, condition physique ou mentale, peut danser le tango et qu'il n'existe pas une unique, ou deux ou trois uniques forme strictes pour l'enseigner, mais plutôt qu'il y a de nombreux chemins d'acceptation de soi-même qui mènent le danseur vers une maturation de sa relation avec cette danse. Le danseur plus habile ou qui développe le plus de capacités est celui qui a su intégrer les codes d'écoute-proposition-acceptation-confiance déjà mentionnés.

- Cette danse, surgit d'un métissage culturel mondial inégalable, est patrimoine de l'humanité, parce qu'elle reflète toutes les formes de rapprochement du couple au moment de danser. Les femmes et les hommes dansent la façon de se mettre en relation, dansent l'histoire qui est la leur depuis le début de l'humanité.

- Le "professeur" ou "maestro" n'est ni plus ni moins qu' un facilitateur (transmetteur) qui se passionne pour ce travail, pour le plaisir de partager sa petite ou grande connaissance de cette danse. C'est clair pour tous , depuis les plus avancés jusqu'aux moins avancés, qu'il y a toujours à apprendre et que le caractère social de cette danse fait que nul ne sait avec qui il va danser la plupart du temps : cela implique qu'il lui faudra rencontrer sur son chemin beaucoup d'hommes et de femmes à différents niveaux de connaissance : pour cette raison, on ne peut pas parler d'un apprentissage d'une ou peut-être deux techniques, mais de l'accession à un code commun pour communiquer : écoute-proposition-acceptaton-confiance.

La transmission du Tango à Buenos Aires :

- Il n'existe pas officiellement d'Université du Tango qui soit reconnue, non seulement au niveau d'un Ministère, mais au niveau d'un véritable parcours de formation de danseurs.

- La non-officielle Université du Tango, a pour but simplement, d'amener de plus en plus de personnes au tango, certaines ayant des vocations tangueras, en leur procurant un lieu ou elles peuvent développer cet art : chant, musique, danse. Je dois signaler, qu'en tant que "transmetteur" de cette danse, j'ai beaucoup d'élèves qui proviennent de cette université , avec des niveaux très bas, dus au fait que ce n'est pas l'objectif majeur de cette institution que de former des danseurs.

- Il existe aussi une association qui travaille à la transmission des styles de tango des vieux grands danseurs ("milongueros"), partant du principe qu'ils furent les porteurs du tango rioplatense, et qu'ils sont les détenteurs d'une esthétique tanguera d'une valeur inégalable. Les élèves apprennent à danser "à la manière de.;" mais n'intègrent pas une connaissance scientifique, puisque cette connaissance-là n'existe pas .

- Quant aux académies de tango, elles échappent à une technique unique, car tous les professeurs enseignent différemment, puisqu'il n'y a pas une seule manière de danser mais qu'il y a autant de façon de danser qu'il y a de danseurs.

- Il est impossible de dire qui peut être professeur ou non, car aussi nombreux que nous sommes et de tous niveaux, nous ne sommes que des passeurs /transmetteurs qui alimentont les danseurs pour qu'ils trouvent un chemin personnel à l'intérieur de leur propre danse. Nous sommes en même temps tous, élèves d'autres professeurs , et de nous-mêmes, vu que personne ne peut détenir dans sa totalité la connaissance née de l'expérience de milliers de danseurs.

Matias Damián Facio
Bailarín Social de Tango Argentino
Buenos Aires
Argentina

- - - - - - - - - - - - - Version originale - - - - - - - - - - - -

Qué es el Tango Argentino y cómo se transmite?

- Es una danza, en la que desde el primer momento en que el hombre y la mujer se abrazan para bailar, deben tratar de encontrarse, pero no solo desde lo técnico, sino desde lo cotidiano, lo emocional, y en la cuál ninguno de los dos puede dejar de tratar resolver ansiosamente esta incertidumbre: está determinado por la entrega total de los dos bailarines a un código de escucha-propuesta-aceptación-confianza: es un baile ‘social’.

- Esto determina que cualquier persona, con cualquier edad, condición física y/o mental, puede bailar esta danza social por lo que no puede decirse que existe una única o dos únicas ni tres únicas formas estrictas en las cuáles enseñarla, sino que hay muchos caminos de aceptación de uno mismo que lo llevan al bailarin a ‘crecer’ en su relación con esta danza social. El bailarín más hábil es aquel que supo integrar los códigos de escucha-propuesta-aceptación-confianza antes mencionados.

- Este baile folklórico, surgido de una mixtura cultural mundial inigualable, es patrimonio de toda la humanidad porque claramente refleja todas las formas de víncularse de las parejas al momento de bailar. Mujeres y hombres bailan sus vínculos y relaciones, bailan la historia que les pertenece desde los principios de la humanidad.

- El ‘profesor’ o ‘maestro’ no es más que un mero colaborador que se entrega a su ‘oficio’ por el placer de compartir su poco o mucho conocimiento sobre este baile. Es claro para todos ellos, desde los más avezados, hasta los menos, que siempre hay algo por aprender ya que, siendo este baile un baile social, uno nunca sabe con quién ha de bailar la mayoría de las veces: esto implica que deberá encontrarse en su camino con muchos hombre y mujeres con diferentes capacidades y conocimientos en su baile. Es por esto último que no puede hablarse una o quizás dos técnicas, pero si de código comunes para comunicarnos: escucha-propuesta-aceptación-confianza.

De la transmisión del baile del Tango en Buenos Aires:

- No existe oficialmente universidad de tango que sea avalada no solo por el gobierno sino también por su trayectoria como escuela formadora de bailarines.

- La no-oficial Universidad del Tango, procura simplemente incorporar más y más personas a la comunidad tanguera dandoles lugar, a todos aquellos con alguna raíz de vocación tanguera un espacio en la cuál puedan desarrollar, aunque muy muy poco, el canto, el baile y la música. Cabe destacar, que como ‘transmisor’ de este baile folklórico, tengo muchos alumnos egresados ya que provienen de dicha universidad, con niveles muy bajos, ya que, como mencioné antes, no es el principal objetivo de esta entidad.

- Existe una asociación que trabaja para la transmisión de los estilos de tango de los viejos grandes bailarines por considerarse de un inigualable valor la estética tanguera que conservan los mismos, y por haber sido ellos los portadores de tan lindo baile folklórico propio del Rio de la Plata. Los alumnos aprenden a bailar a la ‘manera’ de ellos, pero no incorporan un conocimiento científico ya que no existe dicho conocimiento.

- Las academias de baile en Buenos Aires carecen de una técnica única, todos los profesores enseñan diferente al no existir una única manera de bailar sino una única manera propia de cada bailarín.

- Es imposible decir quién puede ser profesor o no, más bien todos y de todos los niveles, somos meros transmisores y colaboradores que con ello alentamos a los bailarines para que encuentren de manera clara un camino dentro de su propio y único baile. A la vez, somos nosotros todos, alumnos de otros y de nosotros mismos, ya que nadie a podido jamás abarcar en su totalidad el conocimiento nacido de la experiencia de miles de bailarines, pues no podemos olvidar, que nuestro baile es un baile ‘Social’ surgido de un conflicto social desde el primer momento en que un hombre pregunta a una mujer para bailar algunas piezas.

Matias Damián Facio
Bailarín Social de Tango Argentino
Buenos Aires
Argentina

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95. [L - 61] Merci à Cécilia, par Claire

Merci de cet apport venant d'un argentine.. enfin un point de vue qui conforte ma vision libertaire de cette danse d'improvisation qu'est le tango, dans sa diversité de styles et d'approches qui en font une danse marginale, hors d'atteinte de la névrose des Règlementeurs, diplomeurs, castrateurs, protectionnistes, de cette France en train de se ridiculiser car elle voudrait légiférer sur un art qui ne lui appartient pas, mais qui se développe au rythme de la "mondialisation" de la culture et de l'universalité de ses composantes !!

Claire Prouhet
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93. [L-60] « EL ARTE DEL TANGO » plus « UN PEU D’INFORMATION », par Cecilia

Voici le mot qui m’a donné envie de participer au blog : « art ». Merci Leonardo !

Merci à tous de vos apports ! « Amateur : celui ou celle qui aime ».

Et vous vous lancez tous à defendre votre aimé tango pour pouvoir continuer à le pratiquer dans des conditions qui ne le denaturalisent pas. Je me réjouis de tous ces apports ! Oui ! Dans ce sens, nous sommes tous dans le même bateau.

Je veux apporter des précisions et des éclaircissements à ce débat à partir de mes connaissances et mon vécu de danseuse et professeur argentine en Argentine et en France.

1) D’abord, je propose de dégager la notion de culture de la spécificité de la danse du tango argentin. À ce point, il semble assez clair pour tous que la « danse tango » fait partie d’une « culture » : danse, musique, littérature, théâtre, peinture, etc. Tout comme la danse classique, ou contemporaine, jazz ou hip-hop le sont aussi.

De cela découle qu’un « bon danseur » ou prof devrait connaître cette culture pour savoir de quoi il bouge.

Focalisons nous sur la danse en elle-même, elle a des spécificités propres, qui la distinguent des autres danses et qui font qu’elle ait besoin d’un mode de transmission, de pratique et d’un environnement propres.
Par exemple : Les Dinzel on crée à Buenos Aires une « Université du tango » , université de l’état, ou chaque aspect de cette culture avait une place propre. Une des reformes du système éducatif argentin (si je me rappelle bien) obligea à revoir à la baisse un projet aussi ambitieux, et l’université est devenu le Centro Educativo del Tango, qui décerne les diplômes de « Instructor en Tango-danza » et « Instructor en Historia del Tango ».

2) Quelle est donc la ou les caractéristiques propres de la danse du tango argentin ? Elles ont déjà été évoquées :
- « Tango : une possibilité infinie ». Liberté….
- « Tango : expression de la passion, de l’affectivité…. »
- « Tango : culture populaire » , « danse de rue », « expression populaire », « art populaire »….

Nous sommes tous d’accord que « le » tango (et à partir d’ici je ne parlerai que de la danse) est « un’ , mais aussi « multiple » : « tous » les tangos sont « le » tango, sa caractéristique propre étant sa multiplicité d’expressions et de styles. Bon, je dis « nous sommes tous d’accord... » , mais c’est vrai que les polémiques de café existent et existeront… autour de « son tango n’est pas tango »

Nous savons que le tango s’apprend, que c’est une danse transmissible. La grosse question est alors :

3) QUELLE MODE DE TRANSMISSION SPECIFIQUE POUR CETTE DANSE SPECIFIQUE ? QUELLE MODE DE TRANSMISSION RESPECTUEUX DE SON ESSENCE ?


La question me passionne ! La réponse ( hurlé ) dans le blog est :... « ..Certainement pas un mode qui le déforme!!!!!!!!!! »…Et à chacun de décrire le visage de cet déformation crainte ou les multiples façons respectueuses de transmission qu’il a vécues.

4) Pour faire mon apport, je voudrais revenir sur la notion de tango=art populaire.

- 4.1) Ça veut dire que nous avons d’un côté la notion de «populaire », ce qu’on appelle la MILONGA, le bal, la RUE, la danse ou tout et chacun peut s’exprimer, ou il y a une tradition, des codes, et aussi une possibilité infinie d’expression personnelle. La milonga est la racine, le creuset, la matrice, la mère et la mer où se côtoient les danseurs le plus maladroits et le plus sublimes, les gens les plus variées qu’on puisse imaginer.

Appelons à tous « milongueros », si ça vous plait, aux plus subtiles je voudrais les appeler « artistes populaires », ou « artistes intuitifs », des gens issues de la milonga qui ont élevé sa danse au rang d’ART, pour sa qualité, sa subtilité, la force de son expression, sa capacité de toucher les émotions des spectateurs.

La « démonstration » dans une milonga constitue ce moment dans lequel le populaire peut devenir « art ».Et son accès est assez démocratique : de façon potentiel chaque personne présente au bal peut la faire. Le rite de la démo est censé motiver tous les danseurs qui regardent. C’est le « Poussez vous, laissez les danser ! » ou le : « Allez-y ! Montrez nous ce que vous savez faire ! » , ou plutôt ce que vous avez sur le cœur !

Parmi plein d’autres, je pense par exemple à Tété, grand danseur issu de la MILONGA, qui a travaillé régulièrement avec Pina Bausch au Tanztheater de Wuppertal. Ou à la rare orchidée de la milonga : la belle Géraldine. Quel bonheur retrouver la « lettre de Tété » dans ce blog, n’est-ce pas ?

- 4.2) De l’autre côté, il y a la notion d’ART, donc, la SCENE, où il y forcement un « savoir faire" : un métier, une technique, une discipline, une réflexion sur l’esthétique, l’interprétation, l’émotion, une éthique de travail, des codes, une tradition, une liberté de créer, une transmission, pourquoi pas une pédagogie ….…

Il y donc des « danseurs professionnels », qui sont aussi « artistes populaires » ou « artistes d’un genre populaire » : danseurs issus de différents milieux de danse (la milonga incluse) qui vont nourrir son art de cette racine « populaire » : la milonga, plus toute la « culture tango » qu’on a laissée derrière nous dans le point 1.

Leur belle mission serait de trouver son chemin d’expression entre liberté et tradition dans cette « culture populaire », être « passeurs d’identité » pour les Argentins, « faire la diffusion de la culture tango » à l’international. Faire vivre, (tout comme le milieu de la milonga), ce qui parle à l’universel humain et ce qui parle aux argentins. Combien de vous avez décidé de danser le tango après avoir vu un spectacle ?

Les premiers à faire monter le tango sur la scène ont été Juan Carlos Copes et Maria Nieves. Ils ont transformé une danse populaire en expression artistique.

Le succès mondial du spectacle « Tango argentino » a consacré la danse du tango comme danse de scène de premier rang. « Tango argentino » charmait avec la diversité artistique de chaque couple de la troupe.

Copes a fait école, il a appris à des générations de danseurs le métier de « danseur professionnel de tango argentin ». Aujourd’hui pleines d’autres propositions esthétiques sont apparues, mais il reste un artiste de premier rang, qui me touche beaucoup. Sa partenaire d’antan, la diva du tango, les « jambes de Buenos Aires », comme disait Astor Piazzolla : « Maria de Buenos Aires, c’est toi» : Maria Nieves, brille encore sous les feux de la rampe dans « la calle Corrientes » (le Broadway de Buenos Aires).

Ce métier s’apprend en travaillant à côté des artistes argentins. C’est comme ça que je l’ai appris. Si bien que les esthétiques ont évolué, ça a été intéressant de passer par la « case Copes », de la main de mon premier prof, le talentueux et inconnu ( comme tant d’autres) Juan César Alvarez.

Si bien que le nom de Copes est aussi connu que Coca-cola en Argentine, souvent les artistes de scène (exception faite du « panthéon » de la troupe de « Tango Argentino ») et son savoir faire est méconnu en France, elle est beaucoup plus connectée avec l’univers de la milonga.

5) ( ou retour au point 3 : Quel enseignement ? ) Milonga et scène, deux mondes…Et où l’on met l’ENSEIGNEMENT ?

Pour les deux, il faut apprendre! Je complète cette « trilogie des dieux et déesses du tango argentin » avec le(s) pionniers de l’enseignement, les premiers créateurs d’une pédagogie, « ceux qui enseignaient quand personne le faisait encore, on était tous danseurs, mais Rodolfo avait une vraie vocation » ( selon témoignage de Carlos Rivarola): les Dinzel.

Rodolfo Dinzel a une formation de danseur folklorique, Gloria de danse classique au célèbre Théâtre Colon. J’aime décrire mon cher prof comme un génie multiforme et bordelique. Ils créent une progression pédagogique. ( Avez-vous essayé de comptabiliser les pas « qui existent » dans la tradition tango ? Eh, oui !. S’il y a des entomologistes, pourquoi pas quelqu’un d’aussi cinglé pour s’embarquer dans l’inventaire des figures qui existent, pour ensuite proposer une progression ? ). Les Dinzel ont proposé aussi une technique, une mécanique, une notation (si, si, je ne délire pas), une méthode d’improvisation, une philosophie, des exercices sur l’énergétique, une formation des aspects expressifs, une tango-thérapie ou « psycho tango » et je crois être au court pour tout citer….

Tout ça pour nous passer finalement la seule leçon de tango valable : sois libre, sois toi-même… .Pour preuve, le nombre de danseurs et profs absolument différents qui sont passés par sa démarche et ont fini dans les deux mondes : milonga et /ou scène.

6) (Ou aclaration sur le point 4) Pas de confrontations, alors entre la milonga, la rue et la scène ! C’est seulement afin de mieux présenter les idées je me suis permis de parler de « deux mondes » : ils sont très souvent mélangés, imbriqués, présents à l’intérieur et dans les activités de la même personne ( surtout dans le cas des professionnels de niveau) . J’ai souhaité juste faire un apport pour enrichir la réflexion : l’enseignement n’est pas le même pour rendre quelqu’un capable de s’éclater dans le bal que pour le rendre capable de toucher un spectateur, gagner sa vie dans la scène ou le donner les outils pour devenir professeur d’amateurs.

J’imagine des rapports nourrissants dans les deux sens entre « milonga » et « scène » . : les gens « de la scène » qui respectent la milonga et qui font un bon plongeon dans ses racines, les gens « de la milonga » que ne coupent pas les ailes de la danse.

7) Pour revenir donc au sujet de l’enseignement, je dirais : PAS UN ENSEIGNEMENT MAIS DES ENSEIGNEMENTS, pour un tango multiple, des enseignements multiples.

En Argentine on dit : « Cada maestrillo con su librillo » : « chaque maître avec son bouquin » . Remarquez le diminutif tendre ou moqueur : chaque « petit » maître avec son « petit » bouquin. Nous vivons aujourd’hui un moment d’expansion et de foisonnement du tango argentin. Des apports vraiment créatifs de la part de grands professeurs et danseurs ont lieu, par exemple celui, énorme, de Gustavo Naveira.

A côté du seul diplôme officiel d’Argentine, ( lequel n’est nullement obligatoire) , il existent de tas de « certifications privés », mais aussi des parcours libres validés par le prestige des professeurs, par le talent artistique des danseurs. En Argentine, la liberté la plus désordonnée n’empêche l’existence d’institutions aussi académiques et prestigieuses comme la Academia Nacional del Tango ( pour l’ensemble de la culture tango) ou la Academia de Lunfardo (pour sa langue et littérature) , et le tango comme danse est enseignée dans des carrières de danse de l’état de niveau universitaire ou national.

Le talent et la créativité des professeurs est abondant. Je rêve d’une attitude de partage, de confrontation saine, des respect des différences qui fasse avancer cet danse. Au but du compte, elle est toute jeune, elle dépasse à peine ces 100 ans !

BON TANGO A TOUS !

Cecilia Pascual
France, le 30 avril 2008

¡Viva el Tango!
http://tango-argentin-cours-spectacles-greno.blogspot.com/
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92. [L-56] Des questions sur les questions... par Christophe

Bonjour à tous,

Il me faut apporter quelques précisions pour soulager les inquiétudes quant à l'étude que nous réalisons, et notamment de la seconde phase. La société des danseurs de tango se pose des questions sur les questions et c'est compréhensible.

1/ Les sociologues utilisent deux méthodes pour réaliser leurs recherches : des enquêtes quantitatives (questionnaires) et des enquêtes qualitatives (entretiens, observation simple et/ou participante). Ici, il s'agit de deux questionnaires, nous sommes dans le quantitatif. Il s'agit de recueillir avis, positions, sentiments, opinions, sur l'activité des professeurs (questionnaire professeur) et sur les structures qui les emploient, ou qui en permettent l'activité (bénévolat). Par conséquent, il ne s'agit pas de construire des arguments pour une certification. Le travail du chercheur ne consiste pas à connaître au préalable les résultats de son enquête. Il consiste ici en l'occurrence à recueillir le plus grand nombre d'avis, auprès d'une pluralité d'acteurs (employeurs, professeurs, administrateurs, formateurs) qui détiennent des statuts divers.

Certains vivent du métier de professeur intégralement, d'autre partiellement, d'autres sont bénévoles, d'autres sont formateurs, et nous avons également une grande diversité de statut parmi les employeurs. En revanche, nous ignorons comment se répartissent ces acteurs à l'échelle du territoire. Les bénévoles sont-ils majoritaires en tango ? C. Prouhet disait dans un de ses messages qu'on ne s'enrichit pas en tango. C'est probable (cela se saurait), mais qu'en sait-on vraiment ? Exemple simple : peut-on vivre décemment de l'enseignement de la danse aujourd'hui ? Oui ? Non ? Dans quelles conditions ? En cachetonnant comme le font nombre d'artistes ? Confortablement ? Et dans la continuité de ces questions, un professeur de danse aujourd'hui bénéficie-t-il vraiment d'un droit à la formation continue ? Dans les textes du droit du travail, oui. Mais si l'employeur ne cotise pas ? Que se passe-t-il ? Ces exemples pour expliciter le sens de ces questions qui doivent nous permettre de mieux cerner les conditions actuelles dans lesquelles s'exercent le métier de professeur de danse.

2/ Un questionnaire ne peut faire l'économie d'une identification. C'est une règle de base. Sachant que cette étude éveille bien des doutes et des méfiances, nous avons opté pour la possibilité d'un pseudo (questionnaire professeur). En aucun cas, je le répète, nos données ne sont traitées de façon nominative. Il existe une loi, je le répète encore, la Loi Informatique et Liberté (Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, Loi relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés), dont l'article 2 précise :

« Aucune décision de justice impliquant une appréciation sur un comportement humain ne peut avoir pour fondement un traitement automatisé d'informations donnant une définition du profil ou de la personnalité de l'intéressé.

Aucune décision administrative ou privée impliquant une appréciation sur un comportement humain ne peut avoir pour seul fondement un traitement automatisé d'informations donnant une définition du profil ou de la personnalité de l'intéressé. »
(http://www.lexinter.net/lois/principes_et_definitions.htm)

Si nous ne cherchons pas à travailler sur l'identité des personnes ou structures qui répondent au questionnaire, d'autres personnes, organismes, institutions, ministères, quels qu'ils soient, n'ont pas le droit de le faire. En revanche, connaître le code postal, c'est primordial : cela permet ensuite de faire des carte, de faire des analyses de densités par exemple, et donc d'obtenir une présentation cartographique de certains résultats.

3/ La question des risques : elle est très importante dans notre étude. Les possibilités de réponse sont : oui/non/ne sait pas. Je danse le tango, et l'enseigne depuis 1993. Je l'ai découvert en 1983 (oui, je suis un vieux du tango.), j'ai quelques autres expériences de pratiques corporelles. En tango, je sais que les risques de blessures sont vraiment peu importants, et que les enfants sont peu nombreux dans les cours et stages. Mais n'oubliez pas que cette étude ne porte pas que sur le tango. Les tangueros ne sont pas les seuls à aimer danser. Et toutes les danses ne se ressemblent pas, de même que les publics concernés.

4/ Les questions sur les parcours : elles visent à mieux cerner les connaissances, les savoirs en danse et autour de la danse, les multiples façons dont les professeurs se sont formés. La encore, on ne s'adresse pas qu'à des tangueros. Parmi les pratiquants des danses du monde et de capoeira, certains font des voyages dans les pays dont ces pratiques sont originaires pour se former.

5/ La question sur le diplôme est assez simple. Mais elle fait la distinction entre un diplôme obligatoire (les diplômes d'Etat sont obligatoires pour intervenir dans le secteur professionnel concerné) et un diplôme non obligatoire. Et ceux qui ne voient pas l'utilité d'un diplôme peuvent l'exprimer.

Enfin, comme nous l'annonçons en préambule dans le courrier qui accompagne le lien des questionnaires, il s'agit là d'une étape quantitative qui est complétée par des entretiens réalisés auprès de l'ensemble des acteurs, avec le souci de rendre compte de la diversité des situations, des configurations, des parcours et des sensibilités.

J'espère que ces quelques précisions vous aideront à mieux comprendre la méthode utilisée pour cette étude.

Cordialement

Christophe Apprill
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91. [L-55] Poursuite de l'Etude sur les danses traditionnelles et du monde, par Eric

Je viens de prendre connaissance du formulaire de l'OPPIC. Je suis surpris que l'association "OPPIC" emploie le terme de "formulaire" qui, à mon sens, fait partie du vocabulaire technocratique : "remplissez le formulaire B48ZC et non le formulaire de la directive B49ZB" Bienvenue à Gattaca !

Hormis ce détail, ce manque d'humanité, l'objectif de la Lettre de Mission indique bien son but : identifier les gisements d'emplois et mettre en place une certification - en clair un diplôme - pour, toujours à mon sens, développer l'emploi (en France le diplôme est une porte d'entrée vers le monde du travail).

Je tiens à préciser à tous ceux qui participent à ce forum, que je ne suis qu'un simple tanguero, que je n'ai pas l'intention d'enseigner et que mon seul effort d'investissement dans le monde du tango en France est la participation à ce forum.

Voici une petite critique du formulaire à l'attention des enseignants.

_Pour la catégorie "Présentation" :_
Quand on propose l'anonymat (réponse par un pseudo), on ne pose pas des questions qui peuvent identifier l'interlocuteur. Les professeurs pour une discipline donnée ne sont pas si nombreux dans une ville. Inscrire un code postal, c'est déjà débuter une identification ; demander le département aurait été plus discret.
Et si vous cochez l'année de votre naissance et que vous précisez votre sexe, il y a de grandes chances que l'on sache qui est qui ?

_Pour la catégorie "enseignement de la danse" :_
Il est clair que l'on ne parle pas d'enseignement mais de rémunération. L'intitulé de la catégorie est totalement erroné. J'attire votre attention sur la question 12 : /Estimez-vous que la pratique de votre danse comporte certains risques de blessure ? répondre "Oui" ou "Ne sais pas" et c'est la porte ouverte au Diplome d'Etat. Toutes activités physiques en France où il y a risque de blessure, fait obligatoirement l'objet d'une réglementation stricte.

_Pour la catégorie "Votre parcours" :_
N'étant pas professeur, il m'est difficile de découvrir ce que peuvent cacher certaines questions d'apparence anodine.
La question 21 (/Avez-vous suivi d'autres formations complémentaires ?) me semble rejoindre la question 12 puisque, à ma connaissance, la kinésiologie a un caractère thérapeutique.
Je serais curieux de connaître pour quelles raisons pose-t-on la question 23.
L'ensemble des questions me semble avoir pour but d'identifier comment construire un parcours diplômant cohérent.

_Pour la catégorie "Votre avis sur la création d'une certification professionnelle" :_
Je suis attéré pas la question 27. À moins que mon niveau en Français ne soit pas suffisant pour la comprendre. Mais il me semble qu'une formation professionnelle diplômante est obligatoirement... OBLIGATOIRE. À moins qu'une fois de plus, par quelques difficultés de compréhension personnelle ou d'ignorance, je ne sache pas qu'il y ait en France des secteurs professionnels où l'on emploie des gens sans diplôme c'est-à-dire sans qualifications, sans compétences reconnues.

En conclusion, c'est un formulaire que je qualifierais d'enquête Marketing qui identifie un marché des danses pour proposer un produit commercial. Peut-être un diplôme ? Mais je dois me tromper. Une formation d'État n'a pas ce côté mercantile. Quoique... la question 30 ?
J'ai jeté un oeil sur le formulaire à l'attention des structures : ce n'est pas rassurant.

Deux formulaires qui entre dans le cadre d'une "enquête réalisée sous la responsabilité scientifique de l'OPPIC" avec deux sociologues et une anthropologue ?

Encore une fois, malgré mon ignorance des tenants et des aboutissants, en tant qu'anthropologue, je m'interroge sur la /scientificité/ de cette étude. Il est vrai que je n'emploie dans mes recherches que des méthodes qualitatives. Je ne remets pas en cause les compétences de ces scientifiques, mais la construction de ce formulaire me gêne.

Pour finir, je vous donne mon avis sur le diplôme d'Etat. Monter un DE sous prétexte de protéger le public des accidents est une bêtise. Toutes les activités à risques font déjà l'objet d'un DE et cela me semble tout à fait légitime. Je ne suis pas contre un DE maïs, il me semble, dans le cadre du tango, totalement contre productif.
J'ai l'expérience du DE de golf qui n'a été institué que pour protéger une corporation sous prétexte de protéger le public (il faut être totalement abruti pour ne pas prendre quelques règles élémentaires de sécurité sur un golf). Mais voici la plus grande critique que je ferais à cette profession. Quand je vais sur un practice de golf ou sur un
parcours, j'identifie immédiatement les professeurs : mêmes attitudes, mêmes gestuelles, mêmes habillements, mêmes techniques d'enseignements. La majorité est issue d'un même clone.

Notre mentalité française, notre histoire, nous donne une idée du futur qu'engendrera la création d'un DE. La formation continue est une exception en France. Nous restons profondément attachés au diplôme "formation initiale". Cela entraînera l'ouverture d'un marché pour Jeune Professeur (jeune par l'âge et plus facilement corvéable). Cela exclura de facto ceux de plus de trente ans qui ne pourront devenir Jeune Professeur. Ce que je dis est un peu réducteur, un peu trop généralisant mais c'est une réalité dans le monde du golf.

Je le répète, cette /étude scientifique/ n'est, à mon sens, qu'une enquête Marketing qui nous indique qu'un diplôme (danse du monde et d'ailleurs ?) est déjà en préparation.

Pour ce qui est du monde du Tango (argentin), il me semble évident qu'il doit trouver un mode de fonctionnement pour défendre ses intérêts.

Cordialement

1. Merci de donner votre Nom ou Prénom ou Pseudo : * /ERIC /
2. Vous êtes : /Un homme/
3. En quelle année êtes-vous né(e) : /1961/
4. Précisez le code postal de la ville où vous résidez : * /06000/
5. Précisez votre mail : XXXXXXXXX

PS : à la question 29, cocher la case "/Offrir une meilleure protection corporelle aux élèves", /c'est aussi répondre OUI à un Diplôme d'État obligatoire.
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90. [L-54] Poursuite de l'Etude sur les danses traditionnelles et du monde, par Christophe

Bonjour,

Nous poursuivons notre étude sur les danses traditionnelles et du monde avec une série d'entretiens avec les acteurs de ces danses et un second questionnaire qui vise à préciser le positionnement des structures et des professeurs sur les enjeux qui gravitent autour de la transmission de la danse. Ci-joint le courrier que nous adressons aux structures et aux professeurs.

Objet : Deuxième phase de l'étude sur les danses traditionnelles et du monde du ministère de la Culture.

Madame, Monsieur,

Vous avez été contacté il y a quelques semaines au sujet de l'étude que nous réalisons pour le Direction de la Musique et de la Danse (DMDTS) du Ministère de la Culture sur l'offre d'enseignement des danses traditionnelles (traditionnelles et folkloriques de France) et des danses du monde (orientale, africaine, indienne, country, salsa, flamenco, antillaise, tango argentin, capoeira) en France. Il s'agissait de la première phase de l'étude qui visait à recenser l'offre de cours existante dans ces secteurs.

Cette deuxième phase de l'étude a pour objectif de comprendre les besoins et les attentes des professeurs et des structures qui proposent ces cours de danse. Parallèlement à une série d'entretiens menés avec les acteurs de chacune de ces danses, nous vous adressons un questionnaire afin de recueillir vos positions en tant que professionnels.

Le lien ci-dessous vous permettra pour cela d'accéder à deux types de questionnaires :
- Un questionnaire s'adressant aux professeurs
- Un questionnaire s'adressant aux structures

Voici le lien : http://oppic.free.fr

En répondant à ces questionnaires, les professeurs ont la possibilité de décrire leurs situations, leurs parcours, leurs difficultés et leurs aspirations à enseigner la danse. Les structures peuvent décrire leurs fonctionnements, leurs difficultés et leurs objectifs de développement. Nous demandons aux structures qui emploient des professeurs de bien vouloir leur transmettre ce message.

Ces questionnaires ont pour objectif de recueillir vos avis sur la nécessité ou non de mettre en place une certification pour enseigner les danses traditionnelles et les danses du monde.

Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir participer à cette étude. Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire.

En vous remerciant par avance pour votre collaboration,

Salutations,

Christophe Apprill
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89. [L-53] Réponse à Christian, par Pierre

Bonjour Christian,

Merci de tes interventions détaillées permettant de clarifier le débat. Je voudrais apporter quelques précisions concernant notre échange prédédent.

*1- Culture* : ce n'est pas parce que le tango est une culture que je dénie aux autres formes de danse cette appellation... Je n'ai pris que quelques exemples non exhaustifs, juste pour illustrer mon propos (danses anciennes avec recherches historiques, salsa etc....) et pour beaucoup de ces activités la danse ne représente que la partie émergée
de la culture attachée à cette activité.

Je ne pense pas d'ailleurs, que chacune des danses concernées par l'étude menée par le ministère de la Culture, se sentiraient représentées dans une fédération unique, la problématique étant différente pour chacune.

*2 - _caractère biaisé_* de l'étude commanditée par le ministère de la Culture.

2-1 _choix de l'échantillon_ : comme on dit chez les statisticiens « /Il n'est pas nécessaire de manger le boeuf entier pour savoir qu'il est coriace ». /Certes il n'est pas nécessaire d'interroger toute la population pour se faire une idée représentative d'une opinion ou d'une idée représentative d'une question. Cependant, pourquoi, alors que tu avais déjà travaillé ces questions, ton institut n'a-t-il pas été interrogé ? De même beaucoup d'associations de tango ont été ignorées. Pourquoi ? s'agit-il d'un tirage aléatoire d' un échantillon ? si oui, suivant quelles règles statistiques l'échantillon a-t-il été constitué ?

Mais je vois que Christophe Apprill a rectifié le tir en écoutant tes suggestions et en intégrant ton fichier....

2-2 _choix des questions_ : tiré d'un post du forum du temps du tango

Vous avez dit : enquête commandée par le Ministère de la Culture ? Dans ce cas on aurait pu s'attendre à des question du genre :
" quelle part faites vous dans vos cours à la culture argentine (apprentissage de la langue, des coutumes, recherche sur les costumes, l'influence du folklore dans les figures ....
Quelle importance attachez vous à la musique, travaillez-vous sur des musiques d'orchestre contemporains ou sur des enregistrements anciens ? Quels sont les modes pédagogiques employés pour transmettre les connaissances (cours magistral, mise en pratique par petit groupe, atelier de recherche ?) Quel est le rôle des danseurs expérimentés par rapport aux novices etc....etc.... »

En effet, les problèmatiques sont très différentes pour les pratiquant de danse traditionnelle qui ont une sainte horreur de la musique en boite, et qui ne jurent le plus souvent que par la musique vivante et des pratiquants de danse sportive qui préfèrent une musique étalonnée avec des rythmes correspondant à des normes, et qui pour des raisons
pratiques, préféreront travailler sur des musiques enregistrées.... Et que penser de ce questionnaire pour des danseurs de capoeira qui sont alternativement danseurs et musiciens et qui souvent eux aussi font l'apprentissage de la langue liée à leur activité....

Aucune question à caractère culturel pour toutes ces formes de danse, seulement des question à caractère fiscal....

Je suis heureux de constater que Christophe Apprill se soit inspiré du forum du temps du tango, puisque dans le deuxième questionnaire qu'il vient d'envoyer il a rectifié le tir et propose enfin des questions culturelles beaucoup plus pertinentes ....

2-3 _pertinence des réponses_ : On sait très bien que dans les enquêtes sur les pratiques sexuelles (Christophe Apprill y faisait référence dans La Salida N°58), les réponses sont souvent surévaluées, alors que dans les enquêtes fiscales, c'est plutôt l'inverse !!! Tout institut de sondage effectue des corrections suivant le type de questions et de réponses apportées..... Quels types d'ajustements seront faits sur ses réponses alors que beaucoup des sondés ont ignoré ces questions ?

2-4 _indépendance des sondeurs_ : quand on veut faire une enquête neutre, on a deux possibilités : soit confier l'enquête à des personnes totalement extérieures au milieu étudié (équipe de sociologues par exemple), ou bien demander au milieu de faire lui-même l'enquête. Dans la mesure où l'un des enquêteurs est un acteur très impliqué dans le milieu donc à la fois juge et parti, comment croire à une impartialité ?

Sauf à avoir évolué et changé d'avis, Christophe Apprill avait fait une remarquable étude dans laquelle il disait (message de Martine sur le forum http://ecosdelplata.forum-libre.info/viewtopic.php?id=20 Christophe Apprill écrivait il y a une dizaine d'années au moment de sa thèse de sociologie, dans son livre « Le Tango Argentin en France », p128 :
« Le tango guetté par la normalisation : On voit mal comment il pourrait être enseigné aujourd'hui dans les écoles de danse sans que sa richesse et sa singularité en soient affectées. A l'heure actuelle, aucun des danseurs argentins qui enseignent le tango ne possèdent le diplôme de maître à danser détenu par la plupart des professeurs des
écoles de danse....L'encadrement normatif de l'enseignement à travers la création d'un DE ...aurait un impact important sur le réseau d'associations de tango qui est rattaché à la fonction sociale (convivialité, découverte d'une culture) de la danse mais aussi à la spécificité du tango tel qu'il est enseigné. La réglementation de l'enseignement, qui risquerait de se traduire par l'établissement d'un monopole de fait au bénéfice des écoles de danse, imposerait une normalisation de la danse.... »

Il parle aussi + loin du statut hors des cadres institutionnels de cette danse (culture, jeunesse et sport, enseignement), de l'aspect affirmation d'une identité/rébellion par
rapport aux schémas établis, du coté bâtisseurs de réseaux des « précurseurs » du tango en Europe, héritiers du mouvement de mai 68, de la dimension forte du voyage : « de voyage intérieur, le tango est devenu un motif de voyage à l'intérieur d'un réseau convivial et attractif, fluide comme un soupir de bandonéon »...)

Son livre très intéressant parlait de fonctionnement réticulaire du milieu Tango Argentin, et constituait une très bonne radiographie du milieu tango.....

Je crois que l'ambition d'effectuer cette même radiographie sur l'ensemble des danses est un travail considérable et ne peut aboutir qu'au plus petit dénominateur commun, ce qui exclut de fait un diplôme ou une certification nationale !

*3 - Certification* : En ce qui concerne la certification la position consistant à avoir un certificat d'aptitude délivré par des Argentins ne me paraît pas être une bonne solution pour les raisons suivantes :

- Nous (LTDT) faisons régulièrement intervenir des argentins dans les stages que nous organisons. Nous avons souvent demandé à ces enseignants d'indiquer personnellement aux élèves n'ayant pas le niveau requis pour le cours leur véritable niveau, _jamais aucun _argentin n'a voulu émettre cet avis directement aux élèves
concernés.... Les imagine-t-on délivrer un certificat ?

- en outre, cette démarche suppose que les argentins sont les mieux placés en matière pédagogique ce qui est contestable. Comme Sonia l'a dit sur le blog diplôme-tango
« Certains enseignants Japonais, Turc ou Américains sont allés beaucoup plus loin dans les méthodes d'enseignements que la plupart des Argentins, à l'exception de Gustavo Naveira, et de quelques autres..../ » Je rajouterai à la liste des profs Français, Allemands, Hollandais, Espagnols....

- Une certificat d'aptitude délivré par des Argentins ne traduirait qu'un lien de sujétion entre un client et un fournisseur. Imagine-t-on un Argentin refuser ce certificat à l'organisateur d'un festival qui l'emploierait régulièrement ?

*4 - Pédagogie* : Certes je suis conscient qu'il y a de nombreux manques dans la pédagogie, voir l'article que j'avais écrit dans la salida 21 en décembre 2000 (PDF) et qui
est sans doute encore d'actualité, bien que certaines choses se soient améliorées.

Néanmoins pour paraphraser Cyrano « /ces défauts soulignés avec un peu de verve, je ne permettrai pas qu'un autre me les serve »

Et même si je suis conscient des progrès que nous avons à faire, je n'entends pas imposer mes vues à quiconque, et par conséquence, je n'entends pas que l'on m'impose un prêt-à-penser dans le cadre d'un diplôme national ou d'une formation obligatoire.

*5 - Mode d'organisation et comportement *: /« "Le tango n'est ni une philosophie, ni une religion..." Le tango n'est ni plus ni moins qu'une danse et une culture. Personne ne doit se comporter en gourou, ou en messie qu'il faut suivre aveuglément...Tous les professeurs ont quelque chose à apporter, mais personne ne peut se prévaloir de détenir l'unique vérité....". Ricardo Calvo (conférence Prayssac juillet 2001)/ tirés des conseils pour trouver un bon prof sur le site http://tangoparis.free.fr/charte_f.htm.

Non le tango n'est pas sacré, comme il a été dit, par contre il est plus souvent massacré que sacré... Je ne suis pas d'accord avec cette idolâtrie qui confine parfois à la secte et qui ne cache souvent sous un rideau de fumée de langage ésotérique et exalté, qu'une fuite et un refus d'aborder les problèmes concrets (mauvaise pédagogie, para-commercialisme, lutte d'influence...). Tant que l'on aura des comportements serviles, face à l'autorité ou à la renommée (pour exemple : j'ai lu récemment dans un magazine tango, qu'à l'occasion d'un stage d'un dieu du tango, ou du moins, de sa réincarnation terrestre, on demandait des autographes !!! Ce ne sont pas encore des indulgences ou
un certificat d'aptitude mais cela ne saurait tarder !), tant que les associations tango seront plus préoccupées par leurs guerres picrocholines au sein d'une même ville, et il ne faut pas se faire d'illusion, derrière ces querelles, il y a surtout des batailles commerciales, pour un partage du territoire, de prise de pouvoir personnel... à l'instar des structures commerciales que l'on critique tant.... Par contre ces structures commerciales, même si elles sont concurrentes arrivent à défendre leurs intérêts communs au sein de structures fédératives ou syndicales......

Tant que ces comportements perdureront au sein des associations, il sera difficile voire impossible de proposer la constitution d'une fédération...

En attendant, on assiste à des compétions de danse sportive où sont intégrés des championnats du monde de tango argentin.....

Il reste à adopter un mode d'organisation propre à peser sur le Ministère de la Culture. Nous avons comme point de départ une charte du tango argentin élaborée en 1998 et qui me paraît être un socle commun élaboré et partagé par tous. A nous de la faire évoluer....

Espérons que le Ministère de la Culture saura néanmoins accorder une oreille attentive à des formes d'organisation moins structurées et moins bruyantes médiatiquement que les fédérations de danse sportive. Il faut cependant rester optimiste, puisque Christophe Apprill tient compte des critiques en modifiant la façon de faire son enquête !

Voilà, Cher Christian, les points que je voulais développer, et dernier point, tu disais que les tangueros dans les soirées étaient uniquement intéressés par leur propre danse, je ne suis pas d'accord, il suffit de regarder les intermèdes swing, salsa ou chacarera dans les soirées tango, pour voir que la piste est pleine..... Preuve que les tangueros peuvent aussi s'intéresser aux autres danses.

Amitiés,
Pierre Lehagre
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87. Création de la Fédération Française Tango Rioplatense, Journal Officiel du 2 FEV 2008

[ note du modérateur: les récentes contributions traitant de la notion de mise en place d'une fédération de tango argentin sont pour l'instant classées dans la rubrique "asso": messages qui évoquent le fonctionnement associatif (cf. mode d'emploi du blog) ]

Association : FEDERATION FRANÇAISE TANGO RIOPLATENSE. No d'annonce : 692
Paru le : 02/02/2008

Identification WALDEC : W343005850

No de parution : 20080005
Département (Région) : Hérault (Languedoc-Roussillon)

Lieu parution : Déclaration à la préfecture de l'Hérault.
Type d'annonce : ASSOCIATION/CREATION

Déclaration à la préfecture de l’Hérault. FEDERATION FRANÇAISE TANGO RIOPLATENSE.

Objet : proposer le groupement de toutes les structures et de tous les individus pratiquant le tango rioplatense et désireux de développer les méthodes et le programme de travail de flabio aguilera. Siège social : 145, rue du Labech, Carnon plage, 34130 Mauguio.

Date de la déclaration : 10 décembre 2007.
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84. [L-52] Texte de la part de Leonardo (essai de contribution au débat)

[Ce texte a été envoyé le 21 avril à 19h41, reçu le 22 avril à 21h15]

Bonjour à tous,

Sonia, Benoît, Christian, Martine, Jacques, Chantal, Marie-Pierre, Sylvie, Pierre, Raphaël, Claire, Elisabeth, Muriel, Tété, Fred, Max et… autres qui nous lisent et que ne participent pas encore sur ce "blog" !

J'accepte d'entrée toutes vos correction orthographiques et m'excuse d'avance devant le flot d'erreurs que je pourrais éparpiller dans mon texte ! c'est que, même ayant fait des études dites "de troisième niveau" en France, j'ai les est fait que d'oreille ! alors voilà je me lance…

EN MARGE DE L'ACTION GOUVERNEMENTALE ET DES QUESTIONS PECUNIAIRES .
L'ensemble des intervenants sur ce "site" montrent que ce débat sur le sujet du diplôme est nécessaire de le développer tant au niveau de la forme comme de son contenu. Le débat est riche et souvent orienté vers des sons de clocher individuels ! certain défendant leurs "bifteck" et d'autres en donnant leur humble approche (moins nombreux). En règle général les approches comparatives en prenant l'opposition danses de salon et danse argentine se figent de par leur mode opératoire de réflexion, de même lorsque l'on donne des définitions on prend les mots les plus "durs" et on les glisse sur des réflexions dramatiques, alarmantes ! Je peut leur donner à mon tour un tour plus
sympathique comme dans la définition de fédération: signifierais un groupement une union sous une Entité commune ! (et non pas le mot pouvoir, utilisé ailleurs!) Bref les façons d'orienter les débats sont multiples et en donnant mon opinion aussi simplement que je le peut j'orienterais malgré moi aussi certains d'entre vous !?

Le fond du problème est de savoir si le Tango est enseignable ou pas? À mon avis OUI. La raison est que s'il ne l'était pas nous ne serions pas là en train d'en discuter car cette danse, cette musique et pour faire plus court cette culture venu "del rio del Plata" en serais aux oublis s'il n'était pas transmissible. Cela veut dire que l'apprentissage est
possible et d'ailleurs aucun de vous met en cause ce-là. Des le moment que l'on admet ce-là, on consent la nécessite d'avoir quelqu'un qui nous transmette ce savoir!, là aussi je pense qu'est une démarche toute logique et acceptable de tous. La difficulté vient du faite que certain transmetteurs de connaissance ne nous paraissent pas aussi
efficaces, pertinents et compétents que d'autres, et l'on se pose la question légitime de savoir si, ces soit disant enseignants, étaient "habilités" ou pas? à transmettre. À partir de là, il entre en scène un autre élément qu'est celui qui consiste à dire que ce n'est pas par ce que quelqu'un nous appris quelque chose, que nous sommes prés à
l'enseigner à notre tour !.

Nous, êtres humains, nous avons toujours besoin de nous rassurer et parait-il qu'un diplôme puisse être une garantie ! Mais le "bouche à oreille" elle aussi est une garantie! En réalité ni l'une ni l'autre ne sont des garanties du bon déroulement d'un enseignement. Un responsable du choix d'un couple enseignant, les ayant vu et approché peut se
tromper et s'avérer d'une grande "catastrophe", donc, quelque soit le mode opératoire on peut se trouver démunis. Un prof. d'anglais peut être pour les élèves d'une même classe tantôt bien, tantôt passable! Là on rentre dans l'appréciation du corps enseignant et de celui des élèves et l'on s'éloigne un peu du sujet ! juste un peu !

Puisqu'il est admis que la danse du Tango a la capacité d'être transmissible, se pose la question du lieu ou l'on transmet se savoir! et là… nous pouvons avancer sans trop risquer quoi que se soit que:
pourvu qu'il ai suffisamment d'espace celui-ci peut être enseigné n'importe où ! même dans la cuisine de chez ma grand mère ! car le tango se danse même dans la rue ! donc la terminologie dite "danse de salon" ne peut lui être appliqué d'une manière catégorique ! Mon père l'apprit "en el patio" de l'une des nombreuses "casas chorizo" comme on dit qu'existait dans son quartier! c'est sa soeur que le lui a enseigné ! Donc pas de maître ni de professeur juste sa soeur et…, ………
LA RUE !

Malgré ce que je vient d'exposer il me semble qu'il nous manque peut être à nous et aussi aux argentins des lieux ou la culture du tango puisse être "étudiée" permettant de faire intervenir la danse, la musique, l'histoire, la poésie, la sociologie et j'en passe. Un lieu où tout est possible, une école par exemple dont tous les courants foisonnent, où l'on fait des recherches, et où l'on parcours une multiplicité des possibles approches ou voies, menant vers un diplôme ! mais pourquoi pas, où est le danger? Voyez vous quand on vas à l'école de Beaux Arts on apprend à se former à l'ouverture d'esprit, car on apprend que dans l'art il n'y a pas une vérité de la peinture, ou de l'expression! non!, des vérités, il y a à la pèle!, et on nous enseigne à nous réveiller, et à être réceptif, et ils nous guident vers l'impossible formatage ! Ce n'est pas par ce que vous avez un diplôme de Beaux-Arts que vous êtes artiste !
Non, mais on vous a sensibilisé sur l'art et on vous a donné dans un lieu un réceptacle ou chaque étudient peut prendre le chemin que lui chante. Si nous amoureux du Tango (je ne dit pas Argentin car pour moi il ne peut en être autrement) sommes capables de réfléchir non pas du pour quoi, mais du comment, nous pouvions mettre en place une telle structure permettant d'être la plus proche de l'esprit du Tango. Un "diplôme de connaissances du Tango" n'est pas pour moi réducteur! De plus cela ne quitte pas la valeur des diverses structures existantes, au contraire, elles pourrais être des vrais moteurs dans cette aventure. Je rêve d'une rare bibliothèque ou l'on peut se plonger dans l'univers tanguero des années trente ou cinquante! (là je plonge dans l'idéalisme total, normal je parle de rêve)

Vous parlez de codification et je parle d'un diplôme de savoir et non de compétence, vous parlez de concours là ou je parle d'échanges d'expérience, l'approche est bien différente car ma formation d'architecte (diplôme bien entendu) n'a rien avoir avec un diplôme universitaire. Un concours d'architecture n'est jamais une concurrence
entre architectes dans le sens de la performance mais c'est un moment d'expression de sensibilité de poésie très personnelle. Quand il s'agit d'en dégager la poésie d'un lieu alors on est dans la création, et la création est tout sauf codification! Si vous considérez Le Tango comme un ART alors pensez aussi autrement pensez en Tanguero que vous êtes!

Pour moi un diplôme est une feuille qui vous dit que vous avez fait des études sur un sujet donné. Elle ne certifie en rien mes compétences par contre elle enduit que j'ai quelques connaissances sur le sujet. Ce qu'est sur c'est que je doit compléter ce savoir par de l'expérience! et qui dit expérience dit encore de l'apprentissage!

Je voie l'école comme un lieu d'enrichissement et les entités actuelles (associatives par ex.) comme une source inépuisable de continuité! Je sais que pour certain ces quelques lignes paraîtront comme sorties du contexte très complexe du monde du tango voir presque des idées un peu naïves mais je crois qu'il a toute sa place dans les problématiques que traite ce BLOG.

Cordialement à vous tous
Leonardo,
El caminito à Saint-Étienne
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86. [L-51] réunion fédération association tango, par Cathy

[ note du modérateur: les récentes contributions traitant de la notion de mise en place d'une fédération de tango argentin sont pour l'instant classées dans la rubrique "asso": messages qui évoquent le fonctionnement associatif (cf. mode d'emploi du blog) ]

N'oubliez pas samedi 26 avril une réunion aura lieu à Lyon le à 14h30 à deux pas de la "place Bellecour" ! :

cette réunion est ouverte à toutes les associations désirant réfléchir à l'opportunité et les modalités de mise en oeuvre d'une fédération pour le tango argentin

UGAB (Union Générale Arménienne de Bienfaisance)
12 rue Emile Zola
69002 Lyon

Référence [7] in Documentation
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83. Expérience du tango argentin après les danses de salon, par Claude

Je souhaite simplement décrire ici succinctement mon expérience du tango argentin en essayant d'expliquer pourquoi, pour moi, il ne s'agit pas simplement d'une danse parmi d'autres, conviction souvent entretenue par les écoles de danse de salon.

Avant de découvrir le tango argentin, nous (ma femme et moi) pratiquions depuis pas mal d'années les "danses de salon" et nous fréquentions hebdomadairement les soirées dansantes et après-midi dansants de la région. Cela nous procurait, à l'époque, pas mal de plaisir. A un certain moment (vers 1998), j'avais contacté une danseuse argentine s'occupant d'une association locale de tango argentin, avec à l'esprit, l'idéee d'ajouter cette danse à notre répertoire. D'une longue discussion, il était ressorti qu'elle considérait que "si nous devenions adeptes du tango argentin, nous délaisserions tout naturellement les danses de salon". Ne voulant pas "perdre nos acquis", nous en étions resté là.

Puis, vers 1999,nous avons quand même commencé à nous initier au tango argentin, tout en continuant nos sorties hebdomadaires de danse de salon. Mais, après quelques années (et déjà quelques déplacements), nous avons commencé à entrevoir les potentialités du tango argentin et, par comparaison, petit à petit, le plaisir apporté par les danses de salon s'est émoussé.

Pourquoi cela ? Parce que, à notre avis, le tango argentin offre des possibilités sans égal :

- L'improvisation : certes, lorsque l'on débute, cette improvisation se limite souvent au choix d'enchaînements de séquences types, de la même manière qu'en danse de salon (il me semble d'ailleurs que, dans les années 90, le tango argentin était plutôt enseigné dans cet esprit). Mais avec le temps, l'expérience, l'habileté, la sensibilité, cette improvisition s'applique à chaque pas et, même à l'intérieur du développement d'un pas (dynamique, amplitude, accélérations, hésitations...) ; d'ailleurs, peut-on encore parler de pas !

- La musicalité : la plupart des danses de salon n'ont besoin que d'un rythme donné (et, à la rigueur d'une phrase musicale, souvent de 8 mesures, parfois des groupes de phrases qu'on "sent" nettement en valse ou en java) pour s'exprimer. La mélodie a peu d'importance, et encore moins les instruments l'interprétant ; à la limite, une bonne "boîte à rytmes" pourrait souvent suffire. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder quelques "shows" de danse dite sportive dans lesquels des mouvements de tête stéréotypés apparaissent sans qu'aucun accent n'existe dans la musique). A l'opposé, le tango argentin permet (mais n'impose pas) d'exploiter toutes les "nuances" d'un morceau, de s'attacher tantôt au bandonéon, tantôt au piano, tantôt au violon, voire même (les avis sont partagés !) de venir s'introduire comme un instrument supplémentaire de l'orchestre...

- La quasi unicité de chaque danse : c'est une évidence de dire que, comme toute danse, le tango argentin est conditionné par l'environnement (la partenaire, les autres couples de danseurs...) mais, en tango argentin, cette dépendance peut aboutir à une très grande variabilité. Par exemple, les actions du danseur et leur dynamique pourront être choisies (et même parfois induites) en fonction de la réactivité de la danseuse à un instant donné, de l'harmonie (et du manque d'harmonie) du lieu de danse et des acteurs de la danse. Elles pourront également dépendre de l'orchestre interprétant un tango enregistré donné (deux interprétations par deux orchestres différents d'un même morceau peuvent parfois être aussi différentes l'une de l'autre que deux tangos différents (à ce propos, je pense à toutes les interprétations de "desde el alma" ou de "la comparsita" que j'ai pu rencontrer). S'il s'agit d'un orchestre "in vivo", ces actions pourront être partiellement conditionnées par l'excitation ou le relâchement de l'orchestre. Chaque danse est une petite chorégraphie instantanée, non reproductible...

- Ces possiblités sont encore démultipliées pour la danseuse (ou celui qui est guidé) puisque chaque danseur dispose de son propre tango et ceci, non seulement par son style, mais aussi par le répertoire d'actions qu'il s'est forgé au fil des années.

Pendant quelques temps, j'avais espéré retrouver ces possibilités dans les danses de salon, pensant que, peut-être, j'étais conditionné par mon apprentissage initial et que c'était à moi de faire un effort pour mieux improviser. Autant dire que je n'y suis jamais parvenu.

En définitive, la "prédiction" de la danseuse argentine contactée en 1998 s'est réalisée : nous avons définitivement abandonné les autres danses, au profit du tango argentin. Et pourtant, dieu sait si, pour satisfaire cette passion, il faut investir (en temps, en argent, en énergie et en déplacements) et accepter souvent de danser dans des lieux peu festifs (par rapport à ceux où l'on pratique les danses de salon).

J'espère très vivement qu'une quelconque "normalisation" ne viendra pas "rompre ce charme", en faisant régresser le tango argentin au niveau d'une danse ordinaire.


Claude Delannoy

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88. [ecos del plata] Réponse à décoincer la réflexion ! par Martine

[repris depuis le forum de Ecos del Plata (Grenoble)]

Bravo à Claire, que je ne connais pas, mais qui précise bien ce que je voulais dire plus haut...D'accord pour :
"il ne faut pas rester inactif et nous devons réfléchir à une manière de nous positionner .....à une forme de "rassemblement" ......à un contenu défensif .... à un contenu revendicatif ... Résister, oui, mais en inventant quelque chose qui nous ressemble davantage et qui soit à l'image du TANGO que nous voulons promouvoir ! "

Pourquoi pas un collectif " le tango, c'est nous" ou "laissez-nous danser !" ...(Chantal, en plus des neurones, mettons en oeuvre notre imagination !) des associations non demandeuses d'une normalisation/main-mise/récupération qui fonctionnerait lui aussi sur la base du bénévolat, c'est à dire sans frais de structure à supporter par les adhérents...(et avec les profs !)

Prenons l'exemple de Grenoble : 3 associations, qui fonctionnent en bonne entente, je dirais même en synergie. Si nous avons besoin de subventions de nos collectivités territoriales (et non de l'état), ou d'aide concrète comme un lieu dédié au tango par exemple, nous avons déjà les supports de représentation, interlocuteurs potentiels de ces collectivités.

Par ailleurs, rien ne nous empêche de nous associer avec les fondus du tango, tango de soie, bandonéon ...ou toute autre association pour un projet précis...

Bon, c'est une réaction spontanée à la lecture du dernier message...pas figée, donc !
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85. [L-50] point sur les fédérations de danse, par Christian

Cher amis,

J’ai toujours autant d’intérêt à vous lire, et je suis ravi que certains d’entre vous réagissent à mes écrits, ce qui montre que je vous suis peut-être d’une certaine utilité.

Pour ma part, je poursuis mon étude personnelle de la situation, et je souhaite vous en faire part. J’aime en effet travailler en toute transparence, car cela me semble un gage très important que qualité des relations et surtout cela permet de CONSTRUIRE vraiment un discours, une pensée, en évitant les retours en arrière et les pertes de temps et d’énergie.

Lorsque, entre février et juin 1990, j’ai créé, avec l’aide de la F.F.D et surtout de son président, Edmond Linval, ma première fédération (F.N.S.D.S), et que j’ai réussi à la faire
fonctionner en 4 mois donc, ce ne fut qu’avec un énorme travail, bien sûr, mais surtout grâce à un système de Lettres Circulaires qui tenaient TOUS les adhérents au courant de TOUT. Sans exception. Et engageant ainsi les ministères à une totale transparence en retour.

Votre principe de blog est la version moderne de ce moyen que j’avais imaginé. C’est vraiment un procédé extraordinaire, et je remercie encore ceux qui en sont à l’origine. Même si rien n’est parfait, cela me semble excellent aujourd’hui.

Je vais donc utiliser ce blog pour vous tenir au courant de mes avis, mais aussi de mes actions, ce qui impliquera mes partenaires, et les vôtres, à éclaircir leurs pensées, leurs demandes, et leurs réponses.

1 — J’ai accédé à la demande de Christophe Apprill : j’ai posté hier en RAR à ce dernier, représentant de l’OPPIC, la liste confidentielle des 525 membres de mon Institut (liste tenue à jour depuis 16 ans), afin qu’il puisse leur écrire officiellement. Cette liste sera complétée dans les jours prochains de celle des membres de la F.F.D.D.S créée sur la demande de Jean-Christophe Paré, Inspecteur de la danse au ministère de la Culture.

Nous n’avons pas la prétention de représenter la profession dans son ensemble, mais cela sera une base de départ afin d’inclure des professionnels plus nombreux dans cette réflexion.

Je trouve en effet très surprenant, pour ne pas dire anormal, que les professionnels de l’enseignement des danses étudiées n’aient pas été contactés. Cela est une erreur tactique et justement une erreur professionnelle que les décideurs vont devoir payer, malheureusement, à un moment ou à un autre.

J’espère que chacun verra dans cette décision de ma part une preuve de notre bonne foi, de notre représentativité, de notre bonne volonté à collaborer si ce n’est à ouvrir la porte à toute personne qui souhaiterait nous rejoindre, et cela sans faire de prosélytisme.

2 — Pour la bonne règle, j’ai expédié une copie de cette base de données à Monsieur Jean de Saint-Guilhem afin qu’il soit au courant de tout, et qu’il soit aussi impliqué dans ma décision de transmission de ces données confidentielles.

3 — Par un heureux effet de hasard (mais le hasard existe-t-il ?), Madame Anne Deneu, du ministère de la Culture, m’a fait le plaisir de m’appeler hier matin au téléphone pour me conseiller de terminer mon dossier de renouvellement de notre reconnaissance, reconductible tous les 5 ans après vérification des modifications apparues entre-temps. Ce dossier partira dans la semaine.

4 — Dans un autre ordre d’idée, je constate que nombreux sont ceux qui mélangent encore les concepts.

Une fédération est un regroupement d’associations (comme une confédération est un regroupement de fédérations). Une fédération peut avoir des buts sportifs (fédération française de danse avec son comité danse sportive), mais cela peut ne pas être le cas. Il n’y a pas de relation de cause à effet entre le concept de fédération et celui du sport. La preuve en est : la COMPÉTITION APPARTIENT au ministère des sports (voir délégation de pouvoirs en danse de compétition datant du 3/8/1989). Et c’est le ministère de la culture, auquel APPARTIENT L’ENSEIGNEMENT DE LA DANSE, qui m’a demandé il y a 3 ans de créer une fédération, non pas pour le sport (Monsieur Jean-Christophe s’en était très bien informé AVANT de me faire sa demande), mais pour nous regrouper et nous compter, au minimum.

5 — ATTENTION : Il existe dans la F.F.D. un comité de danse sportive (C.N.D.S.) qui gère les compétitions sportives OFFICIELLES à partir de la technique et des règles internationales.

Dans cette même F.F.D., il existe un deuxième comité de rock acrobatique (C.N.R.A.), même vocation internationale.

Enfin, toujours dans cette même F.F.D., il existe aussi un comité de danse de LOISIRS (encore une autre terminologie !) (qui se présente aussi sous le titre de C.N.D.S., et dont le président est Jack Lecouflé), qui ne s’occupe que de danse de loisirs (en principe). Ce comité propose pourtant une technique inventée et restreinte, propose de petites compétitions non reconnues, car d’un "nouveau genre" (dont du tango argentin), et s’oppose au comité de danse sportive (à l’intérieur même de la F.F.D. !!!) en disant très clairement « qu’il y a une ligne Maginot » entre ces deux comités (ce sont les propres propos de J. Lecouflé que j’ai moi-même recueillis).

À l’extérieur de la F.F.D, il y a d’autres fédérations qui s’occupent de sport mais qui sont toujours "dissidentes" (depuis 1989 ! Vous ne rêvez pas !). L’une d’entre elles est la
F.F.S.D. (Fédération Française des Sports de Danse), dirigée par Monsieur Roger Dolléans, qui a fait partie de l’A.M.D.F. il y a 20 ans, qui a été dans la F.F.D. il y a 10 ans, et qui, ressorti, affilie aujourd’hui à grande pelletée pour construire justement une force "sportive" pour s’opposer à la F.F.D. en espérant un jour récupérer la reconnaissance internationale que son A.M.D.F. a perdue en 1990 (par le travail CORRECT de la F.N.S.D.S.).

Tous ces gens s’occupent de sport, et vous ne devez pas les craindre. De plus, alors que certains ténors très connus œuvrent en haute volée autant qu’en souterrain, force est de constater qu’ils n’ont rien obtenu encore, compte tenu de leurs pratiques non-professionnelles, quand elles ne furent pas douteuses, et surtout de leurs désirs hégémoniques de pouvoir.

Il est très facile de vérifier tout cela en appelant la F.F.D. dont la présidente, Madame Noune Marty, est une amie à moi. Et je dispose personnellement de toutes les archives qui peuvent attester du bien-fondé de ce que j’écris (voir aussi ma thèse où j’ai consigné de nombreux documents officiels).

6 — POUR MÉMOIRE : Je l’avais promis et je l’ai fait : j’ai transmis au modérateur, copies des statuts de la F.N.S.D.S. de 1990, et ceux de la F.F.D.D.S. actuelle, de façon à ce que tout un chacun puisse en prendre connaissance, et éventuellement vous inspirer si vous vous lancez, vous aussi, dans une fédération de tango argentin…

7 — Sur le site de l’Institut, tout un chacun peut lire un code de déontologie que j’ai proposé il y a 10 ans. Je vous suggère de le lire. Cela pourrait aussi être, par défaut, une base de réflexion pour mettre en place un consensus de regroupement autour de certaines idées fondamentales.

Je reste à votre écoute. Bien amicalement.

Christian Dubar (Institut de formation en danses de société —
F.F.D.D.S — Toulouse)
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82. [L-49] Fédération, oui (Re: décoincer la discussion) par Peter

Le 21 avr. 08 à 14:22, claire PROUHET a écrit :
...
2 ) Pourquoi une FEDERATION ?
...
4 ) ... nous devons réfléchir à une manière de nous positionner ...

Je ne vous comprends pas : D'abord, vous dites que vous ne voulez pas d'une fédération "hégémonique", et puis vous prônez un "nous " supposé. Une fédération, tout comme une association, se donne des statuts. Un "nous" sans statuts, c'est le pouvoir à celui qui parle, sans contrôle (comme ceux qui s'expriment illicitement au nom d'une
majorité silencieuse).

Et si un ministère souhaite "nous" parler, à qui proposez-vous donc qu'il s'adresse aujourd'hui?!

Je pense depuis longtemps, bien avant la discussion actuelle, que le "nous" des associations Tango a besoin d'une fédération au niveau national (aucune autre échelle ne me semble utile ou faisable).

Et ce n'est pas une question de sport, c'est une question culture, car si j'écris culture, vous devriez lire "pas sans subventions". La vie culturelle ne fonctionne pas sans soutien public, sinon à une échelle ridicule et souvent avec un pied au prison. Je ne peux pas être satisfait du petit niveau culturel qui vit le Tango en France, au moins en province, face à des subventions importants pour bon nombre d'événements culturels de tout genre.

Si le monde du Tango à tout intérêt à s'organiser, ce n'est pas pour faire plaisir à l'état, c'est pour donner aux pouvoirs publics la confiance qu'il leur faut pour donner ce qui manque cruellement : des subventions culturelles notamment. Ce n'est pas forcément l'état national qui donnera cet argent, mais un label d'une fédération réconnue aidera avec les conseils généraux, etc.

Je sais que certains ont pu s'arranger avec telle ou telle Mairie, félicitations. Mais le jeu serait beaucoup plus facile avec une fédération nationale, identifiable, visible, lisible. Vous, vous connaissez le monde du Tango, ce bordel. À Marseille, les pouvoirs publics ont l'horreur de se tissu d'associations, ne réclament qu'une chose : une interface avec un interlocuteur. Ils disent clairement qu'ils ne travailleront jamais avec une seule association. Au moins, on est arrivé à s'organiser pour certains évènements communs,
notamment la Rue du Tango et l'enjeu est considérable au niveau où nous sommes.

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Toute la finalité d'une fédération est qu'elle soit incontournable autant pour les acteurs (associations et écoles(?) de Tango) que pour le pouvoir public. En France, il y a la place pour une fédération de "notre" Tango et encore faut-il réussir à la créer. En vous lisant, ce n'est pas acquis du tout.

Et peut-être heureusement : si une création d'une fédération devait réussir, il faut qu'elle se base sur un consensus (il faut convaincre des sceptiques, comme vous), et donc elle s'obligera forcément à des principes démocratiques et d'ouverture : elle devait énoncer des principes fondamentaux avec lesquels "nous sommes tous d'accord", et
pourtant qui sont militants pour une idée de liberté et de pluralité et de, quand même, une "différence" qui est défendue avec tant d'émotion ici. Des choix difficiles sont à faire dans la conception d'une telle fédération.

Sans consensus, elle serait née morte, car une deuxième fédération va la concurrencer et toute la finalité serait perdue.

***
Le mérite de la discussion du diplôme est de "forcer la main" aux associations avec une fédération future. Un jour, les associations seront reconnaissantes pour ce malentendu heureux.

La question n'est donc pas "si", mais "quand" et "comment" et vous deviez plutôt consacrer votre temps libre à la rédaction de statuts consensuels et en même temps "béton".

Pour ceux qui ont le courage : au travail, n'attendez plus!

Peter Niebert
Marseille
(co-fondateur de la "Rue du Tango", aujourd'hui simple consommateur )
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81. [L-47] décoincer la réflexion ! par Claire

à l'attention des admirateurs (trices) de l'organisation MAJORETTES !

Me convaincre qu'une FEDERATION du Tango est une NECESSITE ??? tous les arguments nécessaires à ma position anti-fédération ont été donnés :

1) "le Ministère ne veut que les représentants d'une fédération" : une affirmation de ce genre nécessite des preuves !! avez-vous un texte du dit Ministère, une conversation, dans laquelle vous pouvez apporter trace d'une demande de création de FEDERATION émise par le dit Ministère ? avez-vous un nom à citer, une personne à nommer qui vous aurait personnellemnt transmis cette information ou cette demande ??

Je vous rappelle (relisez les messsages nombreux et détaillés de C.Dubar) que la FEDERATION des Danses de société FFDDS existe déjà, il l'a créé à la demande du Ministère de la Culture, et le tango argentin y est déjà répertorié, ainsi qu'au sein de la FSD (fédération des danses de salon et des danses de loisir qui regroupe TOUTES les danses) auprès de laquelle, je vous signale que certaines associations de tango cotisent déjà : Tangueando Toulouse, La Casa del Tango Paris, ...et d'autres !!

question : pourquoi le Ministère de la Culture s'embarasse t'il d'une enquête longue et couteuse s'il n'a besoin en face de lui que d'une Fédération de chaque discipline (ou d'une Fédération pluri-disciplinaire) pour discuter de la mise en place d'une certification ?? il serait interessant de connaitre les raisons qui ont amené le ministère à diligenter une enquête, sans que Mr Dubar, et sa FFDDS en soit informé !! peut-être y a t'il des enjeux que nous ne soupçonnons pas ou bien peut-être une vraie interrogation sur la forme à donner à une certification dans le milieu des danses du monde... ce à quoi la création d'une FEDERATION du Tango Argentin serait l'unique manière de nous tirer une balle dans le pied en prenant la couleur, la forme de nos confrères de la Danse de société (tel le caméléon ) et de nous faire confondre avec ce que nous ne voulons pas être confondus au risque en plus de n'être ni écouté ni entendu,car effectivement, notre petite et étriquée Fédération ferait bien piètre mine face à son grand frère la FFDDS !
la centralisation, et le pyramidal ne sont pas des vains concepts dans notre France administrative, et si nous n'avons pas d'autre alternative et originalité que de nous présenter dans le même emballage que les danses de salon ou de société, il est clair que dans 4 matins nous serons absorbés, assimilés et disparus sans laisser de trace dans l'histoire !

2 ) Pourquoi une FEDERATION ? loin de moi l'idée de minimaliser l'importance du réseau Tango comme le fait Sonia, au contraire : la communauté tango (musiciens, danseurs, amateurs, professionnels, acteurs culturels, écrivains, journalistes, poètes..) est importante mais diffuse et multiple : la seule chose qui nous relie , c'est la culture Rioplatense ! c'est le tango qui est devenu un élément de notre quotidien ! c'est l'accroche artistique, sentimentale et émotionnelle que nous éprouvons pour lui ! et c'est la liberté qu'il nous donne et que nous voulons préserver.

Alors qu'avons-nous à faire d'une FEDERATION, qui est un outil spécifique de représentation hégémonique d'une discipline à caractère sportif et non d'une culture ? TOUTES les Fédérations ont été participatives dans la mise en place des réglementations de l'enseignement , ont mis en place des Brevets Fédéraux, puis ont développé les systèmes de concours et compétitions dans leur discipline. C'est le fonctionnement normal de la Fédération !

Bravo pour l'exemple des Majorettes, il n'y a rien de plus édifiant !! cela vous fait envie cette organisation quasi-militaire ? l'enjeu du diplome serait simplement dans le poids que l'on représente ? on est 1000 on se fade un diplome, on est 10 000 on ne nous parle plus de diplome, on nous écoute et on est peinard ? qu'est-ce que ce délire ? la question de la certification est bien là, Fédération ou pas Fédération, elle reste l'interrogation majeure !

Une fédération nécessite un bureau, des salariés qu'il faut payer et tout le système repose sur les cotisations des pratiquants , des structures, associations, écoles, clubs... adhérents, ainsi que sur les subventions des Ministères concernés ! Les FEDERATIONS sont les rouages de transmission de la règlementation dans ces structures et sont aussi les garantes du respect de la règlementation.

Est-ce vraiment de cela que nous avons besoin ??? Ne serait-ce pas plutôt l'ETAT qui a besoin de ce type d'organisation pour faire appliquer sa règlementation ?? "Seule une représentativité organisée suivant les règles admises dans ce même ministère ... " : c'est bien là que nous nous séparons dans le raisonnement , car pour ma part, je n'ai aucune intention servile vis à vis de quelque Ministère que ce soit, et cet empressement à l'obeissance et au normatif me met plutôt mal à l'aise ! surtout s'il ne colle pas avec notre réalité !

3) Revenons au débat sur le diplome ! Nous avons un système de formation qui fonctionne très bien, qui s'appelle la FORMATION PERMANENTE que nous pouvons opposer à celui d'un diplome obligatoire ou optionnel : depuis 1990, s'est développé une offre extrêmement riche et variée de stages de tango de WE et de semaines entières, de fomations AFDAS, .. qui s'adressent sans distinctions aux danseurs comme aux enseignants, avec des niveaux avancés et master-class, qui conviennent parfaitement à une FORMATION permanente et continue POUR ENSEIGNANTS, sans pour autant en prendre le titre ! la professionnalisation des danseurs, qui se sont tournés vers l'enseignement pour vivre, la montée du niveau de danse, le rajeunissement des danseurs professionnels, l'apparition d'une Génération Tango nuevo qui a suivi les traces de Gustavo Naveira, le retour en force du tango sur la scène, l'explosion des lieux de danse (pratiques, Milongas, bals, Festivals..) a révolutionné et enrichi l'offre tango et l'accès à l'enseignement pour le public amateur ainsi que pour ceux qui en ont fait leur profession. Qu'y a t'il à changer dans ce système de transmission ?? Au niveau du principe, rien .

C'est cette reconniassance -là qu'il nous manque et que l'enquête DEVRAIT montrer si elle avait été conduite vraiment dans l'optique de révéler la réalité du lien formation-transmission qui existe dans le TANGO : mais comme C.Apprill maintient qu'il ne faut rien préjuger de l'utilisation des résultats de l'enquête, on verra !
En tous cas, soyons lucides ! le ministère de la Culture n'a pas que 2 schèmas dans la certification en danse : nous connaissons le DE (diplome d'Etat) , et son préliminaire , l'EAT qui sont obligatoires pour l'enseignement du jazz, classique , contemporain.Ce sont des formations longues, couteuses, imposées et je ne pense pas qu'elles seront la voie choisi par le ministère de la Culture, sauf à avoir besoin de faire vivre les Conservatoires, et donc d'imposer quelques unités de valeur (minimum, le splus "transversales") aux danseurs professionnels qui n'obtiendraient pas leur équivalence (enseigner depuis au moins 3 ans !)

Nous connaissons aussi le système de la certification confiée à des instituts de formation privés ou à des Fédérations (voir Danses de salon, danses sportives, et tous les sports et arts martiaux..) qui mettent en place des Brevets Fédéraux, et autres certifications ... obligatoires pour ouvrir une Ecole de Danse par exemple ! d'où concurrence entre eux, car gains en jeux ! emporter le marché de la certification des danses non règlementées, vu le champ que cela ouvre, on peut comprendre qu'il n'est pas vain de déployer de l'énergie ! et là il y a un réel danger ! Tout peut sortir de ce champ privé : le pire comme le meilleur (mais j'ai vraiment des doutes sur le meilleur quand cela passe par les filtres des professeurs de danse de salon) Tout dépendra de qui obtiendra l'agrément du Ministère de la Culture : C. Dubar bien sur, mais qui d'autre ? La Real Académy ? des assos de tango qui se précipiteront dans cette nouvelle offre ??

Sauf que le Ministère de la Culture a aussi choisi d'autres voies dans le passé : exemple : dans la FORMATION AUX ARTS DE LA RUE , il a été décidé, après 3 ans de lente mise en place discutée directement non pas avec une FEDERATION mais avec le Centre national de création des arts de la rue, de s'appuyer sur les compétences des professionnels en activité et de valoriser les aventures individuelles comme parcours de formation, ainsi que le caractère itinérant de ce parcours ! pourquoi le Ministère de la Culture ne serait pas dans le même état d'esprit pour certaines danses du monde et danses populaires ? à creuser !! et là je fais part de ma consternation : à part deux ou trois courageuses voix qui se sont élevées parmi les professionnels, ceux-ci semblent rester plutôt muets ou indifférents, et il y a là un souci : nous ne ferons rien sans la mobilisation de ceux qui sont concernés !! on parle bien d'un diplome pour enseigner le tango au niveau professionnel (pour ceux qui vivent de l'enseignement!) et de la mise en place de formations pour former les professeurs de demain : ils auraient tout intérêt à entrer dans cette réflexion !

4 ) Sachant que le fonds de la question n'est pas le besoin d'une Fédération, mais la question d'une certification ou non, il ne faut pas rester inactif et nous devons réfléchir à une manière de nous positionner en tant que Culture, ouverte et pluridisciplinaire, vivante et ancrée dans notre société ! à une forme de "rassemblement" qui ne soit pas autoritaire et pyramidal, mais souple, pluriel, consensuel et permettant une réflexion et une construction permanente ! à un contenu défensif qui permette de mieux intégrer le Tango dans le paysage culturel, d'assurer la pérennisation et le développement de son mode de transmission, de faire valoir les aspects fondamentaux du TANGO ARGENTIN, dans l'indissociabilité BAL-Pratique-cours , dans la multiplicité des styles et des approches, dans le va et vient permanent entre l'Europe et l'Argentine, dans l'absorption de son évolution et dasn la reconnaissance de sa pluri-disciplinarité ! à un contenu revendicatif qui pointe les difficultés d'emploi d'artistes dans les associations, la nécessité d'améliorer les conditions d'emploi des artistes étrangers (musiciens et danseurs argentins), et le besoin d'un soutien à la diffusion de la culture rioplatense en France !

Résister, oui, mais en inventant quelque chose qui nous ressemble davantage et qui soit à l'image du TANGO que nous voulons promouvoir !

Claire Prouhet
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80. [L-45] Vivent les majorettes ! par Sonia

[note du modérateur: attention aux risques de dérive dans l'expression des opinions sur les personnes]

« L’Afrique est le continent des rêves immobiles ». Cette sentence quasi en forme d’épitaphe, a été ressortie récemment dans un débat télévisé concernant l’Afrique noire. Dans ce même débat, il était souligné la haute qualité des réflexions menées par les Africains sur l’avenir de leur continent, … réflexions qui duraient depuis trente années, sans la moindre mise en œuvre, ni le moindre résultat. Pendant ce temps, les multinationales faisaient leur beurre…

La tournure de ce blog, prend à mon sens l’allure de palabre. Un pas en avant, deux en arrière. Plus du moi moi que de l'analyse. Entre ceux qui n’ont rien compris, et s’imaginent que leur petite envie personnelle fera le poids contre un arrêté ministériel, et ceux qui ont plus peur de faire confiance à un collègue partageant la même passion, que de la menace d’une réglementation, l’irrationnel prend le dessus. L’enlisement n’est pas loin. Ca cafouille grave.

[... partie du message concernant des discussions privées ....]

Remarque : ce sont les mêmes qui ne font pas confiance aux autres tangueros, qui veulent travailler en réseau ?!?

Si l'on veut positiver et avancer, le seul vrai problème qui doit nous préocuper pour l’instant, c’est cette enquête stupide et mal menée, et le projet de réglementation sous-jacent. Seule une représentativité organisée suivant les règles admises dans ce même ministère, aura un vrai moyen de nous faire entendre, et les petits états d’âmes personnels, les petites envies, les « moi, je », ou les egos démesurés n’y auront guère de place : c’est quoi le Tango pour le Ministère : quelques petites associations qui se chamaillent, alors qu'ils ont toutes les « danses du monde » à organiser. Tango Argentin ? Il n’y a personne pour les représenter ? Suivant !

Emission télé hier soir, reportage sur les majorettes : six cents associations sur seulement deux départements, un musée, plusieurs regroupements nationaux et une fédération nationale ! En plus, pour une majorette qui défile il y a toute une famille derrière qui participe. Répartition du temps d’examen des dossiers au Ministère : Tango Argentin, quelques associations en France, aucune organisation, pas de fédération, rencontré personne, un livre de bla bla : dix minutes ; Majorettes, un vraie représentation, des représentants identifiés, des rencontres, des dossiers soutenus à fond par les Mairies, un phénomène social touchant toutes les générations et en particuliers les enfants : attention, là on prend du temps avant de décider n’importe quoi : c’est du lourd. Et quand ils auront fini, il faudra attaquer les Danses Folkloriques : encore plus lourd. Combien on a dit pour le Tango, dix minutes ? Cinq suffiront. Ah oui, il ya aussi la Country, bon
ya qu'à mettre le Tango avec les Danses de salon. Suivants !!!!!!!!!!!!

Image outrancière, sans doute, quoique. Que cela plaise ou non, il faut présenter notre point de vue au Ministère, et le Ministère ne veut que les représentants d’une fédération. Le débat maintenant est simple : veut-on faire passer notre point de vue auprès du Ministère ou palabrer dans le désert. Même l'anarchisme à ses limites.

Pas moyen de se faire anglais
Ou suisse ou con ou bien insecte
Partout ils sont confédérés...
Léo Férré

Eh oui c’est comme cela, et même dans la nature, faut faire avec.
Simplement employons nous à le faire le intelligemment pour éviter les dérives.

En conclusion, et pour ma part je suspends ma contribution à une discussion qui s’enlise et ne présente plus d’intérêt pour le moment, si une action organisée et positive se met en place, du genre livre blanc présenté par une fédération, je reviendrais dans le débat, sinon je me fait majorette, ils parait que j’ai encore de belles jambes, et au moins les filles passent plus de temps à danser et à s’éclater, qu’à palabrer.

Sonia, la petite peste qui vous abandonne ... pour le moment


P.S.
Christian Dubar a parfaitement raison concernant la valse, ce genre d’affirmation en en tête d’un site fait simplement passer le message aux décideurs de la culture : « petit groupe marginal dans le domaine de la danse, possédant peu de connaissances sur le sujet ». Grave.
Allez voir « La Valse » de Camille Claudel : si ça, c’est pas de l’enlacement ? On pourrait aussi parler de Polka, dansée bien avant le Tango ... et toujours dansée. Faudrait corriger !!!
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79. [L-44] Terminologie et définition, par Christian et réponses de Benoit

Note: ce message comporte un certain nombre de questions adressées aux organisateurs du site. Compte tenu de l'intérêt de ces questions, les réponses ont été inclues dans le texte bien qu'elles aient fait l'objet d'un message spécifique. La contribution ci-dessous intègre les questions de Christian et les réponses de Benoit en violet.

Chers amis bonjour,

Au risque de passer pour quelqu’un qui ne comprend rien, je vais continuer à poser certaines questions qui me semblent mériter des éclaircissements. Et qui n’en obtiennent pas encore.

Le travail sur ce blog faisant clairement référence à un ordre de mission du ministère de la culture, je pense que le premier travail à faire est LA DÉFINITION DE LA TERMINOLOGIE, au risque de perdre son temps, et surtout de ne pas se comprendre les uns et les autres.

Je suis persuadé qu’un terme est tout aussi valable qu’un autre pour définir un concept. Par contre, il est important qu’il soit défini clairement et que chacun s’y tienne dans son discours afin de ne pas court-circuiter les échanges.

Des exemples pris au hasard :

A — on peut lire sur la page d’accueil présentant le travail sur ce blog les termes suivants : « l’enseignement des DANSES POPULAIRES ET le tango argentin » ? Qu’appelez-vous les DANSES POPULAIRES ? Le TANGO ARGENTIN n’est-il pas une danse populaire ?

Réponse: La phrase complète est la suivante: "le Ministère de la Culture s'interroge sur la possibilité de réglementer l'enseignement des danses populaires et le tango argentin est concerné par cette réflexion."

La conjonction ET relie le fait que "le ministère de la Culture s'interroge sur la possibilité...populaire" et le fait que "le tango argentin est concerné par cette réflexion". En anglais, j'aurais utilisé la conjonction "therefore" (donc), le mot "ET" est ici pris en raccourci de "ET PAR CONSEQUENT".

Donc la phrase complète de la page d'accueil du site exprime que le tango argentin est une danse populaire. L'expression "Danses populaires" recouvre les "danses régionales ou nationales de France et du monde", le choix de cette expression est sans doute malheureux, je la changerai dans une prochaine version, le tango argentin "tombant" dans la catégorie des danses du monde si l'on se fie à la liste des danses concernées par l'étude comme l'indique les questionnaires envoyés par l'OPPIC.

B — Plus loin : « L’enseignement des DANSES DE SOCIÉTÉ, TRADITIONNELLES ou dites DU MONDE n’est pas réglementé ». Que désigne pour vous l’appellation DANSES DE SOCIÉTÉ, DANSES TRADITIONNELLES, DANSES DU MONDE ? Est-ce que ce sont des appellations équivalentes ou des concepts différents ?

Réponse: Ce paragraphe exprime simplement le fait qu'il n'y a pas de réglementation professionnelle pour l'enseignement des danses hormis le classique, le modern jazz et le contemporain.

J'ai utilisé l'expression "danses de société" en synonyme de "danse de salon" (le corpus de celles qui sont enseignées dans les écoles de danse: valse, be-bop, salsa, tango européen etc...), "danses traditionnelles" en référence aux "danses régionales ou nationales de France" citées par la lettre du ministère, d'autres utilisent l'expression "danses folkloriques". L'expression "danses du monde" que j'ai utilisée reprends les termes du ministère. J'ai restreint le champ des "danses non réglementées" à ces trois catégories parce que d'une part elles recouvrent des danses pratiquées par ailleurs par nombre de tangueros qui viennent au tango argentin à partir des danses de salon et/ou de la salsa et d'autre part, j'ai repéré au cours de mes lectures que la transmission était un enjeu semblable dans les danses "traditionnelles" et dans le tango argentin (problèmes de légitimité des enseignants / problèmes du fonctionnement en association).

C — Plus loin : « Le développement du marché des DANSES DE SALON et des danses "du monde" (salsa, hip-hop) ainsi que la survie des danses traditionnelles ». Mêmes questions pour DANSES DE SALON. La salsa n’est-elle pas pour vous une danse de salon (alors que son origine, le son cubain, était bien dite, par les Cubains eux-mêmes, comme étant une danse de salon) ?

Réponse: Je n'ai pas de grande compétence sur l'histoire de la salsa et je ne la danse pas non plus même si j'ai eu essayé de m'y mettre... Par contre, au-delà des différences "cubaine", "portoricaine" et une 3ème branche, j'ai retenu des informations qui m'avaient été délivrées lors de mon apprentissage de cette danse, que son origine et son nom proviennent de la communauté latino de New York à la fin des années 50. Quand je vois danser des salséros je ne peux m'empécher de faire le lien avec le rock'n roll revu et corrigé à la sauce latine (il me semble aussi avoir entendu/vu l'expression "latin rock" sur les forums nord américains pour désigner la musique de la salsa). Mes connaissances s'arrêtent là. Par contre globalement, dans mon environnement, je constate que l'enseignement de la salsa s'effectue (dans ma région Aix-Marseille) en majorité par des profs indépendants (free-lance) qui tournent dans les lieux de danses (écoles de danse, MJC, boites de nuit etc..) pour donner leurs cours, rappelant en cela le mode d'organisation des cours du tango argentin que je connais à Buenos Aires: le mode de fonctionnement associatif caractéristique du tango argentin en France n'existe pas dans la Salsa en France ni dans le tango en Argentine (sauf exception et erreur de ma part).

Pour en revenir à votre question, en fait je ne me pose pas de question par rapport à la salsa: c'est à la fois une danse du monde car elle est visiblement pas d'origine française et la France n'a pas eu sur la salsa l'influence qu'elle a eu sur le tango dans les années 1910, et une danse de salon puisqu'elle est enseignée en partie dans ce contexte. Je me permettrai d'ajouter une impression personnelle: l'image "danse de salon" est associée dans mon esprit à un catalogue de danses que les pratiquants parcourent une danse après l'autre dans les soirées "toutes danses", alors que le monde du tango argentin que je connais se concentre sur les 3 danses liées au tango : le tango, la valse argentine et la milonga, parcourues quart d'heure par quart d'heure. De même le monde de la salsa que je connais, même sans la danser, se concentre sur un petit nombre de formes musicales assez proches (salsa, bachata, mambo plus d'autres que j'oublie certainement).

D — Dans une discussion privée par mail avec C. Apprill, je viens d’apprendre que l’ordre de mission en question avait donné « des lignes générales ». Dans le détail, cet ordre de mission exclurait « les DANSES DE SOCIÉTÉ et le HIP-HOP », tout en englobant « tout le reste : DANSES INDIENNES, AFRICAINES, ORIENTALES, FLAMENCA SALSA, TANGO ARGENTIN, COUNTRY ET CAPOIERA »

Réponse: Voici une information qui est importante et que je ne connaissais pas: la certification ne touchera pas l'enseignement des danses de société (danses de salon ?). Bigre, là il y a un problème: le ministère de la culture cherche à introduire une certification sur un jeu de danses qui sont epsilonnesques par rapport au marché des danses de société. Une information comme celle-ci, si elle est confirmée, est propre à reveiller des soupçons sérieux de prise en main des danses "non réglementées, non salon, non hip-hop" par un secteur d'activité qui ne serait pas lui-même soumis à une quelconque règlementation diplomante (je pense ici aux écoles de danse).

Le tango, après ne plus être une danse POPULAIRE, n’est-il plus une danse de société, ni une danse de salon ? Veut-on "l’élever" aux rangs des "belles danses", comme le classique ? Alors attention à la sévère codification !

C’est bien la première fois que j’entends parler de danses flamenca salsa, (à moins qu’il ne manque une virgule, pour dire combien la terminologie et une certaine précision sont capitales).

Et tout cas, si c’est le ministère qui a établi ces désignations, il montre là sa totale incompétence, en mettant au même niveau les danses orientales et la salsa, les danses africaines et le tango, les danses country et la capoiera. J’ai vraiment cru rêver en lisant cela !

E — J’ai, dans le même temps, appris que l’ordre de mission concernait aussi la salsa.

Depuis plus d’un mois que je parle de cette étude avec toutes sortes de collègues de part la France, personne n’est au courant, sauf le stagiaire qui a eu la gentillesse de me faire découvrir ce blog. Évidemment, cela fait que je me pose des questions.

Réponse: Je n'émettrai pas de commentaire sur le fonctionnement de l'enquête ou du ministère de la culture, compte tenu de la difficulté d'appréhender un domaine touchant une telle diversité. Par contre, si le milieu du tango argentin a réagi de cette manière (mise en place du site, reflexion sur le mode de représentation du monde du tango notamment), c'est sans doute parce qu'il est maillé par un réseau associatif, ce qui fait sa force (capacité à réagir) et sa faiblesse (difficulté à s'organiser) mais en tous cas affiche en évidence un sens collectif, ce qui n'est pas le cas dans la salsa par exemple, pour ce que j'en vois, ni peut-être dans les structures commerciales ou le reflexe individualiste est synonyme de survie.

F — Dans la présentation de ce blog, j’ai aussi lu : « Le tango argentin est la première danse avec abrazo (enlacement). » Désolé, je ne suis pas d’accord, a priori.

À ma connaissance, cette position de couple fermé existe au moins depuis la valse (qui date de la fin du XVIIIe siècle et non de 1830), à moins que vous ne fassiez une différence "stylistique" très fine entre différentes façons de se tenir en couple fermé, ce qui nécessiterait une définition relative, me semble-t-il, si vous souhaitez éviter d’inutiles confusions.

Réponse: J'ai déjà eu cette question, je tiens cette expression d'un des livres de Dinzel (de mémoire, j'essaierai de retrouver la page exacte). J'ai mis du temps à l'accepter également, mais au delà de la différence de style, je maintiens ma réponse à Léo: "Le tango se danse dans les bras alors que la valse se danse avec les bras" (le mot avec est peut-être un peu fort).

Je ne danse pas la valse mais je la regarde danser avec des yeux de mécanicien du mouvement, je vois également des valseurs aborder le tango et on voit nettement la différence lorsqu'ils dansent la valse argentine. Je suis aussi capable de ressentir chez ma partenaire si elle a eu dansé la valse européenne avant de danser le tango (par la relation au sol notamment). Le mot abrazo est très fort dans le tango, et ce n'est pas simplement le fait d'être plus ou moins proche dans le couple,

Vous avez donc raison sur le fait que le couple fermé existe depuis la valse (j'ai indiqué 1830 d'après une source que j'ai oublié de noter, les années 1780 sont citées par Wikipedia comme la période de reconnaissance de la valse à Vienne ,Autriche, "reconnaissance = devenir à la mode", je corrigerai la page d'accueil dans une prochaine version), mais cette notion est différente de l'abrazo qui dans le tango est un moteur de cette danse (il faut à peu près 15 pages pour démontrer cette dernière affirmation, j'en ferai grâce aux lecteurs).

G — Je lis aussi : « c’est également la seule [danse] qui n’ait pas de séquence de pas à respecter. » Désolé, mais je ne suis pas d’accord. Non plus.

Le fox-trot est une danse sans séquence de pas à respecter, ainsi que le quick-step, comme le paso-doble et d’autres. Dans quel groupe classez-vous ces danses ?

Réponse: J'ai utilisé l'expression "séquence de pas " pour désigner la notion de "forme" dansée par analogie à la "forme musicale". L'exemple typique de la séquence de pas sont, à mes yeux, les passes de la salsa (portoricaine ?): elles ont un nom ou un numéro, chacune se déroule selon un ordre bien précis où chacun compte ses pas, quand on commence une passe on sait comment ça va se terminer etc.. Je n'ai pas d'info sur les autres danses que vous citez et je les vois rarement danser. La musique de la milonga et celle de la valse ont des formes musicales, pas celle du tango (ref.: « La musique de tango argentin expliquée aux danseurs et aux musiciens. Résumé des conférences données par l’Orquestra Imperial de Buenos Aires. », Pierre Canals, mars 2007 (Plaisir Tango, Nancy) 30p., ISBN 978-2-95-288-040-4). On pourrait en déduire des formes dansées, l'expérience montre qu'il n'en est rien, la couleur tango a pris le dessus par rapport aux formes originelles de ces danses.

A chaque instant, le danseur et a fortiori la danseuse de tango argentin ne savent pas ce qui va suivre dans la seconde suivante: il n'y a aucune règle géométrique d'enchainement de pas à respecter (un pas désigne ici le déplacement d'un pied), il n'y a aucune obligation de décalquer la musique : un pas peut prendre 1/2, un, deux trois, quatre temps de la musique etc... Cette liberté est le tango argentin, tout le reste, le tour, la salida, les huits, les figures plus ou moins complexes ou à la mode (colgadas, volcadas etc..) les finesses d'attaque sur les temps de la mesure sont des outils d'aide à la maitrise du tango.

En résumé: chaque couple de danseurs de tango argentin est un chorégraphe [ cf. Dinzel. "It is up to the performer to determine the choreographic arrangement with reference to muscial time, something that may and must be changed, varied depending on the subjective interpretation of the musical stimulus" que je traduirais par "c'est au(x) danseur(s) de déterminer leur arrangement chorégraphique dans l'instant musical, arrangement qui peut et doit changer en fonction de l'interprétation subjective de la musique perçue", page 98 in « Tango, an anxious quest for freedom », English Translation, 2000 (Abrazos, Stuttgart), 115p., ISBN 3-00-006-119-3].

Si vous pensez que toute cette description s'applique au fox-trot, au quick-step au paso-doble, et que vous arriviez à m'en convaincre, alors je changerai ma phrase.

H — Puisque le ministère semble s’intéresser aux danses qui sont à la mode en ce moment, pourquoi l’on ne voit nulle part citée la question du lindy-hop, grand-père du rock ? C’est aussi une question à poser : où le classez-vous ?

Réponse: Ce n'est pas l'objet du site que de classer les danses, nous ne représentons pas le ministère de la Culture ni l'enquête de l'APPIC en cours depuis le début janvier 2008. Ce site a simplement pour objectif de mettre à disposition des danseurs de tango argentin les informations/reflexions/idées que tout un chacun peut avoir dans son coin, et d'ailleurs vous êtes un des principaux contributeurs sur des sujets que nous n'avons pas l'habitude de traiter. Nous ne représentons pas un courant particulier du tango argentin, même si nous avons nos idées, et nous sommes très heureux de voir que ce projet de mise en commun d'information et de support de réflexion commence à jouer son rôle.

Voilà quelques exemples de problèmes de terminologie qui, mon humble avis, privent totalement les personnes qui s’intéressent à votre travail, de comprendre intelligemment, de suivre correctement les échanges, et donc de répondre en connaissance de cause à vos interrogations. Je trouve cela bien dommage.

J’espère, chers amis, que vous ne trouverez aucune méchanceté dans mes propos, mais seulement un grand intérêt pour ce large débat, enfin abordé. Car non seulement il correspond à ma passion, comme la vôtre pour le tango argentin, mais que cela concerne aussi mon métier de façon encore plus profonde que vous ne pouvez, peut-
être, l’imaginer.

Je vous remercie encore de me lire, et je reste très attentif à vos réactions à tous.

Christian Dubar
(Institut de formation en danses de société de Toulouse)
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78. [L-43] Tango, diplôme et fédération, par Jacques

Bonjour,

Pendant quelques années, j'ai pratiqué les danses de salon et c'est un documentaire de FR3 qui m'a fait découvrir le Tango, le vrai, l'Argentin, il y a de cela une dizaine d'années. Tout de suite mon épouse et moi-même avons été emballés par cette façon de danser qui permet d'exprimer en complète liberté tous les sentiments ressentis en écoutant de merveilleux orchestres comme: Di Sarli, Pugliese, Canaro, Fresedo, Sassone, Biagi, D'Arienzo, etc...

Depuis de stages en milongas, de bals en pratiques nous nous promenons avec bonheur dans le monde du tango argentin. Cela nous a permis de découvrir des régions que peut-être nous n'aurions jamais visitées, mais aussi de rencontrer des personnes qui partagent notre passion avec le même bonheur.

Alors je m'interroge, est-ce qu'être simplement heureux de vivre sa passion est suspect ? Risquerions nous de troubler l'ordre publique ? Est-ce pour mieux contrôler cette activité que l'on veut hiérarchiser, réglementer, encadrer,normaliser, codifier, classifier ? A quand une licence (à points bien entendu) pour les danseurs ?

Quant au diplôme, j'imagine déjà le résultat, les prochains tangueros marcheront au pas cadencé de vite vite lent et évoluerons, sur la même cadence, en faisant des "passes ou "figures" labelisées tango argentin.

Je croyais naivement que tous les amateurs de tango argentin l'aimaient et oeuvraient dans un esprit tango. Erreur, des ambitions hégémoniques voir mercantiles, ont poussé certains d'entre nous à envisager la création d'une fédération qui apportera surement des contraintes et charges financières, est-ce la solution ?

Pour ma part, je crois préférable de rester indifférent à tout ce remue-ménage car les amateurs, les vrais, sauront trouver le chemin pour se rencontrer et continuer à vivre librement leur passion et ainsi rester créatif.

Cordialement
Jacques Roudaire
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77. [ecos del plata] Fonctionnement en réseau par Martine et réponse de Benoit

[repris depuis le forum de Ecos del Plata (Grenoble)]

Je viens prendre part au débat…

Christophe Apprill écrivait il y a une dizaine d’années au moment de sa thèse de sociologie, dans son livre « Le Tango Argentin en France », p128 :
« Le tango guetté par la normalisation : On voit mal comment il pourrait être enseigné aujourd’hui dans les écoles de danse sans que sa richesse et sa singularité en soient affectées. A l’heure actuelle, aucun des danseurs argentins qui enseignent le tango ne possèdent le diplôme de maître à danser détenu par la plupart des professeurs des écoles de danse….L’encadrement normatif de l’enseignement à travers la création d’un DE …aurait un impact important sur le réseau d’associations de tango qui est rattaché à la fonction sociale (convivialité, découverte d’une culture) de la danse mais aussi à la spécificité du tango tel qu’il est enseigné. La réglementation de l’enseignement, qui risquerait de se traduire par l’établissement d’un monopole de fait au bénéfice des écoles de danse, imposerait une normalisation de la danse…. »

Il parle aussi + loin du statut hors des cadres institutionnels de cette danse (culture, jeunesse et sport, enseignement), de l’aspect affirmation d’une identité/rébellion par rapport aux schémas établis, du coté bâtisseurs de réseaux des « précurseurs » du tango en Europe, héritiers du mouvement de mai 68, de la dimension forte du voyage : « de voyage intérieur, le tango est devenu un motif de voyage à l’intérieur d’un réseau convivial et attractif, fluide comme un soupir de bandonéon »…

Voilà un livre, écrit il y a 10-12 ans, que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt, avant le lancement de cette enquête et de la polémique qui, forcément, nous fait réagir …. !

Car la première question que je me pose est : Qui demande quoi à qui ?

Nous sommes des adultes, pratiquant une passion à la fois artistique, culturelle, relationnelle, sociale…bien organisés en réseaux hors de toute tentative de normalisation et de récupération. Nous sommes, je crois, heureux dans cette activité et ce tissu relationnel.

Il me semble que nous sommes aussi assez grands pour choisir nos professeurs, en fonction de ce que nous recherchons, nous, et de la degré de satisfaction qu’ils nous amènent dans le vécu et le partage des cours , bals et pratiques. Avons-nous besoin de formateurs-évaluateurs-censeurs venus d’on ne sait où, dont les critères d’octroi du diplôme nous échapperont complètement….

Qui, mieux que nous même, tangueras et tangueros, sommes à même de savoir ce qui est bon pour nous ????

Aujourd’hui, nous fonctionnons en réseau, et nous choisissons nos professeurs. Cela fonctionne, je crois, très bien, non ?
Je ne suis pas contre le changement, bien au contraire, mais quand les choses vont bien, pourquoi (et surtout dans quels intérêts et enjeux sous-jacents) faudrait-il les bousculer ?

Martine (Grenoble)

- - - - - - - - - Réponse de Benoit - - - - - - - - -

Je m'étais posé les mêmes questions que Martine à peu près dans les mêmes circonstances, après avoir lu le livre de Christophe Apprill il y a plus d'un an. Par contre, sans vouloir détenir la vérité et juste pour donner des pistes, j'étais arrivé aux idées suivantes.

- le tango actuel est issu de l'action des pionniers comme le décrit Christophe Apprill, qui ont oeuvré en toute liberté hors cadre institutionnel. Il est remarquable de constater que cette action ait pu perdurer plus de 15 ans en donnant de bons résultats : les lieux de tango se multiplient et le niveau de danse est à peu près homogène.

- depuis environ 3 ou 4 ans, on constate un fort accroissement du nombre d'élèves dans les associations, au moins dans les grandes villes (expérience personnelle à Aix-Marseille: 30 personnes en 2001, plus de 150 personnes à partir de 2004 dans la même association). Cette évolution a plusieurs grands mérites: elle provoque l'augmentation du nombre de lieux de tango et elle se traduit par un certain rajeunissement de la population tanguera (moyenne d'âges des élèves quand j'ai commencé: au dessus de 45 ans, moyenne d'âge des débutants actuels: bien en dessous de 40 ans). Par contre, elle présente un "non-mérite" (je ne sais pas comment le dire): le risque de modifier la relation au tango.

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En effet, le tango s'apprend dans les cours mais il s'affine dans les milongas au contact des "anciens" supposés être plus expérimentés. Ces deux mécanismes d'apprentissage, le cours (1 sait, 20 apprennent) et l'immersion (20 savent, 1 apprend) sont très complémentaires et indispensables l'un comme l'autre à l'apprentissage du tango. Le point sensible est l'immersion: si le nombre de néophytes est trop grand par rapport aux nombre d'anciens, le mécanisme d'immersion ne joue plus pour tout un tas de raisons plus ou moins valables mais que je commence à entendre ici et là (exemple: "le niveau baisse, on va danser ailleurs entre nous").

Du coup, si un des canaux d'apprentissage du tango, l'immersion, ne fonctionne plus, il ne reste plus que le canal des cours et là... il me semble qu'il y ait beaucoup à dire sur les conditions d'enseignement du tango.

Au début, on ne s'en rend pas compte: tout nouveau tout beau, et puis "le tango, c'est compliqué", mais pour ceux qui s'accrochent, qui cherchent à progresser (stages, multi profs etc..), il est probable qu'ils se mettent à réfléchir un cran au dessus du simple fait d'aller à un stage avec tel ou tel dieu du tango. Rien que de très courant dans ce que je viens d'écrire et qui existe depuis longtemps dans toute forme d'activités.

Je ne suis pas particulièrement attiré par la culture entourant le tango [j'ai quand même essayé d'apprendre l'espagnol :-) ], mais par contre le tango étant un tel moyen d'expression que j'ai cherché à en savoir plus sur la danse en général. Et de fil en aiguille, j'ai compris l'océan d'écart qu'il pouvait y avoir entre des profs standards de tango et des danseurs, tant du point de vue de la technique que de l'expressivité, à tel point que je me suis posé des questions sévères sur la légitimité des profs standards, pas tellement sur leur approche commerciale - les prestations qu'ils assurent valent-elles le prix qu'ils demandent ? sur ce plan-là, on peut effectivement faire confiance aux mécanismes de marché à l'échelle d'un an ou deux - mais sur l'horizon tango qu'ils ouvrent (fixent ?) pour leurs élèves.

Le rôle et le travail de ces prof sont fondamentaux puisqu'ils transforment des ignares complets (mon cas il y quelques années :-) ) en danseurs capables de s'intégrer dans des bals plus ou moins complexes : la nature de la relation au tango passe forcément par leur intermédiaire. C'est peut-être une responsabilité à long terme dont ils n'ont pas encore pris conscience.

Arrive alors la question qui tue: comment faire pour que l'horizon tango des profs s'agrandisse ? ce qui est typiquement une question de formation permanente et conduit illico à la notion de filière professionnelle et à la réflexion en cours au ministère.

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Revenons à la notion de réseau tango si typique de la forme actuelle de notre activité. Un réseau ne fonctionne que si tous les composants acceptent de fonctionner ensemble. Ce qui est nouveau par rapport à voici quelques années, c'est:
- l'augmentation du nombre d'élèves dans les cours
- l'évolution de la moyenne d'âge: avec un rajeunissement au fur et à mesure que le temps passe
- l'évolution des techniques de danse
- l'évolution du rapport à la musique

Le dernier point est plutôt culturel, c'est le seul qui soit recevable pour justifier une rupture temporaire du réseau. Les 3 premiers points sont techniques et posent la question de la compétence des profs:
- pédagogie face à des groupes consistants,
- discours adaptés à des tranches d'âges différentes,
- technicité personnelle du prof et compréhension des mécanismes de la danse.

Sans vouloir justifier un mécanisme de certification - je redoute particulièrement la dénaturation du tango qu'un tel mécanisme risquerait de provoquer - il n'en reste pas moins vrai que les limites observables ici et là chez nombre de profs - en 15 ans, toute activité évolue irrémédiablement et des points de comparaison émergent forcément - laissent la porte ouverte à une nouvelle vague que certains désignent comme des "pseudo profs" (cf. le blog http://diplome.tango.free.fr/blog/files/feb-2008.php) qui, sans en savoir beaucoup moins que les pionniers bénévoles de l'époque héroïque (cf. les livres de Rémi Hess "les tangomaniaques", 1998), ont des motivations beaucoup moins militantes et beaucoup plus sonnantes et trébuchantes où la notion de réseau se concentre sur leur seule personne (principe des écoles de danse tel que décrit par Apprill dans "Sociologie des danses de couples", 2005 - remarque: la seule école commerciale de danse de Marseille proposant le tango argentin a créé une association pour cette danse).

Vu de l'extérieur, la demande d'apprentissage de tango existe et il n'y a a pas de barrière à la définition de l'offre, ce sont des conditions idéales pour faire un marché ultraviolent. Même si objectivement ça ne fonctionne qu'un an ou deux pour les "pseudo profs", c'est suffisant pour introduire la rupture avec les mécanismes de réseau que nous connaissons d'une part par simple concurrence - les élèves ne vont pas ailleurs que dans leurs cours - , d'autre part par la méfiance ultérieure envers le reste du monde du tango que ces comportements suscitent quand les élèves les découvrent.

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En conclusion, voilà un des risques de la situation actuelle telle que je la perçois (j'ai la chance de pouvoir danser presque tous les soirs dans tous les types possibles d'environnement) : l'impossibilité du fonctionnement en réseau à répondre à la demande actuelle, à cause du temps d'incubation du tango qui met à mal le processus d'apprentissage par immersion dans les bals et milongas.

Y répondre par l'application d'un diplôme / licence du côté apprentissage par enseignement, histoire de mettre des barrières à l'offre est le vieux réflexe malthusien des corps de métiers (pilotes de ligne, chauffeurs de taxi, etc...), l'expérience montre que les résultats ne sont jamais-là si en contrepartie il n'y a pas de contrainte de respect des élèves (notions d'obligation de résultat, de moyen, de conseil etc...), mais on tombe dans des comportements qui nous mènent bien loin de ce que nous venons chercher dans le tango: la liberté.

Par contre, s'arcbouter sur le passé au nom de la liberté pour ne rien changer conduira probablement à faire craquer le réseau par surcharge.

Une piste serait sans doute de réfléchir sur l'optimisation de l'apprentissage du tango sans perdre les références culturelles qui sont indispensables à partir d'un certain niveau ("
apprendre le tango n'est pas difficile pour un danseur classique ou contemporain qui a 15 ans de formation, par contre ça lui demandera des années pour être dans le tango", Plume Fontaine). Cette optimisation permettrait de réduire le temps d'incubation et par là protégerait le rôle du bal.

Trouver un moyen d'adapter le fonctionnement en réseau du monde du tango sera sans doute le principal résultat du remue-méninges provoqué depuis quelques semaines par l'enquête du ministère de la culture. Les pionniers ont réalisé une utopie basée sur le mode associatif, que feront les successeurs ?

Benoit de Gentile
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[L-42] Autres points de vue, par Christian

Chers amis tangueras et tangueros,

Je lis avec beaucoup d’attention tout ce que vous écrivez sur ce blog, et cela me passionne. Je remercie très sincèrement ceux qui veulent bien répondre à mes arguments, même s’ils ne sont d’accord avec moi. J’apprécie beaucoup leur franchise, je pense que c’est ainsi qu’on avance, même si je ne suis, moi-même, pas toujours d’accord avec eux.

Je voudrais soumettre au débat plusieurs points nouveaux. Pour tenter de faire évoluer ce débat vers des horizons autres que les propositions, certes très intéressantes, mais de personnes qui ne sont pas encore renseignées sur les principes des associations, des fédérations, ou des confédérations. Ce que l’on peut apprendre dans de nombreuses brochures, au pire dans chaque préfecture.

Pour avancer, j’ai envie de vous dire que je pense que nos amis amateurs du tango argentin se font un bien trop grand souci, de mon point de vue, de ce qui pourrait leur arriver, et arriver au tango. A moins qu’ils ne regardent du mauvais côté pour voir arriver l’ennemi. Certaines de mes raisons sont les suivantes.

1 — RAISON DE SANTÉ PHYSIQUE ET DE PROTECTION DU PUBLIC (Article 2 de la loi de 1989) : Madame Dominique Dupuy, inspectrice de la danse en
1989, qui a été pour beaucoup à l’origine de la loi de 1989, m’a expliqué personnellement que, à l’origine, cette loi avait été demandée par le ministère de la SANTÉ, POUR LA PROTECTION DES ENFANTS contre des déformations imposées trop tôt à leur corps. D’où le fait, par exemple, que cette loi interdise toute technique de danse avant
l’âge de 8 ans (entre 4 et 8 ans, c’est "l’éveil" et "l’initiation"). Et cela est valable aussi pour le tango, bien évidemment. Il est vrai que, contrairement aux débats parlementaires, cette loi a dévié sur des contraintes stylistiques (lire Roland Lienhardt déjà cité), ce qui n’aurait pas dû être.

Pensez-vous vraiment qu’il y ait de vrais risques physiques dans les techniques de tango argentin ? Je ne le crois pas. Pensez-vous réellement qu’une instance publique, même celle de la culture, va vraiment mettre en place un cadre OBLIGATOIRE qui risquerait de dénaturer l’idée que vous souhaitez protéger de cette culture tango ?
Je ne le crois pas.

2 — LA DANSE À L’ÉCOLE : RAISON DE PROTECTION DE L’INTÉGRITÉ MORALE DES ENFANTS : Un peu sur le même chapitre, depuis de nombreuses années, une foule de discours se déchaînent sur le thème de la danse à l’école. Et, évidemment, cela intéresse le ministère de la culture, sans parler de celui de l’Education Nationale.

Je suis de ceux qui pensent qu’il serait bien que, dans l’éducation des enfants à la vie, à la culture, à la relation, etc., une place soit donnée à la danse de société, et pour toutes sortes de raisons que je développerai ici si on me pose la question. Par contre, je pense qu’un projet dans lequel on apprendrait aux enfants à danser uniquement du rock n’a aucun avenir. Particulièrement si c’est du rock à 6 temps sur une musique à 4 temps ! Bravo pour l’éducation !

Pensez-vous vraiment qu’un ministère comme celui qui a mandaté Christophe Appril, juste pour une enquête (presque pour savoir ce que « nous avons dans le ventre », et surtout dans l’esprit), va réellement s’intéresser à une danse à l’école dans laquelle on apprendrait le tango argentin, et où l’on ferait jouer des rôles d’hommes et de femmes à des enfants, alors même qu’ils sont en pleine évolution d’identité ? Certainement pas !

Le conservatoire de la Ville de Toulouse m’a demandé il y a un mois de chorégraphier deux minutes de tango pour des enfants entre 12 à 14 ans. Je l’ai fait car c’était la commande d’une amie, en prenant un maximum de précautions. Mais j’ai trouvé cela profondément déplacé, surtout quand on prêtait attention au texte ! Parlant de bouges et de prostituées ! Mais c’est à la mode !

Ne craignez donc pas un diplôme OBLIGATOIRE pour transmettre, dans l’espace privé, ce que vous souhaitez transmettre. Mais craignez plutôt que, dans l’espace public, le ministère de la culture, comme celui de l’éducation nationale, ne mettre des freins et des limites à un apprentissage trop "étroit" et trop ciblé, trop porteur de sens réservés aux adultes.

3 — AUTRE RAISON DE PROTECTION DU PUBLIC, RAISON D’ÉTHIQUE : Je ne crois pas que, en concentrant toute votre réflexion sur le tango argentin, vous pourrez constituer une force suffisante, si tant est qu’il y ait une attaque et des risques, pour lutter contre nos institutions. J’y vois plutôt un grand danger pour vous, passionnés de tango.

Je crains, et cela est valable pour toutes les danses prises une à une, au contraire, qu’il y ait un risque d’assimilation à un réseau à la fois puissant et incontrôlable, en tout cas, qui refuse d’être contrôlé, qui refuse toute ingérence institutionnelle, qui craint qu’on le démantèle, sans compter qu’il montre très clairement qu’il craint aussi d’autres ministères, comme celui des Finances. Et qui semble donc cacher quelque chose. Je pense qu’il y a un grand danger à glisser d’une réflexion concernant UNE CULTURE, à ce qui pourrait être assimilé à UN CULTE.

Je ne pense pas que cela soit une bonne méthode. Car c’est un autre ministère que vous, mes amis, pourriez craindre, en fin de course : c’est le ministère de l’Intérieur. J’espère ne choquer personne, mais je souhaite être franc. Car cela concerne de très près mon métier, et celui de tous ceux que j’ai formés et que je forme.

Tenez compte du fait, par exemple, que certains groupements qui font du Développement Personnel, et uniquement cela, sont suivis de très près par les Renseignements Généraux, c’est très célèbre.

Je ne pense pas que c’est en refusant un dialogue, un recensement, une vue, un avis sur vos (nos) activités, ni même une inspection, que vous réussirez à convaincre du bien fondé d’une telle bagarre pour défendre votre passion, la culture tango.

Au risque de paraître d’un autre âge (mais il est vrai que j’ai 60 ans), je vous propose de vous reporter à la thèse d’Anne Décoret, que notre ami Christophe Appril connaît très bien, thèse de doctorat qui porte sur les danses exotiques en France, 1900-1940 (Paris VIII 1998), et qui, évidemment parle longuement du tango.

Dans son second chapitre (Une dansomanie exotique, exotisme et pratiques sociales de danse), Anne Décoret répond à de multiples questions (repérage, codification, improvisation, détracteurs…) que vous vous posez, et qui se posaient déjà il y a près d’un siècle. Et elle le fait très simplement, en citant des auteurs de l’époque. Par exemple Sem (page 235), qui écrivait, découvrant à Paris les « bals tango » de l’époque :

« Dans l’appartement où de jeunes gens viennent se retrouver pour danser le tango, en 1912, il n’y a point ce débordement, cette exubérance que l’on trouvera dans la pratique des danses jazz et nègres, mais au contraire une extrême concentration […] Ces évolutions déconcertantes, cette quasi-immobilité tourmentée n’ont de la danse ni son emportement, ni son allégresse physique, ni son délire de mouvement… […] Devant ces contorsions mystérieuses et lascives on se sent mal à l’aise […] comme si le geste caché de l’amour était brusquement dévoilé en public. […] A mieux observer ces étranges danseurs, leur air sérieux et absorbé, leur frénésie contenue, bridée par le rythme mesuré, (…,) d’une précision pour ainsi dire liturgique ; à voir leur expression ardente de conviction et de foi, on en arrive à comprendre qu’ils accomplissent une sorte
de rite sacré. Les femmes en proie à une exaltation mystique, les regards en dedans, penchent des visages extasiés, les yeux clos, dans un rêve intérieur, graves et recueillies, comme des communiantes…

[…]. Il m’apparut alors que j’assistais, en plein Paris, à l’office d’une secte, que j’avais pénétré dans un sanctuaire, une des milles chapelle de ce culte nouveau qui passionne la ville et fait tourner les têtes, les âmes et les corps […], le Tango ! »

Je présente d’avance toutes mes excuses aux personnes que ce texte pourrait offusquer. Il n’est pas de moi, et il date de 1912… Moment où les fameux Maîtres de Danse voulaient s’emparer du Tango pour le vendre, et en faire leur monopole. Rien de nouveau sous le soleil ! Mais je ne pense pas que ce soit une image à véhiculer encore, du
moins pour ceux qui veulent avoir des relations avec nos institutions.

Je ne crois pas que vous pourrez faire, sans tenir compte de ce passé, très connu, au risque de reproduire stérilement les mêmes erreurs.

Pour finir et conclure, et pour rassurer nos amis passionnés, je ne pense pas que la culture tango ait le moindre souci à se faire, du moins à l’encontre du ministère de la Culture. Je vous laisse, par contre, méditer sur les risques que représente un tel débordement de passion qui se veut incontrôlable mais concentré sur un seul objet finalement plus historique que chorégraphique ou pédagogique, pour le ministère des Finances, pour celui de l’Education Nationale, ou celui de l’Intérieur, ou encore celui de la Santé. Cela déplacera un peu la discussion.

A mon humble avis, et même si certains risquent de me trouver très prétentieux, c’est uniquement en nous regroupant, sans hégémonie de style ni de danse ni d‘histoire, que ceux qui souhaitent une reconnaissance, et éventuellement une protection contre leurs angoisses, ont une chance de l’obtenir. Pour les autres, aucun souci.

Merci de m’avoir lu. Christian Dubar
(Institut de formation en danses de société de Toulouse)
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[ecos del plata] Réponse à Marie-Pierre par Chantal

[repris depuis le forum de Ecos del Plata (Grenoble)]

La remarque de Marie Pierre est judicieuse ; en effet, pourquoi cette enquête émane du ministère de la culture alors que jusqu'à présent, toutes les écoles de danse dépendent du ministère de la jeunesse et des sports ? est ce que cela veut dire que la danse ne serait qu'un "support-prétexte" pour "recenser" l'enseignement d'une culture quelle quelle soit ?? que personne ne s'offusque de ce que je viens de dire, je réfléchis simplement tout haut .. et certes, cela ne change pas le fond du problème.

En tous cas, pour moi, il est une chose d'envisager de légiférer par l'institution d'un DE et une autre de créer une fédération pour nous représenter. Je ne vois pas pourquoi il y aurait forcément un lien entre les 2.

C'est la création d'une structure dite "représentative" du tango argentin qui me gêne un peu ..

Ca phosphore dur en tous cas ...

[... suite du message spécifique au fonctionnement du forum de Grenoble..]
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[ecos del plata] Quelques remarques supplémentaires par Marie-Pierre

[repris depuis le forum de Ecos del Plata (Grenoble)]

Quelques remarques supplémentaires:

Les écoles de danse de salon et de danses sportives (elles organisent des compétitions)dépendent du ministère de la jeunesse et des sports et non du ministère de la
culture. Pour elles il n'y a pas à ma connaissance de DE. Je ne sais pas comment sont formés leur professeurs.
Il y a peut-être un marché à prendre avec l'ensignement du tango car je doute que ces écoles s'interessent aux danses par exemple traditionnelles ou indiennes

Je ne vois pas en quoi un DE "pasteurise","normalise" la danse...

Dans le DE de danse classique,jazz et contemporaine il y a par exemple une épreuve d'improvisation. On vérifie d'une certaine manière que le futur professeur a une connaissance suffisante de la discipline artistique qu'il veut enseigner (culture chorégrapique, historique,technique,musicale). Et une connaissance du public auprès duquel il va enseigner; la question pose moins pour le tango puiqu'il n'y a pas un "public" d'enfants.

D'autre part enseigner la danse qu'elle soit classique ,jazz ou contemporaine c'est aussi transmettre une culture et non vendre un bien de consommation. Tout n'est pas parfait et il y aura toujours de meillleurs enseigants que d'autres.

Les danseurs de renommée internationale où ayant travaillés dans des compagnies reconnues et répertoriées peuvent avoir le DE après avoir éffectué un stage de 200 heures financé par l'état. Dans le DE il n'y a pas de"codification "de la danse puique la danse ne cesse d'évoluer. Le DE n'a pas codifié la danse.

Nous n'avons eu que la première partie de l'enquête qui se voulait quantitative, combien de pratiquants à l'échelle nationale,dans quelles structures..etc.
Et cette enquête ne concerne pas seulement les danseurs de tango, je le rappelle. Attendons donc la deuxième partie qui sera certainement plus interessante.

J'aimerai savoir comment réagissent les danseurs d'autres danses (danse indienne par exemple)sont-ils aussi méfiants que nous?

D'autre part l 'enquête révélera peut-être que "nous nous organisons pluôt bien dans la transmission de la "culture tango" et qu'il faut continuer dans ce sens.

Marie-Pierre
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[L-41] Le tango en toute liberté, par Sylvie

Bonjour à tous

Merci à Raphael de Ecos del Plata de toutes ces précisions très instructives... merci à tous d'ailleurs de votre participation, de votre présence.

Il me semble que nous touchons là aux limites de la démocratie ... belle formule, beau concept que cette démocratie, et pourtant.... Elle oublie de fait que "Nous ne sommes pas une moyenne mais une addition" comme le dit le magnifique Théodore Monnod.

Même si nous créons une fédération, personne ne me fera porter des valeurs, des propos, des idées, des courants, contraires à ce que je crois vraiment à l'intérieur de moi... à l'instar d'une célèbre fédération sportive, où une poignée de personnes, pourtant certainement élues par d'autres à un moment donné, se permettent de prendre des décisions contraires aux valeurs portées par une grande majorité de leurs adhérents !!!

Je ne donnerai à personne ce droit là, de décider pour moi sur des sujets aussi intimes, à moins d'y être totalement obligée bien sûr, et c'est bien le cas de ce que nous vivons avec nos différents gouvernements. Ce n'est plus la loi du plus fort, et c'est tant mieux, mais c'est quand même la loi de ceux qui ont été élu et qui par la suite, décident à notre place, sur des sujets qui mettent l'humanité toute entière en péril. Il reste à l'homme de ce troisième millénaire d'inventer encore autre chose...

Ne mélangeons pas tout, nul besoin d'une organisation politique pour aimer et danser le tango ensemble, cultivons simplement notre tango comme un immense espace de liberté, il n'en reste pas tant que ça aujourd'hui, unissons-nous mais sans chaîne, sans menottes et sans baillon, avec au contraire tous nos sens grand ouverts à la découverte et à la vie. Il n'y a rien à signer pour ça, pas d'engagement ni de bail en perspective, juste à vivre ; est-ce devenu si difficile ?

Ecoutons une voix de sagesse, ne gravons pas nos noms au bas d'un parchemin.

sylvie krikorian
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[L-40] Copie de courrier au ministère, par Christian

[note du modérateur: la mention au blog de Chistophe Apprill ne concerne pas le site diplome.tango]

Chers amis,

Vous trouverez ci-dessous copie du texte que j'ai expédié le 14 avril à Monsieur Jean de Saint-Guilhem, signataire de l'ordre de mission cité sur ce blog.

Pour information.

Christian Dubar (Institut de formation en danses de société de Toulouse)

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Monsieur Jean de Saint-Guilhem
DMDTS
Ministère de la Culture
53 rue st-dominique
75007 Paris


Monsieur le Directeur,

Je vous ai écrit le 3 mars dernier. Sauf erreur de ma part, je n’ai reçu aucune réponse à mon courrier.

Je reviens donc vers vous car une multitude de mes stagiaires me posent des questions sur la mission dont vous avez chargé Christophe Appril et son équipe sur la pratique des danses régionales et nationales, et étrangères sur le sol français.

Dans le courrier que j’avais écrit pour leur blog (et dont je vous avais transmis copie le 3 mars), j’avais signalé que, il y a trois ans, Monsieur Jean-Christophe Paré m’avait déjà demandé de former une fédération qui regrouperait enseignants et pratiquants de ces danses. Travail que j’ai aussitôt entamé avec une équipe sur la France entière, en créant une fédération : la F.F.D.D.S.

Or, aujourd’hui, je me rends compte du fait que Christophe Appril n’a pas été averti de notre existence ni du travail que nous avait demandé Monsieur Paré. Comme, de mon côté, personne de votre ministère ne m’a parlé ni d’appel d’offres en la matière, ni de l’ordre de mission décidé. Je reste très surpris.

Je crois pourtant que, toute modestie mise à part, notre institut est toujours le seul à avoir eu une reconnaissance de la part du ministre de la culture en matière d’enseignement et de formation professionnelle en danse de société ; comme je suis le seul universitaire de France, à ma connaissance, à avoir théorisé sur ces pratiques et ces enseignements des « danses régionales et nationales, et étrangères sur le sol français ».

Loin de mon esprit l’idée de réclamer quoi que ce soit. Je ne cherche qu’à comprendre la cohérence de ces deux demandes issues du même ministère, de façon à pouvoir décider intelligemment, si possible, de l’objet sur lequel je dois mettre mon ardeur, mes connaissances et mon temps, ainsi que la bonne volonté du millier de personnes que
j’ai entraînées dans cette aventure, sous la responsabilité de votre ministère.

Nous nous posons donc la question sérieuse de l’intérêt aujourd’hui du travail que nous menons. Peut-être faut-il que nous arrêtions notre recherche ? Voici la question principale que les personnes que j’ai déjà regroupées, et qui commencent à représenter plus d’un millier d’adhérents, me posent.

Je dois venir le 15 mai prochain à Paris car je suis invité, par sa Directrice de cursus, Madame Michelle Nadal, à assister au premier examen d’écriture de la danse (système Pierre Conté), au conservatoire de la Ville de Paris (centre). Je souhaiterais en profiter pour venir m’entretenir avec vous, si vous voulez bien m’accorder un rendez-vous. Voici le n° de mon portable pour faciliter le travail de votre secrétariat : 06 xx xx xx xx.

Je ferai aussi en sorte de rencontrer un certain Monsieur Baconnier au ministère des Sports, ce que m’a conseillé Madame Noune Marty, Présidente de la F.F.D., qui est une bonne amie, mais qui s’est alors avouée sincèrement incapable de me dire ce qui se passait en ce moment. Ce monsieur travaillerait à un accord entre les deux ministères…

Sur ces questions… Je n’en sais pas plus, malheureusement. Et je compte sur vous…

Dans l’attente de votre rapide réponse, je vous prie d’accepter, Monsieur le Directeur, mes respectueuses salutations.

Christian Dubar

N.B. : Copie transmise ce jour à Christophe Appril par l’intermédiaire de son blog.
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[L-39] Réponse à Raphael, par Pierre

[ note du modérateur: les récentes contributions traitant de la notion de mise en place d'une fédération de tango argentin sont pour l'instant classées dans la rubrique "asso": messages qui évoquent le fonctionnement associatif (cf. mode d'emploi du blog) ]

Bonjour,

Je trouve ces informations complémentaires très intéressantes. Mais j'en déduis que la seule forme possible est le réseau, pour la seule est simple raison qu'il n'est pas possible d'obtenir quelque vote démocratique que ce soit, uniquement à cause de la forme qu'a pris le développement du tango en France et dans le monde.

En effet, récemment un blogueur avait justement attiré l'attention sur le fait que l'on parlait "d'association" de façon un peu abusive car cette notion était utilisée finalement pour désigner des formes juridiques très diverses :

- associations Loi de 1901
- associations informelles (il en existe, et leur non formalisme ne doit pas les exclure du mouvement)
- des écoles de danses sous formes associative
- des écoles de danse de tango argentin très proches, sur le fond, des associations 1901 spécialisées Tango argentin
- des enseignants travaillant en leur nom propre mais faisant un travail très proche des associations Tango Argentin
- etc... il y a bien d'autres formes.

Comment, dans ces conditions, obtenir un avis sans exclure personne, mais en plus comment obtenir un avis équitable.

Car un nouveau problème se pose : doit-on attribuer une voix et une seule par association ce qui paraît formellement équitable, mais qui ne l'est pas en réalité, puisque certaines associations regroupent plusieurs centaines d'adhérents et d'autres que quelques-uns. Celui qui est tout seul et qui organise une milonga par mois aura autant de poids qu'une grosse association ?

Bref, on voit bien que si on poursuit le raisonnement on se précipite contre un mur et surtout que l'on n'en pas fini avec des débats sans intérêt.

La forme réseau est plus souple car elle permet de mettre en lien des acteurs hétérogènes du point de vu de leur statut, de leur nombre etc... puisqu'il n'y a pas de "représentation" du réseau. Et surtout le réseau qui se réfère à une Charte minimaliste, neutralise tous les éventuels conflits... Elle correspond à l'état de ce qu'est le tango en France et dans le monde.

Le seul désavantage : il ne nous permettra pas de connaître les lambris du Ministère.

Amitiés à tous.

Pierre Vidal-Naquet
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[L-38] Réseau, Confédération ou Fédération: différentes formes de représentations existent ! par Raphael

[ note du modérateur: les récentes contributions traitant de la notion de mise en place d'une fédération de tango argentin sont pour l'instant classées dans la rubrique "asso": messages qui évoquent le fonctionnement associatif (cf. mode d'emploi du blog) ]

Lors de la dernière réunion du *Temps du Tango* à Paris (le 30 Mars dernier, réunion faisant suite à l'université d'été du Tango, 2007) concernant ce débat et pour répondre à la demande du ministère de la culture conseillant de former une *Fédération* des Association de Tango Argentin (seule façon, selon le ministère, de se faire entendre et pouvoir exposer nos (associations de tango) besoins et nos souhaits auprès du Ministère de La Culture) l'éventuelle nécessité de créer une fédération du Tango Argentin en
France a été abordée et débattue.

Je rappelle ci-dessous que *différentes formes de représentations existent *et qu'il convient de porter attention aux implications de l'une ou l'autre des formes possibles de représentation entre réseau, confédération et fédération. Il semblerait notamment démocratique que la forme de représentation fasse l'objet d'une vote de l'ensemble des associations de tango argentin en France! *De facto* choisir la forme la plus centralisée (i.e. Fédération) n'est pas sans conséquence pour le devenir du tango argentin en France. Un positionnement clair de la part de chacune des associations de tango en France garantirait à la forme retenue une forte *légitimité* et *l'adhésion*des membres de chaque association.

Les modalités de ce vote resteraient bien sûr à définir pour garantir la meilleur représentativité possible de la voix de chaque adhérent, et il semble tout à fait réalisable qu'un vote soit organisé au sein de chaque association et les résultats mis en commun à l'échelle nationale.

*Le réseau*
Des associations ayant des affinités, d'un même champ d'action ou poursuivant des objectifs proches peuvent se mettre en réseau. Dans ce cas, il s'agit d'une simple mise en relation, de l'organisation de rencontres, de publications communes. Un budget peut être requis pour ces activités et un règlement adopté afin de fixer les modalités de fonctionnement. Mais en aucun cas le réseau ne peut imposer quoique ce soit à ses membres, ni adopter de position commune sans l'avis de tous ses membres. Le réseau
fonctionne sur la base du consensus et les votes sont réservés à des questions très limitées (élection d'un bureau, quitus lors des Ag, décisions pratiques, etc.).

*La confédération*
Alors que le réseau se dote d'outils communs minimum pour faciliter son fonctionnement (un secrétariat, un bureau, un budget de fonctionnement, un bulletin, etc.), la confédération met en place un pouvoir central qui va chapeauter les éléments ainsi fédérés. Toutefois ceux-ci conservent leur pleine autonomie et une relation contractuelle s'établit avec l'autorité centrale. Celle-ci peut d'ailleurs ne s'appliquer que dans des domaines très précis (qu'elle peut élargir progressivement). Il y a unité de l'ensemble,
mais préservation d'une diversité interne.

*La fédération*
Alors que la confédération regroupe un ensemble d'éléments bien distincts, la fédération va entreprendre un processus d'assimilation au bénéfice du pouvoir central. L'appartenance à l'ensemble va primer sur celle de sa partie. Dans de nombreux domaines, le pouvoir central va s'adresser directement aux personnes, par dessus leur association.

*Sources: Maurice Croisat, 2005 – article Fédéralisme dans le dictionnaire
des idées, Encyclopaedia Universalis, pp. 294-296*

Raphael Marcelpoil,
Président d'Ecos del Plata
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[L-37] Une bribe de réflexion concernant l'enseignement du tango... par Raphael

A mon avis, cet enseignement dépasse de loin la réduction à laquelle on cherche à tendre en l'appréhendant à travers le projet de diplôme de professeur de tango, en voulant le pasteuriser, le normer, afin qu'il puisse enfin, parce qu'il représente aujourd'hui un marché, être enseigné notamment en école de danse…

Le tango est une matière vivante, un art, une musique et une danse, une émotion partagée ET une culture, qu'il importe de découvrir, d'expérimenter, de s'approprier, de vivre. C'est un voyage qui commence par une écoute, une ouverture suscitée par une émotion, et qui demande pour se poursuivre l'acceptation de ses forces et ses faiblesses dans sa relation à l'autre, à son/sa partenaire dans l'intimité de l'abrazo.

Si les « profs » représentent une partie importante dans l'aide à l'approche et à la transmission de cette culture, le vécu de cette danse (lors des stages, pendant les cours, les pratiques, les milongas, seul dans l'écoute de sa musique ou si nombreux dans la ferveur d'une milonga) et le lien tissé entre les membres de l'association, des danseurs, du débutant au maestro, constituent le creuset, la matrice, l'abrazo, sur lesquels le débutant va pouvoir compter, à partir desquels il pourra écouter, s'initier, apprendre, échanger, transmettre, construire son libre arbitre, décider ou non de s'impliquer plus personnellement pour embrasser cette culture.

Dans un projet associatif il y a une politique partagée et mise en place par les membres de l'association. Une association n'est pas un bien de consommation, c'est une volonté qui se met en mouvement. Chacun y est (devrait y être) acteur, moteur de son fonctionnement et de son évolution.

Chercher à créer un diplôme de professeur de tango c'est vouloir réduire le tango à un bien de consommation, et pour quels motifs, pour quelles raisons? ; N'y a-t-il pas assez de biens de consommation pour en rajouter un, dénaturer et normer une culture afin de la vendre sous emballage plastique estampillé.

Si la question est d'ordre juridique et financière, alors que l'on réfléchisse sérieusement à ces questions avec les ministères concernés. En qualité de citoyens du monde, que l'on contribue à réfléchir à la forme sous laquelle toute personne porteuse d'une richesse culturelle particulière (française ou étrangère) peut contribuer au partage de sa culture sur notre territoire, en Europe, et plus particulièrement dans le contexte du tissu associatif culturel. Néanmoins refusons l'idée de normer les pratiques de danses régionales ou nationales de France et du monde en général (quelle arrogance), du tango argentin en particulier, dans ce seul but. Là se trouve le véritable danger pour la culture en général et le tango en particulier.

Raphael Marcelpoil
Ecos del Plata
Grenoble
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[L-36] qui trop embrasse, mal étreind, par Claire

J'interviens à propos des derniers messages parus sur le Blog :

Christian Dubar a délivré de longs messages en faveur de la création d'une Fédération, avec mode d'emploi, statuts, historique, ... en rappelant sa propre expérience, son parcours de formateur en danse de société, sa vision de la danse à deux ..

on ne peut que le remercier de sa courageuse et vigoureuse contribution.

Mais "qui trop embrasse, mal étreind" ! je souris face aux derniers propos et je rétorque en faisant court :
L'abondance argumentaire ne parvient pas à me persuader, malgré la passion, l' énergie et l' intime conviction qu'il déploie, de l'existence d'un mariage d'amour ou de raison entre tango argentin et danses de salon, de la nécessité de confondre l'ensemble dans un même et unique registre/appellation qui serait "les danses de bal", de l'existence pour le tango d'un effet mode ou " phénomène de société" (surtout en comparaison avec la Salsa !), de l'intérêt d'une formation "de base" unique (tronc commun??) pour toutes ces danses confondues, de l'incongruité de toute revendication culturelle spécifique dans le tango sous prétexte que toutes les danses s'apparentent à une culture, et de la perte de liberté vécue par tout danseur de tango (vu qu'il a été privé du package total : valse, rock, cha-cha et tout le reste pour le même prix !!)

Je suis admirative du travail que Christian Dubar réalise dans son domaine, les danses de société, et de l'ouverture qu'il a initié, en faisant appel à des danseurs de tango argentin pour enrichir les approches pédagogiques de la danse à deux, et peut-être chercher des notions fondamentales transversales à l'intérieur de ces danses, sauf que jamais je ne pourrais adhérer à sa vision standardisée, uniformisée des danses de couple, auquel le tango argentin devrait appartenir au même titre que la valse ou le reste, au prétexte qu'il se danse en couple et en bal ! quelle réduction sinon castration! chaque danse de couple se réfère à une histoire, sociale, politique, géo-politique, économique, culturelle, aucune n'a eu le même rôle, sens, impact, statut dans la société ou elle a vu le jour, aucune n'a eu la même portée culturelle, la même durée, la même richesse créative, le même génie d'adaptation et d'évolution... le tango est dans sa phase de pleine évolution, bien vivant et en bonne santé, surement pas du tout prêt à se laisser posséder ! il faudra surement être encore un peu patient avant qu'il ne se rende .. à ce devenir mortel ! N'en déplaise aux Ministères, ou aux Fédérations , quels qu'ils soient !!

Si j'ai choisi, comme beaucoup, d'apprendre le tango argentin, et pas le reste, c'est qu'il y a une, non, des multiples raisons que Christian Dubar ignore (moi-même ne les connaissant pas toutes encore!!) donc je suggère au Ministère de la Culture de réorienter rapidement le sujet de l'enquête sur :
"Qu'est-ce que le tango a de plus que le reste, qui nous échappe , bordel?"

Je danse le tango argentin, pas le rock, et j'entends rester libre de mes choix ! je préfère apprendre l'espagnol que le chinois (surement je fais une grossière erreur!) je préfère manger bio, la musique flamenca m'émeut plus que la salsa ...etc.. mais je n'empêche personne d'aimer le contraire, ou de faire l'inverse ! Le jour ou je déciderais que la valse viennoise est un incontournable pour évoluer dans le tango, ou bien que la Salsa est indispensable pour jouir de la vie, eh bien je m'y mettrais à mon insu, de mon plein gré !

Ceci dit, je voudrais conclure sur le rôle du Blog : c'est peut-être en effet dommage que ce soit un peu toujours les mêmes que l'on retrouve au fil des messages, que beaucoup d'artistes (musiciens, danseurs professionnels, journalistes ..) ne nous fassent pas partager leur opinion (comme semble le regretter Sonia) mais nous n'en sommes qu'à 8 semaines d'échanges ! il faut du temps pour lancer un débat de cette importance et pour que l'ensemble des personnes concernées ait connaissance de ce qui se trame !

Cela n'empêche ! Déjà, au minimum 3 tendances divergentes semblent se dégager et se confronter :
- la premiere attachée à une certification privée (sur le modèle des danses de société) et qui voit le Tango argentin regroupé avec elles au sein d'une Fédération des danses de bal et enseigné dans les écoles de danse (au passage on enlève l'appellation "argentin" pour parachever l'assimilation-appropriation)
- la deuxième opposée à une certification, défenseur de "l'associatif" et convaincue de la nécessité de créer une Fédération du Tango comme il existe une Fédération des danses sportives, une Fédération du Judo ou une Fédération des chasseurs (on va dire une supra-association, regroupant les assos de tango par adhésion volontaire, représentant leurs intérêts au niveau national sur la base de l'adoption d'une Charte)
- la troisième opposée à toute certification et opposée au principe d'une représentativité sous forme de Fédération du Tango argentin mais s'accordant sur le principe d'une Charte
- et un grand quatrième qui ne sait pas (ni n'est au courant de l'enquête, ni du Blog, ..)ou qui ne se prononce pas encore, ou qui tient à rester "neutre", ou qui n'a pas envie de faire partager son avis à tout le monde !

Le Blog est une tribune libre, chacun s'exprime individuellement, personne ne s'exprime en porte-parole de la communauté tanguera donc tant qu'il n'y aura pas eu une vraie concertation au niveau national, une vraie rencontre de toutes les assos, il sera difficile de savoir quel poids représente ces divergences .. en attendant, il reste un outil d'échange de points de vue et d'information, il permet de lire, d'entendre et de comprendre bien des choses et pas que des évidences, et il dévoile beaucoup de la face cachée de nos projections .

Claire
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[L-35] Petite grenouille et pensée unique, par Sonia

Le paradigme de la grenouille : plongez une grenouille dans de l’eau bouillante, et elle va se débattre furieusement et essayer de se sauver (on lui souhaite). Mettez-là dans de l’eau froide, et faites chauffer tout doucement, la grenouille va mourir avec un air béat, sans se rendre compte de rien (c’est moins cruel, mais nettement moins bon à déguster).

Ce paradigme est souvent utilisé pour expliquer les dangers de la pensée unique, et de l’occultation des influences extérieures : dans tout système social, celles-ci ont pour effet d’anesthésier les analyses, et d’empêcher les possibilités d’évolution. La mort politique, culturelle, économique, ou sociale, n’est pas loin. La lecture du dernier numéro de la Salida me fait penser à ce paradigme : on y baigne dans l’eau tiède et la pensée unique.

Commençons par la première page, ça attaque fort : « passé le coup de colère … » Comment justifier ce coup de colère ? Résulte-t‘il d’une enquête approfondie, d’une prise de connaissance de tous les aspects du problème, de la mise en balance d’éléments contradictoires ? Non, la colère est un sentiment, rarement le fruit d’une réflexion. Un diplôme proposé, une enquête du Ministère, et tout à coup la pensée unique est remise en question : réaction à chaud et sans fondements. En plus se mettre en colère aussi rapidement contre ce que font les autres, privés ou public, c’est s’arroger le droit, à priori, et sans analyse approfondie, de juger, donc de se considérer comme capable de le faire, donc d’être supérieure aux personnes concernées. On te pardonne Elizabeth, car ce que tu dis après, n’est pas sans intérêt, mais, à mes yeux, tu as réagis à une agression de cette pensée unique dont tu es imprégnée, et qui malheureusement s’est installée dans le Tango en France.

Continuons avec la suite du débat : sans juger sur le fond, il est remarquable que ne s’expriment que Christophe, ses amis, ou ceux qui l’on côtoyé. Point de véritable contradicteurs, pas d’apports différents : là encore on est dans la pensée unique, voire le nombrilisme. Heureusement, Pierre Vidal-Naquet, encore lui, apporte un point de vue plus distant, plus réfléchi. J’adore ! (Rassure-toi Pierre, je drague pas, je suis casée, mais limite création fan club). Il aurait fallu laisser s’exprimer d’autres personnes différentes, et apportant d’autres points de vue. On ne peut pas sans arrêt brandir la culture, et ne pas laisser s’exprimer Musiciens, Poètes, Cinéastes, et autres artistes. Et les pratiquants d’autres danses, pourquoi pas. ? Qu’en penses t’ils dans le Hip Hop, il risquent d’y passer eux aussi. Et laisser aussi, la parole dans la Salida à ceux qui sont favorables au diplôme d’Etat : toujours la pensée unique considérée comme incontournable.. Cela pourrait crédibiliser le débat (et la neutralité du journal), aider à la réflexion, et peut-être nous donner des contre arguments … Regardez ce Monsieur Dubar, à force de s’exprimer, il a permis à Elizabeth (et là, chapeau, ça c’est de l’analyse et de la réflexion) de cerner certains dangers de son approche … (Curieux de vouloir inclure le Tango dans les autres danses, d’être absolument contre un Diplôme d’Etat, de fustiger l’action du Ministère, … et d’aller ensuite y implorer une reconnaissance, laquelle est unique, bien entendu, et fournit un excellent argument publicitaire).

Enfin, cerise sur le gâteau, le point de vue de Mark Pianco, d’un conformisme éculé sur la valeur pédagogique des Argentins de passage en France. Là, c’est la pensée unique à son paroxysme. A croire qu’il n’a jamais assisté à ces multiples stages où le « Maestro » qui vient se remplir les poches en tournée, montre rapidement un pas, au milieu du cercle de contemplatifs acquis à la cause, et file s’asseoir pendant vingt minutes à boire son café, le tout à des tarifs oscillants entre 120 et 400 Eu de l’heure (et oui, mais là cette merchandisation ne gêne personne ; quant à la culture …). D’autres plus consciencieux, vous expliquent doctement : « pour que la figure passe, il faut que le cavalier fasse son pas un peu plus à droite ». Et ça marche, la figure passe (c’est bien de la figure qu’ils viennent nous vendre pour la plupart), et les acquis à la cause apprécient d’un hochement de tête connaisseur cet extraordinaire exploit pédagogique. Au fait, pourquoi si le pas est un peu plus à droite, ça marche ? Mystère, ça on ne le saura jamais. Ca de la pédagogie ? Et la culture ? Rigolade oui. Et là soyons précis, je parle du haut niveau, comprenant une bonne moitié d’une top ten. Mais ils sont Argentins et dansent comme des Dieux, alors l’esprit critique disparaît. Réveillez vous l’eau chauffe, sortez du bocal. Certains enseignants Japonais, Turc ou Américains sont allés beaucoup plus loin dans les méthodes d’enseignements que la plupart des Argentins, à l’exception de Gustavo Naveira, et de quelques autres. D’ailleurs ce même Gustavo, et c’est bien dommage, est très contre versé par beaucoup de ses collègues en Argentine, et son approche ne fait pas l’unanimité. Dommage, je l’ai dit, (quoique il sortira peut-être quelque chose de cette opposition) mais eux, au moins ne sont pas dans la pensée unique. Alors une certification par les Argentins de passage, désolée Mark, c’est totalement risible, d’autant plus qu’ils ne sont généralement pas, comme je viens de le dire, bien d’accord entre eux.

Finalement au bilan : un numéro de la Salida, Ode à la pensée unique, qui n’apporte rien, et surtout rien de plus que ce qui a été déjà dit. Belle occasion ratée. On s’endort ! Bon d’accord j’ai décidé d’être la petite peste de ce forum, et j’assume pleinement. Mais si je me fais l’avocate du Diable, c’est que je pense que pour bien se battre pour ce que nous aimons, la position intellectuelle adoptée n’est pas forcément la bonne, au moins pas suffisante. Il faut s’ouvrir davantage et avoir plus d’audace, pas s’auto conforter dans des idées acquises dans le passé et ressassées dans notre microcosme.

Un bon point : le projet de Fédé avance.

Faites gaffe les petites grenouilles, le monde change et l’eau est train de chauffer … faudrait bouger les pattes, si on ne veut pas finir dans l’assiette !
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[L-34] Réponse à Pierre, par Christian

Bonjour Pierre,

Et merci infiniment d’avoirs pris en considération mes écrits sur ce blog. J’y suis très sensible

Je viens de répondre à Elysabeth, cad que je ne vais pas reprendre certaines choses que tu pourras lire plus bas.

Pour toi, je vais tâcher de m’exprimer clairement sur le fond du travail.

1 — Je te remercie de me préciser que, sur ce blog, vous ne travaillez que sur ce que vous connaissez bien ; le tango argentin. C’est une excellente précision, qui montre toute votre modestie. Et j’approuve totalement.

2 — J’ai bien connu Ernesto Rondo, chanteur argentin exilé à Paris, que j’ai fait venir à Toulouse dès novembre 1990 pour un spectacle avec Annibal Pannunzio, Maguy Dany et l’orchestre de tango d’Olivier . Ernesto est décédé depuis. Chaque fois qu’il m’écrivait, ses enveloppes, que j’ai gardées comme des preuves touchantes, étaient toutes tamponnées à l’encre luminescente : « EL TANGO ES CULTURA ARGENTINA, ERNESTO RONDO ».

Pour dire que je suis bien convaincu de ce que tu me dis, et je vois très bien ce que veulent dire les passionnés du tango argentin, que je respecte profondément.

Pour autant, il me semble que ni la modestie, ni la passion, ne doivent leur faire oublier que leur passion est à égalité avec d’autres passions de danses du bal.

Dans un journal Dansons Magazine consacré au tango, j’avais intitulé le premier article : « Le tango, une philosophie de vie… » Avant d’interviewer des tas de danseurs et penseurs du tango de l’époque (Miguel Angel Arancibia, Henri Vidiella, Rodolfo Dinzel, Coco Diaz, Helio Torres, Michèle Rust, Remi Hess et sa fille Charlotte Hess, Catherine Néri, Annibal Pannunzio, Maguy Dany, etc.) (10/1993).

3 — Qui pourrait dire que la salsa n’est pas un phénomène de société aussi important que le tango ? C’est aussi une culture, comme le rock, le hip-hop, avec une ou des danses, des rythmes, des dynamismes, des looks, des tenues, des textes, des poésies, des revendications, mais surtout une HISTOIRE.

Qui pourrait dire que la valse n’est pas une culture à part entière ? Avec une impressionnante histoire à travers les siècles et le monde. Et des tas de rejetons. Qui oserait dire, sans prendre le risque d’être ridicule, et de blesser les passionnés correspondants, que le rock ou mieux, le lindy-hop ACTUEL n’est pas une culture ? Dois-je prendre d’autres exemples. Voyons la fameuse DANSE COUNTRY qui affole certains aujourd’hui. Et l’autre qui me dit que le zouk est super-répandu en France. Et l’autre qui est
totalement convaincu que la CULTURE DU FORO (Culture populaire de danse à deux du nord du Brésil) sera la prochaine vague de danse en Europe !

Toutes ces danses sont aussi capables d’échanges culturels avec tous les pays du monde : les valses d’Amérique du Sud (péruviennes, brésiliennes, colombiennes), la valse viennoise, le tango suédois, la rumba cubaine, le charleston américain, la samba brésilienne, la polka, les danses irlandaises, etc.

4 — Je te remercie de témoigner du fait que la formation que nous proposons dans mon institut est généraliste et qu’elle peut rendre service à tous les danseurs, dont les danseurs de tango argentin. C’est exactement ce que je cherche à proposer : des informations à tous les danseurs, et surtout, dans mon cas, à tous les enseignants de danse de couple. Et tu dois savoir que je me suis beaucoup intéressé, par exemple avec Plume Fontaine, Christine Caminade, Laurent de Chanterac, à la nouvelle « pédagogie » du tango. Et j’ai déjà transféré beaucoup de mes découvertes, grâce à quelques grands maîtres du tango, dans l’apprentissage des autres danses de couple. Il n’y a qu’eux, ceux qui sont uniquement concentrés sur le tango argentin, qui ne le savent pas, souvent parce que, justement, il ne pense qu’au tango argentin, et qu’ils ont oublié les autres danses.

5 — Je suis tout à fait d’accord avec toi, et je reprends : je ne suis pas d’accord pour une enquête biaisée, quelle qu’elle soit, aboutissent à une formation codifiée, et surtout obligatoire. Je me battrai contre ça. Autant je crois profondément que nous avons un patrimoine commun, et même des réflexions identiques, autant je reste persuadé qu’il faut préserver la LIBERTÉ de chacun à choisir le moyen de PRENDRE SON PLAISIR EN COUPLE, AVEC LA MUSIQUE.

6 — Et si je vais au bout de ma pensée, en toute franchise, au risque de m’attirer des ennemis : je pense que, si l’on veut APPRENDRE à un Français ou une Française à SAVOIR DANSER au bal, la plus grosse erreur est de lui apprendre le rock, OU (pire) le « jive » ; OU la valse, OU (pire) la valse « musette » ; OU le tango, OU (pire) le tango « argentin » ; OU la salsa, OU (pire) la salsa « portoricaine », etc. Car il faut lui apprendre, à mon humble avis, et d’abord : la valse ET le rock ET le tango ET la salsa… Etc.

Pour le reste, on touche au STYLE, donc quelque chose qui est très profond, à l’intimité de la personne, donc à sa liberté ; et, alors qu’on croit lui apprendre à danser avec tous, on réduit son champ et le risque de clonage est alors immense. Je signale en passant que ce fut la raison de la défection des écoles de danses et la motivation première, à l’époque, de la création d’associations « libres ».

C’est un principe de RESPECT DE LA PERSONNE HUMAINE. Je ne danse pas comme un autre, je ne veux pas qu’on m’impose ma façon de danser (ce serait RIDICULE), tout en étant persuadé que nous avons des milliers de choses à nous échanger, sur les danses de société, et aussi sur son enseignement.

Je te remercie encore, cher Pierre, de m’avoir lu, et j’attends tes réactions qui, je n’en doute pas, seront très fines.

Christian Dubar
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[L-33] Réponse à Elisabeth, par Christian

Chère amie bonjour.

Je vous remercie d’avoir lu mes courriers et d’y avoir porté cette grande attention. Je vous remercie aussi pour les compliments qu’elle comporte. Vous me donnez vraiment envie de poursuivre ce passionnant débat qui concerne, vous l’avez compris, non seulement ma passion, mais aussi mon métier.

Tout d’abord, et à défaut de réponse précise à une de mes interrogations lancées sur ce blog, je vais tâcher d’être clair sur quelques points qui me semblent au fondement de ces recherches. (Désolé si tout n’est pas parfaitement rangé, cela prendrait plus de temps).

1 — Je ne suis pas du tout POUR quelque FORMATION OBLIGATOIRE que ce soit, ni QUELQUE DIPLÔME OBLIGATOIRE que ce soit, même émanant d’un ministère public ou d’un autre. Je peux dire au contraire que je suis FERMEMENT CONTRE ces procédés, du moins pour l’enseignement dans le secteur PRIVÉ. Ce n’est que mon avis, mais
voici comment je pourrais le justifier.

En 1989, le parlement français a voté une LOI D’ÉTAT le 10 juillet : « Article premier : Nul ne peut enseigner la danse contre rétribution ou faire usage du titre de Professeur de danse ou d’un titre équivalent s’il n’est muni […] du diplôme de Professeur de danse délivré par l’Etat ou… ». Fin d’article : « Le présent article s’applique aux danses classique, contemporaine et jazz. »

« Article deuxième : Un décret en Conseil d’Etat fixera, en tant que de besoin pour la protection des usagers, les conditions de diplôme exigées pour l’enseignement des autres formes de danses que celles visées à l’article 1et de la présente loi. » Ce qui veut dire qu’une épée de Damoclès pèse sur les têtes de tous les enseignants de danse de société "rétribués" depuis l’époque.

Ainsi, la France est devenue LA PREMIÈRE DÉMOCRATIE AU MONDE À EXIGER UN DIPLÔME D’ÉTAT POUR UN ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE DANS LE PRIVÉ ! SOUS PEINE D’AMENDE ET D’EMPRISONNEMENT ! Et notre D.E., dont de nombreux Français se sont alors enorgueillis (surtout ceux qui l’avaient mis en place), a échangé des équivalences avec ses correspondants CHINOIS et CUBAIN, il faut le savoir ! Magnifique référence ! Et quelle grossière erreur, sur le prétexte de protéger le public ! Cette époque est révolue !

Le ministère de la culture a reconnu ses erreurs et certains de ses inspecteurs aimeraient bien faire marche arrière car d’autres se sont alors couverts de honte. Mais c’est aujourd’hui le Parlement qui n’accepterait pas si vite de revoir une telle loi, sans ridiculiser encore plus ce ministère. Donc, il n’y a pas de risque de ce côté-là.

Exemple vécu et preuves : C’est Madame Stanlova, alors directrice d’un centre de formation professionnel à Paris, qui, la première, dès la rentrée de septembre 1989, brutalement court-circuitée par cette loi et par la mise en place des IFEDEM et CEFEDEM du ministère, qui a dû se défendre et aller en justice pour avoir le droit de
poursuivre ses activités. Elle a été défendue pas une personne que je connais bien aujourd’hui : Me Roland Lienhardt, avocat au barreau de Paris.

Ce dernier s’est alors rendu célèbre dans notre milieu, et au ministère de la culture (pour ceux qui ont bien voulu le lire) en 1998 avec son livre : « Cultivez-vous, il m’en restera toujours quelque chose ! » (Paris), dans lequel il dénonce près de 700 officiers du ministère de la culture de l’époque, entre autre de "pantouflage" et de prises illégales d’intérêts personnels (il faut savoir qu’aucun d’entre eux ne l’a jamais attaqué en justice ; chacun en fera la déduction qui s’impose). Vous pouvez aller le rencontrer à Paris en prenant rendez-vous. J’ai évidemment son livre.

Tout ceci pour dire que, non seulement je suis CONTRE toute forme obligatoire d’enseignement ou de diplôme, mais que je suis tout à fait prêt à ARGUMENTER dans ce sens, en relevant toutes les erreurs auxquelles la loi de 1989 a conduit. J’ai déjà mené de longues argumentations, autant contre cette loi que contre la danse sportive,
dans ma thèse dont le sujet était, je me permets de vous le rappeler, : « Danse : Sport, Culture ou Education ? Le problème de l’enseignement des danses de société en France » (1999, Paris VIII).

2 — Non seulement je suis contre, mais je suis donc CONVAINCU qu’il n’y a AUCUN DANGER à ce que le ministère de la culture refasse certaines des erreurs qu’il a faites par le passé.

3 — Autre raison : Le ministère n’interviendra pas, particulièrement pour des formes de danse DONT IL N’A AUCUNE CONNAISSANCE, dont il ignore tout : la technique, l’histoire, la culture, la musique, la pédagogie, l’histoire du métier, et j’en passe. Il compte sur vous, sur moi, sur Christophe Appril, et sur toutes les bonnes volontés pour faire l’étude dont il devrait se charger. Sauf à dire que, si les enseignants de danse de bal souhaitent une reconnaissance, ou des protections, il leur appartient de se regrouper, de se compter et de se faire connaître. S’ils sont assez nombreux, et cohérents, et insistants, cet organe public leur sera peut-être redevable, au minimum, d’une écoute attentive.

4 — Il faut bien séparer la réflexion sur L’ENSEIGNEMENT (rétribué) qui est toujours libre et le restera je pense, et la COMPÉTITION (vous parlez de compétition de tango argentin). Personne n’a plus le droit, depuis la création de la délégation de pouvoir le 8 août 1989 par Roger Bambuck alors ministre des Sports, d’organiser « un championnat de France » quelle que soit la danse. Seul la fédération délégataire, et seulement son comité de danse sportive (et pas les autres comités de la F.F.D.) sont autorisés à cela. Sous peine d’attaque en justice, mais surtout de fermeture des voies européennes et internationales des championnats qui ne reconnaissent que les membres réguliers et les entraîneurs déposés de la F.F.D.

C’est dire que tout groupement autre que la F.F.D. n’a aucun pouvoir d’organiser quoi que ce soit, sauf à rester confidentiel et sans aucun espoir de poursuivre à plus haut niveau.

Donc toutes ces personnes qui font du sport n’ont aucune voix au chapitre concernant l’enseignement. La F.F.D., par exemple, ne peut mettre en place qu’un DIPLÔME FÉDÉRAL. Mais, elle ne l’a toujours pas fait depuis 19 ans, pour des questions de guerres intestines aussi qui perdurent. Je ne pense pas qu’elle le fasse jamais. Je suis un bon ami de sa présidente actuelle, Madame Noune Marty, que j’ai eu au téléphone dernièrement, et qui, sauf le respect et l’amitié que je lui dois, m’a quand même dit « qu’il se passait des choses en ce moment, mais qu’elle n’y comprenait rien ! » (Sic)

5 — Il faut savoir que, depuis plus de 50 ans, de nombreux groupements ont tenté, par toutes sortes de moyens, et de ministères, de mettre en place soit une formation obligatoire, soit un diplôme obligatoire, certains un B.E. (Sports), ou un D.E. (Culture). TOUS ONT TOTALEMENT ÉCHOUÉ. Rien n’a jamais marché ! Surtout parce qu’ils visaient un diplôme OBLIGATOIRE, donc HÉGÉMONIQUE. Souvent, leur but était plus d’empêcher leurs collègues de travailler que de faire valoir leur métier. Il ne faut
ni tomber dans cette erreur, ni la craindre. Statistiquement, cela N’A JAMAIS MARCHÉ, et une énergie immense a été perdue.

6 — Suite à mon travail, je serai éventuellement POUR un cursus de formation généraliste pour tous les éléments qui constituent les bases de la danse de bal à deux. Je serais POUR un cursus RECONNU (mais NON OBLIGATOIRE), ET VÉRIFIÉ À PARTIR D’ÉLÉMENTS DE FOND, DE BASE : les éléments des facteurs communs à toutes les danses : l’espace, le temps, la nuance, l’accentuation ; dont les rotations, les contacts, la souplesse, les vitesses… ; et surtout tout ce qui est spécifique aux danses de bal et de couple : le contact, l’énergie de couple, le flux, le déplacement à deux, le non-agrippement, les positions relatives, l’écoute, l’interaction… Enfin, l’expression et la créativité, sans oublier le PLAISIR, la TECHNIQUE n’étant jamais une fin en soi, mais seulement un MOYEN parmi tant d’autres. Et j’en passe ! Je me bats pour une véritable ÉDUCATION EN DANSE DE COUPLE, avant toute spécialisation dans un style. C’est la « philosophie » que je tente de développer dans mon Institut, où je rêverais que tous les danseurs se retrouvent (ce qui fonctionne déjà très bien, même avec le tango argentin…).

7 — Je suis POUR une étude nationale, un recensement (qui incomberait à un ministère, mais pourquoi pas à une structure extérieure, neutre et fondamentalement généraliste) du métier de PROFESSEUR DE DANSE DE SOCIÉTÉ (ou de bal, comme vous voudrez). Que nous puissions prouver que notre métier est un VRAI métier = qu’on peut en vivre honorablement, que nous sommes nombreux, que nous avons beaucoup d’élèves, et des passionnés, et de tous horizons. En vue de demander la CERTIFICATION de ce métier à l’organisme correspondant : la C.N.C.P (Centre National de la Certification Professionnelle), qui ne se mettra pas en mouvement pour quelques professeurs de zouk, de country ou de mazurka, EN AUCUN CAS (il faut être logique). A la fois, il n’y a là AUCUN RISQUE, et, en même temps, il est inutile de travailler hors leur cadre de fonctionnement. C’est peine perdue !

J’en profite pour répéter, en tant qu’organisme reconnu par le ministère de la culture, que nous avons déjà monté un dossier de demande de certification qui avance. Il ne faudra pas être surpris que nous avancions encore et que nous aboutissions, éventuellement, si personne ne se décide à entrer dans une réflexion plus étendue, plus calme, plus professionnelle, plus tolérante ; et, peut-être, à nous rejoindre.

8 — Je n’ai AUCUNE INQUIÉTUDE concernant le lien éventuel entre ce type d’enquête et le MINISTÈRE DES IMPÔTS. Cela fait déjà des années que je travaille de façon honnête et transparente, et que je ne crains plus personne dans ce domaine. Et nombreux sont mes collègues qui fonctionnent de la même façon. Je vous conseille de
ne pas tout mélanger, et de vous débarrasser de certaines vieilles angoisses bien françaises, mais qui ne devraient plus avoir cours aujourd’hui.

9 — Pour terminer, je pense qu’il faut SE poser la question, et LA poser (ce que j’ai fait mais sans réponse encore) au ministère de la culture, pour savoir pourquoi, à trois années d’intervalle, des inspecteurs différents de ce ministère ont commandité la création d’une fédération, en lançant deux groupements sur le même genre
de travail, et sans en avertir ni l’un ni l’autre ? Cela nous éviterait peut-être de perdre notre temps à pérorer dans le vide… Ne pensez-vous pas que c’est peut-être la première question à se poser ?

Avant de répondre à Pierre, ce que vous pourrez lire en suivant et où vous trouverez peut-être des éléments qui concernent votre mail, sachez que je ne fais pas du tout le projet que le travail de cadrage que je tente de faire dans les danses de société aboutisse à une modélisation. Certainement pas ! Par contre, si mon travail et mes réflexions peuvent servir de piste d’évolution dans la reconnaissance de nos passions (chorégraphique comme pédagogique), j’en serais très fier, à condition que chacun y prenne ce qui lui correspond et continue à développer sa spécificité, sans perdre un respectueux dialogue avec tous, et sans esprit de rivalité.

Je vous adresse mes très amicales salutations.

Christian Dubar, dimanche 13 avril
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[L-32] Réponse à Christian, par Pierre (temps du tango)

Réponse à Christian Dubar,

Bonjour Christian,

Merci de ton apport très documenté et utile dans ce débat, cependant il me semble que nous ne nous situons pas sur le même plan. Tu sembles déplorer que les interventions sur ce blog se limitent à ne parler que du tango argentin sans élargir aux autres danses. Nous nous bornons simplement à émettre un avis sur notre domaine de compétence, le tango argentin, et il ne nous viendrait pas à l’idée d’émettre des recommandations sur l’apprentissage du quick-step ou de la valse anglaise, domaine qui nous est mal connu ou inconnu…

Par ailleurs tu sembles limiter le tango argentin au seul domaine de la danse de couple, lui-même sous-classe de la famille des tangos, alors que pour la plupart des intervenants de ce blog, le tango argentin est avant tout une culture à vivre dont la danse n’est qu’un des aspects ; je prendrai comme exemples, dont l’un a d’ailleurs déjà été cité, la place de la danse dans les deux revues nationales consacrées au tango argentin « Tout Tango » et « La Salida ». Il est évident que ce sujet très souvent ne constitue pas le thème central de ces magazines, contrairement aux autres revues traitant de la danse de couple, alors même que le nombre de danses abordées y est beaucoup plus important (cinq danses latines, cinq danses standards…. )

Je prendrai comme autre exemple deux festivals importants :

- Tarbes, où parallèlement aux cours de danse, ont lieu des stages de musique, des conférences, des concerts, des projections de films, des spectacles de théâtre, des expositions d’art …..

- Prayssac où sont donnés des conférences, des cours d’espagnol, des concerts…. Sans parler de l’Université d’été du tango où la danse est très marginale par rapport aux autres activités….

Ceci représente une spécificité du tango argentin où tous les aspects artistiques sont liés, par rapport à d’autres types de danses de couple; encore que certaines d’entre elles aient des démarches proches, par exemple en danse traditionnelle, où me semble-t-il, les participants attachent beaucoup d’importance aux costumes, aux coutumes, et qui à ce titre, passent énormément de temps à faire des recherches historiques, à se confectionner eux-mêmes leurs costumes etc….

De même en salsa, il y a de nombreux échanges culturels avec les pays d’origine, des voyages….

Au vu des réactions dans les forums, il me semble d’ailleurs, qu’ils ont les mêmes inquiétudes que nous par rapport à l’enquête du ministère de la culture …..(voir quelques réactions
http://w2.webreseau.com/fr/services/forums/message.asp?id=73984&msgid=6088277&poster=0&ok=0
intéressantes sur le forum
http://w2.webreseau.com/fr/services/forums/message.asp?id=73984&msgid=6089781&poster=0&ok=0
du temps du tango)

Si l’on ne considère que l’aspect danse du tango argentin, qui est un aspect quand même réducteur, bien sûr, il y a de nombreux fondamentaux communs avec les autres danses de couple (gestion de l’espace, communication dans le couple, travail sur l’axe etc…) .

Je connais le sérieux de ta formation et je sais qu’elle peut apporter une aide efficace en terme de connaissances musicales, de structuration du cours, de culture, d’ouverture d’esprit …. à des personnes enseignant le tango argentin. De même, je pense que l’initiative de l’ouverture d’un centre de formation par Marseille Tango et la Real Academia permet d’éviter à des personnes venant d’autres danses, d’explorer des voies inutiles et de rentrer de façon cohérente dans l’apprentissage de connaissances directement applicables. Cependant cette formation n’est qu’un mode d’apprentissage parmi d’autres (masterclass, stages résidentiels d’artistes invités, voyages à Buenos-Aires, workshops à l’occasion des différents festivals, stages de formation professionnelle AFDAS etc…..). Chacun peut choisir suivant sa sensibilité le type de formation le mieux adapté. Je trouve d’ailleurs hypocrite, l’argument qui consiste à ne juger cette formation qu’à l’aune de son prix global quand on voit le prix horaire pratiqué dans la plupart des formations…. En sachant que ce prix est souvent justifié par des contraintes économiques …..

Je ne souhaite pas qu’une enquête biaisée aboutisse à ce que le ministère de la culture impose un cursus obligatoire pour enseigner les danses de couple (dont le tango argentin), et que ce cursus oblige à passer sous les fourches caudines d’un institut quel qu’il soit, institut qui aurait le monopole de cette formation et imposerait des
remises à niveau régulières obligatoires et bien sûr payantes….. Je suis pour une offre de formation, mais une offre diversifiée et abondante dans laquelle on puisse choisir librement.

Il me semble que cet avis est partagé par une majorité d’intervenants sur ce blog. C’est la raison pour laquelle, les personnes concernées par ce problème réagissent et proposent de résister à ce diktat potentiel du ministère sous des formes diverses : assises, fédération, coordination…..

Il se peut que notre problématique soit partagée par d’autres types de danse et qu’il serait peut-être utile d’élargir notre action à d’autres acteurs… Néanmoins, nous avons déjà une expérience en ce domaine, car nous avons été confrontés à ce problème en 1997 quand une organisation professionnelle avait manœuvré pour établir un monopole de formation…

Ceci avait débouché sur l’élaboration d’une charte du tango argentin…..

Pour l’instant nous essayons d’avoir une démarche cohérente entre nous, pour éviter que la structure à mettre en place ne reproduise les défauts qu’elle est censée combattre, à savoir : un monopole et donc une prise de pouvoir d’un groupe sur l’ensemble des participants.

Bien à toi,

Pierre Lehagre
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[ecos del plata] Ministère de la Culture et réglementation du tango Argentin... par Marie-Pierre

[repris depuis le forum de Ecos del Plata (Grenoble)]

Petits éléments de réponses,de questions livrés en vrac sur le sujet.
(réponse déjà fait et envoyée mais je ne sais où... dans le doute je nem'abstiens pas mais recommence)

Généralement on n'aime pas être observé... En quoi cela est il gênant pour nous? De quoi avoir peur? Pourquoi ne voir du négatif dans cette enquête? Biensur il faut être vigilant....

Dans un premier temps il est question du quantitatif, d'un état des lieux pour comparer par exemple la pratique de la danse par rapport à la pratique d'un sport qui comptent des licenciés; il y aura a dans un deuxième temps une étude qualitative sur le terrain.
Le questionnaire est envoyé à toute les structures concernée(école de danse privée, association...)Cette étude ne concerne pas que le tango.
Les mêmes questions se sont posées lors de la mise en place du DE en danse classique, jazz et contemporaine.
Qui va évaluer?
Cela va être la mort de la contemporaine,il ne va plus y avoir d'évolution.....Ce n'est pas ce qui s'est passé
Mais transmettre ce n'est pas codifier .
Réfléchir à comment transmettre? Quoi transmettre? Quels sont les fondamentaux?
Cela me parait interressant et vivifiant.
Un bon danseur n'est pas forcément un bon enseignant.
Etre remis en cause de l 'extérieur permet aussi de ne pas s'endormir.

Quand on voit toutes les propositions de stages, de cours qu'il y a dans les magazines de tango on peut comme le dit la chanson: se poser des questions... comment s'y retrouver,surtout quand on est débutant?

La suite à plus tard...
C'est important d'échanger,surtout si on n'est pas d'accord sur tout.
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[L-31] Contribution de Elisabeth en réponse à Chistian

[ note du modérateur: les récentes contributions traitant de la notion de mise en place d'une fédération de tango argentin sont pour l'instant classées dans la rubrique "asso": messages qui évoquent le fonctionnement associatif (cf. mode d'emploi du blog) ]

En complément des contributions de Monsieur DUBAR

Je remercie Monsieur Dubar de ses différentes contributions que je trouve intéressantes, et passionnantes et surtout très instructives. Elles permettent de fournir des arguments qui alimentent la réflexion de chacun. En ce sens ses contributions font vraiment avancer le débat. Je reconnais bien là, la perspicacité d’un professionnel, d’un chef d’entreprise, et la remarquable vision d’un universitaire.

Nous l’avons bien compris, grâce à vos écrits sur le blog – je me permets de m’adresser directement à vous afin de mettre en lumière vos écrits - vous avez toujours su trouver un interlocuteur auprès du Ministère et des fédérations de danse pour vous faire entendre. Et c’est grâce à cette habilité toute en finesse et en intelligence que vous avez pu développer votre projet et votre entreprise, l’Institut de formation en danses de Toulouse, et ainsi, obtenir la reconnaissance qu’il vous fallait pour exercer votre activité professionnelle. Dieu sait qu’il a fallu lutter et faire pression, mais tout en finesse. Pas de lobbying grossier.

Dans votre dernière contribution au blog, vous décrivez parfaitement les luttes entre les différentes fédérations de danse, pour organiser les événements phare, l’enseignement aussi sans nul doute, on y voit bien les scissions, les alliances, les querelles de personnes, les noms d’oiseaux dont s’habillent les différents acteurs. On y lit aussi la nécessité d’être LA fédération la mieux placée pour avoir la légitimité d’organiser les championnats. Il est donc tout à fait important dans la perspective des prochains championnats de tango argentin de se doter d’une fédération, n’est-ce pas.

Fort de votre longue expérience, vous expliquez aux différents rédacteurs et lecteurs du blog qu’ils n’ont pas tout compris, que le vœu du Ministère est de regrouper tous les acteurs des danses dites de société, sous un seul et même chapeau, il importe en effet à l’Administration d’avoir le moins d’interlocuteurs possible et on la comprend bien (d’autant qu’il y aura de moins en moins de personnel dans les administrations pour discuter !) aussi avez-vous tout à fait raison de dire que la création d’une fédération de tango argentin est un travail bien inutile. Vous avez raison de le rappeler car une telle fédération ne ferait qu’ajouter un peu plus de complexité à une situation qui l’est déjà passablement, d’après la description que vous en donnez.

Enfin, il est intéressant de comprendre en lisant entre autre votre contribution du mois de mars, que présent aux origines du tango argentin en France vous avez cheminé sur une voie qui vous a été propre et qui a fort bien réussi puisque votre Institut délivre un diplôme et a obtenu la reconnaissance qu’il méritait.

Néanmoins je m’interroge. S’il peut être intéressant pour vous d’animer une grande fédération et de délivrer des diplômes, je ne pense pas qu’une telle orientation correspondent aux attentes des personnes qui se sont engagées, depuis fort longtemps pour certains, dans l’aventure du tango rioplatense et non du tango « dit argentin ».

Dans ce milieu les artistes, maestros nationaux et / ou internationaux, n’ont jamais eu recours à des diplômes et n’ont jamais appartenu à des fédérations. Tous ceux que j’ai modestement rencontrés n’affichent jamais dans leur CV la détention d’un diplôme de tango argentin et surtout ils n’en n’on pas l’intention. Si, depuis les années 1990 les acteurs du tango argentin, souvent réunis en association, se sont tournés vers eux (les maestros), c’est justement qu’ils cherchaient autre chose, un autre type d’enseignement de la danse, intimement lié à tout ce qui gravite autour, la poésie, la littérature, la peinture, la musique, la photographie. Ils cherchaient aussi un autre type de relations, quelque chose qui crée du lien social, rapproche les hommes dans un esprit de parité et non de compétition. Ils cherchaient finalement une culture pas une technique.

Par ailleurs, existe-t-il vraiment pour les acteurs du tango rioplatense une nécessité absolue d’être entendu auprès du Ministère ? Après tout depuis 15 ans de merveilleux événements ont vu le jour et ont perduré, sans fédération, sans numéro d’agrément, sans Institut, ni diplôme. Des partenariats entre les collectivités locales et les associations donnent lieu à de merveilleux événements (Lyon Festival d’un Monde à l’autre, Tarbes…..) et tout cela, ce n’est rien que du bonheur, que du bonheur et aussi beaucoup de travail.

Une fédération, un numéro d’agrément, un diplôme, une reconnaissance du Ministère, puis bientôt un numéro d’objet (pour remplacer le terme création) préalable et nécessaire avant toute initiative de création artistique : depuis 15 ans le tango argentin s’en passe fort bien et il n’a fait que se développer, parce que ce n’est pas seulement une danse à la mode, mais une culture vivante et populaire donc mouvante et en quelque sorte pas facile à cadrer, c’est un espace de liberté et de créativité qui reste ouvert peut-être plus pour longtemps ceci dit.

Ce dont a besoin certainement le monde du tango argentin c’est seulement de plus de lisibilité afin que l’on ne confonde plus les genres, le tango des rives du Río de la Plata et le tango qui a évolué vers une danse de compétition en Europe.

Alors j’ose espérer que tous ceux qui jusqu’à maintenant ont œuvré pour le tango rioplatense sans chercher autre chose que de diffuser une culture et créer du lien social sauront se mettre autour d’une table sagement et en écoutant parler les uns et les autres avant de prendre des décisions.

Il reste que je vous adresse bien des encouragements dans votre entreprise de cadrage des danses de société, en espérant que celles-ci ne deviennent pas un modèle pour le milieu du tango Rioplatense.

Elisabeth DUSSAUD

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[temps du tango] Historique charte du tango argentin, par Pierre

[repris depuis le forum du temps du tango - daté du 5 avril 2008]

Merci Stéphane de ton analyse très pertinente de la situation. Tu fais allusion dans ton intervention à la capacité de lobbying d’individus « Maîtres de danse » qui ont des connaissances très limitées en tango argentin, mais qui souhaiteraient néanmoins réglementer son enseignement. Je voudrais simplement rappeler dans quelles conditions les associations de tango ont élaboré une charte du tango argentin en 1998…..

Quelques mois auparavant en 1996, j’avais eu vent par un ami membre d’une organisation professionnelle d’enseignants de danse, qu’un intense lobbying était effectué auprès du ministère de la jeunesse et des sports et de son ministre de l’époque (le célèbre Guy Drut) pour mettre en place un diplôme obligatoire pour l’enseignement des danses de société dont le tango argentin (paradoxalement, les danses folkloriques n’étaient pas concernées, sans doute parce que le mode de transmission n’était pas considéré comme suffisamment rentable !!!)
A l’époque on préparait les jeux olympiques de Sidney (2000), et il était envisagé à l’instar de ce qui s’était passé à Séoul en 1988 avec le taekwondo en tant que sport de démonstration, de présenter la danse sportive comme sport de démonstration à Sidney. L’AMDF (Académie des Maîtres de Danse de France), qui avait une compétence certaine dans cette branche en tant qu’organisatrice de compétition et formatrice de compétiteurs, professeurs, juges… avait donc fort logiquement profité de cette situation pour essayer d’imposer sa mainmise sur le monde de l’enseignement de la danse de couple…. Selon mes sources, un décret était prêt à être signé, quand une malencontreuse dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président de la République de l’époque (Jacques Chirac) est venu contrecarrer ce funeste projet.

Ayant eu connaissance de cette intrigue, les associations de tango ont profité d’un important festival de tango qui avait lieu à l’époque (les rencontres du Sud à Toulouse) pour se réunir et proposer un projet de charte (projet visible sur ce site).

Il est d’ailleurs très intéressant de noter que la personne qui animait les débats était [--- anonyme 1 --], et qu’une des personnes qui a très largement contribué à la rédaction de cette charte était [--anonyme 2--]…..Ces deux personnes étant au centre de la polémique actuelle, [--- anonyme 1 --] en tant que chargé d’étude par le ministère de la culture d’une enquête sur la danse, et [--- anonyme 2 --] ayant mis sur pied une formation diplômante de tango argentin……

Une fois le danger écarté, suite à la non application du décret, cette charte est restée en l’état, et aucun embryon d’organisation n'a été mis en place. Le tango a poursuivi le développement que l’on sait, le plus souvent à travers des associations, mais aussi à travers des écoles de danses qui ont fait régulièrement appel à des professionnels argentins.

Quelle est la situation aujourd’hui et quels sont les dangers ?

Il semble que contrairement au dicton « l’Histoire ne repasse pas les plats », on nous resserve sur un plateau les mêmes salades qu’il y a 10 ans.

Le lobbying n’affecte plus le ministère de la jeunesse et des sports, mais le ministère de la culture, les formes sont mieux respectées, puisque les décisions ne seront pas prises par décret mais après une enquête et une étude qualifiée de sérieuse, bien que menée en catimini et portant exclusivement sur des questions fiscales … Si l’on ne veut pas que des décisions soient prises par le ministère sur la seule base de cette enquête (qui ne concerne que l’aspect très restreint de l’enseignement de la danse), il serait utile d’opposer une structure véritablement représentative du tango argentin en France…. A ce sujet, il est intéressant de lire le dossier consacré à ce problème dans le numéro 58 de La Salida. Il semble que les pouvoirs publics ne prennent en considération en tant qu’interlocuteur qu’une fédération…..

Il est donc urgent de constituer une fédération véritablement représentative du tango argentin en France dans toutes ses dimensions culturelles (musique, danse, littérature …..) et dont le but premier serait d’adhérer à une charte à discuter (du type de celle élaborée en 97) et donc excluant de fait un diplôme national. Cette fédération aurait l’avantage de représenter un panorama complet du tango argentin en France. Il faut rester très vigilant et être prêt à opposer une résistance face à des décisions qui risquent de nous être imposées de manière unilatérale, sans que nous ayons eu le temps de mettre en place une riposte adaptée…. Une seule personne missionnée par un ministère, même ayant une bonne connaissance du milieu tango, ne me semble pas qualifiée pour parler au nom de l’ensemble de la communauté tanguera.

Pierre Lehagre
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[L-30] Réponse de Christian à Muriel

Chers amis,

Je vous félicite pour le travail fait.

Je voulais vous dire ceci :
En 1989, lorsque la F.F.D., après avoir obtenu une délégation de pouvoir en danse de compétition, a eu pour mission de regrouper les associations de "danse sportive", son travail s’est étendu à toutes les formes de danses de société, c’était assez logique, Monsieur Bambuck étant plus intéressé par un nombre de participants (et de voix politiques…) des danses de bal (des dizaines de milliers), que par des sportifs qui étaient alors moins d’une centaine.

Dans le même mois (février 1990) où le tango "dit argentin" commençait à Toulouse dans mon studio (avec Henri Vidiela et Catherine de Rochas), je rencontrais à Paris le président de la F.F.D. : Edmond Linval. Ce dernier, sensible à ma passion et à mon courage au travail (et aussi très choqué par les interlocuteurs qu’il avait pu rencontrer autour des premières tables rondes, et qu’ils avaient assimilés alors à des « malfrats », sic) m’a alors demandé de créer une fédération, regroupant des associations de danses de bal de toutes sortes. Ce que j’ai fait dans les 4 mois qui ont suivi.

Cette fédération (F.N.S.D.S.) a signé un protocole d’accord avec la F.F.D., et on m’a alors demandé de fédérer, ce que j’ai fait, au point que l’agrément international pour la danse sportive (qui n’était donc qu’une petite fraction de l’ensemble des personnes concernées) a été retiré à la fédération (F.F.D.S.A.) qui ne voulait pas entrer, comme le ministère des sports le demandait, dans la F.F.D, pour être attribuée, par l’I.C.A.D. (International Council of Amateur Dancing) de l’époque, à cette même F.F.D, par l’intermédiaire de la F.N.S.D.S. Cet agrément était alors indispensable pour organiser le moindre championnat de France.

Tout cela pour dire que je peux vous faire parvenir copie des statuts de cette fédération (F.N.S.D.S.) si vous pensez que cela peut vous aider à aller plus vite. Mais pour dire aussi que vous vous confrontez là à des réflexions que d’autres ont déjà fait avancer par le passé, et qu’il me semble qu’il vous sera difficile de tout reprendre à zéro, ou peut-être un peu inutile, en tout cas beaucoup plus long.

Dernière remarque : dans votre texte que je viens de relire avec attention, il y a à nouveau, à mon humble avis, un glissement de sens et d’objet.

Tout votre texte qui reprend la mission décrite par le ministère de la culture respecte bien la demande large du ministère. Puis on y lit brutalement : « Codification du tango ». Ce qui est une restriction très sévère de l’idée de départ. Je pense qu’une personne extérieure ne réussirait même pas à comprendre ce que vous écrivez, ce qui me semble dommageable pour votre propre propos qui est pourtant important et passionnant. D’autant que je ne pense pas, comme je l’ai déjà écrit ici (mais personne n’a encore réagi),
que le souci du ministère soit de regrouper les pratiquants de TANGO ARGENTIN, mais tous les pratiquants de toutes les formes de danse « régionales et nationales, et étrangères sur le sol français ». Cela me parait pourtant très clair.

Pour dire donc que j’ai peur que vous ne fassiez un travail bien inutile en ne vous concentrant que sur une danse, le tango, et même sur un style à l’intérieur de cette danse, LE TANGO ARGENTIN, ce qui risque de mettre en échec tout votre travail, car je ne lis donc pas, dans les desiderata du ministère, une demande concernant LE TANGO ARGENTIN.

Je reste à votre disposition pour toute aide complémentaire si vous la jugez utile.

Bien amicalement.

Christian Dubar

N.B. : Rappel (car je l’ai déjà écrit ici, mais, à nouveau, personne n’a encore réagi), il y a 3 ans, Monsieur Jean-Christophe PARÉ, alors Inspecteur de la danse au ministère de la culture et en charge de la question professionnelle et du référencement du métier de Professeur de danse (classique, jazz et contemporains), m’a déjà personnellement demandé de fonder une fédération, ce que j’ai fait. Cette fédération existe donc déjà, elle s’appelle F.F.D.D.S (Fédération nationale des danses de société). J’ai posé la question par écrit, il y a trois semaines, à Monsieur Jean de Saint-Guilhem (signataire de l’ordre de mission cité), de l’utilité de demander une NOUVELLE fédération, ou de l’utilité du travail que beaucoup de gens en France ont fait ces trois dernières années dans le même créneau, et sur la demande de Monsieur Jean-Christophe PARÉ. Juste pour nous éviter, ou vous éviter, un immense travail de recensement et de fédération, qui pourrait devenir brutalement et totalement inutile, puisque refait par d’autres groupements. Je peux aussi vous faire parvenir les statuts de cette fédération déposée il y a près de trois ans, donc, sur la demande du ministère de la culture. Si cela vous intéresse. Amitiés, CD
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[L-29] Compte-rendu de la réunion des associations du 30/03/2008 à Paris, par Muriel (temps du tango)

Compte-rendu de la réunion des associations du 30/03/2008
Participants:
Association « Abrazo » de Nimes (Robert Canonne)
Association « ACIA » de Nogent sur Marne (Ludovic Mjamed)
Association « El Caminito » de Saint Etienne (Leonardo Basmadyian)
Association « Etoile Argentine » de Paris (Mariana Bustelo)
Association « Les Barjos du Tango » du Mans (Armelle Leroi)
Association « Les Fondus du Tango » d'Aix les Bains (Suavet Christian)
Association « Le temps du Tango » de Montrouge (Philippe Leygue, Catherine Charmont, Pierre Le Hagre, Marc Pianko, Francine Piget, Muriel Collignon)
Association « Pari Tango » de Bagneux (Michel Kizilian)
Association « Pasional » de Montpellier (Christian Glaize)
Association « Plaisir Tango » de Nancy (Pierre Canals)
Association « Tango Bueno » de Laval (Marie-Christine Robin, Jean-Claude Chadaigne)
Association « Tango Duo » de Chamonix (Marie-Odile Mermillod)
Association « Tanguito Milonguero » de Nevers (Isabelle Berthot, Oscar Munoz, Pierre Lepage, Monique Lepage)
Mavek Svotkowski de Paris

Ouverture de la session à 10h30.

Après les préliminaires d'usage de bienvenue et de remerciement aux personnes présentes, le contexte et les buts de la réunion ont été précisés.

*1. Contexte*
En août 2007, une première réunion avait eu lieu pour que les Associations de Tango se connaissent et échangent leurs points de vue. De ce premier échange était née l'idée de créer une « Fédération des Associations » dont le but était d'échanger des informations et de mieux se connaître.

Depuis le Ministère de la Culture a mandaté Christophe Appril, Aurélien Djakouane et Maud Nicolas-Daniel pour une enquête auprès des associations en date du 11/12/2007.

Extrait de la lettre de mandat

[...] il est demandé aux trois personnes citées ci-dessus :
* un panorama des pratiques dans le scope considéré
* les données générales relatives aux emplois
* le parcours et les compétences des personnes
* une première estimation en termes d'impact juridique.....

S. Krikorian, rédacteur en chef de la « Salida » a contacté le Ministère qui a souhaité rencontrer un organisme représentatif des associations pour discuter.

Le Temps du Tango a transmis cette information via Internet et a suscité de nombreuses réactions.

*2. Un certain nombre de « dangers » ont été identifiés* :

* Codification du Tango

Les principales réactions ont mis en évidence les points suivants :
· comment codifier la culture autour du tango ?
· comment codifier l'expression de l'âme d'un pays (culture, poésie, musique, danse, peinture etc.) ?
· comment codifier le tango lui-même alors qu'il ne vit que par l'improvisation et la diversité de ses styles (« années 50 », milonguero, fantasia, nuevo, et bien d'autres)

* Aspect fiscal

La plupart des participants ont compris qu'il y avait un sous-entendu fiscal derrière cette enquête qui pose des questions concernant le nombre d'élèves, le prix des cours, la vente de produits dérivés. L'enquête vise-t-elle à remettre en cause le statut associatif qui fonctionne pour la plupart sur la base du bénévolat ?

* Aspect diplôme

Il est considéré que la mise en place d'un diplôme national édictant ce que doit faire, doit être, doit enseigner un maestro de tango argentin est totalement incongrue, alors que ce sont la diversité des méthodes, des connaissances, du vécu, des nationalités, de la sensibilité de chaque enseignant qui fondent cet art.

Ce point a suscité une discussion, il a été rappelé qu'actuellement n'existent que trois diplômes reconnus : le jazz, la danse contemporaine, la danse classique. Beaucoup de réactions sur les forums et les blogs de tango (exp : http://diplome.tango.free.fr)

*3. Tour de table et débat*.

Après de nombreuses discussions et débats il est ressorti les points suivants :

* Association/Fédération

Pourquoi ne pas créer une association qui réunirait les autres associations ? Une des réponses a été : c'est justement le rôle d'une Fédération qui a comme membres des personnes morales.

Finalement les participants sont tombés d'accord sur le principe de la création d'une Fédération avec en soulignant :

· le besoin d'une unicité d'expression
Pour défendre la spécificité du tango argentin, face à une volonté de codification, il est impossible de le faire en ordre dispersé, il faut parler d'une même voix.

· l'urgence

Eviter de se retrouver devant le fait accompli suite aux résultats de l'enquête du Ministère de la Culture.

· Les statuts

Ecrire rapidement les statuts les plus larges possible pour qu'ils conviennent à la majorité des associations : une idée de présidence tournante a été émise.

· La communication

La nécessité que les associations communiquent entre elles sur l'ensemble de la France. D'ores et déjà un certain nombre d'associations ont déclaré qu'elles étaient prêtes à diffuser les informations dans leurs régions.
· Région Est : « Plaisir Tango » de Nancy
· Région Rhône-Alpes : « El Caminito » de Saint-Etienne
· Région Languedoc-Roussillon : « Abrazo » de Nimes
· Région Ouest : « Tango Bueno » de Laval
· Région Centre-Dijon-Orléans-Moulin-Bourges : « Tanguito Milonguero »

*Conclusion de la réunion* :

Il a été décidé :
· Le principe de la création d'une fédération
· Un appel à toutes les bonnes volontés pour y participer, l'animer (donner une âme) et pour cela faire une large diffusion du présent compte rendu (mails, courriers, blogs, forums, presse ...)

· La préparation des statuts qui devront être prêts avant le 16 avril 2008 en raison de la date de fin de l'enquête.

/Note du rédacteur : Pour faciliter les échanges je peux recueillir les propositions de statuts./

· Une réunion aura lieu à Lyon le samedi 26 avril a 14h30 à deux pas de la "place Bellecour" ! :

UGAB (Union Générale Arménienne de Bienfaisance)
12 rue Emile Zola
69002 Lyon

Lieu facile d'accès proche du métro, la place Bellecour est la mieux desservie des places lyonnaises.

· réunion dont l'ordre du jour est le suivant :
· discussion, correction, décision sur les statuts de la Fédération
· constitution du premier bureau d'au moins 3 membres (les membres du bureau de l'association « Le Temps du Tango » ne souhaitent pas faire partie du bureau), qui aura en charge
§ le dépôt immédiat des statuts,
§ de prendre contact avec le Ministère de la Culture,
§ d'informer toutes les associations
§ de recueillir les adhésions,
§ de préparer une prochaine Assemblée Générale qui recueille les propositions du maximum d'associations et d'éventuelles modifications ou compléments aux premiers statuts ...

· principe de la désignation d'un représentant de la fédération par région administrative, en charge de la diffusion dans les deux sens de l'information, de l'organisation de toute réunion d'information qu'il (elle) jugerait utile, le but étant que la fédération soit le reflet de toutes les sensibilités partout en France

Fermeture de la session à 12h.

Muriel Collignon -2008-04-04
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[L-28] Aux origines des maux et mots, par Elisabeth

1) A propos de démocratie : le pouvoir du peuple

Parce que jusqu’à preuve du contraire, le peuple (petit peuple) est encore souverain dans notre pays, si l’on accepte l’idée que le tango n’est pas seulement une danse à codifier, mais surtout et avant tout une culture populaire alors, il apparaît comme un contresens d’imposer à ce petit peuple ex abrupto une décision. Ce petit peuple ce sont ici les amoureux du tango argentin, défenseurs d’une culture populaire qui leur est chère, pour des raisons multiples.

Nous ne sommes pas si nombreux que nous ne puissions nous entendre. Et puis, nous mettre d’accord sur quoi :
- l’opportunité de créer une fédération du tango argentin
- celle de réécrire une charte et de la porter à la connaissance du ministère (lequel).
- celle d’instaurer ou non un diplôme du tango.

Pour se décider il faut être informé de façon contradictoire et équilibrée (ce qui n’est pas exactement pareil que de façon neutre). Pour se décider et agir, il faut être représentatif, il n’y a pas de légitimité à l’action sans cela.

Aussi adresser à toutes les associations de tango argentin répertoriées comme telles (je ne parle pas de la danse sportive ils feront leur sauce et défendront leur bifteck eux-mêmes), un questionnaire qui les invite à se prononcer sur les différentes questions, les informe des problématiques actuelles, des enjeux, aiderait à avoir une idée de l’opinion de la communauté tanguera sur cette question. Ce serait aussi une façon de donner la parole aux petits acteurs du tango argentin comme aux grands acteurs. Hélas malgré nos efforts pour faire connaître le blog la discussion n’est pas si élargie que cela. (Peut-être finalement tout le monde s’en fout et se contente de consommer.)

Œuvrer, agir, mais sans précipitation et avec méthode et démocratie.

2. Derrière les mots se cache le sens

Par ailleurs, et avant de coucher sur le papier un argumentaire, derrière les mots se cache le sens et un retour sur leur étymologie en dit long sur ce que nous serions amenés à faire.

FEDERER Robert 1 « Association de plusieurs sociétés, syndicats, groupés sous une autorité commune, éthym. foedus : alliance »

TLFI (Trésor de la langue française informatisé) « Le fédéralisme est un mode d’organisation dans laquelle chacun des membres dispose d’une large autonomie et délègue certains de ses pouvoirs à un organisme central. Les membres participent collectivement et non individuellement. »

DIPLOME Robert1 «1) Pièce officielle établissant un droit, un privilège. 2) Acte qui confère et atteste un titre un grade. Ethym : diplomat : décret»

TLFI « Titre grade qui émane d’une université, d’une faculté, d’une société savante, d’un corps, d’une école publique est… pour attester des connaissances et aptitudes de quelqu’un. »

CERTIFICAT / CERTIFICATION Robert1 « Assurance donnée par écrit. / 1) Ecrit qui émane d’une autorité compétente et atteste un fait ou un droit. 2) Acte attestant la réussite à un examen. Ethym : du lat certus facere : rendre certain. »

Petites conclusions

Il est intéressant de constater que l’idée de fédérer est intimement liée à celle de pouvoir et d’autorité, que pareillement, derrière l’idée de certification se cache aussi celle d’autorité « compétente ». Parallèlement au mot diplôme s’attache l’idée de droit et de privilège. Nos administrations ne s’y sont jamais trompées : chaque fois qu’elles ont
établi des certificats, des diplôme, chaque fois que des fédérations se sont mises en place, sous l’impulsion directe ou indirecte de cette administration, les enjeux de pouvoir d’autorité, les privilèges et les droits sont devenus les thèmes centraux. Est-ce cela que nous voulons pour le tango argentin ?

Une autorité, quelle autorité ? Qui sera le chef ? Pourquoi et dans quel but ? Est-ce que cette autorité peut être compatible avec l’existence d’une culture populaire qui s’attache depuis plus d’un siècle à se développer sans entraves et d’un continent à l’autre.

Humour : j’imagine bien un diplôme délivré par la Fédération française de tango argentin FFTA avec comme obligation d’être ressortissant de l’Union Européenne pour y postuler et exercer. Hi hi…….

Quiconque défend l’idée d’une fédération doit être conscient de ce que disent les mots et ne peut alors pourfendre en même temps la création de diplômes et certificats.

ASSOCIATION Robert1 «Groupement de personnes qui s’unissent dans un but déterminé. »

TLFI « Réunion de plusieurs personnes dans un but ou intérêt commun, éthym: du lat socius : compagnon. Au XIIIème siècle s’associer désigne l’action de s’allier entre compagnons. »

COORDINATION Robert1 : « Mise en ordre, agencement des parties d’un tout selon un plan logique pour une fin déterminée. Ethym : du lat coordinatio-ordinatio : mise en ordre »

TLFI « Mise en harmonie de divers services, diverses forces, différentes composantes en vue de renforcer l’efficacité. »

CHARTE Robert1 « Règle fondamentale, ensemble de principes fondamentaux.»

Petites conclusions bis

Ces mots association, coordination, charte, ne sont pas du même registre que les précédents. Allier / unir / but commun / harmonie / fondements /

On est là plus dans une optique de réunir les acteurs, dans le but de préserver le tango argentin dans son originalité, tout en recherchant à harmoniser ce qui ne fonctionne pas bien, d’en renforcer les fondements et tout cela pour perdurer sans se laisser absorber par une quelconque autorité.

Si l’on travaille sur ses fondements, sur ses bases on arrive facilement à la notion d’assise du tango argentin (appelez- cela comme vous voulez) où tous pourront s’exprimer, on retrouve le principe démocratique.

Vous l’aurez compris l’idée d’une fédé et d’un diplôme me hérissent tout comme la volonté de tout expédier tous azimuts sans avoir donné la parole aux principaux intéressés.

Elisabeth Dussaud, Montargis 08 04 08
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[L-27] Il faut vivre avec son temps, réponse à Sonia par Benoit

Bonjour à tous,

Roboratifs les appels à l'action !

Je ne suis pas très vieux dans le circuit du tango argentin (6 ans), mais j'ai connu une autre vie associative par le passé et je retrouve avec 10 ans de décalage des interrogations qui se ressemblent fort qui mèlent à la fois une certaine vision de notre activité, une transition douloureuse entre un monde façonné par l'associatif vers un mode de relations plus commerçantes, le tout chapeauté plus ou moins par une administration avec sa propre logique.

La vision du tango qui transpire des différentes contributions déjà déposées sur le blog - qui représentent plus de 60 pages au 5 avril 2008 - est concordante: le tango dont nous parlons est le tango argentin, celui qu'on danse en bal et pour les chanceux à Buenos Aires. Les liens donnés par Sonia (voir son mail du 7 avril) ne correspondent pas à ce tango-là. A partir de cette simple description de notre activité exprimée dans le blog, chacun peut la vivre plus ou moins intensément avec des mots qui peuvent paraître
naïfs ou rêveurs devant les magnifiques publicités à danser. Qu'importe, l'important est de se retrouver sur une piste de danse sans numéro dans le dos, et de pouvoir danser des heures sans penser à la note ou au passage à TF1, peut-être que cette remarque contribuera à diminuer le blues de Sonia.

Quant à agir sans réflechir, pourquoi pas ? J'ai eu appris à la faire à l'armée, ça évite d'avoir peur de se faire tuer, mais il faut dire que ce n'est pas trop le genre de méthodes de travail aux endroits où il y a des enjeux et là, j'ai l'impression qu'il y en a, qui ne sont ni un combat d'arrière-garde ni, je l'espère, des péripéties du monde associatif. Sonia a raison de signaler que nous sommes peut-être à l'aube d'une mutation sur au moins 2 points:

- "le tango argentin est-il en train de s'extraire du ghetto associatif ?"
(j'exagère un peu et je m'excuse d'avance auprès de ceux qui pourraient être choqués),

- le sujet de blog (qui porte sur la notion de diplôme de prof de tango) avec la question piège de la légitimité "qui est apte à désigner untel ou untel comme pouvant enseigner le tango ?" L'état, via l'administration avec sa propre logique ? Les associations avec chacune leur propre logique ?, tout un chacun avec chacun sa propre logique ? Ceux qui savent danser parce qu'ils savent danser ? Ceux qui savent pas danser parce qu'ils sont les plus nombreux (j'ai vu passer des appels à la démocratie...) ? Nous-même parce qu'on a lancé ce blog ?

Dans les deux cas, ces questions se posent pour une raison commune, me semble-t-il: la création d'un marché qui commence à ressembler à quelque chose, là-aussi le mot peut choquer mais il peut servir à comprendre ce qui se passe. Il peut servir également à trouver comment évoluer si on accepte de reflechir.

Dans le sujet du diplôme, la contrainte est de ne pas casser ce qui marche déjà, pas pour protéger tels ou tels intérêts, mais parce que jusqu'à présent ce système informel s'est adapté en permanence et que le résultat n'est pas si mal que ça: chacun peut danser avec chacune dans tous les coins de la planète tango, les pionniers ont plus que réussi sur ce plan-là, même s'ils n'ont pas pris la peine de courir les ministères.

En fait, la formation tango est déjà évaluée: Le bal tango est notre propre jury, c'est lui qui nous indique si on "est dedans". Le système de formation est donc globalement orienté pour cet objectif, même si chaque prof ne veut pas le savoir ou plus grave, s'il ne le sait pas. Introduire un système de certification/diplôme risque de réduire le rôle du bal à néant si l'on n'y prend pas garde, du coup le tango ne sera forcément plus le même et retombera à terme au niveau des magnifiques publicités à danser qui donnent
tant le blues.

Une autre caractéristique du tango, au moins celui que j'ai rencontré ces dernières années, est qu'il correspond aussi à une fonction artistique en ce sens qu'il permet d'exprimer ses émotions avec son corps et ses mouvements: c'est de la danse, pas de la gymnastique ou de la rééducation psycho-motrice. Rien que de très banal que j'ai mis des années à comprendre et à ressentir grâce au bal encore une fois et aux différents intervenants que j'ai eu la chance de rencontrer. Même ceux qui sont tellement ringards au regard des magnifiques publicité à danser, qu'ils sont morts insistent tous là-dessus: "si vous n'avez rien à exprimer, ne dansez pas le tango", et un simple coup d'oeil sur leur vie indique que ce ne sont pas franchement des intellectuels, mais ils vivent leur tango, pourquoi se priver de leur expérience ?

Le tango de bal est donc une expression artistique que d'autres ont bien mieux décrit que moi (ex. Robert(blog, 21 février), mail privé de Michel et Sabina (Fevrier)) et qui en plus est à la portée de tous. A part le show et la compétition, existe-t-il un autre tango que le tango de bal ? Pour l'instant je n'en ai pas l'impression, après plus de 150 ans d'évolution, la probabilité qu'il en apparaisse une nouvelle forme est assez faible, sauf à considérer le tango virtuel ( YASD pour Yet Another System to Dance, référence http://www.yasd.fr/ citée par Sonia) comme une évolution.

Introduire un système de diplôme là-dedans est tout de même assez proche de jouer avec le feu, mais gardons confiance,

Bonne journée à tous,

Benoit de Gentile
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[L-26] Avis de Christian

Je viens de lire l’intervention de Stéphane (avant même que le texte que j’ai expédié ce jour ne soit publié).
Je suis tout à fait d’accord avec lui.
Mais ma pensée est allée là :
— Quelle merveille que tant de gens soient à ce point passionnés par la danse de couple (le tango en l’occurrence), et qu’ils veuillent bien discuter grâce à Internet et échanger dans une si grande tolérance et avec tant de sincérité !
Je rêve que de tels échanges aient lieu à propos de la salsa, du lindy-hop, de la valse, du cha-cha-cha, du rock, de la samba… Des danses folkloriques… Et j’en passe.

Félicitations et merci d’écrire aussi sereinement, tout en gardant votre authenticité.

J’attends la suite avec impatience.

Christian Dubar
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[L-25] Contribution de Christian

Toulouse, le 2 avril 2008

Bonjour,

Suite aux dernières lectures que j’ai faites sur ce blog, Il y a quelques remarques que je souhaite soumettre à la discussion.

1 — A la suite de l’une de mes propositions de début mars (voir texte ci-dessous), je n’ai remarqué qu’une seule personne ayant repris ma réflexion sur la terminologie « OBLIGATOIRE ». J’en suis très surpris, car il me semble que toutes les réflexions, mais surtout toutes les éventuelles décisions qui pourraient en découler, de part et d’autre, seront fondamentalement conditionnées par ce choix des concepts qui doit vraiment être fait en amont.

2 — Je trouve que la plupart des discussions, sur ce blog, sont, à tort, restreintes au tango argentin. Cela me semble un grand dommage (sans vouloir déplaire aux passionnés tangueros et tangueras). Il me semble que beaucoup de ceux qui ont écrit (la majorité), ont mal lu te texte du ministère :

« L’étude sur l’activité professionnelle d’encadrement des pratiques de danses régionales ou nationales de France et du monde sur le territoire français. »

J’en déduis donc les erreurs suivantes, à mon humble avis :
· La RÉDUCTION, donc, de cette étude au tango argentin. Cela me semble très clair : je ne pense pas que le ministère puisse être plus précis : voilà son BESOIN ;
· L’EXTENSION de cette étude au milieu amateur ; le texte dit : « l’étude sur l’activité professionnelle d’encadrement ». Cela me semble clair aussi, même si l’institution a besoin de savoir combien de pratiquants sont concernés aussi, cela semble évident.

Par voie de conséquence, il y a erreur, à mon avis, sur le champ d’investigation qui a été choisi et réduit aussi : il n’est question sur ce blog que de la fenêtre très étroite des
associations, et non pas du secteur professionnel pris dans son ensemble ;

Et les écoles ? Pourquoi a-t-on expédié un questionnaire aux associations de tango argentin, alors qu’il aurait fallu d’abord questionner les quelque 3000 écoles de danse de France répertoriées par le ministère ?
· LA NON-PRISE EN COMPTE de la recherche profonde (et logique) du ministère qui tente de savoir si le métier de Professeur de danse de société est un VRAI métier duquel on peut tirer les subsides nécessaires et suffisants pour vivre de son métier.

Or, en ne montrant, par ces discussions sur le principe associatif (qui, fondamentalement, n’est pas, un principe de commerce ni de vente de services lucratifs), les protagonistes de ces réflexions NOIENT totalement les argumentations qui, bien que rares de mon point de vue, concernent réellement le sujet de la PROFESSION.

Sauf erreur de ma part, notre institution ne cherche pas à savoir combien de ménagères en France font de bons gâteaux, mais cherche à recenser si le métier de pâtissier est un vrai métier digne de certification professionnelle. Tout en cherchant aussi à avoir combien de Français consomment des pâtisseries venant de ces professionnels.

De plus, il me semble évident aussi que ce travail de recensement national devrait incomber à notre ministère de la Culture. Nous le savons depuis des décennies. Et j’admire cette équipe qui a accepté bien gentiment de se laisser embarquer dans une telle aventure, et qui, si on peut critiquer mille choses, est toute de même, grâce à son travail, à l’origine de toutes ces réflexions dont certaines sont passionnantes et TRÈS IMPORTANTES. Mais qui devraient incomber à une institution extérieure, et non à un groupement auquel on pourrait toujours reprocher d’être juge et partie, surtout s’il ne s’occupe que de sa propre passion : le tango argentin.

Je me permets de redire qu’il nous faut, tous, ENSEIGNANTS PROFESSIONNELS, apprendre à écouter, à lire (les textes du ministère), à réfléchir calmement, à nous exprimer clairement, à écrire lisiblement. Et surtout à sortir de ce petit esprit très franchouillard qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, qui ramène tout à lui, qui est apeuré des qu’il s’imagine perdre un bout de sa liberté, qui ne sait pas parler d’argent (sauf quand ça concerne celui des autres), qui manie avec brio l’accusation, avec finesse la critique, et avec volubilité le dénigrement.

Il est temps de montrer qui sont ces PROFESSIONNELS DES PRATIQUES DE DANSES RÉGIONALES OU NATIONALES DE France ET DU MONDE SUR LE TERRITOIRE FRANÇAIS, leur envergure, leur qualification, leur parcours, leurs compétences, le panorama de leur pratique (texte du ministère), leur réalité juridique et financière. Et
éventuellement combien nombreux sont les pratiquants qui fréquentent nos cours.

Et enfin, je le répète, il faudra montrer et démontrer que ces PROFESSIONNELS ACTUELS ne correspondent plus, en 2008, à l’image de ce métier (vieux de 150 ans) que certains professionnels ont malheureusement donnée dans la deuxième partie du XXe siècle : un ensemble incohérent de personnes fières d’elles-mêmes, inattentives, incontrôlables (même par notre service des impôts), à l’opposé du savoir-vivre qui a toujours été attaché à la pratique de ces danses, à l’attitude mafieuse, qui pratiquaient
sans amour-propre et sans honte l’entente sur les pris, la distribution des aires géographiques et la délation, mélangeaient l’enseignement de la danse et la compétition sportive, et à l’occasion de laquelle ils étaient capables de se battre à mains nues. Et cela n’est qu’une rapide description de cette ancienne détestable image du professeur de DANSE DE SALON, qui nous colle tous à la peau, et dans la France entière

Je me doute du fait que ce type de portrait très connu dans le métier depuis 50 ans, a fait un énorme tort à nos métiers de professeurs de danse, et nous payons tous aujourd’hui, malheureusement, le prix fort, prix très lourd à payer pour qu’une institution comme le ministère de la Culture commence seulement à être attentive à notre métier, qu’elle a toujours jugé MINEUR (face « aux Belles Danses »), alors qu’il correspond presque toujours à une grande passion, à la fois des enseignants, mais aussi de leurs élèves.

Mais ne retournons pas cette passion contre nous, mais tâchons au contraire de montrer combien elle nous lie. Et combien elle nous lie à des centaines de milliers, si ce n’est des millions, de pratiquants en France.

Bien à vous tous et toutes.

Christian Dubar

N.B. : Depuis 5 ans, date à laquelle notre Institut a reçu reconnaissance de la part du ministère de la Culture pour l’enseignement des danses de société (dont le tango argentin), nous sommes plusieurs à travailler sur cette certification, qui rejoint totalement vos interrogations de cette année. Bienvenus au club ! Et avec plaisir sincère.
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[L-24] Réponse de Pierre à Sonia

Bonjour,

Je sais que par les temps qui courent, l'agitation sert de politique. Dire que "la réflexion paralyse l'action" est donc très porteur. Tout un chacun est à même de comprendre que pour être efficace, il faut agir. Cela tombe sous le sens. Mais, peut-être faut-il aussi oser aller à contre-courant et ajouter que parfois aussi, "l'action paralyse la réflexion". Grâce à cela, nous avançons au moins sur un point : nous avons en commun de détester la paralysie. Nous voulons être "efficaces".

Malheureusement, nous devons maintenant nous entendre sur ce que nous entendons par efficacité. Si je comprends bien Sonia, grâce à une Fédération (sous entendu, donc fini les conflits et les chamailleries improductives), le Ministère (probablement redoutant un mouvement de masse risquant de paralyser (encore la paralysie) le pays) reculera et abandonnera toute prétention de certification et autre velléité diplômante. S'il ne recule pas vraiment, il pourra au moins engager le dialogue, et grâce à cela, nous pourrons nous faire entendre. Bien entendu, c'est comme cela qu'aujourd'hui, pas à pas, le Gouvernement recule. C'est bien connu.

De surcroît, plein de bonne volonté et de sollicitude, le Ministère réclame une fédération pour parler avec nous. C'est précisément ce "nous" qui lui pose problème car c'est un "nous pluriel". Il réclame un peu d'ordre (l'ordre est un parent proche de l'efficacité, on le sait bien). Il suggère donc la "fédération" de façon à ce que "nous" (enfin réunifié), parlions "d'une seule et même voix". Nous serons alors extrêmement efficaces, car à l'instar de bien d'autres fédérations nous pourrons franchir les portes des Ministères. Fini le rêve, la chamaillerie, le temps des pionniers...

Et si cette "efficacité" là se traduisait par un coup de poignard porté au tango argentin ? Après tout, on pourrait se poser un moment, et y réfléchir. Pas pour cesser d'agir, mais pour agir avec précaution.

Je ne vais pas me lancer dans l'histoire du tango, mais si nous disons encore que le tango est une culture populaire et vivante, c'est que JAMAIS personne n'a osé (ni pu) dire ce qu'était au juste le tango. On a cherché dans les origines. On est allé alors à Buenos Aires, mais malheureusement il a fallu repartir aussitôt en Afrique, en Europe, en Amérique centrale, en Amérique Latine. Mais, manque de chance, on n'est jamais arrivé à "démétisser" le tango, à découvrir quelle était son essence. D'où des querelles sans fins dont la plus célèbre est celle qui a tourné autour de Piazzolla lorsqu'il a joué avec son quintette. Mais cette querelle ne s'est jamais terminée, et il y en a eu ensuite (et avant aussi) des légions.

Mais après tout on pourrait peut-être changer de focale et voir dans la controverse, le conflit, non pas un défaut mais une grande qualité. La qualité de ce qui est non pas académique mais populaire. Et si le tango ne pouvait se développer que grâce à une très grande diversité d'approches, de styles, d'hésitations, d'errements etc. ? Et si être efficace c'était précisément, préserver cette diversité malgré les chamailleries ou plus encore, grâce à elles ? Après tout, il n'y a que la mort qui mette un terme aux conflits. Le vivant a au contraire besoin de diversité. Etre efficace dans ces conditions, ce ne serait pas réduire la diversité et les conflits qui vont avec, ce serait tout faire pour maintenir cette éclatement des positions, des points de vues, des approches, des "écoles" (pas au sens d'école de danse), en d'autres termes maintenir à tout prix l'artisanat et le bricolage etc. (En cela l'initiative prise par une école de Marseille de délivrer un diplôme ne me gêne nullement, à partir du moment où ce n'est pas un modèle qui doit
s'imposer. )

L'ennui c'est qu'un tel projet ne colle pas avec celui de la Fédération, puisque la Fédération est là pour parler d'une seule voix. Et si elle ne parle pas d'une seule voix (ce qu'on peut anticiper sans risque), alors il y aura chamailleries et conflits, et à terme plusieurs fédérations, et beaucoup de temps perdu à rapprocher les fédérations pour créer une confédération et ainsi de suite.

Doit-on pour autant renoncer ? Je ne le pense pas. Mais probablement, en essayant de déplacer les enjeux. L'enjeu pour nous aujourd'hui - du moins me semble-t-il et là je suis pratiquement sûr que Sonia est d'accord avec moi - c'est de donner une image culturelle du tango (tous les ingrédients sont là pour le faire) . Et cette image ne peut-être qu'une mosaïque pour laisser au tango son caractère populaire et vivant. Je pense que nous devons nous atteler à cela en ayant en tête que ce ne sont pas les dorures du Ministère qui nous intéressent, mais tout ceux qui sont dans le tango actuellement et ceux qui ne manqueront pas d'y tomber un jour ou l'autre dans les années à venir.

Nous devrions donc saisir l'étude en cours qui vise - grâce à la "science" devant laquelle on s'agenouille car elle est investie, statistiques aidant, d'une dimension sacrée - à nous révéler si oui ou non il y a lieu de créer un diplôme et un certificat, nous devrions donc saisir cette opportunité pour donner une toute autre image du tango. C'est pourquoi je pense que la charte serait un bon outil, car un outil vraiment minimaliste, qui pourrait partir du constat que le tango est une culture vivante et populaire et que c'est cette culture qu'il faut préserver en garantissant sa diversité. (Déjà dans la charte existante il est dit que le tango est incompatible avec le diplôme et la standardisation)

Evidemment, comment travailler sur cette charte ? Et bien non pas avec une fédération (dont par définition le caractère est durable), mais avec une "coordination" qui se dissoudrait une fois la charte formalisée. Cela réduiraient les enjeux de pouvoir.

On me dira que la coordination ne sera jamais reçue au Ministère. Peut-être. Mais depuis quand est-ce au Ministère d'imposer la forme organisationnelle
d'un mouvement issu de la société civile ? (depuis toujours dirons les mauvais esprits) Ne voit-on pas que derrière la fédération, il y a la certification. Ne voit-on pas que ce qui se cherche au travers de ce diplôme et de cette organisation, c'est que quelqu'un, quelque part puisse définir (enfin) ce qu'est l'essence du tango ou bien ce qu'il doit être ? Ne voit-on pas qu'une telle efficacité serait en fait un nouveau coup porté au tango ? Ne voit-on pas le risque de tuer la poule aux œufs d'or ?

Toutefois je reste optimiste, je me dis que c'est peut-être à force de coups qui lui sont portés depuis plus d'un siècle que le tango se développe de
part le monde... Mais bon, Ce nouveau coup là, n'est peut-être pas si violent que ça. Il y a eu pire dans l'histoire. Et puis je sens que le mouvement est lancé. Et qu'il y aura probablement une fédération. Il n'y a qu'à espérer que les associations hors fédération pourront continuer leur développement artisanal...et pionnier...

Bien amicalement.

Pierre Vidal-Naquet

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Lettre ouverte: Apprenons à danser le tango, d'après Tété (9 janvier 2006, http://tangopassion.fr)

[Lettre ouverte du Maestro Tété : Apprenons à danser le tango (traduction libre par Bernard-Yves Cochain), sur le site http://tangopassion.fr/docs/esta_es_una_carta_abierta_del_ma.htm]

Aujourd'hui, 9 janvier 2006, avec toute l'affection et le respect que j'ai pour vous, j'aimerais vous demander quelque chose. Ce n'est pas un reproche, pour qui que ce soit. Ce que j'aimerais, c'est que les jeunes et tous ceux qui dansent le tango comprennent mon point de vue : Il n'est point besoin de travestir le tango, en aucune manière, car cette musique, si passionnée, nous donne vie, énergie, plaisir et ainsi nous donne des sentiments meilleurs. Depuis le temps que je vois des danseurs et des professeurs, je pense qu'il ne faut pas qu'il persiste autant d'erreurs dans l'enseignement et les démonstrations. Mon sentiment est que la musique est la base principale du Tango. Il faut ensuite apprendre à danser avec elle, dans le respect de l'équilibre et du rythme (cadencia). Je ne peux pas affirmer que la technique n'existe pas quand on danse, mais je crois qu'il serait profitable que l'on enseigne à danser plus librement, pour soi même... Là est le plaisir. Personne ne nous méjuge en nous regardant danser entre-nous deux.

En cela, je dis que beaucoup travestissent le tango en ce qu'il n'est pas réellement. Il est avant tout musicalité et ne se préoccupe pas initialement des pas. Nous ne devons pas commettre l'erreur d'oublier d'enseigner comment marcher sur différents rythmes en harmonie avec chaque orchestre. Trop de personnes qui enseignent le tango devraient d'abord apprendre à le danser pour ensuite pouvoir enseigner en donnant tout de soi. Ainsi, ils ne trahiraient pas leurs élèves, ni ne nuiraient à leur réputation de professeur.

Le tango n'est pas une marchandise, contrairement à ce qu'en font beaucoup. Le tango fait partie de notre vie, partie de nos ancêtres, pères, mères, frères, amis. Il est notre vie. Nous ne devons pas persister dans l'erreur. Il faut reconquérir, celui que nous perdons, faute de le respecter.

Chers amis, danseuses, danseurs, l'enseignement du tango est un travail supplémentaire dans votre vie. Par respect pour vous-même, vous feriez mieux dans vos démonstrations de danser plus de tango et faire moins d'acrobaties, de ballet et de ces choses qui ne sont pas du tango. Je ne puis croire qu'avec les démonstrations vous entriez en compétition en sachant que chaque couple doit créer son style. De plus, on ne devrait pas danser sur de la musique qui n'est pas du tango. Ainsi, on ne trompe personne, pas même soi.

Voici un conseil pour la communauté tango d'Europe et du reste du Monde : Il me plairait que vous ouvriez les yeux sur la pédagogie de la danse, en particulier les organisateurs de stages et les professeurs. Avec toute mon affection, j'aimerais qu'ils sachent que quand ils organisent quelque chose, ils se doivent d'inviter les meilleurs danseuses et professeurs pour pouvoir enseigner comme il se doit. Sans musique, rythme, posture et équilibre, les pas ne servent à rien. Pour cela, il faut des danseurs authentiques. Alors, enfin, du fond de mon cœur, avec un soupçon de tristesse, je voudrais que vous y pensiez. Si vous avez quelque chose à me dire, j'aimerais que vous le fassiez, à travers une revue ou ailleurs, où que ce soit. Si vous souhaitez vous plaindre, parlez-moi, je vais au bal, voyez-moi, parlez-moi, demandez-moi. Je vous répondrai à tous. N'ayez crainte. Je ne laisserai personne sans réponse, mais s'il vous plait, changez de pratique, que nous soyons tous heureux. Il faut que nous puissions danser le tango en étant nombreux et heureux, sans plus vendre de mensonge à qui que ce soit. Je vous envoie un baiser et vous étreints tous en espérant que cette année qui commence sera la plus heureuse pour tous. Merci.

Tété

PS : Mon unique crainte est que vous continuiez à vous tromper, cela blesse... Pardon

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Carta abierta del Maestro Tete : Aprendamos a bailar el tango

Hoy, 9 de enero del 2006, quisiera pasar a pedirles algo con el cariño y respeto que siento por todos ustedes. Esto no es un reproche para nadie, yo lo que quiero es que la juventud y todo aquel que baila tango entienda mi motivo: No hay que disfrazar al tango bajo ningún punto de vista, porque esta música tan apasionante nos da vida, energía placer y así nos sentimos mejor. Después de muchos años de ver bailarines y maestros, pienso que no puede haber tantos errores en la enseñanza ni en las exhibiciones. Paso a contarles cual es mi idea. Siempre supe que la música es la base principal del tango. También es aprender a caminar con ella, teniendo equilibrio y cadencia. No podría decirles que no hay una técnica cuando se baila, pero sí que seria mejor que se enseñara a bailar mas libremente, para uno mismo...ahí esta la diversión. Nadie nos compromete mirándonos porque bailamos para nosotros.

En esto digo, pienso que muchos están disfrazando al tango de algo que no es verdad, porque el tango es música y no se empieza por los pasos, ni tenemos que cometer el error de no enseñar como caminar diferentes compases musicales para reconocer cada orquesta. Mucha gente que esta enseñando tendría que aprender primero a bailar tango, para poder enseñar dando todo de si mismo, para no defraudar a sus alumnos ni dañar su imagen como profesor.

El tango no es un negocio, aunque muchos lo vean así. El tango es parte de nuestra vida, parte de nuestros abuelos, padres, madres, hermanos y amigos. Es nuestra vida. No deberíamos equivocarnos tanto y tendríamos que volver a conquistarlo, ya que lo estamos perdiendo por no respetarlo.

Queridos amigos, bailarinas, bailarines, como esto que hacen es un trabajo mas en la vida de uno , por respeto a ustedes mismos, en sus exhibiciones seria bueno que bailaran mas tango y menos acrobacia, ballet o cualquier cosa que no sea tango. No quiero creer que también con las exhibiciones compiten; sabemos que cada pareja debería crear su estilo, y además no se debería bailar música que no es tango. En eso no se mientan a ustedes mismos ni a la gente.

Y para la comunidad tanguera de Europa y el resto del mundo, les doy un consejo: me gustaría que abrieran los ojos acerca de cómo aprender a bailar, principalmente a los organizadores de stages y a los profesores, con todo mi cariño, quiero que sepan que, cuando se organiza algo, se trata de llevar los mejores bailarines y maestros, para poder enseñar como es debido. Sin la música, la cadencia, la postura, el equilibrio, de nada sirven los pasos, y para eso necesitamos maestros y profesores auténticos. Así que, bueno, desde el fondo de mi corazón, con un poco de tristeza, me gustaría que ustedes lo piensen y , si hay algo para decirme, me gustaría que lo hicieran, ya sea por medio de revista o por donde sea, si quieren quejarse, háblenme, yo voy al baile: me ven, me dicen, me preguntan, yo contesto\u2026Les voy a contestar a todos, no tengan miedo, que no voy a dejar a nadie sin contestar, pero por favor, cambien el sistema, pongan un sistema donde todos seamos alegres, donde podamos bailar el tango , donde seamos felices y donde podamos tener mucha mas gente, sin venderle ninguna mentira m á s, yo desde ya les mando un beso y un abrazo a todos ustedes y espero que este año que ha empezado sea el más feliz para todos. Gracias,

Tete

P.D: Mi único temor, es que sigan equivocados; que lastima...perdón.
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[L-23] par Sonia

Bonjour,
La reflexion paralyse l'action. Pendant que certain se posent des questions pour savoir s'il faut s'organiser ou pas, du genre un pas en avant et trois en arrière, ou parlent d'une charte qui s'apparente, en termes d'efficacité, aux badges de nos sportifs pour les jeux olympiques (les chinois doivent être morts de rire), le monde bouge. Fini le temps où le Tango Argentin était le fait, marginal, de quelques associations dévouées! Maintenant tout le monde fait du Tango Argentin. plutôt mal que bien, quoique ... Les professionnels de danse de salon partent à Buenos Aires, des Fédérations puissantes et lobyistes s'organisent, et au train où vont les choses, surtout si il y a une volonté de "cadrer" les dérives de la 1901, il y aura plus de professeurs de danse de salon à se réclamer du Tango Argentin, que d'Associations. Les Fédérations sportives s'en mêlent et multiplient les Championnats. que croyez-vous qu'il va se passer au Ministère ? D'un côté des gens organisés, puissants, connaissant le milieu de la danse et fréquentant les politiques depuis longtemps, et de l'autre une poignée d'intellectuels discutant du sexe des anges ...

La Danse Orientale qui a le même problème, s'est montée dans l'urgence sous statut fédératif, et du coup a été reçue en délégation au Ministère quelques semaines après : c'est le seul moyen d'être entendu.

Je vous laisse méditer sur quelques liens internet, parmi des dizaines et des dizaines.
Quel Tango voulez-vous ? Celui qu'on aime ? Alors il faut bouger, mais de façon efficace.

Quelques liens qui donnent à réfléchir :
http://www.danse-terisse.fr/www/championnat/
http://www.coursdedanse-suky.com/2007-2008/suky_CDDM2007-2008.pdf
http://www.sport.fr/hiver/pat/Championnat-de-France-premiere-journee-107952.shtm
http://pageperso.aol.fr/__121b_Q2J1TaUl/N1v3mCUrGO1yyJVQSQiP7FG0Ig3dmDrQ5Q=
http://www.expresion-salsa.com/profil.php?pg=pro
http://studio-latino.com/CV%20marina.htm
http://www.yasd.fr/
http://www.danseaufrere.fr/?menu=danses_tangoargentin
http://www.ido-france.com/
et il y en a des dizaines et des dizaines ... et vous croyez que les débutants voient vraiment la différence ?

Maintenant qui croyez-vous que le Ministère va écouter : quelques assos qui se chamaillent sur la façon de non-agir ou des fédérations organisées avec plusieurs dizaines de milliers d'adhérents, et des structures internationales ? Arretez de rêver ! L'époque des pionniers du Tango Argentin est finie.
Et si un Diplôme est mis en place, qui va organiser la formation ? Toutes les fédérations de danse de salon et sportive ont déjà, en place des formations et des brevets fédéraux de Tango Argentin ... C'est pas le vrai ? Qui va le dire ! Et la différence avec un diplôme ? Aucune!

Dernier point, le Ministère de la Culture a fait monter la Fédération Française de Danse pour avoir un interlocuteur unique et surtout un délégataire unique. s'il y a la moindre réglementation, la FFD sera délégataire (On a vu le b...en Danse classique). Hors la seule composante concernant la danse de couple de loisir et de compétition, c'est le CNDS : Comité National de Danse Sportive. Vous ne croyez pas qu'ils pourraient être intérréssés à la création d'un diplôme obligatoire ... dont ils assureraient, bien sur, la formation ...

Il y a urgence à s'organiser de façon efficace, mais vraiment efficace !
J'avoue, en conclusion, que j'ai un peu le blues et que je suis un peu pessimiste, car je suis persuadé que le Tango Argentin est déjà parti, alors "la charte et la coordination que l'on dissout àprès ..."

Pierre, tes textes repirent l'intelligence et l'amour du tango, mais je ne crois pas que tu aies bien pris conscience de la réalité de ce qui se passe en ce moment.
Il faut être plus incisifs. Je reste persuadé qu'une fédération s'impose dans les plus brefs délais pour représenter et défendre notre spécificité auprès des pouvoirs publics.
Les coordinations étudiantes se dissolvent, et les réformes passent pendant l'été, la CGT est toujours là depuis des décennies, et participe toujours aux négociations.
C'est la structure de notre société qui l'impose, on ne la changera pas. La fédération à créer me parait incontournable ... et le temps presse.

Sonia
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Contribution de Fred

[liste de diffusion tanguero]
Belle intention et belle action. Merci.
J'espère que les débats seront sereins.
Pour ma part, je suis parfaitement contre une "officialisation" des diplômes... On voit déjà ce que donne l'officialisation générée par le pouvoir du fric...
Dans les danses standards, la même démarche a été faite. Résultat des courses: un schisme terrible entre les pro-pour et les contre, + un relatif bordel au niveau des compétitions, so on.
Dans tous les cas, ce qui reste constant, diplôme officiel ou pas de diplôme: les dénigrements,les louanges, et le fait avéré que tout le monde n'est pas d'accord, ni sur le style, ni sur la pratique, ni sur l'éthique... Je ne vois vraiment pas comment à partir de là souhaiter "uniformiser" le tango. Et surtout pourquoi s'embarrasser d'une référence normative supplémentaire? Il y en a déjà bien assez dans la vie de tous les jours.
Même démarche au niveau européen. Le coût de la normalisation et des règlements qui en découlent est celui-ci: la perte du savoir-faire, la disparation des goûts, des terroirs et j'en passe.
Je pense très sincèrement qu'un niveau d'une pratique de loisir, le public est apte à faire son choix. Chaque école ou association qui le souhaite pourrait mettre en place et proposer son diplôme. Sa validité se fera de par la réputation et la notoriété qu'elle sera apte à développer. De la même façon que nous voyons des intervenants de stage avoir une meilleure réputation que d'autres. Enfin, nous sommes capables de choisir le style et l'école qui nous conviennent. Un "permis de conduire le Tango" étatique, unique ne me semble pas souhaitable. Comment éviter le "despotisme" qui ne manquerait probablement pas d'en découler? Comment éviter une "uniformisation des styles et des sensibilités" qui ont amené les danses standards où nous les voyons au niveau professionnel? Quid des 2 plus belles qualités du tango argentin: la spontanéïté et l'improvisation? On tendrait de plus en plus à des performances chorégraphiées. Même si la chorégraphie peut se révéler indispensable à un certain niveau, je ne me vois pas vivre le tango avec cette approche et une démarche standardisée.
Le tango argentin a échappé à la standardisation jusqu'à aujourd'hui. Constat: des courants et des genres se créent encore, en danse comme en musique. Peut-on en dire autant des danses dites "standards" en terme de créativité ? Je ne le crois pas, pour ce que j'en ai vu.

Fred
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[L-22] Re: Lettre ouverte, par Pierre

Bonjour,

Je suis entièrement d'accord avec Claire. Je pense qu'au point où on en est, il faut maintenant aborder les choses sur un mode positif. On peut dire qu'il y a un large consensus (mais probablement pas l'unanimité) contre le diplôme et la certification quand bien même ceux-ci prendraient la forme d'un "certificat d'aptitude" délivré par une "Académie" portègne, comme le propose Marc dans la prochaine Salida.

Je crois qu'il serait donc intéressant de laisser (pour le moment) le débat sur ces deux questions pour s'engager dans la voie que propose Claire : mettre en évidence tous le travail des associations dans le domaine de la diffusion et la promotion du tango comme culture, et le cas échéant, voir comment le Ministère de la Culture pourrait aider un tel mouvement.

Cela passe par un recensement de ce qui se fait, dans un premier temps en France et ultérieurement en Europe. Les revues La Salida et Tout Tango pourrait peut-être nous aider dans cette recension. Après tout, pourquoi pas proposer à chacune de ces deux revues de sortir un numéro spécial sur ce sujet ?

Dans un second temps, élaborer une Charte (sur le modèle de celle sur laquelle avait travaillé Christophe il y a une dizaine d'années et qu'on peut retrouver sur le site du Temps du Tango). Puis proposer cette Charte à la signature des associations françaises (et pourquoi pas à tous les "maestros" argentins que nous invitons à longueur d'année en France).

Dans un troisième temps, présenter cette Charte au Ministère.

Je pense que l'idée de Fédération devrait vraiment être abandonnée, car le Tango comme culture populaire ne peut se développer que grâce à la diversité (au risque d'errements inévitables, mais ne l'oublions pas, le tango est avant tout une "certaine façon de marcher" et c'est donc dans le cheminement qu'il peut s'enrichir). Une Fédération ferait à terme le lit de la certification (plus les nombreux conflits à venir, les querelles intestines ou inter-fédérations. Il est préférable de danser ou d'écouter du tango plutôt que de sombrer dans la bureaucratie).

Par contre, on pourrait peut-être créer un "Coordination inter-associative" dont la mission serait uniquement de produire cette Charte. Elle se dissoudrait une fois la Charte écrite.

Le blog pourrait vraiment jouer un rôle dans cette dynamique.

Je soumets donc ces quelques idées à la discussion.

Bien amicalement à tous.

Pierre Vidal-Naquet
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[L-21] Lettre ouverte, par Claire

Bonjour à tous,

Je suis avec intérêt l'évolution des échanges sur le Blog et attend impatiemment de pouvoir lire la denrière SALIDA qui doit aussi traiter du sujet qui nous préoccuppe.
Et à ce propos le sujet qui me préocuppe, c'est de trouver l'angle de défense ou d'attaque comme vous préférez ! en cela je remercie Pierre de sa contribution éclairée au débat car il a le premier énoncé une piste !
Nous avons échangé beaucoup d'arguments contre l'idée d'un diplôme pour l'enseignement du tango, nous avons spécifié tant bien que mal les originalités de cette danse, rappelé qu'il s'agit d'une culture à part entière avec diverses expressions artistiques, souligné son caractère populaire, et comment elle s'est véhiculé de génération en génération, et enfin nous avons insisté sur le mode de développement du tango en France qui a eu lieu grace aux associations, bénévoles, et passionnés qui ont permis de faire croitre le nombre d'initiés..; etc..

1ère partie : soyons optimistes ! on peut faire quelque chose ?!

Rappelons que le préalable à tout ce débat, c'est la question de l'ENQUETE lancée ou commanditée ou soutenue par le Ministère de la Culture. Une équipe de chercheurs, sociologues, a été choisie pour rendre un état des lieux de l'enseignement des danses en France (Tango, flamenco, salsa, danse orientale..). Le questionnaire qu'ils ont mis au point n'est pas un questionnaire qui permet de rendre compte des réalités de terrain que connaissent les associations de tango ! j'ai déjà exprimé une critique de la méthodologie employée : questions fermées, questions qui ne trouvent aucun écho si l'on n'est pas Ecole de danse, questions orientées sur l'enseignement uniquement ..
Si l'on veut rester objectif dans cet histoire, sans vouloir diaboliser ce travail d'enquête, il faut reconnaitre que nous ne pouvons qu'être desservi par les résultats (si fiabilité il y a, vu le peu de réponses de la part des assos de tango !!)
Or ce n'est pas une enquête anodine menée par des étudiants dans le cadre d'une fin de cursus, c'est bien une enquête qui a un caractère national, officiel, et destinée à servir de référence et de base à une décision ministérielle.

C'est pourquoi je me pose la question : sans aucunement nuire au travail des chercheurs que nous laissons oeuvrer comme ils l'entendent, puisqu'ils doivent rester neutres et concentrés sur leur mission, ne pourrait-on produire nous-mêmes un rapport et état des lieux sur le tango en France : associations (croissance, changements, avenir), fonctionnement, activités, problèmes rencontrés pour la diffusion de cette culture, difficultés de fonctionnement, résultats, etc.. et demander au Ministère de la Culture un soutien à la diffusion et à la transmission de cette culture (plutôt qu'un diplome pour l'enseignement de la danse) en faisant entendre une voix pluri-artistique (musique, danse, cinema..) !!
Bref prenons les devants et le contre-pied, puisque nous n'avons rien à perdre dans l'histoire !!

2 ème partie : soyons pessimistes ! attendre et voir venir !
Si rien ne se passe je vois les choses se gâter :

A priori derrière cette enquête se cache le projet du Ministère d'instaurer une formation diplomante pour l'enseignement du Tango argentin : faut-il accepter ce détournement total d'une culture populaire et faire rentrer de force l'enseignement du tango dans les cadres académiques et stéréotypés qui sont le propre d'un parcours de formation unique pour tous?
1) certaines associations se sont engouffrés dans ce vide et manifestent leur opportunisme en proposant avant toute obligation, ou règlementation, des semaines de formation pour formateurs ! évidemment qu'en voulant isoler et commercialiser le concept de "formation de formateurs", elles donnent des arguments à l'administration, sans se poser la question du besoin, de la nécessité et du sens de leurs initiatives !! La mise en place d'un diplome ne peut qu' accentuer cette course à l'ouverture de formations, sachant que les besoins en Profs ne sont pas du côté de nouveaux profs (dans le sens tout frais sortis de l'oeuf, vu que leur nombre risque un jour de dépasser le nombre d'élèves !!) mais d'enseignants de longue date, danseurs professionnels, pédagogues ayant une histoire avec le tango, capables de faire évoluer le niveau des danseurs en France. Que le besoin est aussi du côté de l'évolution de la législation du travail, et de la moralisation des tarifs horaires dans l'enseignement du tango : si ces tarifs devenaient plus raisonnables, cela mettrait un frein à beaucoup de "vocations" dans le paysage tango français.
Dans cette course au diplome, à la formation, c'est un nouveau commerce qui ouvre, et les associations vont y laisser de leur cohérence, de leur autonomie, de leur communautarisme, de leur enthousiasme, de leur entente, de leur diversité !

2 ) derrière la question du diplôme se cache toute la perversité de la règlementation : moins de liberté dans notre vie, moins de responsabilisation, plus de contrôle, plus de divisions entre les gens, et une mise sous tutelle .. et ne serait-ce que pour cet aspect , on a envie de résister !!

3) derrière la règlementation du tango argentin, il y a la non-reconnaissance du tango en tant que culture (musique, poèsie, littérature, cinéma, danse..), la non-reconnaissance de ses spécifités dans la transmission depuis son origine jusqu'à nos jours, la non-reconnaissance de sa paternité et de ses prolongements outre-atlantique (le Rio de La Plata et non la France), la non-reconnaissance de son mode de développement qui est le réseau associatif, la non-reconnaissance de sa diversité (danse de bal, danse de scène, liée à la musique), la non-reconnaissance de son rôle de lien social et en cela, l'histoire du diplôme qui focalise le débat sur la danse, reflète bien l'état de nos sociétés occidentales : le tango, une discipline de danse, un loisir, objet de consommation, réduit à une expression simple, quantifiable, règlementable, commercialisable, que l'on tire et pousse pour qu'il entre dans la spirale infernale de l'économie libérale ! nous y perdrons le Tango et nous serons encore plus nombreux à aller le chercher à Buenos Aires, sans illusion toutefois sur son devenir là-bas !

Claire PROUHET
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[L-20] Mise sous tutelle, par Max

Bonjour,

Vous savez sans doute déjà qu'un problème analogue se pose pour la danse traditionnelle (folklorique, si vous préférez).

Le propre des danses traditionnelles est qu'il n'y avait pas d'enseignement (le mot passeur de danse est bien choisi). Une génération de jeunes (pas les collecteurs d'antan, la génération suivante) essaye de s'approprier l'enseignement de la danse traditionnelle, et soyons clair, les subventions disponibles.

Paradoxalement leur objectif est de figer dans le marbre une danse qui a toujours évolué - la dérobée de Guingan (Bretagne) se danse sur une tarentelle ramenée par les grognards de Napoléon.

Mais encore le problème s'est posé pour le yoga : sorte de gymnastique qui devrait dépendre du Ministère des Sports?

Bon courage contre la pulsion envahissante de l'état qui veut tout contrôler !

Max
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Echange entre Pierre et le modérateur à propos de la modération

[Note du modérateur, 02/04/08: ce message contient la description de la méthode de modération du blog. cette description sera reprise dans une page technique du site et la deuxième partie en bleu de cette contribution sera alors allégée]

Juste une petite question concernant l'orientation vers la zone archive de la discussion sous le prétexte qu'elle deviendrait hors sujet.

Si je comprends bien que les échanges sur Foucault, Kant ou Rousseau ne soient pas au cœur du débat actuel, je pense qu'au contraire celui qui porte sur la neutralité de la sciences derrière laquelle se place Christophe pour mener son expertise à huis clos me semble en plein dans le sujet.

Pouvez vous me dire donc quelles sont les conditions qu'il faut remplir pour pouvoir participer au débat concernant la question actuelle de la certification. Je note que ma réponse à Christophe (qui ne portait que sur son étude) n'a pas été versé au débat public.

Merci pour vos éclaircissements.

Cordialement.

Pierre Vidal-Naquet

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07/04/08: Les principes de modération font maintenant l'objet d'une
page du site.
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Contribution, par Stéphane

[1ère partie]

D'une manière générale, qu'on soit en asso ou en "pro", puisque j'ai deux structures bien distinctes justement, il faut à mon avis se battre contre le principe d'un diplôme. Non pas par esprit rétrograde ou conservateur mais au contraire, pour maintenir le processus dynamique dans lequel le tango en particulier tend à se développer et qui ne peut qu'étouffer par un processus de standardisation quel qu'il soit.

Car franchement, qui pose ce problème, qui se plaint ? Sont-ce les danseurs? Sont-ce les présidents d'assos ? Qui?
Personne ! Peut-on dire que les élèves se plaignent que les profs n'ont pas de diplômes? Je n'ai jamais entendu parler de cela dans le tango ni ailleurs. A part deux ou trois pelés qui se sont retrouvés à apprendre les danses de salon alors qu'ils voulaient apprendre le tango argentin et qui crient à l'escroquerie, je ne vois pas qui.

A regarder de près je vois deux réponses :

Les écoles et profs médiocres qui ont leur diplôme de maître de danse mais qui ne savent rien faire en tango. Par contre, ce sont les pros des pourparlers. Et je suis persuadé que ce sont eux qui sortiront grand gagnants de cette affaire.

Les pouvoirs publics qui voient d'un mauvais oeil toute qu'une communauté grandissante n'échappe à leur contrôle. On régente les profs pour mieux contrôler les pratiquants.

Or, ce système, sans aucune réglementation je le rappelle, a permis l'essor de styles extrêmement différents qui font la richesse du tango.

Pour ma part, je trouve cette manie de vouloir légiférer standardiser et normaliser très français du même acabit que la démarche ayant conduit aux danses de salon.

Il est urgent de faire comprendre aux autorités que les bons profs ont besoin des mauvais, que tout le monde, même le charlatan qui fait croire à son élève qu'il enseigne le tango argentin alors que c'est du tango Européen a sa place dans le paysage du tango. OUI, car c'est précisément grâce à eux qu'un marché s'est créé ! C'est suite à leur médiocrité que les élèves ont créé des assos pour faire venir des profs d'ailleurs pour leur enseigner le "vrai tango" par de "vrais pédagogues"

Il faudrait qu'ils pigent une fois pour toutes que le processus d'évolution du tango est un processus régi par des lois naturelles qui ne se définit pas selon des normes ou des règles mais qui n'en demeure pas moins terriblement efficace : un marché très concurrentiel, des bals, des festivals à profusion partout en France et à l'étranger, des contextes où tout un chacun peut faire le bilan de sa progression se situer, se comparer et évaluer son professeur par rapport à des résultats obtenus. Les gens ne sont pas totalement stupides. Ils se font conseiller par d'autres qui s'y connaissent, ils se renseignent et avec ce système, vous obtenez des résultats bien meilleurs que tout ce que vous obtiendrez en mettant en place des réglementations à la noix.

A côté de cela, les attentes ne sont pas toujours claires. Il y en a qui viennent à des cours pour socialiser, d'autres pour draguer ou se faire draguer, d'autres pour se changer les idées, certains pour avoir une activité physique, une activité cérébrale et même parfois des gens qui viennent pour apprendre à danser. Mais là aussi, il y a ceux qui veulent apprendre des choses simples, d'autres qui veulent apprendre des choses compliquées ceux qui veulent ouvert ceux qui veulent fermé, ceux qui évoluent... de quel droit vous s'immisce-t-on dans une transaction qui satisfait les deux parties ?

Il y a des cours de tango où l'on apprend des tas de figures tout de suite, il y a des cours pour les jeunes, d'autres pour des vieux, ce ne sera pas le même enseignement ni les mêmes figures et cela n'en demeurera pas moins du Tango et, chose extraordinaire, le paysage actuel permet de répondre à l'ensemble de cette diversité. D'où allez-vous dire aux gens pourquoi, comment et dans quelles conditions ils devraient faire ou apprendre le tango?

Pour finir si c'est pour déboucher sur "attention il y a du tango européen et du tango argentin, ce n'est pas la même chose" là on peut vraiement dire que la montagne a accouché d'une souris.

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[2ème partie]

Ce que je veux dire aussi c'est que c'est cette démarche de normalisation là qui a conduit dans le passé à la naissance du Tango de Salon Européen tel que nous connaissons aujourd'hui. Je pense qu'il ne faut laisser personne récupérer le tango car il n'appartient à personne. On ne doit pas recommencer les mêmes erreurs. Chacun est libre de l'interpréter comme il le souhaite et donner sa propre définition. C'est cela qui fait la richesse de cette danse.

Bien sûr, il y a une technique qui régit l'ensemble des figures, la marche la connexion, l'abrazo, l'axe, la dissociation, le transfert, la technique des tours, les 8 etc. mais si quelqu'un venait imposer une vision normatrice de ce que doit être l'enseignement, il ne peut qu'appauvrir la richesse extraordinaire de tout ce que comporte le tango pour ne proposer qu'une vision étriquée et forcément ridicule.

Le Tango n'est pas seulement une danse, c'est plein d'autres chose et l'apprentissage du tango est avant tout un parcours initiatique où l'on change un peu pour devenir tanguero.

Ce que je veux dire c'est que chacun se fait sa propre idée sur le tango à travers sa propre synthèse de ce qu'il a appris d'une combinaison de profs. Il y a ceux qui ont une approche technique d'autres (et des très connus) fonctionnent par des chorégraphies, d'autres ne parlent que d'émotions et de sensations. Le pire, c'est que chacune de ces approches peut très bien fonctionner ou en tous cas, apporter un éclairage supplémentaire.

Vous ne pouvez pas laisser quelqu'un s'accaparer tout cela pour n'imposer qu'une seule définition du tango car le tango ne se développe que dans le multiple et jamais dans l'unique et ça, c'est l'expérience qui le prouve.

Il me semble que les partisans d'une telle loi auraient beaucoup à gagner à apprendre le tango. Ils verraient tout ce qu'il est possible de faire par le lâcher prise au lieu de gaspiller inutilement leur énergie.

Cordialement`
Stéphane
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[L-19] Re: Blog : Etonnement et adhésion, réponse de Sonia au modérateur

Bonjour, pas sûr que cet échange soit hors sujet : renseignements pris, mon copain qui travaille en préfecture, m'affirme que tous les renseignements sans exceptions, et tout ce qui concerne les associations en France remonte à un service spécialisé, du Ministère de l'Intérieur. Ceci me parait d'ailleurs logique, vu que c'est auprès des Préfectures que l'on déclare les associations et tout ce qui a trait à leur fonctionnement, et que c'est ce ministère qui a en charge la règlementation des assos. Les associations sont extrèmement surveillées, car celles concernant des communautés particulières, les sectes, etc ... classées dangeureuses. Certaines assos "culturelles" sont même sous surveillance des Renseignements Généraux. Le tri est fait après, et il ne faut pas être parano : il y a peu de chances que le assos de Tango soient condidérées comme une menace, mais ce qui est sûr, c'est que toutes les informations remontent, et ça c'est pas très rassurant à l'époque des fichiers croisés et de Big Brother ! Toute main mise de l'Etat sur la collectivité peut être considérée comme une menace pour la liberté, et ma liberté j'y tiens.

En plus, quant on va sur le lien, très intérressant de la FFSD, et que l'on regarde comment doit fonctionner une asso, on se dit que l'on n'est peut-être pas tous totalement en conformité avec la loi. Pour ma part, même si je n'ai rien à me reprocher, je préfère ne pas répondre à cette enquête, et même si je ne doute pas de la bonne foi de Christophe, je crois qu'il joue un peu aux apprentis sorciers, cette enquête est extrèmement dangeureuse, il aurait pu y penser.

Pas d'enquête, pas de diplôme, la liberté pour tous, et le Tango vivra.

Sonia

P.S.
L'argument de Christophe sur les Arcades fait sourire : si chaque Arcade fait son enquête dans sa région, et que l'on fait la somme des régions on a une enquête nationale (!), à mon avis autrement exhaustive compte tenu des moyens. Pas envie de se salir les mains, les Arcades, ou c'est le Ministère de la Culture qui décharge sa responsabilité sur une structure extérieure ?
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[temps du tango] Il n'y a pas que les assos, par Stéphane

[repris depuis le forum du temps du tango]

Bonjour,

Lorsque vous faites allusion au probleme, je trouve que le mot association revient un peu trop souvent.

Ce terme est d'abord une forme juridique et en soi, cela ne veut rien dire.

Les associations abritent souvent des ecoles de danse dont le tango qui ont opte pour cette forme juridique au lieu d'une autre.

Cette formule, particulierement prisee en France probablement pour des raisons d'image et d'un certain gout pour l'hypocrisie s'agissant des questions d'argent, n'en est pas pour autant la mieux adaptee pour enseigner. Beaucoup d'ailleurs fonctionnent a la frange de ce qui est legalement admissible menant une activite commerciale florissante en utilisant l'aura de l'atruisme associatif comme puissant vecteur de marketing sans etre soumis la plupart du temps aux contraintes sociales et fiscales.

Je ne vais trop m'etaler la-dessus, cela ne me regarde pas mais je dois dire que c'est loin d'etre la seule formule. En fait, c'est une relativement mauvaise solution pour un enseignant que de se mettre dans une forme associative sur le long terme et tout particulierement pour un enseignant qui se veut professionnel puisque c'est de cela dont il s'agit.

Il existe un grand nombre d'enseignants ou d'organismes d'enseignement qui sont en independant ou en societe. Toutes ces personnes physiques ou morales paient des cotisations sociales, des charges, et des taxes en tous genres.

Leurs voix ne sont pas entendues dans ce debat ou tout est rammene aux assos comme si elles etaient les seules parties-prenantes dans cette affaire. Il va de soi que je pense que c'est une grave erreur car cela ne correspond en rien ou que tres partiellement a la realite.

Il faudrait peut-etre creer une association d'enseignants de tango (la, oui dans une structure associative dont le but est de representer, de défendre, de promouvoir etc.) ou s'abriter dans de vraies associations existantes qui ont fait leurs preuves et qui sont credibles telles que le temps du tango pour que cette affaire puisse etre traitee avec tout le serieux et la representativite qui s'imposent.

Cordialement
Stephane
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42. [L-16] Re: Blog : Etonnement et adhésion, réponse de Christophe à Pierre

[Note du modérateur:
cette discussion commence à être hors sujet, ce message sera le dernier à être repris dans le "blog public", les suivants resteront dans la zone "archives". Bonne discussion et toutes mes félicitations pour la tenue des arguments.]

Bonjour à tous,

Je suis très étonné des arguments avancés par Pierre sur les biens fondés d’une étude. Que le savoir puisse être instrumentalisé par le pouvoir est un fait. Mais est-on en mesure de déterminer ce qui ne peut pas être instrumentalisé par le pouvoir ? Quant aux exemples, ils sont nombreux, depuis les Lumières, pour rappeler que le savoir et la connaissance sont des instruments, qui quoique manipulables, ont été mis au service du progrès dans l’histoire de la République. Un détour par l’œuvre de Michel Foucault, notamment « Surveiller et punir » (Gallimard, 1975), montre que les institutions organisent savamment une coercition, que seule une critique sociale fondée sur la recherche (c’est à dire la production de savoir), peut éclairer. La comparaison avec les débats sur la prise en compte de l’ethnicité est un peu légère, tout simplement parce que les missions du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Culture ne sont pas du tout les mêmes.

Je tiens à rappeler l’indépendance de notre équipe de chercheurs. En ce qui me concerne, j’ai précisément travaillé sur la dimension associative qui caractérise l’histoire contemporaine du tango argentin en France. L’un des rares ouvrages sur cette question provient d’une de mes études : Le tango argentin en France, Anthropos, 1998. Elle s’est poursuivie par une recherche plus générale sur l’ensemble des danses de couple, publiée elle aussi : Sociologie des danses de couple, L’Harmattan, 2005. Dans ce dernier se trouve une bibliographie assez complète des travaux disponibles sur les danses sociales. J’ai également participé à l’ouvrage Danses latines, le
désir des continents (Editions Autrement, E. Dorier-Apprill, dir., 2000), ou figure d’ailleurs un article écrit à six mains avec Elisabeth Dorier-Apprill et Federico Rodriguez Moreno sur les mutations de la transmission du tango de ces dernières années. Enfin, parce que le tango est une danse dont certaines problématiques sont communes à d’autres danses, je recommande la lecture d’un ouvrage intéressant : Bruni Ciro (dir.), 1998, L'enseignement de la danse et après!, Sammeron, GERMS.

Pour le reste, je tiens à rester réservé, de façon à suivre la richesse des débats autour de ces questions.

Cordialement

Christophe Apprill
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41. [L-15] Re: Blog : Etonnement et adhésion, réponse de Pierre à Christophe

Bonjour,

Jusqu'à présent et faute de temps je n'ai pas participé au débat qui a été lancé grâce à l'heureuse initiative de ceux qui ont mis en place ce blog. En revanche, j'ai rédigé un petit article qui doit paraître dans la prochaine Salida où j'explique quelques unes des raisons pour lesquelles je suis, comme beaucoup d'autres, très en désaccord avec l'étude en cours.

J'interviens aujourd'hui sur le blog en réponse au courrier de Christophe et en particulier sur ce qu'il avance sur l'absence de risques que représente l'étude qu'il dirige. Selon lui "une étude n'implique aucun danger" et que "c'est l'ignorance qui est source de danger et de dérive".

Une telle assertion me laisse assez perplexe. On sait en effet que le savoir est fortement lié au pouvoir. Nous avons suffisamment d'exemples dans l'histoire qui nous montrent, par exemple,que c'est souvent le savoir qui a permis l'asservissement des populations. Aujourd'hui, une forte controverse existe en France autour du "comptage ethnique" refusé pour les uns en raison des risques de discrimination et souhaité par les autres pour mieux lutter contre le racisme. Un tel débat montre que les études ne sont jamais sans danger.

Cela dit, il ne s'agit pas de plaider pour l'ignorance. A ma connaissance, personne, dans le débat sur le blog, n'a pris une telle position. Par contre, la question est de savoir quelles connaissances on cherche à mobiliser. Qui a besoin de cette connaissance ? Pour quel usage ? En fait la question, puis les méthodes d'investigation, les outils mobilisés contribuent "mettre en forme la réalité" et à donner une certaine représentation de celle-ci (et en l'occurrence du tango argentin).

Or, c'est bien ce que je reproche à cette étude, c'est la question qui est posée et dont les conséquences (quels que soient les résultats) risquent d'être redoutable pour l'avenir du tango argentin en France et la façon dont on se le représente. La question de la "certification" oblige en, effet à penser le tango en terme "d'enseignement", de 'technique d'enseignement" et à terme de "codification éventuelle". D'où le questionnaire adressé par les sociologues sur les professeurs, le nombre de cours etc...Rien que cela est désastreux, surtout en raison de l'écho qu'a suscité ce simple envoi de questionnaires aux associations qui sont de fait assignées à ce positionner par rapport à cette question de l'enseignement. Or, depuis leur création dans les années 90, les associations ont cherché, de fait, à se dégager d'une approche "scolaire" du tango argentin pour aborder cette danse comme une "culture" (musique, poésie, danse, etc.) C'est pourquoi d'ailleurs, le tango argentin est aujourd'hui enseigné en dehors des écoles de danse et que de nombreuses associations, même si elles proposent de l'enseignement, font aussi bien autre chose. Les associations ne sont pas des "écoles de danse" ce à quoi les ramène finalement le questionnaire. D'où cette réaction à cette étude de tout ceux qui voient ainsi réduite l'approche qu'ils ont du tango, indépendamment du résultat de l'étude.

La réaction eut probablement été différente si la question initiale avait été par exemple : "Comment soutenir les associations pour les aider à préserver le tango comme culture populaire". Nul doute que pour répondre à cette question, les sociologues n'auraient pas commencé par compter le nombre de professeurs de tango et que l'enquête n'aurait pas suscité un tel tollé.

Bref, on pourrait développer, mais je voudrais aussi mettre l'accent sur la façon dont, à partir de cette étude, risque de se mettre en place un processus de normalisation tout aussi redoutable, même si l'étude ne propose pas de certification. Afin d'avoir le "point de vue" des associations, le Ministère suggère que celles-ci se regroupent en Fédération. Pour avoir un autre écho que l'étude, le Ministère espère avoir des "représentants associatifs" avec qui discuter. Or, depuis sa création, pratiquement personne n'a pensé la nécessité de fédérer les associations. Précisément parce que le tango est une culture populaire qui ne peut poursuivre son développement qu'à condition que les initiatives ne soient pas "encadrées" et que personne ne vienne dire quelle est l'essence du tango ni ce qu'il doit être. Le tango fonctionne actuellement en réseau (national et transnational), sur un mode "muti-polaire". Je pense que nous avons vraiment intérêt à continuer dans cette voie et surtout pas d'essayer de "parler d'une même voix" comme on nous y incite. C'est vraiment là, le piège de cette étude : nous sommes maintenant presque forcés de prendre position, de "nous" faire entendre et pour cela, réduire la diversité de nos positions. C'est cela qui serait catastrophique, car c'est au contraire la diversité qui fait de cette culture une culture vivante. C'est peut-être la seule position commune qu'il s'agirait de faire remonter : le maintien de la diversité et de la muti-polarité du tango argentin comme condition de son développement. Mais nous ne pouvons pas sortir du piège dans lequel nous sommes enfermés : comment arriver à nous entendre autour d'une telle proposition quand bien même celle-ci est minimaliste ?

On ne peut que poursuivre le débat comme nous pouvons le faire grâce au blog et continuer de dialoguer avec les responsables de l'étude en cours. Mais malheureusement, je n'arrive pas très bien à anticiper quel sera l'issue de cette controverse.

Amitiés à tous

Pierre Vidal-Naquet
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40. [L-14] Re: Blog : Etonnement et adhésion, réponse de Christophe à Sonia

Bonjour,

Etant coresponsable de l'étude que nous a confié le ministère de la Culture, je tiens à réagir aux propos de Sonia dans son message intitulé "Etonnement et adhésion".

- Cette étude n'a pas été "mise au point et lancée par ceux qui la mène". Nous répondons à un appel d'offres.

- L'objectif n'est pas d'informer la communauté des tangueros. L'objectif est de réaliser une étude, de construire des savoirs.

- Une étude n'implique aucun danger. C'est l'ignorance qui est source de danger et de dérive.

- Si cette étude n'a pas été confié aux agences départementales et régionales musique et danse du type de l'Arcade, c'est parce que de telles agences n'ont qu'une compétence régionale ou départementale. Nous travaillons à l'échelle du territoire national, et je le rappelle, un tel travail n'a jamais été réalisé nationalement.

- Dans nos questionnaires, des questions sont posées sur les prix des cours et les rémunérations des professeurs. En France comme ailleurs je présume, ces questions sont sensibles. L'argent en général et particulièrement dans les relations interpersonnelles, tient une place importante. Aborder cette question est primordial quand on travaille sur le métier de professeur de danse. Cela permet par exemple de savoir dans quelle conditions il est possible de vivre de son travail.

- Enfin, la comparaison avec le fisc est tout à fait inexacte : les citoyens sont soumis à l'impôt, il s'agit d'un devoir républicain. Dans le cadre de notre étude comme de tous les travaux de recherche réalisés en France, la loi Informatique et Liberté s'applique. Nul n'est obligé de répondre. Il en va tout autrement de l'administration fiscale. Enfin, les réponses collectées sont utilisées dans le cadre de cette étude. Elles n'ont pas vocation à être diffusées vers les services d'une autre adminsitration.

Notre travail de recherche se poursuit. Je suis à votre disposition pour en discuter.

Cordialement

Christophe Apprill
Sociologue de la danse, chercheur à l'EHESS et à l'OPPIC (Observatoire des Publics, des Professionnels et des Institutions de la Culture)
Chargé d'étude auprès de la DMDTS du Ministère de la Culture
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39. [L-13] Blog : Etonnement et adhésion, par Sonia

Bonjour,

Etonnement et adhésion à la lecture de ce blog.

Mon étonnement d’abord :

Comment une telle enquête a pu être mise au point et lancée par ceux qui la mènent et qui sont pratiquants de tango, sans qu’ils en ait informé leurs amis tangueros, compte tenu des dangers et conséquences évidents qu’elle impliquait. Ils auraient pu et du en parler et provoquer ce débat avant d’accepter de la mener !

Pourquoi une telle enquête n’a pas été confiée aux différentes Arcade qui avaient peut-être d’autres moyens en personnel et en expérience pour la faire. En plus c’est un peu leur travail, et d'autres enquêtes du même type ont déjà été faites.

Pourquoi le questionnaire proposé n’a que peu de rapport avec les problèmes que devrait se poser le Ministère de la Culture, et pourquoi il en aurait plutôt avec celui des Finances. Enquête fiscale ?

Pourquoi sur le blog sont allègrement mélangés les problèmes graves liés à un Diplôme obligatoire, et le non-problème d’un ou plusieurs Diplômes privés facultatifs. Vous ne pouvez pas vous ériger en défenseurs de la liberté quand vous refusez la tutelle de l’Etat, et vous vous arrogez le droit de juger ceux qui usent de liberté en proposant quelque chose de nouveau.

Enfin mon plus grand étonnement vient des phrases du type : « le tango c’est avant toute chose une émotion pure, etc, etc… ». Pas d’accord du tout. Ce genre de phrase ne sert souvent qu’à justifier des manques en technique de base. L’émotion, la sensibilité et l’interprétation viennent se greffer sur une technique, pas l’inverse. Avant d’interpréter, il faut savoir marcher, et en tango ce n'est pas si facile. On ne danse pas Giselle comme une poupée mécanique, et si on veut y mettre de l’émotion, c’est seulement après avoir passé des heures à la barre et travaillé ses tours en dehors et ses jetés, sissone et ballotté battus, pendant des heures. En tango c’est pareil, et même avec des bases des plus solides, il faut travailler à fond la technique, pour être capable ensuite de l’oublier, et de la faire oublier. Pourquoi donc nombre de maestros choisissent de jeunes partenaires issues du classique, quitte à les former ensuite au Tango ?

La technique est le premier des fondements, même si l’émotion en est le complément incontournable. Mais il ne faut pas inverser les priorités. Et la technique ne s’apprend pas en quelques stages de ci de là. La nécessité d’une base solide pour enseigner est incontournable.

Maintenant qui fait quoi dans les formations, je ne le sais pas, mais au ton de certains messages, j’ai un peu le sentiment que nombres des personnes qui s’expriment ne le savent pas vraiment non plus.

Mon adhésion :

Le niveau en Danse Classique n’a jamais été aussi bas en termes d’enseignement, que depuis que le DE a été instauré. Auparavant, celles qui s’installaient avaient une grande expérience de la scène, et avaient été formées pendant de nombreuses années. Seules celles qui se sentaient capables et avaient le goût d’enseigner, prenaient le risque d’ouvrir une école. Si elles étaient mauvaises, la sanction de la clientèle était impitoyable. Maintenant des gamines qui n’ont aucune expérience, et parfois un niveau limite, arrivent sur le marché et multiplient les cours de bas niveau dans les centres sociaux. Le bilan n’est guère positif, ni pour la danse, ni pour les enfants. Par contre les centres de formation agréés se remplissent les poches. Un vrai scandale.

Plus grave pour le tango : à la différence de la danse classique qui est plutôt figée dans le temps, le Tango évolue perpétuellement et ceci est totalement incompatible avec la main mise de l’Etat et de l’Administration sur la forme de diffusion de cette danse. Déjà en contemporain, qui par définition évolue aussi avec le temps, les polémiques sont nombreuses.

Gardons la liberté de sa formation et de ses choix pédagogiques. L’état devrait avoir d’autres taches plus urgentes à accomplir.

En conséquence, si je crois à la nécessité d’une phase longue et structurée d’apprentissage de la technique avant de vouloir enseigner, et là je laisse à chacun la liberté de proposer ou de choisir sa voie, sans juger ni préjuger, j’adhère totalement avec ceux qui sont contre la main mise de l’état sur ce type de formation et l’instauration d’un certificat ou diplôme obligatoire, avec en conclusion cette réflexion d’une collègue aussi farouchement déterminée que moi : « curieux pays où on veut privatiser le nucléaire, et nationaliser le tango !»

NON A UNE CERTIFICATION PAR LE MINISTERE DE LA CULTURE !!!

Sonia

P.S.
Allez voir le blog du Temps du tango, il y a quelques opinions intéressantes au sujet de l’enquête et du Diplôme
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38. [L-12] contribution, par Michel (Tangueando Ibos)

L'association Tangueando Ibos s'est réunie pour débattre des différentes questions qui agitent ce lieu de discussion.
Le débat est riche et intéressant et nous souhaitons y apporter notre modeste contribution :
- Il nous semble important et fondamental d'arriver à se mettre en capacité de faire valoir la spécificité du Tango Argentin. En cela le diplôme nous semble une incongruité. De nombreux éléments fournis dans le débat vont dans ce sens et nous y souscrivons complétement.
- Même si l'idée d'une fédération nous a paru intéressante dans un premier temps, nous pensons que l'essentiel est justement de fédérer et ceci est contradictoire avec l'urgence et la précipitation que manifeste la convocation actuelle pour dimanche 30 mars.
- Dans ce but nous proposons une démarche plus pondérée (on n'a rien inventé, on a "piqué" des éléments) :

1 ) Mettre en place une liste de diffusion commune aux associations au niveau national afin de permettre :
- échanges d''informations (succintes, résumées, sans photos...) >>> cela fait vivre la liste sur le long terme, indépendament du débat en cours
- échanges de points de vue sur le débat actuel.
ceci devrait permettre
a.. de toucher toutes les associations,
b.. que chacun se retrouve dans cette liste
c.. de prendre le temps d'approfondir le débat entre nous.
La Salida est un élément important de ce débat et prendre le temps dans cette liste de discuter des points de vue présentés nous semble indispensable.

2) Prévoir suffisament longtemps à l'avance une réunion nationale des associations se reconnaissant dans cette démarche, la liste de diffusion étant alors le vecteur d'organisation : on propose d'ailleurs de la faire pendant le Festival de Tarbes :-) (c'est une blague !)

Pour la liste de diffusion, Benoit qui a réagit rapidement en mettant en place un lieu d'information très intéressant pourrait peut-être la lancer ? Je pense que la rendre aussi lieu de diffusion d'informations "Tango" permettrait de lui donner l'ampleur et l'attrait assurant sa place dans le milieu Tango Argentin.

Pour Tangueando Ibos,
Michel
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37. La publicité parue dans le numéro (...), par Elisabeth

La publicité parue dans le numéro précédent de La Salida pour une école de tango délivrant un diplôme, l’enquête diligentée parallèlement par le ministère de la Culture visant à évaluer les besoins en termes de certification pour l’enseignement des danses de société ont lancé une sacrée polémique dans le petit monde du tango!
Passé le coup de colère concernant la légitimité de cette école et la finalité de cette enquête je me suis interrogée sur
1) Pourquoi une certification ?
2) Quel parallèle établir avec d’autres disciplines artistiques ?
Depuis longtemps maintenant il existe un DE pour la danse classique et contemporaine ainsi que pour la danse Jazz. Tout récemment vient d’être créé (2005) un DE d’enseignement du théâtre. Le Ministre de la Culture alors en poste, répondant à une légitime interrogation et inquiétude des intermittents précisait que ce diplôme se serait pas exigé pour l’enseignement du théâtre, tout en reconnaissant qu’à la longue il serait un repère pour les collectivités locales.
Suivant cette dynamique très normative de la réglementation de l’enseignement des arts par la certification, il semble logique que les danses de société -sport ou art ?- fassent partie de la prochaine charrette, de même que le hip hop qui lui, cherche sa légitimité et sa reconnaissance à travers cette certification.

En danse classique et contemporaine, en danse jazz, depuis que ces diplômes existent leur obtention est obligatoire pour enseigner.
A qui profiterait un DE en danse de société ? Voire en tango argentin ?
- Probablement aux collectivités locales qui embauchent ou subventionnent.
- Aux personnes qui jugent que seul un diplôme est un gage de qualité pour l’enseignement desdites danses, sans s’interroger sur le sens profond de la danse en tant qu’art.
- A ceux qui les enseignent et qui pourraient présenter ce DE comme gage de sérieux et de compétence. Ou comme argument commercial.
Or la danse, le théâtre, le tango aussi ne sont pas de simples savoirs, mais bien des arts à part entière. Ce qui fait l’artiste, ce qui fait le maître, ce n’est pas tant le cumul de connaissances, (tiens par exemple sur la dynamique du mouvement ou la mécanique des articulations, j’ai même entendu un tanguero apprenti sorcier prof, parler de mécanique des fluides), ce n’est pas l’estampille Academia Real -royale ou véritable- mais plutôt, la maîtrise de son métier et son aptitude à le transmettre.
Maurice Béjart « L’art a été créé par les artisans, (…) Les artisans apprenaient lentement leur métier auprès d’un maître, puis tout en construisant, peignant, sculptant, chantant, écrivant, transmettaient leur technique à un apprenti. »
Dans cette optique, la détention d’un diplôme devient dérisoire, superflue. Les grands chorégraphes ont « fait école » -ce qui est différent d’ouvrir une école- parce qu’au-delà de la maîtrise de leur discipline, ils ont su accoucher le génie de leurs disciples et élèves, dévoiler leur sens artistique, leur sens de la scène et de l’émotion. Souvent ils n’ont pas choisi leurs élèves, mais ce sont les élèves qui les ont choisis.
En danse jazz après s’être battu pour obtenir la création du DE, Raza Hammadi (directeur des ballets Jazz Art depuis 1983) continue sa croisade pour la reconnaissance de sa discipline et avoue que «La danse jazz crève de ne pas être en recherche. Mais le milieu est tellement paupérisé – chacun court après le cachet, un cours par ci, un jury par là - que personne n’a le temps de se poser et de chercher. » Force est de constater que le DE n’a pas vraiment contribué au rayonnement de sa discipline.
Ce serait triste qu’il en soit de même pour le tango argentin, si un diplôme venait figer les choses et que les danseurs de tango suivent la même trajectoire.
Le tango est une danse, un art, en constante évolution depuis plus d’un siècle, jusqu’à maintenant il n’y a pas eu de façon significative de « diplôme » pour garantir un savoir en tango argentin. Pourquoi ? Parce que les artistes, artisans du tango ont puisé leur savoir dans la pratique du bal, - dans la recherche et l’inventivité, dans la création. Les maîtres n’on pas eu besoin d’estampille pour se faire reconnaître de leurs disciples, « ils ont fait école » parce qu’ils étaient de vrais artistes et créateurs, parce qu’ils avaient en eux la fibre pédagogue pour accoucher les esprits de leurs élèves.
Le tango c’est avant toute chose, c’est une émotion pure, qui se répand comme un parfum, ou se transmet un virus !!!!!
C’est ainsi que beaucoup de tangueros et tangueras anonymes, le vivent en dansant à la milonga. Une émotion ça ne se recherche pas dans un cours avec tel ou tel prof bardé de diplôme, ca vous tombe dessus un jour ou l’autre sans crier gare, et le vocabulaire de cette émotion est tellement infini que l’on peut parler d’art sans limite.

REF
http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/index-dossiers.htm
Revue DANSER n° 270 novembre 2007

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36. [L-11] Des souris et des hommes : projet de fédération, par Sabina et Michel

(de Sabina et Michel, association Tango & Cie, à Nîmes)

Bonjour,

Nous nous sommes nous aussi demandés s'il était bien opportun d'ajouter nos petites voix au grand déballage.
D'autant que ca avait l'air de se calmer, et puis voila, ça repart ...
"Couleurs Tango" avait-il besoin de ça ?

Le danger d'institutionnaliser est bien réel, mais aussi : pourquoi s'énerver ? Et au nom de quoi ?

Reprendre, publiquement et de facon si précipitée, cette suggestion d'une "Fédération" c'est quand même faire la preuve d'une grande naïveté.
C'est pour le moins se dépêcher, bien, bien vite, d'aller faire le lit de ceux que l'on prétend redouter.
Qui a interêt à ce qu'une fédération, un diplôme existent ?

Quant à nous, l'association Tango & Cie, nous n'avons ni urgence ni gêne a nous exprimer sur ce sujet.


*** Qu'est-ce qu'on va fédérer ? Des assos de Tango Argentin ? ***

C'est quoi une asso de Tango Argentin ?
C'est une association qui mentionne le Tango dans son objet ? Alors Tango & Cie n'est pas une asso de tango. C'est une asso à vocation culturelle.

Alors c'est quoi le Tango Argentin ?
Ha ha ha ... Ce n'est pas nous qui le savons ... Ca va être dur de nous fédérer ...

En tout cas, si nous nous intéressons au Tango Argentin, c'est parce qu'il représente une vraie démarche culturelle populaire de qualité, à transmission orale.
Un tel ilôt non-institutionnel de résistance à une certaine souffrance contemporaine est tout de même assez atypique aujourd'hui.
Un anachronisme que devrait suffire à souligner le caractère souvent gentiment rétro de ses propositions : une expression de l'humour si particulier du tango.

Les personnes qui viennent nous voir, entrent par la porte de la salle de danse.
Cependant ils ne cherchent pas un "prof de danse", mais une introduction à une pratique sociale, une certaine esthétique de comportement, un peu (pas trop) de mise en jeu corporelle.
En un mot ils ont une vraie démarche culturelle. Nous pensons qu'ils sont implicitement sensibles aux valeurs vivaces à contre-courant qui font l'actualité du Tango Argentin contemporain : un noyau de résistance dans un monde où l'on ne se touche plus, où les relations sociales sont inesthétiques, où le corps ne parle plus, où les relations hommes-femmes ne sont en réalité jamais remises en question. Un monde où la fonction sociale du jeu disparaît comme peau de chagrin ...

Au même titre que le rock ou le flamenco, nous revendiquons le tango comme une culture, une attitude. Et sa danse est, oui, une "danse de société".
Social ... En ce qui nous concerne, à Tango & Cie : oui notre engagement social est entier, dans la joie et la bonne humeur nous essayons de pratiquer une certaine forme de résistance.

*** Alors ... Ce serait quoi une "Fédération des assos de TA" ? ***

Une "Fédération des Assos de Tango", cela va faire immédiatement et uniquement

1°) ... référence à l'enseignement :

Ce serait donc une fédération des assos qui enseignent la danse-tango, comme il a finalement été créé, à l'usure, une fédération des Ecoles de Cirque ... dont la principale action a été de créer un "Brevet d'Initiateur aux Arts du Cirque", sans lequel on n'a pas le droit d'enseigner, et délivré (= vendu) par 3 ou 4 associations, estampillées, au pouvoir indélogeable ... et qui se gavent, bien sûr.
Autre conséquence : la création circassienne en France est désormais bien plombée. Du côte de la production, qui est -ou devrait être- une autre justification de l'existence d'une association, nous devons déjà passer par tout ce système Sacem+subventions+licences, qui sont autant d'écrans entre les artistes et leur public. Est-ce qu'il est encore
besoin d'en ajouter ?
La pédagogie peut former un tout indissociable avec la création et la production, tant du point de vue de la motivation que de celle ... des budgets annuels. Toucher à l'enseignement c'est beaucoup plus que toucher à l'enseignement.

2°) ... référence à l'enseignement de la danse, bien sûr :

Si on sait ce que c'est que cet enseignement, alors : oui, i faut 1 diplôme.
Mais ...
Danseurs ?
Danseur ... c'est carrément autre chose ... excusez-nous ...
Ca fait bien rigoler Sabina, par exemple, qui était acrobate de cirque jusqu'il y a peu, et qui aborde le tango avec beaucoup plus d'humilité que cela ...
Nous donnons des cours de Tango Argentin et percevons également des cachets de "danseurs" mais, pour autant, nous ne nous considérons certainement pas comme des "danseurs", encore moins comme des "profs' de danse", mais comme des "baleurs" qui essaient d'être lucides sur leur pratique. Et qui, y compris sous son aspect simplement technique, utilisent éventuellement cette approche, comme d'autres expériences, dans leur propre parcours artistique et humain.

Et les autres pratiques du tango : musique, littérature ? On n'en entend pas parler ici ? Elles devraient une fois de plus s'aligner ... sur la loi des danseurs ?


*** Tous ceux qui prétendent parler au nom du Tango Argentin exagèrent un peu, non ? ***

Ceux qui prétendent vendre des diplômes, comme ceux -les fous !- qui prétendent institutionnaliser pour leur couper l'herbe sous le pied.

Le charme, et le handicap, du milieu du Tango, c'est qu'il est tout petit, un microcosme.
Tout à coup : des assises, une fédération... Diable !
Alors que ce milieu n'a jamais même formulé le besoin d'outils élémentaires, comme une simple liste de diffusion inter-associations ...
La souris voudrait-elle accoucher d'une montagne ?

Le Tango Argentin ? Mais ça n'a rien du tout de sacré, comme on l'a lu !
Et ce n'est pas non plus une entité évaluable, comme on le craint ...
C'est juste ce que l'on en fait.

Attention seulement à ne pas laisser se créer, par laxisme, les mêmes petits pouvoirs de toujours (ah oui : le fromage ...)
Il nous appartient à tous de le faire vivre, le Tango Argentin : un ilôt si fragile d'agitation positive, lucide, diffuse, très actuelle.

Chau todos, portense mal,

Sabina et Michel
Tango & Cie
Nimes
www.tango-cie.com
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35. Fédérer avec du temps, par Claire

Je réagis à l'envoi ci-joint car Fédérer n'est pas ordonner :
Suite à l'envoi de Mr Pianko, à certaines associations , pas à toutes loin de là, d'une lettre invitant à une réunion à Paris pour créer sous 8 jours (!!!) une FEDERATION représentative des intérêts du Tango, je réponds ceci :
- cette précipitation témoigne d'une négation du besoin dans lequel nous sommes, associations de tango, de réfléchir à ce que nous voulons, à ce que nous défendons, à ce que nous pouvons proposer pour être vraiment un contre-poids efficace si bras de fer il y a avec le Ministère de la Culture sur la question du diplome.
- cette convocation n'est pas conforme à l'esprit collectif dans lequel nous nous situons depuis le début de cette polémique "diplome" , elle n'est nullement le fruit d'une concertation, et émane d'une seule structure qui se présente comme "initiatrice" !! de surcroît, pourquoi mêler la désignation d'un comité Fédératif avec un évènement tango (Festival Couleur Tango) ??
- cette précipitation ne peut qu'engendrer une pseudo-fédération, désignée en petit comité, dont sont exclus tous ceux, dont je fais partie qui n'ont pas été destinataires de cette "convocation" à Paris et tous ceux , comme moi, qui ne pourront s'organiser pour être présent dans un si court délai !
- cette précipitation n'est ni saine ni claire !! pourquoi cette lettre alors que La Salida d'avril sera consacrée à la question du Diplome, que nous sommes beaucoup à avoir été sollicités pour écrire dedans, justement pour pouvoir alimenter la réflexion collective, et sensibiliser le plus d'associations possibles, de partenaires, de danseurs.. afin d'aller vers un mouvement de rassemblement ! ma modeste contribution sous forme d'article (je l'ai publié en attendant sur le Blog : www.diplome.tango.free.fr ) est justement consacrée à cette idée de réunir tout le monde, non pas dans la précipitation, non pas en catimini, mais avec du temps et de l'ouverture !! Je penche plûtot pour une réflexion et concertation à travers des ASSISES du TANGO ! ces assises pourraient être la base et le ciment préalable à la création d'une instance représentative du tango en France mais surtout d'une instance crédible, qui prend en compte tout le chemin parcouru, tous les avis, tous les arguments, qui a un objectif clairement défini et une composition plurielle : danseurs, musiciens, journalistes, associations, ... tous concernés par le futur du Tango
Pour cet ensemble de raisons, je ne trouve pas bienvenue cette proposition en ce moment ... et malgré la nécessité de tout faire pour parvenir à fédérer les associations de tango, il faut se garder de toute précipitation et de tout hégémonisme, et ne pas faire peser le risque d'une non-représentativité à une instance qui se veut nationale ! ni accoucher dans la précipitation d'une coquille vide !

Claire Prouhet

Vos réactions, votre position, votre réponse.. sur : www.diplome.tango.free.fr
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34. Fédération des Associations, par Le Temps du Tango

LE TEMPS DU TANGO aux Présidents des Associations de Tango argentin de France

Bagneux, le 18/03/2008

Objet : Fédération des Associations

Chers Amis et Présidents des Associations,

L’an dernier, nous vous avions sollicité pour une réunion d’information et de coordination des Associations de Tango Argentin. Un petit nombre
d’entre vous ont répondu et se sont réunis à notre initiative à Paris lors de l’Université d’ Été du Tango 2007.

A l’issue de cette réunion le besoin de créer une Fédération des Associations de Tango Argentin s’est imposée à tous pour différentes
raisons. Pour ce faire nous avons fait appel à candidatures pour former un Bureau, même provisoire, indispensable pour créer la Fédération. A ce
jour, personne ne s’est présenté.

Par ailleurs, vous avez tous été informés sinon sollicités de répondre à une enquête commanditée par le Ministère de La Culture, concernant l’enseignement du tango argentin et la formation des enseignants de tango argentin. Nous avons obtenu des informations plus précises du Ministère de La Culture (voir La Salida N° 58).

Notre correspondant au Ministère de La Culture nous a fortement conseillé de former une Fédération des Association de Tango Argentin. Selon lui, c’est la seule façon de se faire entendre et pouvoir exposer nos besoins et nos souhaits auprès du Ministère de La Culture.

Devant l’urgence, car la Fédération devra être mise en place bien avant la fin de l’enquête nous vous proposons de nous réunir à nouveau à l’occasion de Couleurs Tango soit le dimanche 30 mars à 10h30 au salon Rockfeller de la Maison Internationale (Cité Universitaire). Nous vous incitons à tout faire pour y envoyer un représentant en cas d’indisponibilité de votre part.

Le but de cette réunion est de :

•1) mobiliser toutes les associations de tango argentin de France dont le but est la promotion et le développement du tango argentin sous toutes ses formes : musique, expression corporelle et chorégraphique, arts graphiques, littérature, autres activités culturelles …

•2) identifier 2 ou 3 personnes pour créer la Fédération

Bien que nous soyons les initiateurs, sous souhaitons fortement une très large participation de vous tous pour que cette Fédération soit vivante, efficace et représentative des sensibilités et caractéristiques de toutes les associations auxquelles nous faisons appel.

Devant les dangers qui nous menacent nous pensons qu’il est urgent de nous mobiliser et nous comptons sur vous ce dimanche 30 mars.

A très bientôt

Marc PIANKO
Président
Le Temps du Tango - 73 avenue Henri Ravera - 92220 Bagneux
tél 01 46 55 22 20 - fax 01 46 55 48 61
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33. Diplôme associatif, par Claire

[Proposition d'article soumise à La Salida pour l'édition de Avril 2008]

Le Ministère de la Culture prévoit de règlementer l'enseignement du tango : cela soulève une quantité de questions sur les conditions de la mise en place d'un tel diplome, sur les conséquences de cette nouvelle donne pour l'avenir de cette danse d'improvisation , qui n'a jamais été soumise à une certification (dans son propre pays d'origine), et sur les risques qui pèsent sur la diffusion du tango, en tant que culture populaire, par le biais associatif, terreau et ferment de sa renaissance, de son développement, de son intégration dans le paysage culturel, et véritable source de lien social, précieux espace de liberté (parmi les derniers ??) ..



Un diplome : dans quel but ? limiter le nombre d'enseignants ? récupérer le tango argentin dans les rangs des danses de société ? contrôler l'emploi dans les associations, en finir avec le salariat déguisé en intermittence ? nous faire croire quele tango est une danse à risque ? répondre à des directives européennes ou les devancer ? plier sous la pressions des fédérations de danse qui crient "à la concurrence " des associations ? vouloir harmoniser l'accès à l'enseignements pour toutes les disciplines de danse confondues, sans trop de discernement entre les danses académiques avec diplome d'état (classique, contemporain, moderne et modern'jazz..), les danses de salon avec diplomes d'institus privés, et toutes les danses du monde, danses populaires, et danses urbaines : Hip-hop, flamenco, tango argentin, salsa, danse orientale, ... ?
Un diplome : comment ? Quels critères prendre en compte, QUI va définir le niveau d'exigeance et le cursus à suivre? Quel sera le jury ? quel parcours pourrait remplacer les années de pratiques et d'expérimentation , et surtout comment ne pas réduire le tango, art de vie, culture populaire, danse sociale enracinée dans le Bal, musique, poésie, langage, littérature, cinema, à une simple discipline de danse enseignée entre 4 murs ? Comment respecter ce mode de transmission particulier, efficace et qui n'a jamais cessé, depuis l'origine jusqu'à aujourd'hui, du Maestro vers l'apprenti , du vieux Milonguero vers le jeune danseur contemporain, du "passeur de danse" bénvole vers le petit groupe de débutants du quartier, du danseur-professeur vers les élèves, sans souci d'âge, de génération, de milieu social, de langue, de frontière, ... ? comment valoriser à travers un papier affiché au mur le véritable parcours initiatique basé sur l'observation, la recherche, la multiplication des rencontres, des sources d'apprentissage, l'ouverture à tous les styles, évolutions? Comment garantir la qualité pédagogique ?

Nous autres associations, "personnes morales", mais surtout physiques, qui depuis 1990, faisons le chemin du tango, un chemin unique en son genre, tantôt portant, tantôt portées par l'enthousiasme d'éveiller l'intérêt voire la passion autour de nous, nous avons notre mot à dire sur ce projet et nous nous devons de montrer que nous sommes capables de nous fédérer, pour faire reconnaitre les spécificités de cette culture, les composantes du tango, les originalités de sa transmission,. Et surtout il faut d'une seule voix, démontrer la force de notre réseau associatif, cette "toile " tissée entre 1990 et 2008, ce travail réalisé sur le terrain par ses centaines d'associations,. C'est cette énergie et cette persévérance qui a permis au tango de connaitre un renouveau, un essor et un développement (musique et danse, orchestres et danseurs professionnels) que personne ne peut nier ou sous-estimer ! Il ne faut pas laisser d'autres décider à notre place, nous avons enore une chance de nous faire entendre si nous savons nous organiser : c'est pourquoi , dès ma première intervention dans ce débat, j'ai suggéré la tenue d' "ASSISES DU TANGO" au printemps 2008, afin de nous rassembler, de nous écouter, et de commencer à réagir en "groupe de pression".!

Claire PROUHET
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32. [L-10] Diplôme tango, par Pablo

Il est peut être légitime (du point de vue des autorités françaises) de réglementer une discipline culturelle.

De toute façon une fois la machine mise en marche, avec son défilé de savants, scientifiques, idéologues et « intéressés »de tout poil, impossible de l’arrêter.

Je suis d’accord à la limite, pour un diplôme de « Tango de salon ». Vous êtes chez vous et pouvez faire ce qui bon vous semble, finalement on produit aussi du Champagne partout dans le monde.. Mais surtout pas de tango « argentin », SVP. Ceci est notre culture, notre vie, notre label, notre appellation d’origine contrôlée. Et si vous persistez à la diffuser (je le souhaite fortement) faites le en entier, avec son esprit, ses paroles, sa musicalité, ses gens, ses comment, ses pourquoi.

Est ce que ce sera le cas ?

J’en doute.

Il existe dans le monde du tango européen en général, (ce n'est pas du tout le cas au Japon, où le tango se joue et se chante), une attitude qui m’a toujours gêné, à l’heure des cours : le déni de la dimension humaine de la culture d’autrui. En dans ce cas précis, celle des argentins et uruguayens. (Parce que le tango se pratique depuis toujours sur les deux rives du Rio de la Plata.)

Tout est réduit à quelques pas et beaucoup de figures.
Je crains que ce débat ne concerne que les jambes, et encore.
Ca sent un peu le fric et beaucoup le pouvoir.

Et je dis bien déni, parce qu’on veut ignorer que l’apprentissage du tango ne peut se faire en se désintéressant des ses bras et de sa tête.

A savoir: Son histoire au quotidien. Ses couches successives d’amertume, de vécus, qui détermineront ce son de bandonéon, qui va ouvrir les corps aux autres. Ou les paroles sublimes des grands poètes, qui vont ouvrir une porte en nous pour faire entrer la vie.

L’inflexion d’une voix, qui laisse entrevoir une émotion dans la justesse de ton des musiciens et des chanteurs d’un orchestre . Comme une refuge de l’âme contre l’adversité, la douleur et l’abandon, ou une autre chose d’intime et personnel..

Les battement des ailes de papillon qui provoquent des tremblements de terre à l’autre bout du corps.

Sujets obligatoires au moins trois fois par semaine, j’espère.

On devrait étudier aussi les apports de tel ou tel poète, tel ou tel maestro du bandonéon, de telle ou telle voix qui apporte au tango, à ce corps du tango , son accent, son âme, son harmonie précieuse, son histoire. Je ne parle même pas de l’esprit du tango, enseignement obligatoire, tellement de fois réduit à une danse sexuelle et autres qualificatifs.

L’esprit du tango c’est surtout son peuple qui nous l’apprendra.

Cet esprit l’apportent surtout les argentins, les uruguayens, qui avec d’énormes privations réunissent les moyens pour se payer un billet d’avion et donner quelques cours à l’étranger. Et qui seront privés (homologation de diplome oblige), d’exercer leur profession ici ou ailleurs.

Il y a beaucoup de cela.

Debat à suivre…

Pablo Martinez

Président Ass. Mémoire y Civilisation

L’Entre-Pots

Marseille
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31. [L-9] diplome = corporation = fermeture = j'empêche l'accès à ceux qui ne nous plaise pas, par Eric

Sous l'ancien régime, les corporations contrôlaient leur profession. Seul le Roi pouvait modifier les choses et il se gardait bien de le faire. Aujourd'hui, le vent sécuritaire qui souffle sur la France réclame plus de réglementation, plus de sécurité et... plus de répression.

J'aurai personnellement vécu la passation d'un Diplôme d'État dont je tairai le nom : arbitre favorisant les élèves de l'Ecole fédérale ; épreuves écrites déjà travaillées par ces derniers avant de passer l'examen ; épreuves modifiées d'une année sur l'autre sans que l'on soit informé ; et je préfère taire les tricheries qui m'ont été relatées, celles qui sont trop subtiles pour s'appeler "tricherie" mais qui le sont réellement. Cela s'appelle comment modifier discrètement les règles pour choisir les impétrants.

Sous prétexte d'apporter plus de sécurité pour les élèves, on crée un diplôme. D'accord pour la médecine, le deltaplane, l'alpinisme et autres
disciplines présentant un risque. D'accord pour toutes les disciplines qui accueillent des enfants car les parents ont besoin d'être rassurés sur la compétence des encadrants.

En créant un diplôme, on limite obligatoirement le nombre d'enseignants. En protégeant le Consommateur, on protège la rente du professeur. On crée un marché économique en fermant l'accès à une discipline.

Le tango est, comme vous le soulignez tous, une danse sociale, une danse d'échange. Il entre dans le cadre du Don. Il n'a, par conséquent, pas de valeur économique, ni de valeur d'usage. À ce titre, le Tango possède une /valeur de lien/ au même titre que l'amitié ou l'amour.

On progresse, dans sa pratique, en prenant un homme ou une femme dans ses bras, encore, encore et toujours...

Tangolissimo

Eric
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30. [L-8] Pour le blog diplôme de tango. Merci, par Christian

Je m’appelle Christian Dubar. Je dirige l’Institut de Formation en Danses de Société que j’ai créé à Toulouse il y a quinze ans. J’ai, depuis lors, un numéro de formateur en tant que centre de formation professionnelle. Et en 2003, j’ai obtenu du ministère de la Culture, une reconnaissance de la formation que je propose au titre de la loi de 1988 sur l’enseignement artistique dans le privé.

Uniquement dans le but d’être le plus clair possible afin que toute personne intéressée puisse non seulement comprendre rapidement ce que je veux dire, mais aussi répondre éventuellement de façon constructive à cet écrit, je vais tout de suite présenter mon travail, ma recherche, et mes convictions en matière d’enseignement des « danses régionales ou nationales de France et du monde sur le territoire français ».

Je pratique les danses de société (que certains appellent danses de salon) depuis 34 ans. J’ai fait de la danse sportive pendant 7 ans (j’ai été vice-champion de danse de compétition en 1981). J’enseigne ces danses appelées aussi « danses de couple » depuis 26 ans. Et je forme des enseignants de ces danses depuis 15 ans. J’ai ainsi
rencontré et proposé des bases chorégraphiques, pédagogiques, techniques, musicales, historiques, à plus d’un millier d’enseignants venus me voir de plus de 90 départements français, et quelques-uns de l’étranger. Et cela grâce à un répertoire très vaste de danses françaises et étrangères de toutes formes du XIXe et du XXe.

J’ai écrit un livre (L’invitation à la danse) qui est le texte de mon DEA (La construction du couple dansant), avant de soutenir en 1999 une thèse en Sciences de l’éducation à l’université de Paris VIII (directeur de thèse : Remi Hess, lui-même auteur du livre La Valse (Métaillié, Paris, 1989)). Le sujet de ma thèse était :

« Sport, culture ou éducation ? Le problème de l’enseignement des danses de société en France. ». (Le texte de cette thèse est en vente à l’Institut).

Pardon d’avoir étalé mes titres. Cela n’a qu’un seul but : renseigner précisément le lecteur sur l’origine de mes idées, de mes convictions, mais aussi de mes citations.

J’ai eu l’occasion de rencontrer Christophe Appril, et je suis ravi qu’il ait obtenu du ministère de la Culture mission pour faire un recensement national qui fait défaut depuis bien longtemps. Et en lisant les mails du blog (dont je vous félicite aussi car tout cela me semble passionnant), j’ai pu remarquer que je connaissais pas mal de personnes citées, qui me connaissent donc aussi, et qui sont, pour la plupart, des amis.

Un mot encore sur mes origines : le tango dit argentin a commencé, à Toulouse, en 1990, dans mon studio de l’époque, grâce à des amis aussi : Catherine de Rochas et Henri Vidiella, créateurs, sauf erreur, des associations Tangueando en France, en tout cas à Toulouse. Et j’ai eu aussi la chance de rencontrer de nombreux enseignants du tango qui vous préoccupe aujourd’hui, comme Plume Fontaine, Alain Lehagre et Catherine Charmont, mais aussi Rodolfo Dinzel à Paris, Miguel Gabis, Charlotte Hess, etc. Et je travaille actuellement avec Christine Caminade et Laurent de Chanterac.

Pour ma part, mais ce n’est que ma conviction personnelle, j’ai fondé mes enseignements sur l’ensemble des danses de bal, que ces danses soient anciennes ou actuelles, à la mode ou non, typées ou non, stylisées ou non. J’enseigne donc toutes les danses de bal, de la valse au tango, du rock à la samba, des danses du XIXe à la country
en passant par les danses dites folkloriques et traditionnelles. J’exploite dans chaque danse une capacité différente à se mouvoir en musique, à prendre du plaisir en communiquant avec un partenaire et avec les autres danseurs, à créer sa danse et son style, en passant par tous les genres chorégraphiques. Par exemple : si la valse
apprend la giration à deux, la samba permet de travailler la souplesse et le rapport au sol ; le cha-cha-cha apprend à jouer avec le rythme et l’espace ouvert du couple quand le tango apprend l’ancrage au sol et la position très fermée de « l’embrassement », toutes les danses offrant des possibilités de création et d’improvisation, en lien direct avec la musique et son style.

Et donc, je suis convaincu qu’un enseignant de bal doit être d’abord et avant tout un généraliste, afin d’offrir à ses élèves, non pas UNE danse, UNE pratique, UNE dynamique, UNE façon de penser une danse ou la danse, mais réellement une CULTURE GÉNÉRALE DES DANSES DE BAL basées sur les éléments fondamentaux de la danse : l’espace, le rythme, le poids du corps, la présence de l’autre, le guidage, l’expression, la nuance, l’accentuation, le ressenti… Soit UNE TECHNIQUE GÉNÉRALE DES DANSE DU BAL avant d’aborder une technique spécifique, et encore moins un style.

Le STYLE me semble en effet justement le point à ne pas toucher chez l’élève si on est soucieux de le respecter dans son intimité et sa créativité, de respecter ses ressentis, en espérant que, avec les OUTILS que ses enseignants lui auront fournis, il fera de chaque danse, quelle qu’elle soit, SA DANSE, expression naturelle et pourtant riche, et même pourquoi pas sophistiquée, de ce que Pierre Conté (qui a inventé une méthode d’écriture de la danse) appelait : le vibrato interne. Former un bon bricoleur ne peut pas être : lui apprendre seulement les plus grandes finesses d’utilisation d’une truelle.

C’est pourquoi j’ai toujours cru à une formation de base GÉNÉRALISTE, comme en musique aussi, et je n’ai jamais cru qu’il était intéressant pour devenir un bon danseur ou une bonne danseuse, de ne recevoir qu’un seul enseignement d’une seule danse très typée. Même si elle-même peut être multiple. Et je pourrais développer de nombreux
arguments qui étayeront mon discours sur ce point si quelqu’un m’en fait la demande. Je crois à une formation tout d’abord « généraliste », puis ensuite à une spécialisation, par exemple dans une danse à la mode comme le tango dit argentin. Comme en médecine.

Dans mes « références » (que le lecteur doit connaître aussi afin de bien saisir le fond de ma pensée), sont quelques personnes du ministère de la Culture que je connais depuis près de 20 ans, sans l’avoir jamais fréquenté régulièrement. Mais, j’ai bien connu Monsieur Didier Deschamps, inspecteur responsable à la danse, qui m’a conseillé de demander la reconnaissance ; son successeur : Monsieur Jean-Christophe Paré, qui a instruit mon dossier et l’a fait aboutir. Et bien d’autres personnes dont certaines sont encore aujourd’hui des liens de travail importants.

Je voudrais aussi citer Monsieur Jérôme Lecardeur, qui, en tant qu’inspecteur de la danse, est venu une fois m’inspecter il y a quelques années, à Toulouse. Ce monsieur m’avait alors expliqué le souci qu’il avait : « J’ai rencontré des danseurs traditionnels bretons qui demandent une reconnaissance. Et j’ai aussi rencontré des danseurs traditionnels basques qui souhaitent la même chose pour leur groupement. Il appartient à ces groupes différents de se relier, car le ministère ne pourra en aucun cas prendre en considération tous ces groupements de façon séparée. Par contre, le ministère a bien le souci d’aider « les danseurs traditionnels » en général. Il faut donc qu’ils se regroupent. » Et il a alors cautionné mon initiative de formation.

De la même façon, il y a trois ans, Monsieur Jean-Christophe Paré, inspecteur de la danse, m’a demandé de créer une fédération et de fédérer les personnes qui voulaient bien se regrouper autour de l’Institut, qui venait d’obtenir une reconnaissance officielle, la seule existant, à ma connaissance, en la matière. Ce que je suis en train de faire, lentement. Car il n’est pas facile de faire un recensement national qui incomberait, à mon humble avis, plus à une institution comme notre ministère de la Culture, qu’à un groupement isolé, quel qu’il soit. Car, pour ce faire, il faut d’importants moyens, par exemple financiers.

De la même façon, et bien que je n’aie pas le droit d’en faire publicité, il faut savoir que cette reconnaissance ouvre droit à la demande de reconnaissance du diplôme privé que je diffuse depuis 14 ans, ce qui veut dire : fournir trois référentiels du métier, et demander l’inscription définitive du métier de professeur de danse de société à la CNCP (Centre national de la certification professionnelle). Dossier sur lequel je travaille depuis plusieurs années.

Ma conviction est donc la suivante : les enseignants du tango appelé « argentin », de par leur choix de cette terminologie, se classent d’eux-mêmes, en toute logique, comme sous-ensemble des enseignants de tango (comme les enseignants de salsa « cubaine » s’auto-classent dans un ensemble plus vaste : les enseignants de salsa). Les enseignants de tango se classent aussi eux-mêmes, et à mon avis, comme sous-ensemble des enseignements de danse de bal, puisque le tango, même argentin, n’est qu’une composante des danses du bal. Et ces enseignants de danse de bal sont à nouveau un sous-ensemble des enseignants de danse, eux-mêmes sous ensemble des enseignants.

J’ai déduit de cette façon de penser le fait que la pédagogie, par exemple, des danses de bal a forcément quelque chose à voir avec l‘enseignement de la danse en général. Et que l’enseignement du tango dit argentin a forcément à voir avec l’enseignement du tango en général. Sauf que, dans ce cas précis, je suis tout à fait d’accord pour dire que, après plusieurs années de codification (dont nous connaissons aujourd’hui de nombreuses raisons), la FAÇON d’enseigner le tango a perdu en fin de XXe siècle toute crédibilité, toute valeur et tout intérêt ; et que c’est une chance que soient apparues de nouvelles FAÇONS d’enseigner le tango. En effet, je ne vois pas de renouvellement de la danse, mais plutôt un renouvellement de sa conception et surtout de son enseignement.

En conséquence de quoi, si j’ai l’espoir que notre ministère concerné s’intéresse un jour vraiment au cas des « danses régionales ou nationales de France et du monde sur le territoire français », pour ne pas dire les danses de société telles que j’ai modestement tenté de les définir dans ma thèse, dans le dessin soit de les connaître, soit de les normaliser, soit de les défendre, soit de protéger le public, etc., j’ai l’intime conviction qu’il ne le fera jamais pour une danse comme le tango, et encore moins pour le tango dit argentin, comme il ne le fera jamais pour la salsa et encore moins pour la Cubaine, et idem pour le lindy-hop.

C’est pour cela que, si certains souhaitent réfléchir, discuter, proposer, envisager un avenir réel de ce formidable métier qui est celui de professeur de danse de société (ou de bal ou toute autre terminologie), il me semble nécessaire qu’ils se regroupent et comptent plus sur l’union, que sur la division.

A ce propos, et je terminerai momentanément sur ce point, je suis un peu choqué de lire déjà sur votre blog (seuls les auteurs des écrits
en sont responsables, évidemment), des attaques personnelles, des sous-entendus désagréables, des critiques hors sujet, ou injustifiées, ou inutiles au débat ; des colères, des accusations, dans un style trop souvent « télégraphique » qui relève plus du discours parlé « brut » quand il n’est pas brutal, que d’une véritable discussion professionnelle de qualité.

Pour échanger avec réel intérêt, et il y en a bien un là, le premier principe à observer me semble être celui du respect de l’autre. Le deuxième doit être, me semble-t-il, après avoir été capable d’écouter l’autre calmement, d’exprimer calmement une pensée réfléchie, débarrassant ses écrits de toute connotation affective, même si les convictions doivent être respectables et respectées.

Je me permets d’écrire cela parce que cela fait 34 ans que je danse, et 34 ans que je vois la profession se déchirer à la moindre alerte. Et aussi 34 ans que j’en ai vu et entendu de toutes sortes : l’un annonçant l’arrivée imminente d’un BE (sports), l’autre d’un DE (culture) prochain, comme si chaque fois une épée de Damoclès était
pendue au-dessus de nos têtes. J’ai été rebelle à ces conquêtes de pouvoir, qui n’ont, d’ailleurs, jamais abouti ; et c’est mon Institut, bizarrement, qui a obtenu assez facilement la seule reconnaissance existante pour les danses de société. Probablement parce que je ne me suis jamais présenté en commençant par frapper du
poing sur la table.

Une dernière remarque qui me vient à l’esprit après relecture : je me permets de vous conseiller de bien faire la différence entre deux sujets :
1 — la création d’un diplôme assurant un genre de label du ministère aux personnes le méritant ;
2 — la création d’un diplôme OBLIGATOIRE qui serait hégémonique.

Je peux attester du fait que de très grands ténors de cette profession d’enseignants de danse de société ont, et depuis des décennies, rêvé d’obtenir d’un ministère (quand ce n’était pas la Culture, c’était le Sport), non seulement une reconnaissance, mais surtout un diplôme OBLIGATOIRE qu’ils souhaitaient imposer à tout le pays. Compte tenu des difficultés que la mise en place du DE de classique, jazz et contemporain a fait apparaître, je ne pense pas qu’il faille rêver que notre ministère entre à nouveau dans un tel
système de « DE » OBLIGATOIRE (et tant mieux !). A mon humble avis, il faut viser une reconnaissance et une ouverture du métier, et non une fermeture. Et je suis certain qu’alors beaucoup de gens pourront alors se retrouver, et en bien plus grand nombre.

Navré par la longueur de ce texte, je vous remercie de me lire et je vous renouvelle mes félicitations pour tout ce travail. Je reste à votre disposition pour une discussion ouverte et respectueuse. Pardon d’avoir parlé à la première personne : c’était pour un confort d’écriture et pour plus de simplicité, car évidemment, je ne suis pas
seul à mener cette barque.

Très amicalement. Christian Dubar

N.B. : Je n’ai jamais reçu le questionnaire de Christophe Appril. Il m’intéresse évidemment, et je souhaite le lire au moins. Et je dois avouer que je suis surpris, sans être le moins du monde vexé, que le ministère de la Culture ne m’ait pas lui-même informé de cette initiative très intéressante (je vais évidemment lui expédier copie de ce texte, pour information). Je ne l’ai appris que par l’intermédiaire d’un élève qui adore le tango lui aussi. Donc, vive le tango et merci à lui !

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29. [L-7] Un travail sans diplôme depuis tant d’année ! Bravo ! par Sarine

Bonjour,

Je suis tout à fait d'accord avec les propos de ce danseur de Montréal [modérateur: Voir plus bas]. El Maestro DINZEL exerce toujours ! Nous avons un Niçois qui travaille actuellement avec lui et depuis 3ans. J’ai travaillé avec Mr DINZEL en 2003 c’est un grand professeur d’une grande modestie. D’ailleurs j’applique sa pédagogie, comme beaucoup d’enseignants et de grands danseurs ! Car je ne crois pas qu’il y ait plusieurs façon d’enseigner le TANGO. Je parle du Tango je ne parle pas des styles cela est une autre histoire.

J’ai travaillé avec beaucoup de danseurs professionnels très connus tel que les Maestros Ezequiel et Geraldin, Naveira et Gisele, Pablo Veron, Jesus Hernando Velasquez et bien d’autres qui sont d’excellents pédagogues, tel que : Thierry le Coq et Véronique Bouscasse, Jeusa Vasconcelos et Eric Müller, Pablo Carbajal, Luis Lopez, Marika Landry, David Black, tous sans diplôme « TANGO », ou peut-être pour certains des diplômes de danse contemporaine ou pour quelques-unes danse classique. Mais tous sans exception sont dans la recherche de s’améliorer et par-là même d’améliorer leur pédagogie ! Dans cette danse vivante et toujours en mouvement.

Comme eux il est de notre devoir de nous améliorer, de nous informer et de rester modeste devant cette danse qui au-delà du mouvement devient et doit être que de l’émotion.

Mais la question était "faut il un diplôme pour enseigner le tango argentin ?" A cela personnellement je dirais comme beaucoup d’Argentins NON. Le titre du livre lui-même me donne raison, BAILAR, UN HIMNO A LA LIBERTAD.
Mais il ait bon, d’avoir un fil conducteur tel que les livres de DINZEL, ou d’autres livres. Tous ces livres sont en principe écrits après études et l’expérience de l’auteur. Mais rien ne vaut la pratique et l’expérience de chacun.

C’est pourquoi le fil conducteur dans chaque associations ou écoles c’est l’enseignant(e). Il donne son instruction, son expérience, insuffle sa croyance, sa méthode, et son sentiment. Le danger dans ces écoles ou associations, c’est de se renfermer sur eux même en croyant avoir la science du savoir et donc l’orgueil du grandissime maestro. Qui ne se déplace qu’avec sa court !

Je parle comme vous le constatez de l’enseignant et non pas du professeur ou du maestro. Car pour moi il y a plusieurs grade si je peux m’exprimer ainsi.

Il y a le Maestro, Le professeur, et l’enseignant. Je ne dirais pas ici dans quelle catégorie je place tel ou tel personne ce n’est pas le propos.

Mais je peux déjà dire que l’enseignant fait un travail remarquable de tous les jours, au contact direct de personnes qu’il a en charge de former de modeler au tango. De leur apprendre aussi les codes, la façon de se comporter, la tradition, le folklore, l’histoire de la danse et de la musique et ce qui n’est pas négligeable l’histoire de tout un peuple. Il doit aussi faire abstraction de ses propres idées et apriorité, et s’armer de beaucoup de patience. Il doit être aussi un organisateur de manifestation de stages de milongas de pratiques ect ect ect…… En somme, il doit être présent sur tous les fronts. Il faut beaucoup d’amour et de passion.

Les grands Maestros argentins, leurs doivent beaucoup. Car c’est en parti grâce à ces enseignants du tango dans le monde entier pas seulement en France. Qu’ils sont devenus ce qu’ils sont, des icônes connus et reconnus !

Alors mesdames et messieurs les dirigeants et ENSEIGNANTS d’écoles et associations chapeau très bas à vous qui faite ce travaille sans diplôme depuis tant d’année. Vous avez toute notre reconnaissance.
Cordialement Sarine

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BAILAR, UN HIMNO A LA LIBERTAD

Lors de deux émissions sur Radio Centre-Ville, la première ce vendredi 29 février 2008, et la seconde, quelque part en mars prochain, il m'est donné de rappeler, après Tilma Saez qui avait réalisé une entrevue que nous avons diffusée il y a quelque temps, la première importance ducouple Dinzel pour la formation des danseurs de tango.

Gloria et Rodolfo Dinzel, qui se sont illustrés dans le méga-succès Tango Argentino, de par le monde, se sont démarqués également comme formateurs depuis quelque trois décennies. Le Système Dinzel est une approche pédagogique du tango possédant rigueur et méthode, un système d'enseignement qui donne des résultats appréciables.

On compte plus d'un millier de diplômés, les Dinzelitos, pour reprendre une expression rigolote; et l'Universidad del Tango,fondée dans le sillage de la recherche-expérimentation des Dinzel, forme chaque année des enseignants s'intégrant au réseau scolaire depuis qu'on a promulgué d'intérêt public la culture tanguesque en Argentine.

Par osmose, le public montréalais s'est initié au Système Dinzel car des artistes de prestige ont assimilé cette approche tout en faisant carrière sur la scène internationale: Miguel Ángel Zotto, Hernán Obispo, El Indio, de la Plaza Dorrego, Gustavo Naveira, Jorge Torres, Norberto 'El Pulpo' Esbrez, Brenda et Elías, sont quelques-unes des figures connues ayant transmis à des tangueros d'ici de toutes tendances l'esprit et la lettre des Dinzel.

Tout comme Luis López, notre boleador máximo, Rodolfo Dinzel a d'abord fait du folklore, tandis que Gloria Dinzel, sa partenaire et dame de coeur, vient de la danse classique. Contemporains des J. C. Copes, Virulazo, Todaro et Pepito Avellaneda, ils se sont engagés sur la voie de la recherche et de la codification de l'enseignement du
tango pour répondre à une préoccupation séculaire, soit de transmettre un corps de doctrine s'étant transformé en un phénomène de masse propre au Río de la Plata et rayonnant à l'échelle planétaire.

L'essentiel de mon propos est tiré de deux ouvrages à tirage limité, El tango, una ansiosa busqueda de libertad (1999), et El Tango, una danza-sistema Dinzel de notación coreográfica (1997), publiés par la maison El Corregidor. Sans épuiser le sujet, nous nous initions sur les ondes de Montréal-Buenos Aires, vice versa, aux idées-forces du Système Dinzel.

Par exemple, la pratique du tango met en évidence la représentation des instances du couple uni par la danse dans une étreinte rapprochée. Il faut savoir que l'idée du tango comme pensée (sentiment) triste qui se danse, ou comme une infinité de possibles,ne dit strictement rien du couple dansant. L'idée de partenaires évoluant à l'intérieur d'un
cylindre mouvant est quant à elle d'une grande nouveauté.

A fortiori, il est utile de rappeler que la géométrie asymétrique du couple enlacé se fonde sur une volumétrie sculpturale finement ciselée. Les Dinzel rappellent de surcroît que la rencontre du couple sur la piste se construit en trois étapes distinctes: l'enlacement proprement dit (el abrazo), l'encadrement (el encastre) et le moulage (el molde), c'est-à-dire que les corps sont pressés l'un contre l'autre, mais comment, jusqu'à quel point, et surtout pourquoi donc? Ce sont là des réalités bio-mécaniques indissociables de l'étreinte du tango que les Dinzel ont mis en évidence à la suite d'une patiente élaboration.

Enfin, la posture des danseurs devient déterminante alors que les corps sont debouts et jouent sans cesse de leur équilibre voulu précaire. La dissociation entre la partie basse du corps, expressive et envahissante, et la partie haute, dramatique, confidentielle et émotive, obéit à une construction rigoureuse de lignes corporelles favorisant le déplacement improvisé sans heurts sur la piste de danse.

La zone du bassin est la zone-tampon qui favorise en filigrane la dissociation entre le haut et le bas, mais agit également comme zone de compensation d'équilibre entre partenaires. En dernier lieu, la notion de tiers-volume, à l'intérieur du cylindre de contention du couple, est en soi un concept original qui vient compléter l'approche des Dinzel.

La conduite de la danse, l'effet de flotaison et le dialogue improvisé réglant les échanges entre partenaires sont autant de dimensions qui prennent tout leur sens dans une meilleure compréhension du Système Dinzel.

Bref, quiconque veut mieux danser peut apprécier la contribution des Dinzel. L'écoute ici peut se révéler profitable alors que les textes mentionnés restent d'une relative aridité théorique et, pour l'essentiel, demeurent relativement peu accessibles.

En revanche, ces deux émissions radiophoniques devraient permettre de comprendre d'une part qu'il faut établir que l'on a enseigné le tango en Argentine depuis fort longtemps, (Alippi et Casímiro Aín ont eu leurs académies, tandis que l'ineffable Carmencita a enseigné à l'Academia de Cachafaz); d'autre part, les émissions pourraient
suggérer à nos gens d'envisager de se perfectionner auprès des Dinzel qui professent à Buenos Aires.

L'apport des Dinzel est de grande valeur, leurs idées, d'une modernité et d'une saveur insoupçonnée. Bonne écoute.
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28. [L-6] Les Estivales (situation en Allemagne), par Peter

Le 28 févr. 08 à 19:35, benoit a écrit :
Dernière précision: pour le monde anglo saxon, l'endroit où on danse le mieux le tango argentin en dehors de l'Argentine est l'Allemagne. Du coup, il faudrait peut-être voir ce qui se passe chez nos voisins, si on veut réflechir à l'enseignement du tango...

Que l'Allemagne soit un pays anglo-saxon, je ne le savais pas ;-)

Mais tu as raison, le Tango est très bien développé dans mon pays et pour des raisons tout à fait intéressantes pour la discussion en cours.

Je vais en écrire plus, mais pour ceux parmi vous qui savez lire l'allemand, je vous invite à visiter
http://www.tangoargentino.de vous y trouverez un réseau d'écoles de Tango avec sa propre formation (qui inclut une formation plus générale sur le corps, la Méthode de Feldenkrais) de professeurs, sa pédagogie et - surtout - sa marque enregistré. Le fondateur de ce réseau est d'origine uruguayenne, d'où l'intitulé "Tango vom Rio de la Plata®". Pour lire sur la formation, cliquer sur "Berlin", la "maison mère". Je ne sais pas chiffrer leur part de marché, mais malgré sa taille, il ne devait pas dépasser les 10%-15%, mais plus par le passé.

Plutôt qu'un diplôme reconnu par l'état, il s'agit donc d'une marque déposée. D'autres formations pour professeurs existent (La Milonga, Bremen, ont enseigné beaucoup de professeurs), mais ils ont moins de visibilité.

D'un autre coté, regardez bien, qu'en Allemagne on vit mieux du Tango : peux d'associations, beaucoup de professionnels, beaucoup d'écoles de ... Tango. Souvent, ces écoles intègrent plus d'un couple d'enseignants.

J'ai beaucoup de sympathie pour le point de vue exprimé par Plume : la réalité des associations, c'est en partie une forme de "capitalisme déchainé " ... et j'ajoute, là, où une Allemagne certes plus capitaliste que la France a permis la création de nombreuses existences professionnelles "ex nihilo".

Pour moi, la question est donc moins une de diplômes et beaucoup plus celui-là : qu'est-ce qui empêche les bons parmi nos professeurs d'ouvrir des Écoles de Tango?! Si par exemple à Marseille, deux couples de professeurs décidaient de faire équipe dans une même école (même si elle enseigne plusieurs styles ...).

A suivre

-- Peter
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27. [L-5] Les Estivales (argentins diplomés ?), par Benoit

Le 28 févr. 08 à 17:32, L'AGARTHA a écrit :

BONSOIR
Je serai curieuse de savoir si les argentins qui viennent enseigner
eu Europe ou ailleurs sont diplômés de danses (tango argentin en
particuliers)
Bon tout ceci est votre histoire.
Chantal

Salut Chantal,

A ma connaissance, il n'y a pas de diplôme pour enseigner le tango argentin. Par contre, la quasi totalité des profs argentins que j'ai rencontrés à Marseille ont des années de danse classique ou contemporaine à leur actif, hormis les suivants, sauf erreur de ma part:

Gavito, Chicho (ex musicien), Natucci (ex ingénieur), Tete, Vicquera (ex musicien), Salas (ex avocat) qui n'ont pas suivi de formation académique.

Tous les autres et en particulier les femmes, ont reçu une formation académique, y compris Eladia (qui dansait avec Natucci):

Sebastian Arce
Javier Castello (formation à confirmer)
Plume Fontaine
Christophe Lambert
Armando Orzuza
Federico Rodriguez Moreno
Pablo Teggli
Pablo Veron

Daniela Arcuri
Valeria Ardito
Catherine Berbessou
Moira Castelleno
Soledad Chaves
Eladia Cordoba
Carolina del Rivero
Mariana Dragone
Judith Elbaz
Dorella Gigliotti
Mariana Montes
Maria Plazaola
Victoria Vieyra

Des discussions que j'ai pu avoir avec eux, j'ai retenu que le tango leur était tombé dessus comme pour nous, sauf que eux, ils étaient déjà danseurs. Par contre ils ont reçu des formations au "show": le vrai métier d'un danseur, c'est de faire des spectacles.

Si on fait le parallèle avec la formation des profs de danse classique, contemporain ou modern jazz en France, je te rappelle que les diplômes nécessaires sont obtenus vers l'âge de 20 ans, ils correspondent, en gros et de mémoire, au niveau Bac et Bac+3. Au moment de leur création, ces diplômes ont pu être obtenus par équivalence pour celles et ceux qui avaient une vraie activité artistique reconnue. L'intérêt de ces diplômes parait maintenant indéniable, car ils justifient que les "gamines" qui les passent ont au moins leur bonne dizaine d'années de formation de danseuses, même s'ils ne garantissent pas que chacune de ces gamines sera une danseuse étoile. Tu peux en savoir plus en consultant le site web des Ecoles Nationales de Danse (ex. Marseille:
http://www.ecole-danse-marseille.com, ou du Centre Nationale de la Danse http://www.cnd.fr)

Je suis en train de voir comment ça se passe aux US qui sont le grand pays de la danse, mais d'après ce que je commence à voir, il n'y a pas plus de diplôme de prof de tango argentin là-bas qu'ici, à peu près pour les même raisons: pas assez rentable en terme de retour sur investissement, y compris pour les profs de danses de salon (ils appellent ça "ballroom dance" et le tango n'en fait pas partie), il faut consacrer trop de temps pour former un danseur de tango argentin. Ils ont aussi les mêmes discussions sur la légitimité et la capacité des profs argentins et des autres, avec les mêmes arguments et les même références culturelles. Les conséquences sont identiques là-bas et chez nous: problème du style de tango (lequel est le vrai tango ?), d'aptitude à respecter le bal ou "comment survivre quand on est débutant, quand on est nuevo, quand on est milonguero etc..", disputes sur les musiques sur le thème "le vrai tango historique ou le vrai tango à venir", etc...

Dernière précision: pour le monde anglo saxon, l'endroit où on danse le mieux le tango argentin en dehors de l'Argentine est l'Allemagne. Du coup, il faudrait peut-être voir ce qui se passe chez nos voisins, si on veut réflechir à l'enseignement du tango...

suite au prochain épisode.

Toute toute dernière précision, l'histoire est un éternel recommencement... la question de la légitimité des profs de tango se posait déjà dans les années 1910 (j'essaierai de te retrouver les références).

Bonne soirée à tous,

Benoit
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26. Et le tango déchire encore sa race, par Dominique

reflexion par Dominique (le 21/02/2008 17:57)

"et le tango déchire encore sa race"

danseur depuis un peu moins de 10 ans,enseigné au depart par deux profs non diplomé Uruguyens qui m ont appris avec coeur et amour mes premiers pas ..qui se trouvait sur le territoire national avec un titre de sejour touristique,et qui des annees plus tard apres avoir travaille durement, ouvert une milonga a Nimes,au temps de l ere politique que connais notre pays ont failli etre expulse,je decouvre le debat du moment..

il se trouve aussi qu en dehors d etre danseur de tango je suis aussi psycologue clinicien exercant dans le service public,formé a la psychanalyse

ce qui me permet de pouvoir penser qu il n y a jamais aucune neutralité dans quoi que ce soit et meme pas de hasard..evidemment..........service public bien mis a mal aujourd hui par ses ministéres et quelques agents de la fonction publique

evidemment la folie ne rapporte rien ,coute et aujourd hui il faut etre productif..circuler il n y a rien a voir.. d autant quelle nous ramene a la folie de chacun d entre nous ..hein..

il y a un peu plus d un an le debat qui se pose sur la reglementation du statut d enseignant du tango s est pose en terme de sante publique pour le metier de psychanalyste qui rappellons le n est pas reglementé mais acquiert sa reconnaissance par un long chemin jamais terminé d enseignements theoriques et clinique transmis par les pairs que J Lacan appellait "la passe" auquel il faut ajouter une analyse personnelle approfondie.

tollé general de la profession ,assises, et suspension du projet par le ministere due a la mobilisation.

tous cela pour arriver au constat suivant

le hasard n existant pas surtout dans le contexte politique et administratif actuel,il me parait evident que ce projet revet des enjeux majeurs qui s inscrivent dans une idee ultra liberale d un projet de societe...ce qui fait vie dans la cité.. bon nombre de commentaire vont dans ce sens..

j y voit moi un enjeu au dessus des autres notamment celui financier et reglementaire

la maitrise ,et donc le controle de ce qui est vivant


il en va ainsi pour le spectacle vivant, la reflexion sur les OGM ,la sante, le social ect..


cependant toute pensée totalitaire est le pere etonnée de la dissidence!.....
"ICI ONT FABRIQUE DU VIVANT ET DE L HUMAIN" voila quelle pourrait etre la devise qui pourrait s inscrire au fronton de toute les initiatives tango,en ces temps livrés au management industriel, a la rentabilité,la reglementation et la gouvernance,a la marchandisation generalisée,aux superevaluateurs a la solde de big brother,aux controleurs frapadingues,aux thecnocrates et sociologues du scientisme ,aux mecaniciens de l ame aux professeurs folamours de l administration francaise..il est temps de rappeler que la fabrique de l homme comme l enonce Pierre Legendre" n est pas une usine a reproduire des souches genetiques,clonnés et codifié,car on ne verra jamais gouverner une societé sans les chants et la musique ,sans les choregraphes et les rites de passages qui s inscrivent dans la tradition orale,sans les grands monuments religieux ou poetiques de la solitude humaine"

n'en deplaise a Cristophe Apprill que je connais que je peut apprecier pour d autres aspect a certains moments..

a quand donc des assises VITE CAR IL Y A URGENCE

dominique
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25. [L-4] Etude sur les danses régionales et du monde, par Christophe

Le démarrage de ces débats est directement lié à l'étude que nous menons pour le compte du ministère de la Culture. Aussi me semble-t-il nécessaire de rappeler le cadre et les objectifs de ce travail. La DMDTS (Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles) souhaite connaître « les conditions dans lesquelles s'exerce l'encadrement professionnel des pratiques de danses régionales ou nationales et du monde, afin d'étudier l'opportunité d'une certification professionnelle adaptée à ces secteurs et d'identifier les modalités de son éventuelle mise en place ». Dans pareil cas, les administrations passent un appel d'offres. Des équipes y répondent, et une équipe est retenue pour réaliser le travail. C'est la notre qui a été choisie par la DMDTS.

Notre équipe est constituée de trois chercheurs responsables de l'étude : Aurélien Djakouane (sociologue, docteur de l'EHESS), Maud Nicolas-Daniel (anthropologue, docteur de l'Université de Provence) et moi-même (sociologue, docteur de l'EHESS). Elle est complétée par six jeunes chercheurs, chacun étant spécialiste d'un domaine en particulier, ici en l'occurrence d'une danse. Avec Aurélien Djakouane, nous détenons une certaine expérience de ce type d'étude puisque nous avons réalisé l'année passée un travail similaire sur la danse hip-hop.

Nous avons prévu deux grandes phases pour mener à bien cette étude. D'abord, il nous a paru nécessaire de réaliser un état des lieux de l'ensemble des pratiques de danse régionales ou nationales et du monde en partant des structures d'emploi. C'est la raison pour laquelle nous vous avons adressé un questionnaire. Dans un second temps, nous irons sur le terrain pour rencontrer les acteurs des milieux concernés (employeurs, formateurs, professeurs etc.). Notre objectif est d'éclairer les enjeux qui gravitent autour de l'encadrement de ces danses.

Parce que nous sommes des chercheurs en sciences sociales, notre position est neutre. Le travail du sociologue consiste à questionner les évidences, à déconstruire les mythes et à souligner la complexité des enjeux. Parce que nous formons une équipe qui partage les mêmes manières de faire de la recherche, nous sommes attentifs à ne pas nous laisser influencer par les positions partisanes.

Nous disposons de dix mois pour mener à bien cette étude. Nous vous tiendrons bien sur informé des résultats, lorsque le ministère aura donné son accord pour leur diffusion. D'ici là, pour toute précision supplémentaire, vous pouvez me joindre directement à l'adresse suivante : christophe.apprill@cegetel.net

Bien cordialement

Christophe Apprill
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24. Possibilité de diplôme en Argentine, par Sarine

Bonjour à tous
 
Tout comme Claire j’ai répondu à l’enquête, d’ailleurs très stéréotypée sans aucune nuance ni marche de manœuvre.
 
Pensant que je répondais à un questionnaire qui avait tout l’air d’être identique au travail que nous avions déjà fait avec ADEM06 - Délégation Départementale Musique Danse Spectacle Vivant des Alpes- Maritimes. Enquête commencée au mois de mai 2007. Qui prétendait faire l’Etat des lieux de la danse de la musique et du cirque !
 
Si cette enquête  du ministère dont le chargé de mission est Christophe APPRILL a pour but de mettre en cadre le tango naturellement je suis contre. Si cette enquête à pour but de distribuer des diplômes de crédibilité, NATURELLEMENT JE SUIS CONTRE.
 
Il n’y a pas d’effets dévastateurs par ce qu’il y a absence de cadre ! Que l’on enseigne avec un diplôme ou sans diplôme nous devons nous former par des stages ou autres ! Aller en Argentine en matière d'enseignement.  Et la moindre des choses et de nous informer... Ce qui me paraît normal !
 
Y en a marre de conditionner, de stériliser, d’emboîter, d’enfermer, d’encadrer, tous ce qui à une odeur de liberté.  
 
La question est sérieuse ! Faut-il  ou ne faut-il pas de diplôme pour enseigner le tango argentin ?
Personnellement je dirais NON ! IL N’EN FAUT SURTOUT PAS !
 
Alors ce qui veulent distribuer des diplômes à tous prix…..(Et je compte mes mots). 
Qu’ils pensent à tous ces grands danseurs qui ont fait le TANGO tels que  El Cachafaz, Petroleo, plus proche de nous  Zotto, Naveira, Veron, et j’en oublie certainement car la liste serait longue.
Désolée ! Ils n’ont pas eu leur diplôme pour enseigner le Tango ni pour danser !  Faudra t-il penser à les licencie (congédier) ne pas confondre ! 
 
Mais si vous voulez avoir un diplôme allez en argentine durant 3ans à « l’Université du Tango » créée par Rodolfo DINZEL vous aurez une reconnaissance mais pas forcément le talent qui va avec.
Rodolfo Dinzel et un grand inspirateurs du renouveau du tango contemporain, et depuis des années il mène des actions tous azimuts : enseignement au nom voyant, manifestions culturelles, diffusion du tango argentin aux nouveaux arrivés. Et surtout il a mis en place une méthode de pédagogie pour l’enseignement du tango.
Si la lecture de l’espagnol est chez vous naturel lisez son livre El Tango – Una Danza (qui à ma connaissance n’a pas encore été traduit). Ceci dit, il ait aussi décrié en argentine pour l’instauration de cette université.
 
Il y aurait tant de chose à dire…. Mais surtout arrêtons de gesticuler autour de cette danse qui est, et doit rester une danse sociale. Car là aussi je ne pense pas seulement au danseur connus et célèbres.  Mais aussi à ces danseurs de milongas complètements anonymes du début du siècle dernier, qui dansaient entre homme pour se refiler leurs nouveaux pas. Parce qu’il aurait été honteux de le faire devant une femme. Alors par respect pour eux  NON !
 
Cordialement Sarine
Association Very Nice Tango
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23. Désir intervenir et contribuer, par Plume

Bonjours cher monsieur,

A l'heure ou je vous écrit, j'ai déjà en qqs sorte jetté l'éponge.

En effet l'anarchie totale qui règne dans le tango au mains des plus pures lois d'un capitalisme totalement dérèglementé, m'ont "bouté" hors de cette activité.
Je note en effet qu'il n'y a dans ce contexte aucune place pour l'idée même de ce qu'est la qualité de son enseignement.
Méticuleux en effet dans mes activités, je me suis attaché depuis toujours, lorsque j'enseigne, à prendre le temps et à m'informer avant.
J'en veux pour preuve ces pages que je publiais dejà en 2002  http://www.tango3001.net/pathology/pathology.htm

Etant ancien danseur contemporain, je revivrai donc la tentative de règlementer l'enseignement de la danse.
Je vous rappellerai la réglementation de l'enseignement de la danse classique contemporaine et jazz des année 1990.

J'ai personnellement en grande amitié I. L. [..anonyme..] qui à l'époque était la secrétaire du bureau du ministère en charge de l'écriture de ces nouvelles règles.
De son propre aveux, elle en garde un souvenir assez mitigé... Peut etre serait-il intéressant d'interviewer une telle personne, afin de comprendre les erreur du passé !
Nous pourrions égallement citer C. D. [..anonyme..] par exemple !

Mais en tout état de cause il faut une règlementation.

Voyez-vous, je suis de ceux qui crois fermement que les règles servent avant tout, a comprendre une chose très précieuse à savoir: a partir de quand est-ce que je suis dans un autre domaine que le cadre fixé? Autrement dis à partir de quel instant je suis dans la recherche et donc dois être en mesure de justifier ce que je prétends faire de bon ou mauvais.

Ce qui est dommageable en effet pour l'instant dans le monde du tango c'est qu'en absence de cadre tous peuvent prétendre n'importe quoi en s'appuyant sur la crédulité du client. Je ne parlerai pas non plus des effets dévastateurs de cette absence de cadre pour ceux qui on fait des choix de vie professionnel et passe donc leur vie à s'informer et se former en matière d'enseignement et sur la matière meme enseignée...

Mais si je vous écrivais c'est également pour que vous me publiez ... et le malheur veut que je ne sais comment faire pour insérer ces lignes en tant que contribution dans votre BLOB que je qualifierais de génial.

Cordialement, Olivier Plume Fontaine F-CAEA
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22. Ensemble des réactions reçues par Robert (Raquel Shoes, Nimes)

Message diffusé par Robert le 11 Février 2008. les réactions à ce message sont détaillées plus bas.

Nous, modestes danseurs et "faciliteurs" de  la diffusion de cet art nous pensons qu'il faut empêcher que s'instaure un enseignement officiel et un diplome officiel de tango argentin et ce pour les raisons suivantes :

- cela serait faire injure au Rio de la Plata (Argentine et Uruguay) qui a  donné naissance à cet art. De quel droit voudrions nous, en France, réglementer quelque chose qui ne nous appartient pas ?

- le tango argentin est avant tout une émotion, solitaire a voir ou entendre ou partagée en dansant. Quelques enseignants savent communiquer cette émotion, d'autres non. Qu'ils aient ou non un diplôme n'a rien à voir avec cela. Quel serait d'ailleurs le jury qui délivrerait un "diplôme d'émotion", sur quels critères ?

- nous avons tous besoin de rêver, d'un espace de liberté que nous apporte le tango argentin et surtout pas d'une réglementation de plus, sèche, réductrice, contraignante.

- un art ne se réglemente pas, il se constate : vous décidez vous même d'aller voir telle exposition de tel peintre, sculpteur, artiste de tout poil, d'aimer ou ne pas aimer, de prendre ou non les pinceaux ou le burin si l'émotion ressenti vous y conduit, vous n'avez nul besoin d'un diplôme pour ce faire. Faudra t il demain un diplome pour aller visiter une exposition, lire un livre, se mettre à écrire ? Un couple de danseurs de tango argentin dessine sur le sol une dessin ephèmere qui les ravit, nous ravit. Doivent ils pour cela être diplomé ?

- il n'y a de plus aucun intérêt économique à réglementer sauf pour quelques malintentionnés ayant envie de récupérer un art a leur profit pour faire des sous ou satisfaire leur ego.

"L'idée d'un blog ou d'un groupe de discussion tend à s'imposer pour parfaire les échanges et préparer à une table-ronde" dit Claire Prouhet qui a été l'une des premières à réagir à l'enquête de Christophe Appril.

Si vous partagez notre idée qu'il ne faut pas réglementer, répondez à ce mail  par :
- Non, je ne veux pas qu'on réglemente
- Oui, je veux qu'on réglemente
avec vos commentaires si vous le voulez dans les deux cas.

Dès que le blog sera crée (pas par nous, car nous n'avons pas les compétences pour ce faire) nous ne manquerons pas de vous en donner les coordonnées

Bien amicalement,

Robert, Raquel, Laurence

--- message de Marion (15/02/2008) :

non à la réglementation pour les mêmes raisons que vous invoquez qui sont excellentes
comment réglementer une danse qui vient de l'intérieur? comment réglementer un chemin qui se fait en marchant? le poéte a-t-il un diplôme?
marion

PS: Christophe fait cette enquête pour s'entretenir sur un vide juridique!
bises à tous

--- message de Claudio (13/02/2008 11:57:25) :


Bonjour!
 
Non, je ne veux pas qu'on réglemente 
 
Muchos hablaran en su nombre, pero sus frutos le reconoceran...
 
Claudio

---- messag de Alma Tanguera (12/02/02008 22:54:15) :

Non, je ne veux pas qu'on règlemente.
 
Marie
Alma Tanguera
 
--- message de Christian (12/02/2008 16:45:55) :

Bonjour

Pour moi,danseur depuis seulement un an et quelques mois, je ne crois pas une seconde qu'un diplôme puisse m'aider à choisir mes professeurs, ceux qui vont m'aider sur le chemin qui me conduira au tango qui me correspond.

Non, pour cela je me fierai à mes sens et corrigerai mes éventuelles erreurs au fil de l'eau.

S'il faut absolument que des profs soient certifiés, pourquoi pas, SI cela ne constitue pas un condition pour enseigner ?
Qui n'a constaté dans la vie de tous les jours que tous les psychologues patentés ne sont pas "psychologues", que tous les enseignants ne sont pas pédagogues, et que les gens passionnés nous apportent parfois plus que les professionnels ?

A l'évidence, ce n'est pas une règle mais qu'on nous laisse la liberté de choisir ! le tango est une affaire très personnelle qui mourrait d'être codifiée à l'extrême.

--- message de Marie-Christine (12/02/2008 12:51:33) :

En fait il faut réglementé oui et non,

réglementé: parce que il ya trop de personnes qui au bout de deux ou trois cours s'inventent professeur, avec pédagogie dérisoire et enseignement n'en parlons pas!! qui font des tarifs a cassé ceux qui vivent de la danse et qui enseignent aussi le tango argentin non réglementé: parce que vous avez raison que le tango ne nous appartiens pas et que c'est une façon de vivre, de ressentir la musique, la personne que l'on a dans ses bras, l'environnement et tant de choses plus profondes..

En tant que professeur et enseignante de toutes les danses (loisirs, country, sportives.. je dis et demande à mes élèves de tango argentin de ne pas venir à ces cours en attendant la même approche que dans les danses tres structurées. Je leur parle d'eux, de leur personnalité, de leur physique, que nous leur transmettons des figures multiples et que c'est à eux ensuite de les faire et les interpreter comme ils les ressentent.
 
Marie Christine

--- message de Philippe (11/02/2008 23:50:32) :

je suis à 100% de cet avis: une réglementation/certification me parait inutile et même dangereuse pour la vie des associations. Préservons autant que possible les derniers espaces de liberté qui nous restent dans notre société!

Je ne suis pas "certifié"; j'anime bénévolement des "ateliers" tango depuis 1991 dans un cadre associatif; je prends encore humblement et très régulièrement des cours avec les pro du circuit tango; je ne porte aucun jugement (au moins public) sur tel ou tel "enseignant" de tango; alors où est le problème?

Philippe
Association le 8 Renversé

--- message de Jean-Michel (11/02//2008 20:09:39) :

Bonjour en tant que danseur, en tant que responsable artistique d'une association de tango argentin,
en tant que passionné de tango argentin je suis résolument contre toute réglementation du tango argentin.

--- message de Jacques (11/02/2008 19:42:57) :

Je suis complétement opposé à une quelconque réglementation du TANGO ARGENTIN
car je partage entièrement la définition que vous en faites.
Je suis prêt à entrer dans la clandestinité s'il le faut !!!

Cordialement à vous
Jacques

----- message de Jean Baptiste (11/02/2008 13:22:16) :

Brouuu , quelle horeur
Merci de ne pas encourager une "règlementation du tango" ( on serait le seul pays où c'est "règlementé), quelle idée nulle

:-)
Jean-baptiste

---- message d'un danseur non enseignant (11/02/2008 18:40:04) :

concernant votre pensée sur le tango je la partage entièrement ceux qui pense différend n'ont rien compris Une règlementation codifie un enseignement et cela voudrait
dire que tout le monde doit danser quasiment de la même façon

------ message de Roselyne (11/02/2008 11:31:15) :

bonjour
Moi, je ne suis pas pour l'enfermement du tango argentin car cela va a l'encontre de la phylosophie même de la pratique de cette danse  , et je l'ai déjà dit à [...anonyme 1...]  , par contre je ne peux pas laisser [...anonyme 2...]  sans reaction quant à ses propos sur ses compétences uniques en france en matière de tango argentin
  
Don on ne pourra pas éviter d'en parler  il faut accepter le principe d'un débat ne serait ce que pour dire que l'on ne peut pas mettre le tango Argentin dans un carcan comme on ne peut pas mettre un moineau en cage. et il va falloir que cela soit expliqué, quelque soit le mode de transmission, et je ferai le parallele avec la famille : il n'existe pas de diplome pour être parents chacun transmet ce qu'il pense être bon pour sa famille et à la limite je pourrait dire que j'ai appris le tango dans ma famille et que je transmets à mes enfants ce que j'ai appris.  .
 
alors organisons le débat et que tout le monde s'exprime et surtout les propriétaires il y a quelques années ce meme sujet avait surgit à Paris  ....sans suite..... et s'il faut toucher du doigt l'exception  de cette danse faisons le une bonne fois. c'est mon avis de danseuse de tango amoureuse  et respectueuse de la culture argentine 

Roselyne

---- message de Gérard (11/02/2008 17:01:05) :

Une ancedote.

Il y a quelques années, je discutais un soir de milonga avec un danseur de ma connaissance - nous avions débuté ensemble avec le même prof - qui me demandait comment s'était passé le stage de l'après - midi : j'y participais comme élève, et lui n'avait fait que rester un moment en spectateur.

Je lui disais ma satisfaction, et devant ma détermination à poursuivre ce stage le lendemain, il s'étonnait et me mettait amicalement en garde, tenant le prof pour un vague escroc, infortuné argentin expert dans le discours mais avare dans les figures enseignées. Il est clair que se confrontaient là deux conceptions du tango, et partant, de son enseignement, que seule l'épreuve de la piste, et non quelque table de la loi, pouvait trancher.

Pour finir mon histoire, je ne livrerai pas le nom du tanguero suspicieux, et qui sait peut - être plus avisé que moi, car il danse toujours dans nos milongas avec un style très personnel que les années n'ont fait que mûrir. Mais je peux livrer le nom du professeur dont la prestation faisait débat, puisqu'il nous a hélas quittés depuis : Carlos Gabito.

On reparlera plus tard de cet intéressant sujet.

---- message de Bernard et Carole :

Oui Robert, nous sommes complètement d'accord avec toi!
Bernard et Carole CASA DE TANGO

---- message de Joëlle :

non pas de réglementation!!!
je suis attentivement les échanges et partage votre point de vue et celui de claire
le débat reste ouvert, pertinent et nécessaire, une liste de discussion relayée sur un blog bienvenue...
à vous lire, Joëlle.

----- message de Gaby :

Non je ne suis pas pour une règlementation.

Tout étudiant a rencontré lors de son parcours scolaire des enseignants de qualité et des enseignants qui ne savaient pas enseigner.
Or dans les 2 cas il y a un diplome (dans plus de 90% des cas).
Il existe des profs "connus " qui pour moi ne savent pas enseigner, et de malheureux inconnus qui enseignent très bien.

Une règlementation n'aurait pour conséquence que d'uniformiser le tango... ce qui est, pour moi, contraire au tango.
De plus s'il devait y avoir un diplome, il faudrait désigner les membres du jury, c'est à dire des personnes qui pensent détenir la vérité sur le tango et sur comment l'enseigner... en existe-t-il une? chacun a son propre tango! diverses approches sont valables...

Cordialement
Gaby

----- message de Michel :

A quand une réglementation européenne...mûrement réfléchie par de hauts fonctionnaires qui n'ont jamais mis les pieds sur une piste.

Est-ce les enseignants des autres pays de la CEE pourront enseigner en France (Dans la mesure où le diplôme n'exterait pas chez eux !)
Finalement on en revient à l'époque où en France on a commencé à vouloir coder le tango (Salida...etc)

Alors tu y réfléchis bien OK ?

A bientôt
Michel

---- message de Michel Gabis :

Estoy de acuerdo.
QUE ES ESO DE REGLAMENTAR UN ARTE INFINITO
Los que necesitan de eso es que tienen una creatividad muy corta.
Imposible de repertoriar/clasificar/reglamentar y otorgar un TITULO.En base a que y quien es quien para poder hacer un juicio asi y otorgar un poder de Maestro.....
Por favor dejen al TANGO tranquilo.
Hagan de Corazon y con conciencia y sobre todo con Franqueza la transmision de este ARTE.
Miguel Gabis

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21. Petite réflexion, par Sandrine

J'ai lu les échanges concernant quelques sujets épineux qui soulèvent des questions de fond sur l'enseignement du tango. J'assisterai volontiers aux tables rondes proposées dans les courriers précédents en souhaitant que les dates me le permettent.

Je profite de cet échange pour partager une petite réflexion sur ma petite expérience sur le TANGO (même si elle sort un peu de vos échanges) en tant que petite élève, petite danseuse, petite spectatrice, petite enseignante non diplômée, petite comédienne ou petite dijette. Passionnée en tout cas.
Concernant la question des diplômes, on peut très bien avoir du talent ou une fine connaissance sur un sujet et transmettre passionnément sans nécessairement avoir un diplôme. Ou bien avoir un diplôme et être très superficiel ou froid sur le sujet, voire hors sujet.

On peut aussi tout avoir et exceller ou ne rien avoir du tout ...

C'est basique mais il est bon de le rappeler.

J'avoue m'intéresser à la question des diplômes depuis toujours même si je préfèrerais me passer de cette « formalité ». Cela dit j'ai toujours pensé qu'un jour ou l'autre il pourrait être imposé.

Puisqu'on parle de danse et de diplôme, le DE de professeur de danse (classique contemporain et jazz) a été obligatoire en 1991.

Les personnes qui avaient de l'expérience dans la danse on pu contourner le passage du diplôme en validant leurs acquis d'expérience soit parce qu'ils dansaient dans une compagnie, soit parce qu'il avait de l'expérience dans l'enseignement. Pour autant chez certains titulaires de ce diplôme on ne lit absolument rien de la danse en tant qu'art et pis encore, ils n'ont qu'une réflexion pédagogique très vague sur le sujet...tout en étant depuis un bon nombre d'années dans la discipline!

Par ailleurs, d'autres dépourvus de diplômes ont contourné aussi la loi par des activités parallèles : la méthode ceci, la méthode cela...inutile de les citer, je pense qu'elles ne sont utiles ou complémentaires que lorsqu'on a déjà une solide connaissance de la danse. S'en servir pour donner des cours de danse sans jamais avoir pris un seul cours de danse me semble très périlleux pour le corps bien sûr.

Bref, si le diplôme n'est pas une fin en soi, la formation continue à vie semble préférable. Quoi qu'il en soit, à un certain niveau on ne peut duper personne.

N'est-ce pas le cas pour beaucoup de métiers?

Mais là encore, attitude très franco française, nous prenons quelques cours de ceci et de cela et nous avons déjà compris... même sans avoir écouté le contenu du cours ! Oui, faire acte de présence pour dire « j'ai fait ceci et fait cela » est très courant. Et ce sont des élèves qui ensuite donnent des leçons.

Concernant l'enseignement du tango je crois que chacun d'entre nous en donne une définition très personnelle, c'est ce qui fait sa richesse et sa complexité. Certes, la transmission populaire est la tradition originelle mais elle correspond à une époque de laquelle nous avons perdu toute l'essence. Que faire?

Pour ma part, je l'associe avant tout à l'Argentine, la musique, la danse, la poésie et le vois également comme un mode de vie qui devient -évolution oblige- universel. Alors il ne s'agit pas de penser que l'on est (naît?) tango ou non, simplement il est là, il existe et chacun se l'approprie à sa manière et selon sa convenance. Bref, le tango appartient aujourd'hui à tout le monde et à personne à la fois.

Il se trouve qu'il est de plus en plus diffusé à la vitesse grand V, ce qui a donné lieu à une augmentation considérable de lieux d'apprentissage et de pratiques et par conséquent de personnes en charge de transmettre cette discipline. Ne jouons pas avec les mots : dès lors que l'on transmet à des élèves (si on les fait payer en plus! on est bien « professeur » ou enseignant, non? Bon aller, je m'invente le titre de « prof et soeur du tango non diplômée»! Mais « en saignant du tango autodidacte» me plaît davantage car il soutient l'idée de l'effort au travail...

Merde mais si je n'ai pas mon diplôme je suis quoi alors puisque je ne suis pas ''reconnu''? Un animateur, un donneur de leçons, un passeur, un messager, un transmetteur (vocabulaire politiquement correct=BALL SHIT !)... mais quel élève je suis d'abord? Encore une attitude Franco française. ''Oui mais tu comprends, je souhaite faire passer une information que j'ai reçue d'un grand maestro, j'ai lu tel livre et comme tatatatattattattataa, je ne peux pas m'attribuer le titre de professeur parce que nanani nanana.... '' je suis donc chargé de... je ne me permet pas de faire ceci ou cela si je ne connais pas'' blablabla, je « fais de la danse »...

On ne manque pas d'intellos dans le tango! On manque de clarté en tout cas ! De « savoir faire ». Surtout lorsqu'on voit le placement du corps de certains en charge de transmettre cette danse...c'est notre égocentrisme qui transpire ou quoi? Arrêtons de nous la péter car c'est la réputation universelle que nous avons, les danseurs de tango et il n'y a pas de fumée sans feu.

Par ailleurs, qu'est le tango au juste puisque que nous avons déjà dit que chacun d'entre nous donnait sa propre définition? Une discipline, une danse, une musique, un sport, un art, une psychanalyse, ...tout à la fois? Peu importe au fond, nous vivons dans un monde où les confusions sont de plus en plus grandes et chacun tente avec ses moyens de cultiver son propre jardin. Nous sommes de pauvres égocentriques à l'heure du libéralisme, non?

J'aime à dire (et surtout j'avais besoin de le clarifier pour l'enseignement) que le cours de tango est surtout un cours de danse où nous devons « habiter notre corps » (il faut bien prendre et assumer un chemin) avec toutes les règles et la rigueur QUOTIDIENNE que cela implique (danse, histoire, anatomie, musique, culture générale) pour mieux comprendre cet art en évolution permanente. Un corps non accordé est comme un instrument non accordé. Et qu'on soit né argentin, danseur, musicien, poète, ... ou rien de tout cela, ils faut s'armer d'une bonne technique et de "trucos". Mais ceux-ci ne sont pas gratuits, ils ne s'achètent pas non plus avec la carte bleue ni s'acquiert en 2 temps 3 mouvements, ni par le seul savoir. Ils se gagnent peu à peu et tout au long de la vie au prix de l'effort et du travail (celui qui fait transpirer) et seulement à ce prix là.

Je crois que chez les professeurs/danseurs, la diversité doit être frappante, nous sommes tous différents, Dieu merci et avons dans nos propres limites quelque chose à donner. Mais on doit reconnaître le danseur quelque chose d'universel. De telle sorte qu'on le lise dans le corps, dans le comportement, dans le regard, ...

Notre baratin et notre attitude montrent bien que nous nous sommes reposés sur nos acquis de l'époque du Roi Soleil.

Bien à vous,

Sandrine

PS : au passage, je me suis pris une remarque concernant mon intervention à la formation de Marseille Tango. No comment !
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20. Envie de rester LIBRES, et INDEPENDANTS par Elisabeth

REPONSE A CLAIRE PROUHET
au sujet combien polémique des diplômes
transmise aux associations voisines, et rédaction de tout tango et salida (ph Fassier)

Chère Claire,

par ici pas beaucoup de réactions des responsables d'assos de mon secteur à qui j'ai transmis les mails, si ce n'est [... anonymat...], un copin tanguero de Bourges (Nvelle assos la caminada)

pour ma part j'ai transmis à "tt tango" directement à la rédaction et "salida" (par le biais de Philippe Fassier) car je pense que la discussion peut les interesser pour la prochaine salida ou le prochain tout tango, enfin à eux de voir.

Rien ne nous empêche de porter la discussion sur le forum de tout tango il y a un modérateur, une structure garantissant la libre expression et le respect de l'intégrité des personnes.

Sinon je pense que des événements -différents de ce qui se fait pour le moment- réussiraient peut être à contrecarrer les distributeurs de diplôme.
Les stages et festivals qui existent déjà vont déjà dans le bon sens. C'est énorme déjà. Mais:
Peut être faudrait-il changer la chose , je ne sais pas , qq chose de moins festivalesque et plus "creuset" du tango, bouillon de culture et de danse. Enfin bon dans ma campagne je suis mal placée pour dire ce qu'il y a à faire!!!!!!

Je pense aussi surtout je te l'avais déjà dit qu'il ne faut pas jouer la carte de la surenchère car elle mène directement aux machines à fric. Il y aura toujours des gens pour s'en faire.

Les assos doivent ne poursuivre qu'un seul but soutenir le tango, ses artistes et ses passionnés.

Et puis aussi informer, nos adhérents, expliquer ce qui se passe et se profile. Car il y a peut être parmis eux les futurs candidats à ces distributeurs de diplômes.

Nous assos, petites assos ou piliers du tango en France, avons un grand rayonnment sur toute la communauté tanguera et pouvons l'informer.

Bon voilà en tout cas c'est certainement une tempête dans un verre d'eau mais je lis derrière tous les mails qui ont circulé, une réelle envie de rester LIBRES, et INDEPENDANTS , par les temps qui courent c'est un signe que la contestation n'est pas encore complètement anesthésiée par la consommation. Fusse une consommation de tango!

Abrazo tanguero ELI
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19. Je verrais bien un diplôme MAIS décerné par des vrais grands pros, par Liliane

merci Claire de me tenir au courant
à la lumière de tous ces arguments je comprends mieux
je ne suis qu'une afficionada du tango vivant ds une petite ville où le tango a du mal de progresser l'asso existe depuis 2000 et pas un seul bon tanguero les gens viennent au cours / passer une soirée comme ils iraient au ciné ss s'exercer ss aller aux milongas
alors j'en ai marre de voir des gens se présenter comme profs de tango alors qu'ils dansent comme des pieds!
c'est ce qui m'a poussée à te dire que je verrais bien un diplôme
MAIS je t'ai dit décerné par des vrais grands pros alors ? ne crois tu pas que cela éviterait des offres comme celles de Marseille j'avoue que qd j'ai reçu l'annonce j'ai repondu et posé des questions ce sont des amis profs en Allemagne qui m'ont déconseillé en voyant le prog prévu pr des enseignants alors que moi je pensais au départ que cela pouvait m'améliorer en tant que tanguera car je n'ai vraiment pas envie d'enseigner qd je danse avec qq1 qui n'a pas le rythme je ne supporte pas
je comprends très bien tous les arguments exposés, ils se défendent parfaitement
mais ds une petite ville quand tu n'as pas le choix tu débutes avec des soi-disants profs tu n'y connais rien et tu prends des mauvais plis et je puis t'assurer que les tangueras de [... discrétion de mandée par l'auteur...] par ex (mais ne l'ébruite pas) se plaignent amèrement... ms n'ont pas toutes les moyens d'aller ailleurs alors si ces faux profs n'exerçaient pas l'asso serait obligée de faire appel à des "vrais"...et cela relèverait peut'être le niveau
je te livre mes réflexions elles ne sont peutêtre pas ds l'esprit du tango... ms je commence à comprendre ce que tu défends!!!!!!
j'ai eu la chance de commencer le tango avec qq'1 de passionné qui m'a inculqué les bases et m'a dit au bout de qq temps qu'il ne pouvait plus rien pr moi et que je devrais aller prendre des cours chez des pros à Sarrebruck (75km de metz/1 heure de train) ce que j'ai fait - mais tout le monde n'en a pas les moyens - 4 leçons ont suffi pour que je puisse bien me debrouiller dans les milongas - j'ai dansé pratiquement tous les w/e j'ai pris qq leçons particulières ça et là mauvaise expérience avec les stages (2 stages avec des partenaires incapables de comprendre - donc fric à la poubelle) puis BsAs cours particuliers je vais souvent en Allemagne, là pas de mauvaise surprise, une majorité de bons danseurs
si je puis faire qq ch ...
ms ne suis pas très douée en informatique
ms le jour où il y aura une pétition, n'hésite pas, j'ai un grand carnet d'adresses
Liliane
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18. Demande d'info de Luigi (Camino Tango, Montpellier)

Claire,

Afin de mieux comprendre le problème qui est posé (genèse) , serait il possible de me transmettre les premiers échanges de courriers et savoir qui exactement est à l'origine de ce projet et quels en sont les acteurs retenus et sollicités pour réaliser ou réfléchir à ce projet ....

Merci de tes futurs infos
Luigi
CaminoTango Montpellier
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17. Position de Marseille Tango sur la discussion Diplome de tango

La position de Marseille Tango et de la Real Academia :

D'abord, nous n'avons rien à voir avec le Ministère de la Culture, ni l'enquête en cours sur les enseignants en danse. Nous avons même été désagréablement surpris, juste après le lancement de notre Institut, de recevoir cette soit disant "enquête", et d'en apprendre les finalités.

Ensuite, nous sommes farouchement opposés à toute certification étatique du Tango Argentin par une quelconque organisation administrative en France, et ce pour plusieurs raisons.

- SUR LE FOND : la force du Tango Argentin est de pouvoir évoluer constamment, et toute forme de réglementation quant à sa forme ne pourrait avoir que deux conséquences : UN, figer le Tango, si elle était appliquée, et à terme le faire mourir, ou DEUX, faire que la France soit une sorte de sanctuaire d'une forme particulière de la danse, "photographiée" à un instant "T", isolant notre pays, alors que le reste du monde continuerait à évoluer.

- SUR LA FORME : le grand problème des "sociologues", et l'énorme mal qu'ils ont pu faire dans notre pays, patrie de la réglementation centralisatrice, est de mener des "enquêtes" qui se veulent nationales, mais qui par obligation des moyens se résument le plus souvent à du papier et à des dossiers bien épais et bien verbeux, mais bien éloignés également de la réalité du terrain. Il faut être, au choix, stupide, inconscient ou totalement incompétent, pour croire que les personnes, qu'ils soient en associations ou sous forme professionnelle, vont répondre à une enquête leur demandant leur nombre d'élève et les tarifs pratiqués ! On dirait un audit des services fiscaux. Les réponses seront évidemment totalement fausses ou inexistantes, l'enquête sera fausse également, et la loi qui en découlera inadaptée, donc non appliquée.
Le Ministère de la Culture devrait le savoir, déjà totalement incapable de faire appliquer la loi sur l'enseignement de la danse de 1989, et ayant eu pas mal de déboires, au plan juridique, avec les professionnels de danses de couple lors de tentatives antérieures du même genre (le dossier dort et ressort sans arrêt depuis plus de quinze ans).

En ce qui concerne la Real Academia : l'objectif est de permettre à des personnes qui veulent pouvoir se former rapidement, d'accéder à un travail pédagogique cohérent, de près de dix ans de réflexions menés par plusieurs personnes, sans avoir à courir des stages, qui ne répondent pas forcément aux attentes et sans liens entre-eux ni ordre chronologique logique. Le but n'est pas de "certifier", ni à fortiori de "normaliser" le Tango, ni enfin de mettre en place une quelconque forme '"obligation". Au contraire la
multiplication des intervenants, et le passage obligé par Buenos Aires sont la garantie de la diversité et de la capacité d'évolution de l'enseignement proposé. Quant au diplôme, il n'a pas vocation à réglementer, il est simplement la preuve que les élèves ont suivi la formation et atteint le niveau requis. La meilleure défense du Tango, serait que d'autres initiatives du même genre explosent dans les autres pays de la communauté, rendant inappropriées, dans le cadre Européen, les visées du Ministère.

Pour information, il y a plusieurs formations du même type en Danses de Salon et en Salsa, et tout le monde s'en porte bien, sans crainte d'aucunes sortes dans les milieux concernés. Il semblerait d'ailleurs que Claire Prouhet soit passée chez Christian Dubar, Institut de formation privé en danses de Sociétés, et ce, sans problème.

En conséquence, il me semblerait dans un premier temps souhaitable :

1. de refuser de répondre à l'enquête du Ministère
2. d'écrire au dit Ministère pour exprimer toutes ses réserves sur l'opération en cours.

3. Enventuellement se réunir dans des "assises" pour en discuter.

Enfin, il faut absolument remercier Monsieur [... anonymat...] d'avoir tenu au courant des projets du Ministère, les collègues tangueros et d'en avoir parlé avec eu avant de se lancer dans la dite enquête. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Au moins il aurait pu nous tenir informé, avec franchise, des conséquences possibles, et des projets du Ministère. Arrières pensées de promotion personnelle dans une future cellule de réglementation administrative ? Envie de "se placer" aurpès du Ministère ?
On pourrait se poser la question, mais "Honni soit qui mal y pense" !
Restons zen ...

Cordialement à tous
Dominique LESCARRET

P.S.
Les organisations professionnelles de danse de couple montent au charbon contre le projet, et sont déjà en action auprès du Ministère.
Le Tango n'est pas seul concerné dans l'affaire.
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16. Remerciements de Luigi (Camino Tango, Montpellier)

Merci pour toutes ces informations très intéressantes.
La réflexion et les débats qui s'annoncent semblent importants pour clarifier et donner du sens au "Tango".

Je poursuivrais les lectures de vos mails et autant que cela me sera possible je compte bien consacrer du temps à ces futurs débats.
Luigi

"caminotango" Montpellier
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15. Proposition d'une réflexion collective à Marseille par Benoit

[Mail envoyé à quelques destinataires de Marseille et rediffusé par la suite]

Bonjour à tous,

ces derniers temps se sont produits un certain nombre de faits qui ont déclenché un début de réflexion sur l'enseignement du tango. Voici un résumé pour ceux qui ne sont pas encore au courant:

1/ Début septembre 2007: annonce de la création d'un centre de formation de professeurs de tango par l'association "Marseille tango"

2/ Début décembre 2007: début d'une enquête du ministère de la culture sur l'enseignement d'un certain nombre de danses dont le tango argentin. Cette enquête vise à faire un état des lieux, histoire d'évaluer l'importance de ce secteur, pour éventuellement réfléchir à une éventuelle certification des enseignants. Christophe Apprill fait partie des personnes chargées de l'enquête et à ce titre nous a envoyé en janvier un formulaire à remplir pour quantifier nos activités.

3/ Le même formulaire a été envoyé à d'autres associations de tango en France et la semaine dernière, Claire Prouhet a fait une réponse publique à Christophe diffusée assez largement (une 30-aine d'associations) et a lancé une discussion sur le sujet en évoquant la possibilité de tenir des assises du tango en mars / avril 2008.

LE SUJET vaut la peine que nous nous en préoccupions pour les raisons suivantes:

- l'intervention du ministère signifie que le monde de la danse à deux commence à devenir significatif sur le plan économique et la conséquence est presque inéluctable: il y aura une certification de prof de danse à 2, danses parmi lesquelles le tango argentin ne pèse pas bien lourd en terme d'audience (3000 personnes à une grosse soirée salsa à Marseille, 300 personnes à une très grosse soirée tango).

- les risques d'un encadrement sont de plusieurs ordre:
-le premier risque est un risque fiscal car toute activité économique, vu depuis l'Etat, doit se traduire par des retombées fiscales. Cette évolution probable succède à la remise à plat du statut des intermittents d'il y a deux ans.
- le second risque est beaucoup plus grave, car tout système de certification conduit naturellement à édicter des normes, seuils etc... et le tango argentin que nous défendons ne résistera pas à une telle moulinette.
- les autres risques sont entre autres des risques perso de ceux qui commencent à grenouiller dans le milieu

Clairement, la certification menace beaucoup plus les profs de danse de salon que ceux du tango argentin, ils n'ont aucun diplôme alors que le public concerné est bien plus grand.

LA SITUATION n'est pas désespérée et le tango n'est pas la seule activité de danse qui est à ce point de réflexion. En effet, une étude réalisée par la région PACA en 2005/2006 a conduit a proposer une référentiel de l'enseignant des danses non réglementées.

La lecture attentive de cette proposition est très intéressante car elle montre ce que peut être une certification et ses attendus sont très utiles à lire car ils donnent les raisons de fond pour la mise en place d'une certification: en tant que prof pour avoir un statut, en tant que dirigeant d'assoc pour avoir un repère sur la valeur des profs, en tant que collectivité locale pour savoir à qui on donne des subventions : voilà pourquoi il y aura inéluctablement une certification à mon avis. Faisons en sorte de limiter les dégats sur le tango argentin lui-même car les bons profs ne sont pas menacés.

Un autre exemple est intéressant: les danses dites traditionnelles (françaises) passent également par les mêmes interrogations mais elles ont déjà mis en place des réponses pour éviter de tomber sous la coupe d'une réglementation stérilisante. En particulier, elles se sont mises en position d'assurer elles-même la formation de leurs profs. Si le tango à Marseille devait passer par là, je préfèrerais intervenir pour que ce soit fait avec vous plutôt que de rester à contempler le massacre.

QUE POUVONS-NOUS FAIRE à notre niveau ? Ce qui suit est une simple suite d'idées personnelles qui peuvent évidement être discutées, contredites, améliorées etc. mais il faut bien commencer un jour.

- tout d'abord, on peut se demander pourquoi on agit dans le monde du tango: pour en vivre ? pour faire vivre quelqu'un d'autre ? parce que le tango est une pratique sociale (bals, milonga etc.) où on rencontre des gens ? parce que le tango est une danse et qu'on est soi-même un(e) danseur(se) professionnelle ? etc...

- on peut aussi faire l'avocat du diable et se mette à la place du "certificateur": qu'est ce que nous faisons quand nous embauchons un prof de tango ? quels critères nous font choisir tel ou tel intervenant ? en mettant ensemble tous nos critères, nous aurions déjà une grille et on aura dépassionné le sujet etc, etc.

- on peut voir ce qui a été fait dans les autres domaines (exemple cité plus haut des danses traditionnelles, ou quel a été l'effet de l'instauration de la réglementation des danses classique, jazz et contemporaine: tout le monde hurlait il y a 15 ans, qu'en est-il maintenant ?)

- on peut voir aussi ce qui est fait en Argentine, ils doivent bien avoir le même problème (j'ai entendu parler de l'école DINZEL et du groupe de Graciela Gonzales, y en a-t-il d'autres ?)

- on peut faire l'exercice terrible qui consiste à faire plus bête que bête et à décrire ce que serait un tango "normalisé". ce n'est pas pour vous choquer, mais c'est pour être en mesure de détecter les glissements dans les raisonnements qui pourraient conduire à la normalisation du tango. Vous me direz qu'il suffit d'aller voir un cours de tango de salon pour le comprendre, je suis complètement d'accord, mais comment décrire cette différence ? ceux qui dansent le tango de salon ont exactement le mêmes mots que nous pour décrire leur tango, et pourtant ça n'a rien à voir.

- On peut au contraire se mettre à rêver: Que ferions-nous si nous recevions un gros paquet de sous (subventions européennes par exemple) à la seule condition de mettre en place une formation de tango et une formation de prof de tango ? Mettre en place une formation consiste à définir un programme, un planning etc... toutes chose que les profs parmi vous font naturellement mais qui n'est pas formalisée. Que conseillerions-nous à votre gamin qui veut être prof de tango ? etc...

IL SE FAIT TARD CE SOIR, si on se mettait autour d'une table pour parler de tout ça, ça serait peut-être utile. Dernière semaine de février ? un jour avant la réunion de la Rue du Tango ? A l'académia chez Marion ?

A très bientôt, si on veut tenir le dates de Claire Prouhet.

Benoit de Gentile

ps: je peux vous envoyer tous les documents qui sont cités plus haut.
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14. Qui a le droit de se présenter comme prof de tango ? par Liliane et réponse de Claire

Bonjour Claire,

je me présente : Liliane, (7 ans de tango assidûment) nous nous sommes rencontrées il y a 2 ou 3 ans au festival de Lille, j'étais avec [... anonymat...], et je m'occupais de la com et de l'événementiel de l'asso Metz VilleTango dont j'avais été présidente pendant un an; j'ai organisé plusieurs grandes soirées et la plus mémorable qui ne remporte pas les suffrages de bon nombre de tangueros fut en juin 2006, lors de la demi-finale française régionale du championnat de BsAs : beau score : plus de 250 personnes, surtout du grand public non tanguero grâce à une publicité efficace. Le but : réveiller les Lorrains, les sensibiliser, leur faire partager cette belle passion, et surtout avoir des tangueros à Metz !!!

voilà, tu sais qui je suis.

Pour ce qui nous préoccupe, je ME et VOUS pose des questions:

QUI A LE DROIT DE SE PRESENTER COMME PROF DE TANGO ?

Sérieux dilemne, non ?

Je m'insurge contre le nombre de danseurs qui surgissent ça et là et qui ont la prétention de s'instaurer professeurs de tango et d'enseigner alors qu'ils n'en ont pas les compétences.

Par ailleurs, autant que je sache, tous les danseurs que nous connaissons, donnent des cours, se présentent comme professeurs, de quel droit ? sur quels critères ? par qui ont-ils été reconnus ? accrédités par qui, par quoi ?

Si les danseurs ne font pas de concours, s'ils ne GAGNENT pas de concours, comment peuvent-ils se faire connaître ? Quels sont les critères de compétences ?

Encore que, être bon danseur n'implique pas automatiquement que l'on soit bon pédagogue et inversement ! et nous en connaissons!

J'avais entendu qu'il y avait une université du tango à BsAs, qu'en est-il ?

Il existe de par le monde des conservatoires de musique et de danse, pourquoi n'y aurait-il pas l'équivalent pour le tango ?

Pourquoi pas une université du tango, qui ferait autorité, qui siègerait une fois par an, avec un jury composé des bons danseurs reconnus actuellement, pour faire passer des épreuves à l'échelon national aux candidats au professorat (comme le CAPES ou l'Agregation). Je verrai bien un examen d'aptitude à l'enseignement qui pourrait s'appeler Diplôme d'Aptitude à l'Enseignement du Tango Argentin (DAETA) où seraient jugées la technique, l'esthétique, l'élégance, l'imagination, l'originalité, que sais-je encore ...les connaissances de la culture du tango...la musicalité, les orchestres, etc. un peu comme le patinage artistique.

C'est une solution pour éviter les abus et les imposteurs, qu'ils soient français ou argentins, solution à réaliser avec des spécialistes du tango et non imposée par un ministère qui n'y connaît rien ou influencé et/ou sous la pression de lobbies magouilleurs qui cherchent à s'enrichir !

Voilà chère Claire le fruit de ma réflexion, je ne sais si cela fera avancer le schmilblick ...

j'attends des réponses; à bientôt, bises, Liliane

Chistophe: j'ai dansé avec toi à Metz au Centre Commercial St Jacques et tu m'as donné un cours particulier - j'étais débutante - et cela m'a permis de faire un sacré bond !

-------- Réponse de Claire Prouhet, 10/02/2008 15:06 ---------

merci Liliane,

Je te réponds à titre personnel sur la plupart des points :
Oui il y a pléthore d'apprentis danseurs qui à peine sorti du giron d'un prof, s'autoproclament "prof " à leur tour.
Mais on peut rétorquer à cela que c'est l'élève qui choisit son maitre : cette liberté de choix donne aussi une part de responsabilité à l'élève puisque celui-ci a de multiples offres et qu'il peut élire celle qui lui correspond le mieux. Cela est vrai pour les débutants, car ensuite, tu dois l'avoir expérimenté, les choses se complexifient !.De fil en aiguille , l'univers infini du tango s'ouvre à lui, et il décourvre les stages, les profs venus d'ailleurs, les maestros, les orchestres, les publications, les Cd, les chaussures, l'histoire de cette danse, le réseau d'associations, les bals dans tous les coins de France et d'Europe, les festivals, et s'il ne tombe pas dans la pratique tango addictive, du moins il devient comme chacun de nous un "mordu", curieux, itinérant, et sans oeillère ! (je mets tout en vrac exprès, cela peut partir dans tous les sens !!) et il ira ensuite à Buenos Aires, et etc, etc.. Et plus il progressera dans le tango, plus il deviendra difficile, saura se qu'il recherche, et choisira ses profs !
Donc au final qu'il y ait quelques incapables qui enseignent ne nuit qu'à ceux qui les choisissent car en principe, on ne reste pas quand le cours est mauvais !! et cette danse n'a aucune exigence physique, elle ne cause pas de dommages au corps donc il n'y a pas trop de danger si elle est enseignée par un mauvais danseur ! faisons donc preuve d'intelligence à cet égard !
S'il faut mettre de l'ordre quelque part, allons plutôt voir du côté des fausses associations, du travail au noir, des non-déclarations à la Sacem, des magouilles comptables.. là oui, il y a du travail de "nettoyage" pour que le fonctionnement soit plus clean, et n'autorise pas la tricherie qui elle-même encourage les fausses vocations !!

Par contre je continue à plaider pour les fondements mêmes du tango : populaire, initiatique, et universel : transmission orale, multiplicités des approches, paysage d'une intense richesse qu'un diplome ne peut que détruire, s'il n'est qu'une sanction basée sur une pseudo maitrise technique de la danse
Tu compares à la musique ?? eh bien justement les musiciens qui apprennent à jouer le tango doivent faire le même parcours : rien n'est écrit, codifié, ils doivent faire leur apprentisssage avec des maestros encore vivants pour pouvoir capter tant qu'il est encore temps les "secrets" de l'interprétation tango, les spécificités de chaque style, et ils n'apprennnent jamais avec un seul prof ! Plus ils diversifient leur apprentissage plus ils sont capables de jouer dans tous les styles et d'en dégager un qui sera leur propre style !

Ne pas oublier qu'il y a aussi un nombre plus grand de gens qui ne prennnent pas le titre de prof (souvent c'est les élèves qui le leur impose) et qui sont juste des "passeurs" de tango bénévoles ou défrayés et qui contribuent à la transmission d'une danse qui depuis 1 siècle a produit d'immenses danseurs, de grands maestros qui a leur tour ont appris à d'autres pour que jamais ne s'arrête cette transmission vivante, qui échappe à notre pensée rationnaliste et scolaire !

Qu'il y ait beaucoup de gens contre les concours c'est compréhensible car cette danse échappe aux caractéristiques des danses standard de compétition, mais tu as raison de souligner que cela fait aussi marcher la pub et la promotion de cette danse ! à condition que cela reste un évènement sans volonté d'en faire une institution comme dans la danse de salon ! Buenos Aires a son Mundial de tango, et cela est vécu comme un évènement parmi d'autres, sans intérêt particulièrement dominant dans tout ce qui se passe là-bas, sans prétention d'être un évènement référent dans cette ville ou le tango a une telle vitalité et liberté que personne ne peut se l'approprier !

Je pars dans quelques jours à Buenos Aires, et justement je vais m'informer sur les "voies" de formation qui se mettent en place là-bas sachant par avance qu'il n'existe RIEN de reconnu non plus et pour cause en Argentine ! excepté pour les touristes qui ont besoin de revenir avec un diplome.. acheté !!
Il y a très peu de Maestros reconnus mondialement qui ont fait la preuve de leur capacité à conceptualiser le tango, à l'apprendre avec une analyse et exhaustivité rares , qui ont déjà formé de nombreux danseurs devenus professionnels : je pense surtout à Gustavo Naveira (il a parmi ses élèves qui se revendiquent de son "école" : Chicho, Sebastian Arce, Pablo Tegli, Federico Moreno, Esteban Moreno ... et des dizaines d'autres.. qui sont jeunes et plein d'avenir... En fait quel prof de tango professionnel à l'heure actuelle peut s'être dispensé de passer entre les mains de Gustavo Naveira ??? Tous y ont gouté, tous ont fait ses séminaires, tous reconnaissent sa supériorité pédagogique ) Peut-être arrivera t'il à ouvrir vraiment une ECOLE de tango avec son estampille, pour le moment il continue à enseigner commel'ont fait ses "pères" par la voie du libre consentement des élèves, sans diplome à la clef !

voilà ce que je peux répondre avec ma petite expérience

Claire
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13. Mention à la tenue d'assises du tango en mars - avril 2008 par Claire

Extrait d'un mail de C. Prouhet (daté approximativement aux alentours du 9 février)

[...]
Il serait nécessaire de prévoir peut-être vers le mois de mars ou d'avril (le temps que les réflexions s'étayent) une table-ronde nationale, une sorte d'ASSISES du tango ! en y conviant toutes les assos .
[..]
Claire Prouhet
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12. Point de Claire sur les réactions à sa réponse du 6 février

 [ndlr: ce message est anonymisé en attente de l'accord des personnes citées]

Merci chaleureusement à tous ceux qui ont réagi à mon message : il fallait ouvri une porte, c'est fait !
Ce message avait la vertu d'alerter sur une "menace" qui se profile, et il a déclanché vos multiples réactions, réflexions, ... et il avait aussi le défaut de ne pas être complètement clair pour beaucoup : de quoi on parle exactement, qui est [... anonymat...], quelle est cette enquête  ?
 
à l'intérieur du message il y a une critique portée à l'enquête que mène [... anonymat...], .
[... anonymat...], (danseur, enseignant de tango mais aussi chercheur, et auteur de nombreux livres/articles sur le tango et les danses de société) agit au sein d'une équipe de chercheurs et réalise une enquête commandée par le Ministère de la Culture  / cette enquête est un recensement des modes de fonctionnement des assos qui proposent des cours de danse (africaine, tango, salsa,..) en vue d'un état des lieux, et d'un projet de certification professionnelle adapté à ces secteurs. Il était difficile de répondre car précisemment les questions des diplomes étaient au coeur du questionnaire, comme par hasard ! bref une enquête très orientée et qui ne laisse aucune place à nos façons à nous de diffuser le tango, de le transmettre, de contribuer à sa vitalité !
Certains ont répondu à cette enquête , d'autres pas !! beaucoup ne l'ont pas reçue !  je ne connais pas ses critères de sélection (peut-être son fichier tango n'était pas à jour tout simplement, ou peut-être avait-il des critères précis à respecter ??) Bref si certains souhaitent recevoir cette enquête je pense qu'il serait bon qu'elle soit diffusée, car cela concerne le monde associatif de la danse, des danses , celles qui n'ont pas encore subi la coupe réglée de la règlementation en matière d'enseignement, dont le tango !
 
A l'intérieur de mon message, il y avait, séparemment, la critique de cette ouverture  d'un Institut de Formation à Marseille (voir sur Internet http://www.marseilletango.fr/ ) par des personnes qui enseignent le tango dans une asso, et qui proposent sur le modèle des danses de salon , un parcours de formation marathon, avec un diplome au bout ! EDIFIANT !
Ils prennent les devants (avaient-ils senti le vent venir ?)  avec la bénédiction des pouvoirs publics. DANGER, Commerce et opportunisme réunis...
 
Voilà, si la Communauté Tanguera et en particulier tous ceux qui sont concernés par l'enseignement quel que soit leur statut (bénévoles , salariés...) , si tous ceux qui aiment cette danse se mobilisent  pour ne pas laisser cette grande réflexion entre les mains d'autres gens , nous réussirons peut-être à influer sur cette  question du diplome pour l'enseignement et à faire valoir la spécificité de cette  danse qui échappe par son essence, son histoire, ses modalités de transmission à toute codification rigide et académique et qui reste une danse populaire,  une danse sociale mouvante qui doit sa survie et son évolution en France au terreau associatif, et à la persévérance de beaucoup de passionnés !
 
Je vous transmets donc ce matin le message que j'ai reçu de Marion, Academia del tango à Marseille, qui m'a fait part d''une proposition à débattre : la réflexion doit être nationale et doit aussi rayonner en Argentine, et dans les pays voisins, il faut impliquer tous les professionnells dans le tango, toutes les assos qui donnent des cours, et dépasser les querelles de style, et de forme, pour aller vers une charte commune, et défendre cette danse d'une seule voix !
 
CLAIRE PROUHET
 
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11. Proposition d'une réflexion collective par Marion (Académia de tango argentino, Marseille)

Je suis tout à faire en accord avec ce que tu dis .. (et nous sommes plusieurs ).........et tu n'as pas vu l'article de la Provence où il fut dit que ce diplôme permettrait à un danois de danser avec un chinois................Nous avons failli répondre dans la Provence férocement mais nous avons décidé que cela irait à l'encontre de l'effet que nous voulions produire! Nous fédérer et faire une réponse collective mais bien menée avec un impact national

Une table ronde avec argentins et français pour montrer que ce diplôme n'existe pas en argentine! Il est une pure invention [....].

Il est vrai que le mundial de tango à BAires avec ses sélections a déclenché ce processus! Qui sera capable de sélectionner? En France la réponse est immédiate:Un diplômé.........

Nous devons démontrer que le simple fait d'aller dans cette voix est une atteinte à la culture du tango argentin authentique!
Nous devons nous élever contre toute croyance qui consistera à dire qu'un diplôme te donnera le permis tango comme on a le permis moto ! les argentins eux-mêmes ne s'y sont pas risqués pour la simple raison que l'on ne peut pas codifier une transmission orale! On ne touche pas au sacré! On ne codifie pas la vie!

Mais pour cela il faut que les argentins s'y mettent aussi..........Malheureusement pour des raisons économiques on trouvera toujours des personnes capables d'accepter les pires compromis!

Nous ne devons pas laisser faire.........et j'utilise ton e-mail pour lancer le débat et une proposition

Nous avons le projet au sein de la Rue du tango d'ouvrir un axe de réflexion sur la problématique de la formation et de la certification. C'est une question à laquelle le ministère de la culture et les fédérations, agences départementales et régionales Musique et danse s'intéressent depuis quelques temps. Le ministère a lançé une consultation sur le danses non-réglementées, et [... anonymat...] fait partie de l'équipe qui a remporté l'appel d'offres. Pour lui le débat doit avoir lieu en interne au sein des acteurs de chaque danse et ensuite porté à la connaissance du public.

Nous devons nous unir, réfléchir tous ensemble!

Ma proposition est la suivante! Puisque [... anonymat...] est en charge de ce sujet

Une idée serait de correspondre par e-mail, chacun envoyant à tous ses réfléxions
Nous en tirons une charte commune!
A une date précise nous organisons (au même moment ) dans nos villes respectives une table ronde pour informer le public
[... anonymat...] aura ainsi matière à fournir au ministère

qu'en pensez-vous?
amitiés
marion ouazana (je dirige l'academia del tango argentino de marseille )
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10. Réaction de Cathy Charmont (Le temps du tango) et réponse de Claire

bonjour Claire,
J'ai été très intéressée par ta réponse, mais je n'ai pas eu entre les mains cette enquête.
Je m'interroge du coup sur les questions que m'a posées sur la charte qui est sur notre site quelqu'un de Marseille avec copie [... anonymat...].
Pourrais tu m'envoyer son enquête?
Merci à l'avance
Cathy

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Réponse de Claire 07/02/08 17:08

Bonjour Cathy,

Désolée pour ce retard à répondre : j'ai des flots de mails dans ma boite, car mon message a fait le tour des assos. En fait je voulais réagir contre le projet de l'Institut de Formation (voir Pub sur leur site + Salida, etc) qui promotionne la délivranc ed'un diplome de prof de tango car justement l'enquête menée par [... anonymat...] va aussi certainement dans ce sens et que donc l'étau risque de se resserer autour de notre réseau associatif ! alors il est peut-être temps de ne pas laisser cette réflexion entre les mains de quelques personnes et d'entrer de plein pied dans le débat! peut-être est-il trop tôt, mais il faut sonder l'objectif de cette enquête et amener une concertation :le tango a une histoire et un mode de transmission et d'évolution qui est très spécifique, et qui doit être protégé, reconnu et valorisé. Cette création d'un Institut de formation à Marseille prouve qu'avec un agrément délivré à l'aveugle on peut faire croire n'importa quoi et le vendre très cher, dénaturer cette danse, et se faire passer pour des gens sérieux et référents(surtout si on a le talent d'ouvrir son Centre juste avant qu'une quelconque règlementation n'intervienne ).

Voilà les documents que j'ai reçu de [... anonymat...] : tout le monde ne les a pas reçu !! il faut lui demander pourquoi (critères de sélection, ou absence de fichier à jour ??) , car il me semble que le fichier du Temps du tango est à jour et qu'il aurait pu s'en servir !


à bientôt

Claire
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9. Réaction de Annabelle


Merci Claire d'avoir formulé ce que je ressentais, ce que je pressentais. J'ai entendu parler de ce centre de formation où, miracle, on a la prétention de former des professeurs de tango en quelques semaines, ceci de façon tout à fait officielle, (moyennant tout de même argent sonnant et trébuchant !) alors même que l'étau se resserre côté associatif et que le ministère de la "Culture" s'inquiète de l'enseignement de toutes ces danses qu'il ne contôle pas...

Je ne peux qu'être d'accord avec ton point de vue et j'espère vraiment qu'"ils" sauront entendre et comprendre ce que tu dis !

Annabelle
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8. Réaction de Raquel Shoes (Nimes)

Bonjour Claire,

Je suis Robert, compagnon de Raquel (raquel shoes, fabricant de chaussures à BsAs) et en même temps président d'ABRAZO association qui enseigne gratuitement le tango argentin et met à disposition gratuitement toute l'année une salle de pratique à Nimes

Je partage totalement ton opinion.

J'ai comme toi répondu à l'enquête de CA avec le même ressenti que le tien
Par ailleurs la prétention de [... anonymat...] à apprendre moyennant finance l'enseignement de tango argentin m'irrite encore plus lorsque je lis sur son site la composition du comité de parainnage de la chose avec entre autres 'la confiteria Ideal" qui se fout du tiers comme du quart de cette tentative de récupération commerciale du tango argentin qui doit rester un art et un art social avant tout

A ta disposition pour diffuser et défendre ce que nous aimons.

Bien cordialement,
Robert
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7. Réaction de Stéphane

Bravo Claire, Je suis avec toi de tout cœur. Tu peux compter sur ma présence s'il y a une action à mener. Ils ont déjà dénaturé le Tango de par le passé en mettant tout dans des cases et des boîtes, en standardisant et en normalisant ce qui a donné ce tango ridicule qu'on voit dans les danses de salon. Moi, je dis non merci. Personne n'est en droit de décréter qui à le droit d'enseigner et encore moins s'il s'agit d'une instance officielle.

Merci d'avoir attiré l'attention sur le sujet.

Bises
Stéphane
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6. Réaction de Elisabeth (Todo tango, Montargis)

Chère Claire,
et à touts ceux qui, par le biais du mèl, liront

merci tout d'abord d'avoir mis copie de ton mail aux assos afin que le débat s'ouvre,

j'ai pour ma part été très réservée et très méfiante par rapport à l'enquête diligentée auprès de [... anonymat...] par le ministère de la Culture. Le climat politique dans lequel nous baignons depuis qqs années et plus, depuis qqs mois, me rend certainement parano, mais je connais des fichiers de renseignements qui, par le passé, ont servi à l'Administration pour ses pires besognes...... et il n'est besoin de retourner jusqu'à la période de Vichy pour trouver des exemples, ceci parle peut être à certains d'entre vous.

Méfiance aussi très vite, de notre très chère professeur et maestra.

Nous avons donc téléphoné chacune à notre tour et parlé à [... anonymat...] pour lever les doutes, et j'ose avoir pleinement confiance en ce chercheur et amoureux du tango. Les fichiers ne seront pas transmis à l'administration sous aucune forme.
Après, à nous de faire confiance en leur travail et intégrité.

Il est certain que derrière cette enquête, se trouve la volonté de régenter normaliser l'univers des danses sociales, et du tango argentin "évaluer les besoins de certifications" disent-ils au Ministère?

Il est certain aussi que le modèle associatif dérange et qu'on lui tordrait bien le cou, trop social, trop insaisissable comme tu dis Claire.
Mais attention! Combien de structures loi de 1901 sont ou on été des paravents pratiques pour salarier dirons-nous "quidam tenant les ficelles de la trésorerie et des activités"????? Aïe , il ne faut peut être pas le dire.... Pourtant....... Allez vite! Des noms! Des noms pour les jeter en pâtures à qui de droit...... Bon comptez pas sur moi.

Pour en revenir à la certification, là mon sentiment est partagé, je pense à une amie prof de salsa qui rame pour que ses compétences soient reconnues, et finalement ne peut pas vivre de sa passion pour la danse, elle fait finalement la plonge dans un salon de thé pour compléter son salaire; je pense à la prof de danse classique de ma fille, danseuse en compagnie qui rame beaucoup moins depuis qu'elle a son BE et la possibilité de travailler pour les écoles de danse (ou les écoles tout court). Alors je me dis que des exemples comme ça il y en a certainement des centaines et que ce serait peut être une bonne chose qu'il existe une reconnaissance officielle: ça mettrait peut-être un frein aux arnaques de tous poils que l'on voit fleurir sur les pages des magazines de tango, sur les sites et les flyers dispersés au vent...... Finalement ça permettrait peut être à certains de manger moins souvent des patates et de la vache enragée.

Et puis je lis tout ce que tu écris sur le monde associatif, ce qu'il a apporté, en particulier au tango qui est, il est vrai un monde à part. Et là je commence à me dire que non, vraiment, pour le tango argentin il ne faut pas tendre vers ça.

La spécificité de son enseignement par ses pairs, sa transmition entre l'élève et le maître est trop belle et trop mystérieuse pour qu'on s'assoie dessus? Qui, de l'un, choisit l'autre? Le maître choisit-il son élève? Ou l'élève, son maître? Ou qq chose de subtilement intermédiaire, il y a là trop d'alchimie, de poésie, cela touche trop profondément à l'humain, pour que soit "réglementée" par des décrets et des circulaires d'application, cette transmition d'un savoir ô combien difficile à acquérir.

D'ailleurs qui se dirige vers ces cours ou ces formations qui vous disent à grand renfort de publicité "devenez prof de tango" comme on peut lire dans les magazines télé "devenez secrétaire médicale" ? (Voir la salida de ce mois-ci il y a un exemple criant: et d'ailleurs une des formations dignes de ce nom, n'a pas choisi la pleine page mais l'encart plus discret, suivez mon regard). Ceux qui ont compris l'essence du tango et qui un jour auront la volonté, le projet et la possibilité de se professionaliser savent bien à quelle porte frapper. Ce n'est pas toujours celui qui a le plus beau ramage qui vous habillera du plus beau tango!!!!! Les autres, vous mettront un beau plumage : stass paillettes et pédagogo et récupèreront votre fric. Que celui qui n'a pas la "guita" se casse il est indésirable en ces lieux.

Alors oui évidemment ça m'agace en tant que tanguera et responsable d'assos de voir que bcp préfèrent faire du fric avec le tango.
Oui ça m'agace de voir qu'il y a des gens qui se parachutent profs sans en avoir la légitimité, ni la reconnaissance de leurs pairs (d'ailleurs j'enrage car dans ma bonne toute petite ville j'en ai au moins deux comme ça).
Oui ça m'agace tous ces rapports de fric. Et pourquoi pas un jour la cotation en bourse de la meilleure école de tango dont les résultats seront proportionnels à la limitation de leur personnel encadrant - car dans cet univers on ne parle plus de maîtres et encore moins de maestro et d'élèves mais, de personnel encadrant - vachement militaire non?

Et oui, je fais partie d'une assos loi 1901 à but non lucratif et dont l'objectif est de diffuser cette culture portègne, alors la seule chose que je puisse faire est de garder une éthique, de ne pas me faire complice des plans frics, de ne pas aller vers la surenchère pour que cette assos devienne une "grosse" assos, dans l'unique recherche de l'élitisme, ne pas oublier que le tango vient d'où il vient: la rue et la milonga et pousser dans ce sens. Celui de l'humilité. Tant pis pour la gloriole et la cotation en bourse.

Tous ceux qui au sein de leur assos ont tant oeuvré pour soutenir des artistes, développer toutes les formes d'art liés au tango, sont descendus dans la rue pour qu'il sorte de l'ombre, doivent bien comprendre ce que je veux dire.

Et enfin au delà de ton coup de gueule légitime Claire, finalement tout reste à inventer, si nous ne voulons pas que fleurissent les usines à fric, à nous aussi de ne pas faire du tango argentin une discipline réservée aux tangue euros en pratiquant des prix prohibitifs pour les bals, les stages et cours sinon forcément les avions renifleurs de monnaie descendront en raid serré sur les parquets; à nous de rester dans l'esprit associatif qui est de ne pas faire de bénéfices mais d'équilibrer les comptes; à nous aussi de trouver l'équitable milieu pour rétribuer justement tous les artistes, intermittants ou non, qui travaillent avec nous et à nous de demander un juste prix à tous ceux qui se sont épris de cette danse et qui n'ont pas tous de gros budget.

A nous d'inventer le creuset de demain qui verra se cotoyer et se former les maestros, les milongueros et les danseurs professionnels ou amateurs dans une sincère coopération. Cette "école coopérative" est à inventer, à rêver peut être, pourquoi ne pas rêver de la financer nous même avec ce qui reste dans le fond de nos comptes associatifs. Et oui ce serait un modèle gênant encore, pour tous les faiseurs de bénéfices, avocats de la libre entreprise et législateurs de tous bords.

Finalement comment faisait Pugliese?


Tout ça pour dire qu'il faut "vigiler" c'est une expression que Barbara avait dans le grand combat silencieux qu'elle a mené. Quel rapport avec le tango? Qu'en fait, pendant plus de 20 ans beaucoup d'amoureux du tango ont travaillé dans l'ombre pour que cette culture ne meure pas et se diffuse comme tu le dis Claire, dans toute l'Europe, alors il nous faudra peut être aussi continuer à être prudents, vigilents, combatifs et inventifs pour que notre tango que nous aimons tant, ne perde pas son âme à l'heure où il connait un boum digne de l'âge d'or et qu'il pourrait se retouver côté en bourse!!!!.

ELI, ASSOS TODO TANGO MONTARGIS
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5. réaction de Christina (Touch Tango, Nice) et réponse de Claire

Chère Claire, Je vous remercie d'avoir pris le temps et d'avoir appliquer votre talent à répondre à [... anonymat...], car j'étais moi même très choquée par tout ce que vous mentionez mais je me sentais un peu isolée dans ma révolte. Vous pouvez compter sur notre appui. Encore une fois merci et bravo, sincèrement.

Cristina de Touch Tango à Nice

---------- Réponse de Claire Prouhet, 06/02/2008 12:37 ---------

Mon message n'est pas une attaque à l'intention de [... anonymat 1...] mais vraiment une mise en garde contre les tentatives d'"enfermement" qui risquent de couper les élans et les énergies associatives et la d'appauvrir le panorama de la pratique amateur. Justement cette enquête est très pernicieuse et on ne sait pas trop quel usage en sera fait ! mais je doute que [... anonymat 1...], après les écrits qu'il a publiés sur le tango et la spécificité qu'il a bein cerné de son contenu associatif et "militant" en quelque sorte, puisse se ranger du côté d'une quelconque "institutionnalisation" du tango.
J'ai surtout tenu à exprimer par cette occasion m adésapprobation du projet marseillais de [... anonymat 2...]  puisque la pub est sortie dans la dernière SALIDA.
C'est donc en pleine connaissance de cause que tous ceux qui se sentent interpellés par cette proposition commeciale peuvent réagir ! c'est bien de se dire les choses et pour eux, c'est nécessaire qu'ils sachent qu'ils n'ont pas l'accréditation ni l'aval de la majorité de la communauté tanguera, malgré leur agrément formation, malgré leur parrainage par une école de tango à Buenos Aires : ça sent trop la récupération, le fric, l'arnaque, la non-éthique !
 
J'espère que vous serez nombreux à réagir, c'est déjà le cas ! et que cela pourra alimenter un débat
 
Merci
 
Claire
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4. Réaction de Angel (Tangueando 47) et réponse de Claire

de TANGUEANDO 47,
je suis tout à fait en accord avec ton analyse de la situation et du danger que représente l'existence de cette autoproclamation d'une formation diplomante; le problème est que souvent les formations de quelques ordres qu'elles soient sont l'émanation de personnes qui s'octroient des titres et les font reconnaître par des personnes qui n'ont souvent aucune compétence.
Je viens de recevoir la SALIDA et page 39 il y a la pub pour la formation, alors....

A +
Angel

-------- Réponse de Claire Prouhet 07/02/2008 12:21 -------

Oui Angel, leur pub est déjà passé sur Internet et je l'ai reçue par mail... ils ont fait passer leur pub sur La Salida et certainement sur TOUTANGO .. c'est donc en pleine connaissance que tous ceux qui se sentent interpellés par cette proposition commeciale peuvent réagir ! c'est bien de se dire les choses et pour eux, c'est nécessaire qu'ils sachent qu'ils n'ont pas l'accréditation ni l'aval de la majorité de la communauté tanguera, malgré leur agrément formation, malgré leur parrainage par une école de tango à Buenos Aires : ça sent trop la récupération, le fric, l'arnaque, la non-éthique !

à bientôt

Claire

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3. Réponse publique de Claire à l'enquête

Réponse à l'enquête conduite par [... anonymat...] (commande du Ministère de la Culture) que vous avez peut-être reçue et qui concerne le fonctionnement des associations de danse :

Cher [... anonymat...], et chère communauté tanguera dans son ensemble,

J'ai répondu à ton enquête policé, mais néammoins "'policière" et on sent bien pointer la volonté de "légalisation" de l'enseignement des danses à deux , quitte à mettre tout dans un même panier, et évidemment on sent aussi que par ce biais, on atteint le monde associatif, trop "insaisissable", multiple et pas assez transparent !

Et comment répondre à des questions qui s'adressent visiblement à des Ecoles de danse, et ne tiennent pas compte de la spécificité du fonctionnement associatif et amateur dans le tango ?

Mais en ce moment ce qui me gêne le plus, c'est qu'une association dépourvue de toute autorité en la matière, dépourvue de toute légitimité, dépourvue de toute reconnaissance, dépourvue de tout "diplome" (puisqu'il s'agit de cela) puisse "s'autoproclamer" CENTRE DE FORMATION POUR PROFESSEUR DE TANGO dans ta bonne ville de Marseille, et que de surcrroît on leur ait délivré un agrément formation : ça c'est du n'importe quoi, et j'espère que nous pourrons le manifester haut et fort . S'il faut être muni d'un diplome bidon pour enseigner, et que ce diplome coûte exactement la modique somme de 4500 euros, c'est vraiment une arnaque terrifiante au regard de tous ces danseurs qui depuis 10 à 20 ans sont professeurs de tango et ont permis sa diffusion dans toute l'Europe, ont formé un nombre innombrable de danseurs amateurs, dont certains sont devenus à leur tour professionnel : que fait-on de ces parcours exceptionnels ? Que fait-on de ces savoirs qui se transmettent avec générosité et passion ? que fait-on de ces pédagogies et approches diversifiées bâties empiriquement sur l 'expérience et l'analyse de cette danse et dont les résultats sont au rendez-vous ? Que fait-on de ces investissements batis sur la durée, sur la recherche, sur la pratique et l'apprentissage permanent dans le sillage des maestros ? Peut-on nous faire avaler à nous qui la pratiquons depuis plus de 10 ans, qu'elle peut s'apprendre en 15 semaines ? et qu'en ce même délai on peut aussi pour le même prix, devenir à son tour Maestro, et ouvrir sa boutique ??

Bref, il y a surement un public (peut-être dans les danses de société) pour s'imaginer et se bercer de l'illusion que la tango argentin s'apprend aussi vite qu'un chachacha ou une valse viennoise : cette danse sera ainsi une fois pour toute assimilée à une danse de salon.

Il faut dénoncer cette commercialisation d'un pseudo-diplome , mais s'il faut vraiment entrer à coupe de pied au derrière, dans l'ère des "Académies" "Ecoles" "Centres" dont on a pû se passer jusqu'à maintenant, eh bien j'espère que naitra en France des choses sérieuses dans le domaine de la formation, avec des références pédagogiques reconnues, qui laisse une large place à la diversité des approches, des styles et ouverte sur la création contemporaine. Nous avons le potentiel !!

Voilà ce que je tenais à exprimer,

Claire Prouhet (copie aux associations)
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2. Premières demandes d'information auprès des acteurs de la danse à deux

Première série de demandes d'information diffusées par mail.

Sujet : Enquête sur les danses du ministère de la culture

Madame, Monsieur,

Je travaille pour la DMDTS du Ministère de la Culture et j'effectue une étude sur les danses traditionnelles et les danses du monde. La première étape de mon travail consiste à faire un recensement national de l'offre de cours. En tango argentin, une place majeure est tenue par un tissu associatif dense et dynamique.

Nous tenons à rendre compte de l'importance de cette activité au niveau national.

Vous serait-il possible de remplir la courte fiche ci-jointe, et de me la renvoyer par mail.

Je vous remercie d'avance pour votre coopération et je reste à votre disposition pour toutes informations supplémentaire.
Bien cordialement,

Christophe Apprill
Sociologue de la danse, chercheur à l'EHESS et à l'OPPIC (Observatoire des Publics, des Professionnels et des Institutions de la Culture)
Chargé d'étude auprès de la DMDTS du Ministère de la Culture
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1. Lancement de l'enquête par le ministère de la Culture

Lettre de mission du 11 décembre 2007 envoyée par le Directeur de la musique, de la danse, du théatre et des spectacles au Président de l'assocation OPPIC.

Monsieur le Président de l'association OPPIC
5, Chemin de l'Arbousset
30140 ANDUZE

Paris , le 11 DEC. 2007


Objet : Lettre de mission.


Monsieur le président,

Je vous remercie d'accepter d'apporter votre concours à l'étude sur l'activité professionnelle d'encadrement des pratiques de danses régionales ou nationales de France et du monde sur le territoire français ;
J’ai bien noté que la mise en oeuvre de cette étude sera assurée par Christophe Apprill, Aurélien Djakouane et Maud Nicolas-Daniel.

La mission qui vous est confiée doit en effet permettre à la DMDTS de mieux connaître les conditions actuelles dans lesquelles s'exerce l'encadrement professionnel de ces pratiques de danses afin d'étudier l'opportunité d'une certification professionnelle adaptée à ces secteurs et d'identifier les modalités de son éventuelle mise en place.
Cette investigation permettra d'obtenir :
– un panorama des pratiques dans le champ considéré ;
– des données générales relatives aux emplois, aux parcours et aux compétences des
personnes qui sont responsables de ces activités ;
– une analyse des besoins et des demandes en termes d'emploi et de qualification ;
– une première estimation de l'impact juridique (notamment en termes de filière culturelle et animation) et financier d'une réglementation de l'encadrement de ces activités sur l'emploi. Tout au long de cette étude, vous serez amené à prendre contact avec de nombreuses structures en lien avec les pratiques étudiées. Cette lettre de mission vous charge officiellement de cette étude et pourra être présentée à vos interlocuteurs. Si cela s'avérait nécessaire, je pourrais les en informer personnellement.

Tout au long de votre mission, votre correspondante à la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles sera Mme Anne Minot, chef du bureau des pratiques amateurs ou Mme Virginie Bedotti (01.40.15.87.70).
Je vous prie d'agréer, Monsieur le président, l'expression de mes salutations distinguées.


Le directeur de la musique,
de la danse, du théâtre,
et des spectacles
Jean de SAINT-GUILHEM
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