82. [L-49] Fédération, oui (Re: décoincer la discussion) par Peter

Le 21 avr. 08 à 14:22, claire PROUHET a écrit :
...
2 ) Pourquoi une FEDERATION ?
...
4 ) ... nous devons réfléchir à une manière de nous positionner ...

Je ne vous comprends pas : D'abord, vous dites que vous ne voulez pas d'une fédération "hégémonique", et puis vous prônez un "nous " supposé. Une fédération, tout comme une association, se donne des statuts. Un "nous" sans statuts, c'est le pouvoir à celui qui parle, sans contrôle (comme ceux qui s'expriment illicitement au nom d'une
majorité silencieuse).

Et si un ministère souhaite "nous" parler, à qui proposez-vous donc qu'il s'adresse aujourd'hui?!

Je pense depuis longtemps, bien avant la discussion actuelle, que le "nous" des associations Tango a besoin d'une fédération au niveau national (aucune autre échelle ne me semble utile ou faisable).

Et ce n'est pas une question de sport, c'est une question culture, car si j'écris culture, vous devriez lire "pas sans subventions". La vie culturelle ne fonctionne pas sans soutien public, sinon à une échelle ridicule et souvent avec un pied au prison. Je ne peux pas être satisfait du petit niveau culturel qui vit le Tango en France, au moins en province, face à des subventions importants pour bon nombre d'événements culturels de tout genre.

Si le monde du Tango à tout intérêt à s'organiser, ce n'est pas pour faire plaisir à l'état, c'est pour donner aux pouvoirs publics la confiance qu'il leur faut pour donner ce qui manque cruellement : des subventions culturelles notamment. Ce n'est pas forcément l'état national qui donnera cet argent, mais un label d'une fédération réconnue aidera avec les conseils généraux, etc.

Je sais que certains ont pu s'arranger avec telle ou telle Mairie, félicitations. Mais le jeu serait beaucoup plus facile avec une fédération nationale, identifiable, visible, lisible. Vous, vous connaissez le monde du Tango, ce bordel. À Marseille, les pouvoirs publics ont l'horreur de se tissu d'associations, ne réclament qu'une chose : une interface avec un interlocuteur. Ils disent clairement qu'ils ne travailleront jamais avec une seule association. Au moins, on est arrivé à s'organiser pour certains évènements communs,
notamment la Rue du Tango et l'enjeu est considérable au niveau où nous sommes.

***
Toute la finalité d'une fédération est qu'elle soit incontournable autant pour les acteurs (associations et écoles(?) de Tango) que pour le pouvoir public. En France, il y a la place pour une fédération de "notre" Tango et encore faut-il réussir à la créer. En vous lisant, ce n'est pas acquis du tout.

Et peut-être heureusement : si une création d'une fédération devait réussir, il faut qu'elle se base sur un consensus (il faut convaincre des sceptiques, comme vous), et donc elle s'obligera forcément à des principes démocratiques et d'ouverture : elle devait énoncer des principes fondamentaux avec lesquels "nous sommes tous d'accord", et
pourtant qui sont militants pour une idée de liberté et de pluralité et de, quand même, une "différence" qui est défendue avec tant d'émotion ici. Des choix difficiles sont à faire dans la conception d'une telle fédération.

Sans consensus, elle serait née morte, car une deuxième fédération va la concurrencer et toute la finalité serait perdue.

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Le mérite de la discussion du diplôme est de "forcer la main" aux associations avec une fédération future. Un jour, les associations seront reconnaissantes pour ce malentendu heureux.

La question n'est donc pas "si", mais "quand" et "comment" et vous deviez plutôt consacrer votre temps libre à la rédaction de statuts consensuels et en même temps "béton".

Pour ceux qui ont le courage : au travail, n'attendez plus!

Peter Niebert
Marseille
(co-fondateur de la "Rue du Tango", aujourd'hui simple consommateur )
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