17. Position de Marseille Tango sur la discussion Diplome de tango

La position de Marseille Tango et de la Real Academia :

D'abord, nous n'avons rien à voir avec le Ministère de la Culture, ni l'enquête en cours sur les enseignants en danse. Nous avons même été désagréablement surpris, juste après le lancement de notre Institut, de recevoir cette soit disant "enquête", et d'en apprendre les finalités.

Ensuite, nous sommes farouchement opposés à toute certification étatique du Tango Argentin par une quelconque organisation administrative en France, et ce pour plusieurs raisons.

- SUR LE FOND : la force du Tango Argentin est de pouvoir évoluer constamment, et toute forme de réglementation quant à sa forme ne pourrait avoir que deux conséquences : UN, figer le Tango, si elle était appliquée, et à terme le faire mourir, ou DEUX, faire que la France soit une sorte de sanctuaire d'une forme particulière de la danse, "photographiée" à un instant "T", isolant notre pays, alors que le reste du monde continuerait à évoluer.

- SUR LA FORME : le grand problème des "sociologues", et l'énorme mal qu'ils ont pu faire dans notre pays, patrie de la réglementation centralisatrice, est de mener des "enquêtes" qui se veulent nationales, mais qui par obligation des moyens se résument le plus souvent à du papier et à des dossiers bien épais et bien verbeux, mais bien éloignés également de la réalité du terrain. Il faut être, au choix, stupide, inconscient ou totalement incompétent, pour croire que les personnes, qu'ils soient en associations ou sous forme professionnelle, vont répondre à une enquête leur demandant leur nombre d'élève et les tarifs pratiqués ! On dirait un audit des services fiscaux. Les réponses seront évidemment totalement fausses ou inexistantes, l'enquête sera fausse également, et la loi qui en découlera inadaptée, donc non appliquée.
Le Ministère de la Culture devrait le savoir, déjà totalement incapable de faire appliquer la loi sur l'enseignement de la danse de 1989, et ayant eu pas mal de déboires, au plan juridique, avec les professionnels de danses de couple lors de tentatives antérieures du même genre (le dossier dort et ressort sans arrêt depuis plus de quinze ans).

En ce qui concerne la Real Academia : l'objectif est de permettre à des personnes qui veulent pouvoir se former rapidement, d'accéder à un travail pédagogique cohérent, de près de dix ans de réflexions menés par plusieurs personnes, sans avoir à courir des stages, qui ne répondent pas forcément aux attentes et sans liens entre-eux ni ordre chronologique logique. Le but n'est pas de "certifier", ni à fortiori de "normaliser" le Tango, ni enfin de mettre en place une quelconque forme '"obligation". Au contraire la
multiplication des intervenants, et le passage obligé par Buenos Aires sont la garantie de la diversité et de la capacité d'évolution de l'enseignement proposé. Quant au diplôme, il n'a pas vocation à réglementer, il est simplement la preuve que les élèves ont suivi la formation et atteint le niveau requis. La meilleure défense du Tango, serait que d'autres initiatives du même genre explosent dans les autres pays de la communauté, rendant inappropriées, dans le cadre Européen, les visées du Ministère.

Pour information, il y a plusieurs formations du même type en Danses de Salon et en Salsa, et tout le monde s'en porte bien, sans crainte d'aucunes sortes dans les milieux concernés. Il semblerait d'ailleurs que Claire Prouhet soit passée chez Christian Dubar, Institut de formation privé en danses de Sociétés, et ce, sans problème.

En conséquence, il me semblerait dans un premier temps souhaitable :

1. de refuser de répondre à l'enquête du Ministère
2. d'écrire au dit Ministère pour exprimer toutes ses réserves sur l'opération en cours.

3. Enventuellement se réunir dans des "assises" pour en discuter.

Enfin, il faut absolument remercier Monsieur [... anonymat...] d'avoir tenu au courant des projets du Ministère, les collègues tangueros et d'en avoir parlé avec eu avant de se lancer dans la dite enquête. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Au moins il aurait pu nous tenir informé, avec franchise, des conséquences possibles, et des projets du Ministère. Arrières pensées de promotion personnelle dans une future cellule de réglementation administrative ? Envie de "se placer" aurpès du Ministère ?
On pourrait se poser la question, mais "Honni soit qui mal y pense" !
Restons zen ...

Cordialement à tous
Dominique LESCARRET

P.S.
Les organisations professionnelles de danse de couple montent au charbon contre le projet, et sont déjà en action auprès du Ministère.
Le Tango n'est pas seul concerné dans l'affaire.
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